Dans une note courte envoyée aux députés et que nous nous sommes procurés, Santé France
Cannabis, association qui rassemble plusieurs acteurs représentatifs de la future filière du
cannabis à usage médical en France, préconise de « prévoir le report » d’une année de la
légalisation du
cannabis médical en France.
Pour rappel, l’expérimentation actuelle du
cannabis thérapeutique finit en mars prochain. Trois options s’offrent ensuite : une
légalisation du
cannabis médical, une seconde expérimentation ou un arrêt pur et dur. Un rapport réalisé par une entité externe au ministère de la Santé doit être présenté au Parlement ce lundi 26 septembre pour évaluer le dispositif et alimenter le débat sur les suites à donner.
Comme couvert récemment, le prolongement de l’expérimentation du
cannabis médical est largement étudié, ce qu’appuie Santé France
Cannabis.
« Les acteurs nationaux réunis en “Santé France
Cannabis” proposent – tout comme l’envisagent certains décideurs publics – de prévoir le report d’une année de la généralisation, prévue en mars 2023, afin de laisser le temps nécessaire à la filière de s’organiser » conclut la note.
Santé France
Cannabis craint en effet que « la généralisation de l’usage de ces médicaments ou la prorogation de l’expérimentation ne soient, dans les conditions actuelles, favorables aux acteurs étrangers au détriment de la filière française ».
La culture de
cannabis à usage thérapeutique et les opérations liées sont techniquement légales en France. Il reste néanmoins à définir les modalités de culture ou de transformation du
cannabis à usage médical pour permettre aux entreprises du
cannabis médical de travailler hors contexte de R&D.
Si le
cannabis médical était légalisé en avril 2023, l’approvisionnement des patients ne reposerait toutefois pas que sur de l’import.
La production de fleurs de
cannabis est effectivement réduite à de la R&D pour le moment, mais l’extraction est travaillée depuis 2021 par des entreprises françaises comme Alkion BioInnovations. Meryll Buet, CEO de Alkion, nous confirme être en mesure d’approvisionner les patients en extraits de
cannabis et en API dès avril 2023. En cas de prolongement de l’expérimentation, Alkion pourra soit fournir des produits médicaux à
base de
cannabis si le schéma retenu le permet, soit produire pour l’export si elle se voyait décerner une autorisation de production hors-R&D.
Pour Franck Milone, président de LaFleur, entreprise française de
cannabis médical, « il faut généraliser au plus vite et donner la possibilité aux entreprise françaises d’accélérer le développement et la commercialisation de leurs produits ». L’entreprise angevine serait elle aussi capable de fournir des produits médicaux à
base de
cannabis, non-fabriqués en France, dès avril 2023.
Source :
newweed.fr