Un calvaire ?!

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HurtymcPain homme
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Bonjour,
Je viens apporter mon témoignage comme tant d'autres sur les substances dites légales ... et qui ravagent une vie à tord ou à raison !..

Perso, j'ai teste de nombreux médicaments valium, lexo, seresta (...) avec ou sans alcool et bien d'autres substances chimiques avec ou sans mélange ... Je remercie "le ciel" d'être encore là à 44 ans avec ce que j'ai fait subir à mon corps ...

Pour revenir sur l'alcool, je suis ce que l'on nomme un alcoolique chronique cyclique, c'est à dire que je me passe d'alcool pendant des mois et puis subitement je me remets à boire de manière morbide pendant plusieurs mois et je re stoppe ma conso du jour au lendemain ... Ce qui fait de moi un grand alcoolique "temporaire" -_- évidemment dans un tel fonctionnement lié à une addiction qui n'est pas permanente mais brutale et plus qu'excessive par période nait une grande souffrance psychologique ! Je souhaiterais savoir si d'autres personnes ici sont dans le même cas que moi.

J'ai été diagnostiqué Bipolaire par des psychiatres et récemment en suivant une psychothérapie "borderline"... autant dire que je coche de nombreuses cases ..

Je ne pense pas être un cas isolé, donc laissez vos témoignages et évoquons ensemble tout cela si vous le désirez .. Perso je suis + qu'"open" à toutes discussions et surtout pas dans une quelconque forme de jugement, bien au contraire :)

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cependant
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HurtymcPain a écrit

ce que l'on nomme un alcoolique chronique cyclique

Salut,

je te conseille de changer le titre de ton sujet avec quelque chose de plus précis (comme ce que tu dis là). Car calvaire c'est un peu général, ça peut parler à des personnes pour des expériences rien à voir (rien à voir avec les consos d'ailleurs) et pas spécialement à des personnes qui partagent ta même situation.

J'ai une conso cyclique un peu aussi, mais avec l'alcool je vis tellement mal la gueule de bois que souvent ça m'incite rapidement à ne pas exploser ma conso.
Tu trouves que c'est en rapport avec des phases hypomaniaques/de dépression etc ?

Comment ça se passe quand tu en as pas envie ?
Tu sors quand même par exemple ?


fugu kuwanu hito niwa iwaji

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HurtymcPain homme
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Bonjour,

Merci pour ton message.

Pour te répondre, non justement me concernant la reprise/l'arrêt de l'alcool n'a strictement rien à voir avec des phases liées à ma bipolarité..
(Chez moi la bipolarité c'est essentiellement : des alternances de dépressions plus ou moins intenses/sévères entrecoupés de quelques passages assez brefs de "normalité" je ne connais pas d'euphorie véritable... Comme je l'expliquais au psy, le fait de sortir de phases de dépressions plus ou moins sévères me font vivre les moments tranquille avec soulagement, ce qui n'a rien à voir avec une quelconque exaltation si caractéristique de la plupart des cas de bipolarité, du moins tableau 2 ) .

Je n'ai jamais réussi à comprendre d'où venait véritablement ce besoin de reprendre brutalement sinon que j'ai analysé au fil de années un lien avec les saisons ...
Serait ce en plus du reste lié à une dépression saisonnière, ce n'est pas impossible.
Mais pas que ... En effet, chaque cas est complexe.. Ma manière de voir la vie, mes croyances, mes analyses, mes ressenties, mon parcourt familial, amoureux, mes traumas etc etc jouent forcement sur mon état comme c'est le cas pour tout un chacun.

Lorsque je n'ai plus envie de boire je fais toujours la même chose : arrêt brutal (quelque soit les doses que je consommais) ce qui n'est pas du tout recommandé. Je m'aide parfois de Seresta (essentiellement) parfois de rien
du tout. Et oui je suis très sociable de base et lorsque je consomme pas j'ai une vie tournée vers l'extérieur, contrairement à mes phases alcooliques dans lesquelles je me renferme, ne voit plus personne, devient insomniaque etc

Ps : Comme tous les bipolaires, je suis évidemment un traitement (Le 3em) que je teste en 3 ans ... mais qui a ses limites malheureusement hmm Et il m'arrive fréquemment d'avoir à nouveau envie de boire et de stopper net tout suivit et toute médication. J'ai appris par expérience que certains mélanges peuvent se révéler dramatiquement dangereux surtout si l'on prend en compte les effets dit "paradoxaux" qui, couplés à l'alcool, te font littéralement partir en feu d'artifice dans le meilleur des cas ...

Bonne journée :)

Dernière modification par HurtymcPain (14 février 2023 à  13:09)

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sky56253
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Bonsoir,

Je dirais que c’est plus ou moins mon cas….pas de manque physique mais une consommation pour « arrêter un peu de penser ». C’est la base même de mes conso.

Cela n’en est pas moins difficile à gérer. Il m’est arrivé nombre de fois de me mettre en route vers le magasin en faisant fi de mes nombreux dérapages, et à part 1 fois, cela a abouti à un autre dérapage.

Dans mon cas, l’alcool est à proscrire.

Sky.

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Zarathoustra homme
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Hello,

Diagnostiqué dans la case "unipolaire" bien que ça reste à valider, mais dans un sens je m'en tape car ce qui compte reste pour moi la compréhension du système (de consommation) plus que le diagnostic  tout en sachant que les traitements disponibles n'ont jamais fonctionné. Je pense aux régulateurs d'humeurs.

Puis je ne supporte pas les anxiogènes par exemple, les antidepresseurs (pris sur 2 jours) furent horribles. La ritaline est trop "amphétamines", alors que je me suis envoyé de la coke, de la mdma pendant 1 an

Pourquoi unipolaire ? Parce que pas de phases dépressives, et des consommations toujours et toujours dans des moments d'excitation, d'allégresse, de dynamique, ce par exemple après une bonne séance de sport qui normalement aurait dû me détourner du quasi craving psychologique. Ben non : passé la fin de la séance et même pendant le sauna (chance d'avoir ce truc dans cette salle) le cerveau tourbillonne et se leche les babines dans la perspective de s'enfiler une bonne bouteille de vodka-red bull ou de vin pétillant  bref il selectionne l'alcool qui sera le mieux adapté.

Je n'ai jamais connu ça à ce point, avec les autres drogues, ce tsunami de ruminations qui va et vient et se pose agréablement sans violence. La coke par exemple me provoquait une forte intensité, puissante puis redescendant. Le grand huit.

L'envie d'alcool s'installe comme un bon ami à côté de toi, intrusive mais pas brutal.

Un bon addictologue sera une merveille parce qu'il saura produire une narration qui te parlera.

Par exemple : j'ai eu une abstinence de 4 mois. C'était tellement facile... trop et si j'en étais fier je restais dubitatif parce que tout simplement en 3 ans je n'avais pas réussi seul.

Puis boom rechute, pas un retour au début, mais quelques nouvelles rasades, dures car le corps désintoxiqué m'aura fait comprendre qu'il ne m'accompagnera plus dans ces beuveries.

Et l’addictologue m'annonce que ma lune de miel est terminée. Que je vais passer par peut-être le plus difficile mais le plus constructif.

Je me suis tapé des soirées à lutter contre les envies, au point souvent de craquer. Etre devant chez moi, voire devant la supérette puis renoncer et remonter. Chausser mes pompes et au dernier moment les retirer après avoir surfer la vague du craving.

Ou jouant de la gratte... combat acharné.

Et le pire, chose qui ne m'etait jamais arrivée : le matin au levé l'esprit qui réclame. J'ai gagné la soirée en somme, et le lendemain matin normalement c'est un grand Allalouya de victoire... et bien non. Je suis nerveux, surexcité. Tout nouveau pour moi.

Sincèrement ça ressemble à ces moments de films de science fiction où la bestiole est en toi et toi tu cherches à la virer. Il n'y a plus de complicité... et elle te le fait payer.

Grosse différence avec les précédents : je craquais gentiment et je consommais.

Maintenant il y a lutte mais j'ai passé une soirée sans alcool et la suivante est plus facile. La méditation (10 minutes) m'offre aussi une aide.

Pas mal d'addicto proposent le schéma de l'abstinence au moins la première année, rechutes comprises. Certains deviennent abstinent à vie, d'autres retrouvent une conso maitrisee (la minorité).

Mais ce qui compte reste cette année de combat et de rééducation qui, je pense, sera un apprentissage avec ce produit. Et d'autres. On nomme ça l'expérience.

Je n'aime pas la posture d'abstinence parce qu'elle m'emmerde par la façon dont elle est exploitée dans de nombreuses associations. Pas envie d'entrer dans des rondes compassionnelles même si je suis sensible à la souffrance qu'on pu endurer toutes ses personnes. J'aime beaucoup parler des drogues, des effets, et ce sujet de la substance n'intéresse pas grand monde, ca serait comme parler de sexualité alors que devant toi tu as des personnes qui la repousse car c'est le mal.

Entendre le mal c'est "telle drogue" est juste pour certaines d'entre elles, faut pas se leurrer non plus. La crise des opiodes le démontre.

Parce que je reste convaincu que les drogues sont un formidablement moment d'évasion. Reste à ne pas en être esclave. Et en percevoir les moments où elles sont contre productives.

Je sors du fléau alcoolique parce que plus capable d'en profiter à minima. C'est terminé.

Par contre je vais me reorienter vers les champi que j'ai connus car finalement c'est l'expérience psychotrope que je recherche dans la dope. Un bon Bourgogne ou single malt  je m'en fiche, ce qui comptait était l'ethanol dedans.

Pour le cyclique, chacun aura le sien, et ça peut évoluer. Je l'ai eu avec (après sevrage) la md, la coke. Des fréquences tous les 3 mois, puis 6 mois, 1 an et plus rien depuis.

Il reste un point important. Md, comme coke, comme speed, keta, 3-mmc (jamais trop kiffé)  n'agissent plus comme avant.

Grosse déception car parfois j'aimerai bien retrouver la montée de mdma ou de coke, mais si elles sont présentes, elles sont faibles et entrainent un désir de conso quantitatif (pour accentuer les effets) et ça ne fonctionne plus comme avant.

Dernière modification par Zarathoustra (17 février 2023 à  08:56)

Reputation de ce post
 
Très bien expliqué, détaillé :)

Passage d'une addiction à une autre... vers les 6 substances magiques en mode total émerveillement.

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randobag homme
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Salut Zarathoustra,

J'aurais pu écrire beaucoup de tes lignes...
Je ne sais pas d'où sort cette histoire de craving qui dure 20 mn puis ça passe car moi le craving peut durer des heures entières, comme toi, descendre à l'épicerie, renoncer, remonter, redescendre etc
Dans mon cas, je ne pense pas la conso contrôlée possible, j'en suis même assez certain, je n'en ai d'ailleurs pas envie, mais je respecte tous les choix ou toutes les possibilités.
Je ne suis à priori pas bipolaire ou unipolaire enfin je n'en sais rien, mais l'expérience m'a appris que je devais me méfier autant des états dépressifs que des états joyeux/euphoriques.
Une rechute peut survenir à tout moment, même quand on se sent bien, quand tout va bien, quand à priori rien n'annonce une rechute...
En dix ans de combat, j'ai eu des périodes d'abstinence de 6 mois, 9 mois, plusieurs et beaucoup même, mais sans jamais atteindre une année.
La lutte conte l'alcool est incroyablement dure car insidieuse.
Bonne journée

Dernière modification par randobag (18 février 2023 à  08:02)

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HurtymcPain homme
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Salut,

Oui je vous rejoins tous les deux Randobag et Zarathoustra.
Comme vous je connais ces moments atroces ou on va jusqu'à l'épicerie du coin pour finalement rebrousser chemin, puis 30 mns après avoir tournée en rond, y retourner, hésiter devant pendant des plombes, s'en vouloir, se retenir (...) pour finalement renoncer et y aller quand même juste avant la fermeture par exemple... Voire (pour ma part) entrer dans un restau bondé de monde pour demander lamentablement un dimanche soir si je peux leur acheter 2 bouteilles de pinards car tout est fermé.

Tout comme toi Randobag, je connais aussi des heures entières de craving.
Et comme tu le dis si bien malgré des périodes d'abstinence plus ou moins longues, rien n'est malheureusement jamais acquis et il n'y a parfois strictement aucune raison apparente pour replonger brutalement dans la conso!

Perso et récemment, j'avais réussi à stopper 6 mois en 2022 après 2 ans de conso d'affilé et ai repris un rythme de vie sain (nourriture adapté, vitamines, beaucoup d'eau, marche à pied, sommeil réparateur, vie sociale etc) et pourtant depuis 4 mois à nouveau énorme rechute brutale alors que tout semblait aller pour le mieux : 1 bouteille de sky par jour puis alternance Vin / bières en grande quantité et à nouveau désarroi total ... C'est un pur cauchemar ! hmm

Bonne journée

Dernière modification par HurtymcPain (17 février 2023 à  16:45)

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