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Dernière modification par Anaya (30 mars 2022 à 22:18)
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Dernière modification par trolalol (30 mars 2022 à 23:47)
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Anaya a écrit
Oui, effectivement je ne l’avais pas vu sous cet angle, merci pour cette perspective critique ! Au moins il a le mérite d’exister parce qu’en France il n’y a absolument rien de ce type, c’est le vide intersidéral.
D’ailleurs il me semblerait pertinent qu’un tel guide soit construit par les personnes concernées elles même qui devraient participer activement aux politiques publiques en matière de santé. Je suis pour l’intervention d’usagers experts dans les instituts de formation, rémunérés de surcroît.
Toi par exemple t’es pas d’accord avec ce guide mais as-tu d’autres propositions ?
En fait ce que tu soulignes révèles avant tout le « rien » derrière ce genre de catégories qui ne sauraient refléter la complexité du vécu d’une personne.
Si ma publication lance un débat, tant mieux, vive les conflits philosophiques !!
Heureux de voir que tu as bien pris mon propos! Je craignais qu'il soit pris pour une attaque, ce qu'il n'est pas le moins du monde, comme tu l'as très bien noté toi-même justement.
Après oui effectivement la première chose qui m'a frappé ici est l'inexistence de ce que les auteurs prétendent opposer aux éléments discriminants (omni)présents dans la langue - pour ensuite m'attarder en effet sur l'inconscience de ces derniers sur ce point qu'ils prétendent solutionner, justement...
Sinon pour ce qui est de la démarche et de l'objectif global (identifier les marqueurs discursifs de la discrimination toxicophobe d"une part, promouvoir une nouvelle normativité discursive, toxicophile de l'autre), je soutiens bien évidemment à 200%, là n'est pas la question. Mais pour ce qui est de la seconde étape (la nouvelle normativité discursive), qui je crois rejoins la question que tu me poses (d'éventuelles propositions personnelles), je crains que nous ne nous heurtions à une difficulté de taille: la notion de "langage privé" étant dépourvu de signification, on ne comblera pas le vide laissé par l'inexistence de termes normativement neutres pour qualifier les UD et leur monde en en créant ex nihilo et hic et nunc des nouveaux, néologismes made in Pyschoactif voués à l'assaut du Grand Robert et - pourquoi pas pendant qu'on y est? - de l'Académie Française (j'essaie d'imaginer un peu la gu..le de Finkelkraut...)
Par contre, et pour reprendre un propos qui avait déjà été développé ici même dans un autre contexte, rien n'interdit de détourner le sens initialement péjoratifs de certains termes et de se les ré-approprier dans un sens subversif. C'est d'ailleurs une pratique courante dans la plupart des milieux marginalisés et/ou minoritaires, et qui participe d'une ré-appropriation de la marge par son affirmation: plutôt que de subir, revendiquer - revendiquer d'être un sale camé, une sale gouinasse, un sale pédé, etc. <et même si c'est une démarche qui peut ne pas être exempte d'ambiguïté et de problèmes, c'est une démarche qui marche lol et qui a fait ses preuves - ne serait-ce que parc qu'entre autres choses on dépossède l'autre camp de ses mots, de son emprise sur la langue et sur les systèmes de représentation collectifs.
(Ah oui et dernier point en vitesse (c'est gros je sais désolé) qui mérite selon moi d'être souligné: le problème de ce genre de brochure tient également à la facilité avec laquelle il contribue à faire passer pour des guignols niais déconnectés de la réalité tous ceux qui entendent lutter, dans la société en général, contre les discriminations en tout genre (racistes, sexistes, homophobes, etc.) auprès de ceux, nombreux, qui soit ni purement et simplement la réalité desdites discriminations, soit nient ou minorent d'une manière ou d'une autre la légitimé du combat mené contre ces dernières.)
Et OUI, gloire aux polémiques philosophiques, dans le conflit idéologique joyeux et la bonne humeur!
Dernière modification par trolalol (01 avril 2022 à 13:23)
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trolalol a écrit
Anaya a écrit
Oui, effectivement je ne l’avais pas vu sous cet angle, merci pour cette perspective critique ! Au moins il a le mérite d’exister parce qu’en France il n’y a absolument rien de ce type, c’est le vide intersidéral.
D’ailleurs il me semblerait pertinent qu’un tel guide soit construit par les personnes concernées elles même qui devraient participer activement aux politiques publiques en matière de santé. Je suis pour l’intervention d’usagers experts dans les instituts de formation, rémunérés de surcroît.
Toi par exemple t’es pas d’accord avec ce guide mais as-tu d’autres propositions ?
En fait ce que tu soulignes révèles avant tout le « rien » derrière ce genre de catégories qui ne sauraient refléter la complexité du vécu d’une personne.
Si ma publication lance un débat, tant mieux, vive les conflits philosophiques !!Heureux de voir que tu as bien pris mon propos! Je craignais qu'il soit pris pour une attaque, ce qu'il n'est pas le moins du monde, comme tu l'as très bien noté toi-même justement.
Après oui effectivement la première chose qui m'a frappé ici est l'inexistence de ce que les auteurs prétendent opposer aux éléments discriminants (omni)présents dans la langue - pour ensuite m'attarder en effet sur l'inconscience de ces derniers sur ce point qu'ils prétendent solutionner, justement...
Sinon pour ce qui est de la démarche et de l'objectif global (identifier les marqueurs discursifs de la discrimination toxicophobe d"une part, promouvoir une nouvelle normativité discursive, toxicophile de l'autre), je soutiens bien évidemment à 200%, là n'est pas la question. Mais pour ce qui est de la seconde étape (la nouvelle normativité discursive), qui je crois rejoins la question que tu me poses (d'éventuelles propositions personnelles), je crains que nous ne nous heurtions à une difficulté de taille: la notion de "langage privé" étant dépourvu de signification, on ne comblera pas le vide laissé par l'inexistence de termes normativement neutres pour qualifier les UD et leur monde en en créant ex nihilo et hic et nunc des nouveaux, néologismes made in Pyschoactif voués à l'assaut du Grand Robert et - pourquoi pas pendant qu'on y est? - de l'Académie Française (j'essaie d'imaginer un peu la gu..le de Finkelkraut...)
Par contre, et pour reprendre un propos qui avait déjà été développé ici même dans un autre contexte, rien n'interdit de détourner le sens initialement péjoratifs de certains termes et de se les ré-approprier dans un sens subversif. C'est d'ailleurs une pratique courante dans la plupart des milieux marginalisés et/ou minoritaires, et qui participe d'une ré-appropriation de la marge par son affirmation: plutôt que de subir, revendiquer - revendiquer d'être un sale camé, une sale gouinasse, un sale pédé, etc. <et même si c'est une démarche qui peut ne pas être exempte d'ambiguïté et de problèmes, c'est une démarche qui marche lol et qui a fait ses preuves - ne serait-ce que parc qu'entre autres choses on dépossède l'autre camp de ses mots, de son emprise sur la langue et sur les systèmes de représentation collectifs.
(Ah oui et dernier point en vitesse (c'est gros je sais désolé) qui mérite selon moi d'être souligné: le problème de ce genre de brochure tient également à la facilité avec laquelle il contribue à faire passer pour des guignols niais déconnectés de la réalité tous ceux qui entendent lutter, dans la société en général, contre les discriminations en tout genre (racistes, sexistes, homophobes, etc.) auprès de ceux, nombreux, qui soit ni purement et simplement la réalité desdites discriminations, soit nient ou minorent d'une manière ou d'une autre la légitimé du combat mené contre ces dernières.)
Et OUI, gloire aux polémiques philosophiques, dans le conflit idéologique joyeux et la bonne humeur!
Alors, non, je ne suis pas d’accord avec toi. D’abord parce que je n’entends absolument pas me positionner comme sachante en brandissant mon petit guide méthodologique. Très franchement j’ai beaucoup cherché un tel guide et c’est la première fois que j’en vois un. Pour moi c’est plus une trouvaille insolite, hétéroclite que je veux partager avec toutes et tous ! Ensuite parce que oui, c’est un parti pris politique du Québec en faveur des « minorités », ce qui je le répète n’existe pas en France et pourtant ferait du bien, à l’heure où Zemmour décrète que ces mêmes minorités « persécutent » les « français » dans une vidéo de campagne gratuite à destination du grand public.
Et puis il y a ce post récent sur la stigmatisation par les services de santé ainsi que plusieurs témoignages sur psychoactif qui m’énervent. Ex: j’ai été mal orienté à cause de mes prises d’opiacés…En gros y’a pas de module de formation sur cette question là chez les infirmiers, les aides soignants etc. Parce que oui, on peut être professionnel et stigmatiser l’autre tout en étant convaincu d’incarner une vérité universelle parce que médicale…
Ce serait peut être intéressant de réfléchir à une approche plus respectueuse envers les personnes non ? Et encore mieux, qu’elle ne reste pas réservée à une élite scientifique qui prétendrait penser à la place des gens ce qui est bon pour eux.
Sinon tu es très drôle, tu m’as déclenché un fou rire avec tes « néologismes made in psychoactif a l’assaut du grand Robert ». J’adore.
Quand tu dis qu’on peut retourner le stigmate et donc inverser le rapport de pouvoir, la question que je me pose est la suivante: ne pourrait-on pas sortir de ce fonctionnement en luttes permanentes ? Car il est absurde de devoir se battre encore et encore pour des places qui nous reviennent de droit.
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Anaya a écrit
trolalol a écrit
Heureux de voir que tu as bien pris mon propos! Je craignais qu'il soit pris pour une attaque, ce qu'il n'est pas le moins du monde, comme tu l'as très bien noté toi-même justement.
Après oui effectivement la première chose qui m'a frappé ici est l'inexistence de ce que les auteurs prétendent opposer aux éléments discriminants (omni)présents dans la langue - pour ensuite m'attarder en effet sur l'inconscience de ces derniers sur ce point qu'ils prétendent solutionner, justement...
Sinon pour ce qui est de la démarche et de l'objectif global (identifier les marqueurs discursifs de la discrimination toxicophobe d"une part, promouvoir une nouvelle normativité discursive, toxicophile de l'autre), je soutiens bien évidemment à 200%, là n'est pas la question. Mais pour ce qui est de la seconde étape (la nouvelle normativité discursive), qui je crois rejoins la question que tu me poses (d'éventuelles propositions personnelles), je crains que nous ne nous heurtions à une difficulté de taille: la notion de "langage privé" étant dépourvu de signification, on ne comblera pas le vide laissé par l'inexistence de termes normativement neutres pour qualifier les UD et leur monde en en créant ex nihilo et hic et nunc des nouveaux, néologismes made in Pyschoactif voués à l'assaut du Grand Robert et - pourquoi pas pendant qu'on y est? - de l'Académie Française (j'essaie d'imaginer un peu la gu..le de Finkelkraut...)
Par contre, et pour reprendre un propos qui avait déjà été développé ici même dans un autre contexte, rien n'interdit de détourner le sens initialement péjoratifs de certains termes et de se les ré-approprier dans un sens subversif. C'est d'ailleurs une pratique courante dans la plupart des milieux marginalisés et/ou minoritaires, et qui participe d'une ré-appropriation de la marge par son affirmation: plutôt que de subir, revendiquer - revendiquer d'être un sale camé, une sale gouinasse, un sale pédé, etc. <et même si c'est une démarche qui peut ne pas être exempte d'ambiguïté et de problèmes, c'est une démarche qui marche lol et qui a fait ses preuves - ne serait-ce que parc qu'entre autres choses on dépossède l'autre camp de ses mots, de son emprise sur la langue et sur les systèmes de représentation collectifs.
(Ah oui et dernier point en vitesse (c'est gros je sais désolé) qui mérite selon moi d'être souligné: le problème de ce genre de brochure tient également à la facilité avec laquelle il contribue à faire passer pour des guignols niais déconnectés de la réalité tous ceux qui entendent lutter, dans la société en général, contre les discriminations en tout genre (racistes, sexistes, homophobes, etc.) auprès de ceux, nombreux, qui soit ni purement et simplement la réalité desdites discriminations, soit nient ou minorent d'une manière ou d'une autre la légitimé du combat mené contre ces dernières.)
Et OUI, gloire aux polémiques philosophiques, dans le conflit idéologique joyeux et la bonne humeur!Alors, non, je ne suis pas d’accord avec toi. D’abord parce que je n’entends absolument pas me positionner comme sachante en brandissant mon petit guide méthodologique. Très franchement j’ai beaucoup cherché un tel guide et c’est la première fois que j’en vois un. Pour moi c’est plus une trouvaille insolite, hétéroclite que je veux partager avec toutes et tous ! Ensuite parce que oui, c’est un parti pris politique du Québec en faveur des « minorités », ce qui je le répète n’existe pas en France et pourtant ferait du bien, à l’heure où Zemmour décrète que ces mêmes minorités « persécutent » les « français » dans une vidéo de campagne gratuite à destination du grand public.
Et puis il y a ce post récent sur la stigmatisation par les services de santé ainsi que plusieurs témoignages sur psychoactif qui m’énervent. Ex: j’ai été mal orienté à cause de mes prises d’opiacés…En gros y’a pas de module de formation sur cette question là chez les infirmiers, les aides soignants etc. Parce que oui, on peut être professionnel et stigmatiser l’autre tout en étant convaincu d’incarner une vérité universelle parce que médicale…
Ce serait peut être intéressant de réfléchir à une approche plus respectueuse envers les personnes non ? Et encore mieux, qu’elle ne reste pas réservée à une élite scientifique qui prétendrait penser à la place des gens ce qui est bon pour eux.
Sinon tu es très drôle, tu m’as déclenché un fou rire avec tes « néologismes made in psychoactif a l’assaut du grand Robert ». J’adore.
Quand tu dis qu’on peut retourner le stigmate et donc inverser le rapport de pouvoir, la question que je me pose est la suivante: ne pourrait-on pas sortir de ce fonctionnement en luttes permanentes ? Car il est absurde de devoir se battre encore et encore pour des places qui nous reviennent de droit.
Euh... mais en fait moi je suis d'accord avec toi... Du coup, comme toi tu n'es pas d'accord avec moi, en étant d'accord avec toi, je ne suis pas d'accord avec moi, et du coup... ben... A moins que...Enfin tu vois, quoi?...
...Bref: entièrement d'accord!
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