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Permis de vente de cannabis à New York
Johnny Walters ne voit rien de mal à l’idée de recevoir une subvention de l’État de New York pour vendre du cannabis à des fins récréatives.
(NEW YORK — ) Johnny Walters ne compte plus les fois où il a été arrêté dans les rues de Harlem pour des infractions liées à la marijuana. La plupart du temps, le juge a ordonné sa mise en liberté, reprochant aux policiers d’avoir procédé à une fouille illégale.
Mais ce New-Yorkais de 56 ans a plaidé coupable à au moins une accusation de possession illégale de marijuana. Ce qui le place en excellente position pour obtenir un des premiers permis pour la vente de cannabis à des fins récréatives à New York, selon une nouvelle politique de l’État.
« Je vais certainement en demander un », a-t-il déclaré, le dos appuyé contre une murale couvrant un immeuble situé à l’angle de la 116e Rue et du boulevard Frederick Douglass, à Harlem.
« La plupart des personnes qui ont été condamnées pour possession de marijuana étaient des personnes de couleur », a-t-il ajouté en expliquant l’étonnant revirement de situation.
"Ce n’était pas juste dès le départ. Les gens se faisaient arrêter seulement pour avoir fumé un joint et se retrouvaient avec des casiers judiciaires qui les empêchaient de se trouver un emploi honnête. Il est temps qu’on leur donne la chance de gagner du vrai argent."
Johnny Walters
Johnny Walters a tenu ces propos jeudi. Le même jour, la gouverneure démocrate de l’État de New York, Kathy Hochul, a confirmé son plan pour assurer que les premiers bénéficiaires de la commercialisation du cannabis à des fins récréatives à New York soient issus des communautés qui ont été les plus touchées par la guerre contre la drogue.
Ainsi, entre 100 et 200 permis de vente de cannabis iront d’abord à des personnes qui ont été condamnées pour des infractions liées à la marijuana ou à un parent, un conjoint ou un enfant d’une personne qui l’a été. Les demandeurs seront choisis en fonction de leur plan d’affaires et de leur expérience dans la vente au détail.
L’appui du maire
« À ma connaissance, il s’agit de la première initiative de ce type dans le pays », a indiqué Melissa Brown, de l’organisation Drug Policy Alliance, qui milite en faveur de lois moins répressives en matière de drogue.
« C’est vraiment important étant donné l’ampleur de la croisade contre la marijuana à New York, où nous avons procédé à 800 000 arrestations pour possession de faible quantité de cannabis au cours des 25 dernières années. Nous devons voir grand en matière de solutions. »
Le plan de la gouverneure est doté d’une enveloppe de 200 millions de dollars destinée à aider les premiers titulaires de permis à trouver, à louer et à rénover leurs locaux. Dans la ville de New York, les nouveaux entrepreneurs devront composer avec des coûts particulièrement élevés.
Les premiers permis de vente de cannabis à New York devraient être distribués vers la fin de l’année. En attendant, le plan de la gouverneure Kathy Hochul provoque des réactions contrastées. Le maire démocrate de New York, Eric Adams, s’est montré favorable à l’idée d’accorder la priorité aux personnes qui ont été condamnées pour des infractions liées à la marijuana.
« Oui, elles devraient être en première ligne pour recevoir une partie des permis », a-t-il dit jeudi lors d’une conférence de presse.
Eric Adams, maire de New York
"Nous avons injustement ciblé les communautés noires et latinos dans le cadre de cette répression arbitraire de la marijuana contre laquelle je me suis battu lorsque j’étais policier et nous ne pouvons pas revenir à cette époque.
Eric Adams, maire de New York"
À l’opposé, le chef des républicains au Sénat de l’État de New York, Rob Ortt, a critiqué la gouverneure et les démocrates qui contrôlent tous les leviers du pouvoir dans la capitale new-yorkaise.
« C’est juste un autre rappel qu’Albany est déconnecté des besoins des New-Yorkais respectueux de la loi, qui paient leurs impôts et qui font ce qui est juste », a-t-il dénoncé dans une déclaration écrite en faisant allusion aux « centaines de millions de dollars destinés à ceux qui ont enfreint la loi ».
« J’ai payé ma dette à la société »
Il va sans dire que Johnny Walters ne voit pas l’affaire du même œil. Selon lui, si le plan de la gouverneure Kathy Hochul n’est pas appliqué à la lettre, la commercialisation du cannabis à New York sera vite dominée par de grandes sociétés, comme c’est le cas dans de nombreux autres États américains.
Il ne voit rien de mal à l’idée de recevoir une subvention de l’État, et ce, même s’il a fait deux séjours en prison pour des infractions liées à la vente d’une autre drogue que la marijuana.
« J’ai payé ma dette à la société. J’ai purgé ma peine, a-t-il dit. Maintenant, j’ai une chance d’emprunter une voie légale. Donnez-moi une chance de faire un peu d’argent. Je n’ai jamais tué. Je n’ai jamais été condamné pour un crime violent. »
Ces jours-ci, Johnny Walters cumule plus d’un emploi. Il est notamment gérant d’un dispensaire mobile de marijuana à des fins récréatives stationné de 8 h à minuit à l’angle de la 116e Rue et du boulevard Douglass.
Uncle Bud, nom du dispensaire, n’est pas un point de vente, faut-il noter. L’endroit fonctionne plutôt comme un musée. « Nous acceptons les dons », a expliqué Johnny Walters en rappelant que la possession de marijuana a été légalisée à New York en septembre 2021 pour les adultes de 21 ans et plus.
Et la police de New York semble se satisfaire de ce compromis.
Source : lapresse.ca
Dernière modification par filousky (13 mars 2022 à 14:48)
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