Bonjour le peuple Psycho-hyper actif !
J’aimerai vous partager mon expérience autour du
sevrage du
cannabis. Après avoir entendu tout et son contraire, que ce soit sur les forums ou irl de mes potes, j’ai décidé de mener une expérience sur moi-même entre 2019 et 2021, pour essayer de mieux comprendre le
sevrage de cette drogue si répandue ! 1 an après la fin de l'expérience, j’ai le recul nécessaire pour vous partager ce pavé !
!!!!!!!!!!!!!DISCLAIMER!!!!!!!!!!!!!!!! : Je suis issu d’une famille très aisé, on choisit pas sa famille c’est comme ça.. En bref, j’ai de l’argent, je pouvais me permettre de tenter une telle expérience sans risque de retomber financière. Ne vous amusez pas à tenter ce genre de chose, surtout si, toi qui t’apprête à lire ce thread, est mineur, en situation précaire… bref. C’est un sujet sérieux, des gens ne se remettent jamais de cette drogue, c’est pas à prendre à la légère! Comme tout le monde, j’te conseillerai juste de… jamais toucher à ça.
CONTEXTE : Je suis un homme de 24 ans, 1m82 pour 81 kilos. Extrêmement sportif ( foot depuis tout petit, à niveau N2 pendant 4 ans ( j’ai arrêté l’année dernière ) , 5 séances de muscu par semaines, 10km de jogging/semaine..). Bref, un gros sportif en somme. Je précise que mon alimentation est en adéquation à mon mode de vie.
—----------------CEPENDANT ( insert Jdg voice ), dans la vie je suis prof de solfège dans deux conservatoires pour un total de 19/semaines (oui on existe encore
) et guitariste dans deux groupes. Baignant dans le milieu rock-alté de la scène parisienne depuis ado, autant vous dire que 90% de mes fréquentations depuis 10 ans sont des bédaveurs / ont déjà bédavent.
—---------------- MON RAPPORT AUX DROGUES : Toujours été non fumeur, clope ou
bédo, j’y avais jamais touché jusqu’à il y a deux ans pour mon expérience. Mes expériences de drogues se résument à quelques
taz en 2018 / une trace de coco dans ma vie et des champi secs 2x. J’ai toujours été loin de ça en gros ! De nature ultra tryhardeur, je me faisais confiance pour arrêter du jour au lendemain sans difficulté, ce que j’ai toujours réussi. Ayant vu bcp de mes potes sombrer sous les effets de cette drogue ( un en est même mort dans un accident de voiture ( désolé pour l’ambiance ) ), au lieu de les juger quant à leurs addictions que je trouvais d’une stupidité sans nom, j’ai voulu comprendre après ce drame so… here we go !
L'EXPÉRIENCE (
weed de plutôt bonne qualité à en croire mes amis, jamais de teuteu) : Le but était de voir si le
sevrage pouvait varier selon plusieurs conditions que voici :
1- Durée de consommation
2 - Intensité de la consommation
3 - Partage ou pas de la consommation ( fumer seul ou en groupe )
4 - Lieu de la consommation ( chez moi / en groupe / vacance … )
Chaque période de
sevrage ( donc sans consommer ) variaient entre 1 à 1 mois et demi environ. ( un peu plus vers la fin )
Je ne vais pas étaler ici mes ressentis durant mes débuts sous
cannabis, tout le monde connaît les effets et c’est pas le propos du topic, après, si ça vous intéresse, je pourrai ré-écrire un pavé dessus..
/!\ /!\ /!\ J’attribuerais une note sur 10 quant à la difficulté du
sevrage ( baser uniquement sur mon ressenti bien entendu ) .
PREMIER
SEVRAGE : Après une consommation de 3-4
joints par semaine pendant 1 mois dans un contexte de fin de répétition de musique avec des potes = AUCUN DIFFICULTÉ à retrouver ma vie d’avant conso. Sommeil parfait du jour au lendemain, appétit inchangé, niveau mental pareil, un peu moins de souffle lors de mes joggings, mais moins de courbatures après mes séances de muscu ! DIFFICULTÉ : 0/10
DEUXIÈME
SEVRAGE : Après une période cette fois-ci de deux mois à une fréquence d’environ 10
joints par semaine, toujours dans un contexte de repet / soirées entre potes = PREMIERS SYMPTÔMES du
sevrage. A savoir : aucun appétit sans fumer au préalable, comme je fumais souvent en soirée, j’explosais mon frigo en rentrant la nuit, ce qui a décalé mon cycle et mon rapport à la nourriture, j’ai pris du poids. Ce fut plus dur que la première fois, pas trop d'appétit et le moral dans les chaussettes la première semaine d'arrêt. Insomnie la première nuit du
sevrage puis c’est de suite mieux aller . Pas d’impact sur le sport, un peu de fatigue mais rien de méchant . Difficulté = 3/10 ~~
TROISIÈME
SEVRAGE : Mes premiers pers’ ! Deux / trois par jours environ pendant 1 mois pile, un en soirée et un avant de dodo en général. Le piège arrive à grand pas vous le voyez n’est-ce pas ! On arrive au fameux 1er pers’, connu comme point de départ d’une dépendance selon beaucoup de consommateurs. Il était devenu très rare que je fume avec des potes ( pour me tenir à mon expérience, mais ce n'était pas l’envie qui me manquait.. j’ai même craqué quelques fois pour être honnête … = SYMPTÔMES DÉCUPLÉS, les deux premières semaines, surtout la premièr. Comme mon rapport à la consommation était personnel, chez moi et avant de dormir, mon cycle avait totalement changé, mon cerveau attendait la substance pour déclencher la mélatonine je suppose, je ne pouvais plus dormir sans c’était horrible, malgré une consommation bien inférieure à ma précédente période de consommation. Conclusion : le contexte joue ÉNORMÉMENT ( pour moi du moins ) . Niveau sport, dans le dur la première semaine, perf inférieur à celle habituelle, moins de progrès. Difficulté = 5.5/10
QUATRIÈME
SEVRAGE : Grande vacance entre potes pendant 1 mois et demi en colloc en normandie ( <3 ) . Alors la, c’était du grand n’importe quoi, on claquait un bif monstrueux en conso, j’étais à quasi une dizaine par jours, des fois moins, des fois plus, des fois que des pers’, des fois en faisant tourner.. Cette fois-ci, je pensais être piégé à jamais, je n’envisageais plus ma vie sans… mais ce qui a suivi m'a choqué ( netflix teasing be like ) = QUASI PAS DE SYMPTÔMES DE
SEVRAGE !!!! J’étais stupéfait, le fait de rentrer chez moi après tout ce temps passé dans un autre endroit à consommer uniquement en groupe eu un effet quasi immédiat sur le
sevrage, j’étais franchement bien. Un peu dans le dur pour le sommeil au départ, de la fatigue et pas trop le sourire ( la rentrée et la reprise du taff joue aussi.. ) mais sinon c’était vraiment proche de mon premier
sevrage, hormis pour le sport ou après tant de craquage, j’avais un très mauvais souffle, et des perfs catastrophiques en muscu.
Comme quoi, le contexte joue énoooooormément ! Difficulté : 3.5/10 ( pour les conséquences sur le sport qui impact direct mon moral ) .
( j’avais fixé 5 périodes de conso en deux ans, pour l’ultime
sevrage je voulais marquer le coup et j’ai donc logiquement poussé la période de consommation un peu plus loin ) .
ULTIME
SEVRAGE : Consommation UNIQUEMENT SEUL ET CHEZ MOI, jamais dehors, jamais en groupe ! Achat d’un
bang pour encore plus abuser de la substance. Période de consommation de plus de 1 an et demi, un peu moins... Pourquoi autant de temps cette fois ? Car après avoir rapporté les résultats à mes amis, beaucoup m’ont dit qu’il n’était pas possible d’être vraiment dépendant, de sentir l’intensité du
sevrage avec ces petites périodes de conso ( le troisième était quand même horrible) . Bref, me voilà dans une spirale infernale, j’avais fixé une date de fin de consommation, plusieurs fois j’ai eu peur de pas m’y tenir, mais le try-hard paye toujours, je m’y suis tenu. J’étais totalement dépendant à la substance, que ce soit pour manger, pour me détendre, dormir, sortir ( les peu de fois où j’en avais envie, la plupart du temps j’étais complètement isolé).. je trouvais de l'intérêt dans les choses de la vie uniquement en fumant…
=
SEVRAGE EXTRÊMEMENT COMPLIQUÉ. Il a duré quasiment 2 mois. Suivis psychologique pour mes pensées sombres, mes amis ne me reconnaissaient plus, je me suis embrouillé avec la plupart ( uniquement de ma faute ) , certains d’entre eux trouvaient que j’avais été trop loin dans mon délire d'expérience et que j’étais juste devenu un junky qui se cherche des excuses et qui replonge tout le temps. Insomnie pendant 2 semaines, - 6 kilos en 1 mois sur la balance, crise d'angoisse, anxiété ( alors que je suis le mec le plus chill de france ) , j’ai faillis perdre mon travail et j’ai été viré d’un de mes groupes ( ré-intégré depuis ) , j’avais pas de patience, j’étais agressif et j’ai pas fait de sport les 3 premières semaines. Diarrhée et vomissement ont été mon quotidien durant le 1er mois. DIFFICULTÉ : 8.5 voir 9/10.
CONCLUSION GLOBAL : Cette expérience m’a énormément fait grandir, notamment sur mon regard face aux addictions, aux addicts et à moi-même. Cela m’a élevé spirituellement pour sûr, je garderai des traces à vie de cette expérience qui a duré un peu plus de 2 ans.
Bref, en ce qui me concerne, LE LIEU de consommation était l’indicateur premier de difficulté de
sevrage.
-Chez moi seul =
sevrage horrible même avec des petites quantités
-Autre part en groupe = largement tenable malgré une conso bien supérieur
Et depuis ? J’ai jamais retouché à cette substance et je re-fumerai jamais un pet’ de ma vie ça c’est sûr. Ma vie est redevenue normale. J’ai une copine, un appart.. bref tout va bien. J’ai même tout raconté à mes parents ! ( ils vivent à l’étranger donc je pouvais mener mon expérience sans crainte de me faire cramer, surtout avec le covid et la fermeture des frontières. )
Vous aurez sans doute une tonne de questions, je vous laisse réagir en commentaire et j’essayerais de répondre à tout le monde si jamais ce topic tourne pas mal!
Si tu es arrivé jusqu’ici, je t’en remercie :)