Sevrage oxy à l’aide patch de Fentanyl

Bergamote a écrit

Bonjour à tous,

Accro à l’oxy depuis 2019, avec un dosage augmentant fatalement de mois en mois, j’en suis actuellement à environ une douzaine d’Oxy 10 LI par jour + 2 LP 20 par jour (et 3 ou 4 LP 20 en plus que j’écrase…).
Bien sûr, j’enchaîne ordo sur ordo, avec chevauchements réguliers, sous des prétextes + ou - crédibles auprès de mon médecin (que je soupçonne de faire semblant de me croire le pauvre… j’ai honte ).
À la base, c’est pour des douleurs chroniques fybromialgiques, mais je suis bien consciente que l’un a entrainé l’autre, bref (j’avais déjà posté ici il y a plusieurs mois d’ailleurs).

Il y a peu, un jour où j’étais tombée en rade de cachetons et que j’avais essayé un sevrage à la dure (j’en ai quelques-uns à mon actif, un échec cuisant à chaque fois), j’ai fini dans un état pitoyable chez mon médecin, dans le but d’avoir une nouvelle ordonnance. J’avais « tenu » presque 3 jours sans rien prendre, ce fut un enfer (tous les effets secondaires, je les ai eu, les physiques comme les psy). Mon médecin a voulu rebondir sur le fait que je n’en avais plus dans le sang pour me proposer alors de tenter le basculement sur un patch de Fentanyl. J’ai refusé, je ne me sentais absolument pas prête, je n’avais qu’une obsession : obtenir ma dose d’Oxy.

Toutefois, aujourd’hui, de nouveau en rade de comprimés depuis quelques heures, je pense me sentir prête à tenter le Fentanyl. J’ai réussi à choper un rdv demain matin avec mon médecin.

Pouvez-vous me parler un peu du Fentanyl s’il vous plaît ? C’est quelque chose que je ne connais pas, encore moins dans le cadre d’une tentative de sevrage d’Oxy. J’ai déjà eu des patchs de Durogesic, mais c’était dans le cadre d’une hospitalisation à domicile suite à de lourds soucis de santé, en 2013, donc ça date.

Merci pour vos retours éventuels, que j’espère aujourd’hui, tant j’ai la trouille en fait…

Très bizarre qu’il t’ai orienté vers le fentanyl comme TSO disont les mots, il me semble que la durée des effets est reduite comparé à l’oxy alors je comprend pas trop.

Pourquoi ne pas utiliser la methadone ou le subutex?
Ton medecin est louche aha

CaptainCrox' a écrit

Lorsque tu poses ton premier patch, il faut attendre 24h pour en ressentir les effets. Après retrait, tu as encore 24h de médicament dans la peau qui passera petit à petit dans le sang. Lorsque tu retires un patch, remplacer immédiatement sinon risque de ne pas être couvert et de briser l'etat d'équilibre quilibre.  En début de traitement, il faut savoir qu'il te faudra trois pose de patch (3×72h) pour être en équilibre. Le patch peut sembler durer longtemps mais cela prend du temps aussi pour trouver la bonne dose.

Tu détournes ton oxy... c'est encore plus simple de détourner les patchs. C'est bien plus dur de manquer de fenta sur 72h x nombres de patchs détournés.

Pour avoir eu des patchs et maintenant sous oxy, je préfère mon nouveau traitement.

Pour un sevrage, les molécules traditionnelles sont préférables car elles sont vraiment bien connues.

Pour moi, sortir du fenta est bien plus difficile car moins malléable. Avec la methadone tu as la méthode chinoise très douce qui est possible avec sirop. C'est fait très graduellement. Quand tu te retrouves avec des patchs de 25 ou 12 mcg, ou à faire l'apprenti sorcier à couper des patchs sans savoir si ça marche, il reste encore bcp à baisser et les patchs ne le permettent pas. La methadone à aussi un effet sur les douleurs.

Pourquoi ne pas commencer par stabiliser l'oxycodone puis discuter après d'un passage à un autre médicament?

Pour l'aspect des douleurs pures. Pourquoi pas discuter du lyrica et ou certains... anti depresseurs qui ont une action sur la douleur.

Merci beaucoup à toi pour ces infos précieuses. Je vais essayer de te répondre point par point.

Stabiliser l’Oxy, j’ai déjà essayé 10 fois, j’en suis incapable, je n’y arrive pas, je ne suis même pas fichue de retirer une seule prise sur 24h00, voire pire, je la double. Bref, on a déjà tenté, avec ma généraliste, mais c’est un cuisant échec à chaque fois. Je reviens platement avant les 28 jours, quémander un chevauchement. Pour info, je prends de l’Oxy depuis novembre 2019, sans le moindre arrêt (en dehors des courts moments de rade de comprimés).
À ce jour, ce n’est plus à une semaine avant les 28 jours que j’en suis, c’est tout juste 15 jours, et ce malgré l’augmentation du LP (je suis passée à du 20 il y a environ 3 mois, je ne sais plus). Enfin bon, je m’éloigne et vais me perdre en détails inutiles. C’était juste pour dire que je n’arrive pas à stabiliser l’Oxy.
Après (je vais encore me perdre lol), je suis quelqu’un de très addictif, je m’en aperçois au fur et à mesure que j’avance dans ma vie. J’ai toujours une addiction que je remplace par une autre quand j’arrête la précédente. Sauf que là, on est dans l’Oxy et c’est plus compliqué que l’addiction à la bouffe, au Coca ou à la clope héhé

En parallèle de l’Oxy, et pour aider à apaiser au mieux mes douleurs chroniques, je prends aussi un AD (Venlafaxine 37,5), du Laroxyl 25 le soir + du Seresta le soir. Franchement, avec mon cocktail de tout ça + l’Oxy, je gère pas mal mes douleurs. Toutefois, je commence à me dire que ces dernières sont amplifiées par l’Oxycodone (ce qui m’avait été dit au centre de la douleur, que la molécule se fixait à certains endroits et créait alors des douleurs amplifiées << je l’explique en gros hein).

Début 2021, j’ai eu un premier rdv au centre de la douleur. Ma conso d’Oxy était alors d’environ 70 mg/jour à l’époque (sensiblement hein). Le médecin avait fait une méga fixette sur ça, ce que je peux comprendre bien sûr, même si j’avais trouvé ça démesuré de ne me parler que de ça, alors que j’attendais ce rdv depuis 1/2 année, et que j’attendais beaucoup, principalement pour la pose d’un diagnostic et la prise en charge de mes douleurs. J’étais ressortie de ce rdv avec l’invitation à réduire, puis arrêter l’Oxy et que, très important ça, si je le voulais, on pouvait alors m’hospitaliser quelques jours afin de me sevrer. Je n’étais absolument pas prête à ça à l’époque, mais j’avais gardé l’option de côté dans ma tête.
Il y a quelques mois, j’ai repris un rdv avec ce même médecin, au même centre, mais c’est fois-ci en étant en forte demande de prise en charge pour un sevrage en milieu hospitalier et avec donc une conso journalière qui n’avait plus rien à voir avec celle des premiers temps. Je peux vous dire que je l’ai attendu ce rdv, 6 mois; il était mi-juin 2022 et là, le coup de massue lorsque j’aborde immédiatement mon fort désir d’être aidée au sevrage : le médecin m’a répondu qu’avec ma conso actuelle, une hospi ne lui était plus possible. Je n’ai pas compris, je ne comprends toujours pas d’ailleurs, ma généraliste non plus. Je me suis vraiment sentie seule au monde, me disant qu’avec une petite conso, elle était prête un an avant à m’hospitaliser, et que là, avec le double, voire le triple en terme de conso, ça n’était plus possible… Mais WHY ?  Je suis repartie de ce rdv avec une proposition de faire passer une infirmière chez moi X fois par jour pour me délivrer elle-même la posologie prescrite, jusqu’à réduire et supprimer totalement, ce dont je ne veux pas faire pour des tas de raisons.

J’ai hâte de revoir ma généraliste demain, à 16h00. Je me dis que si elle ne peut pas mettre en place immédiatement un TSO à base de Méthadone, on pourra le faire en septembre, qu’elle aura eu toutes les infos par son collègue addicto pour la conduite à tenir avec moi.
Ce qui est ennuyeux là, c’est que je pars en vacances à l’étranger dans quelques jours et jusqu’à mi-août, que je ne peux pas annuler, c’est impossible, et que je ne sais pas si la mise en place du TSO va pouvoir être effectuée malgré mon départ. Bon, au pire, je continuerai l’Oxy jusqu’à septembre et on commencera vraiment à la rentée.
Je ne sais pas en fait, je me sens vraiment super paumée, je le vois bien avec tout ce pavé inutile que je vous écris.

CaptainCrox' a écrit

Les opiacés sont en effet connus pour aiguiser les douleurs. En ce qui concerne le changement d'avis de l'addictologue sur une possible hospitalisation, cela pourrait s'expliquer à partir du fait que les méthodes employées en milieu hospitalier ne sont plus applicables. L'infirmière à domicile proposée me pousse à penser qu'il veut surtout et en premier te stabiliser.

Oui, oui, bien sûr, j’avais tout à fait compris que la mise en place d’infirmière à dom était en ce sens. C’est juste que je ne me sens pas de mettre ça en place, j’aurais franchement l’impression d’emm*** mes infirmières, qui sont déjà sous l’eau en permanence tant elles croulent sous le taf, en les faisant passer chez moi X fois par jour.

La décision finale viendra de toi sincèrement. Oxy, fenta ou morphine, tu dis déplacer le sujet de ton addiction. Quelle que soit la molécule remplaçante, il existe un risque d’augmenter jusqu'à une limite. C'est pour cela que je ne suis pas vraiment pour aller sur une molécule plus puissante.

Tout à fait et j’en suis totalement consciente, que cette décision, j’en suis la seule décideuse justement. C’est d’ailleurs maintenant que je me sens prête à tenter vraiment un sevrage en étant accompagnée pour ce faire. Je n’étais pas prête du tout il y a un an. Je n’étais pas prête il y a quelques mois non plus. Maintenant, je le suis.
Je ne me rends pas compte du tout de comment je vais vivre un TSO avec méthadone ou autre substitut. Je n’en ai aucune idée car c’est un monde que je ne connais pas du tout.
Concernant les addictions, c’est une déduction de ma part; peut-être me trompe-je, je ne sais pas et seul un suivi avec un addictologue pourra confirmer ou infirmer ce que j’auto-diag à ce sujet.
Quels seraient les potentiels risques, de ton point de vue, avec la méthadone ? Que je tombe dans une nouvelle addiction et cette fois à la méthadone ? Ce serait dramatique en fait, ça voudrait dire qu’une fois qu’on a mis le nez là-dedans, l’Oxy pour ma part, en cas de dérive, même en étant sous TSO, on pourrait ne jamais s’en sortir en fait ?

Concernant les vacances, si tu arrives à restee sur ton traitement actuel ce serait bien mieux. Déjà que changer de traitement en étant chez soi et en ayant un doc à disposition, c'est dur, je n'imagine pas à l'étranger. Tu n'as pas supporté trois jours de manque. Imagine 15 jours durant lesquels tu n'as pas le droit à l'erreur...

Ça me semble en effet d’avance compliqué… J’y ai longuement pensé aujourd’hui et j’en suis arrivée à la même finalité : qu’il vaudrait mieux reporter à la rentrée cette mise en place du TSO.[color=pink][/color]

C'est normal d'être paumé. Je le suis me concernant. Tout ce qui est possible de faire est de prendre les faits le plus objectivement possible et de décider dessus. Ça n'aide pas, désolé.

Être factuelle, c’est en effet ce que j’essaye de faire un maximum. Je me dis que j’ai déjà la chance d’être « lettrée et intellectuelle » (c’est pour imager que j’utilise ces termes), ce qui me permet d’être déjà assez objective, pas dans le déni, etc. Mais j’ai énormément de peine pour ceux qui ne possèdent pas ces capacités et qui sont seuls face à tout ça. C’est dur, très dur ?[color=pink][/color]


Modification de mon message:

Je viens de penser à un truc... je ne sais franchement pas si ça résoudra ton souci. Il existe des patchs de buprenorphine durant 96h. Les patchs sont fait pour gérer la douleur là où le sub est surtout utilisé pour la substitution. Après cela reste la même molécule.

J'avais eu pendant quelques jours les comprimés quelques jours sans vraiment supporter. J'imagine que la double action ago/antago pourrait te pousser à arrêter les extras d'oxycodone? Après le système n'est pas infaillible. Il y a toujours l'option de déraper.

Dernière modification par Bergamote (25 juillet 2022 à  23:17)

Dernière modification par Bergamote (26 juillet 2022 à  19:55)

kokie301 a écrit

Bergamote a écrit

Merci pour ton retour Kokie301

Alors, concernant le centre de la douleur, j’y suis passée oui, pour poser un diagnostic suite à des douleurs chroniques invalidantes, pendant un post-op d’une arthrodèse suite à une hernie discale récidivante. En gros, j’ai développé des douleurs diffuses et chroniques dans tout mon corps, durant les mois qui ont suivi mon opération du dos pour l’arthrodèse. À ce jour, je vis donc avec ces douleurs chroniques + une douleur importante au niveau de l’intervention du dos, même si cette dernière s’est pourtant bien déroulée.

Toutefois, la majorité de mon suivi se fait avec ma généraliste qui est un sucre <3 Je t’avoue que l’interaction avec le (la) médecin du centre de la douleur dont je dépends (Hôpital Purpan à Toulouse) ne s’est pas faite, principalement car notre premier rdv n’a tourné pour elle qu’autour de mes traitements, mettant vraiment au second plan mes douleurs invalidantes.
Enfin bref, je te raconte ma vie là encore lol Ce que tu peux faire, c’est tout simplement regarder la liste des centres de la douleur autour de chez toi et prendre un rdv. Tout peut se faire en ligne, à l’aide d’un petit dossier à remplir et à retourner. Une fois que le centre l’a réceptionné, il t’envoie alors une date de rdv. C’est souvent très long en terme d’attente, 6 mois en moyenne. Voilà comment ça s’est passé pour moi.
N’hésites pas, ce n’est pas rien ce que tu as, la scoliose en premier lieu. Je ne connais pas ton âge, mais si tu es encore jeune, c’est dommage de rester ainsi, alors qu’il y a certainement des solutions.
Très bon courage à toi, le dos, c’est une galère sans nom parfois…

Tu as tout juste, j’ai 23 ans et ma scoliose me defonce le dos au taff donc je suis moins productif… je vais me renseigner, ils donnent autre chose que du doliprane codeiné? car meme sous 120mg de metha la douleur est insupportable au taff comme lorsque je fais lee courses.

j’attend ta reponse avec impatience

Je te prie de m’excuser, j’ai tardé à te répondre.
Alors, me concernant, même si je ne lui en ai pas fait la demande, on m’a clairement dit, lors du dernier rdv en juin, « Que ce soit clair, je ne délivre rien ici, je ne ferai aucune ordonnance ». Était-ce seulement vis-à-vis de moi ou est-ce le fonctionnement de ce centre de la douleur qui ne ferait aucune délivrance médicamenteuse ? Je n’en sais rien. Je pense que c’était pour moi cependant car je ne peux pas imaginer qu’un service comme celui-ci, dans un hôpital, ne fasse aucune ordonnance.

Je reviens sur la méthadone dont tu parles. Je ne comprends pas un truc : la méthadone est donc utilisée en tant que TSO, mais aussi en tant qu’anti-douleur simple, en l’occurrence dans ton cas, pour tes douleurs lombaires ?

Dernière modification par CaptainCrox' (28 juillet 2022 à  13:47)