Bonjour!
Il m’a fallu attendre quelques mois pour voir si ça avait bien fonctionné.
Il y a six mois, j’ai arrêté l’héroïne après 1an et demi de conso quotidienne (entre 1 et 3g de marron par jour.
Après deux essais, infructueux, il m’a fallu essayer une solution différente du
sevrage à la dure.
On peut lire partout que le
sevrage dure une semaine.
Seulement face a la réalité on se rend compte que un mois après on peine toujours à sortir le pied du lit.
Que le sommeil peine à revenir.
Et que (pour moi le pire) lorsque qu’une femme t’effleure le sexe tu ejacules cash…
Mon premier
sevrage a foiré pour le sexe. L’arrêt de l’héroïne et la gestion du coït En effet, étant à ce moment célibataire et plutôt volage, je ne tolérais pas l’idée d’avoir des relations sexuelles avec des femmes sans leur donner de plaisir. Et quelle honte de devenir éjaculateur précoce du jour au lendemain… On peut dire ce qu’on veut: c’est rabaissant.
Le second
sevrage a foiré pour le boulot.
Après un mois d’abstinence, j’ai embauché un nouveau salarié et je me suis aperçu qu’il était héroïnomane.
Me croyant sevré, j’ai fait l’erreur d’y toucher.
A mon compte, je gèrerais une boîte de 8 personnes, j’ai instantanément vu mes performances redevenir mieux que normales dès (et surtout) la première prise.
Et j’en avais particulièrement besoin à ce moment-là.
Chute libre sans
parachute….
Puis, j’ai rencontré ma femme.
Je ne lui ai jamais caché ma consommation, je lui ai seulement dit que j’étais tombé accro aux
opiacés à cause des médicaments, puis que j’ai remplacé le médicament par la
came.
Après quelques mois, je lui ai avoué la vérité.
Ce qui m’a sauvé c’est ma franchise avec elle.
Mentez à quelqu’un, il se sent trahi ou si il s’en rend compte ça peut être un catastrophe.
Dites-lui la vérité quitte à perdre la personne, changera la perception du problème de la personne.
Plutôt que de se sentir écartée elle se sentira concernée et voudra aider.
Arrêter un produit qui rend accroc pour le remplacer, par un autre produit, qui rend accroc, ne m’enchantais guère.
Mais j’ai fini par me résigner au fait qu’il n’y avait plus que ça pour m’aider.
J’ai été voir le médecin et j’ai eu de la
méthadone.
Comme je suis moitié bête et têtu,
Et que je voulais vraiment tourner la page avec les
opiacés, j’ai tenté une technique qui a super bien fonctionné.
J’ai appelé mon médecin pour lui demander si la
méthadone était exactement la même molécule que l’héroïne. Elle m’a dit que non.
J’ai fait le test et ça a marché.
J’ai arrêté l’héroïne du jour au lendemain, et je l’ai remplacé par la
méthadone pendant quatre jours.
Ces quatre jours correspondent aux moments les plus atroces du
sevrage, physiquement je parle.
J’ai arrêté complètement la
méthadone au bout du 4ème jour.
Je n’ai fait aucune réduction de dose.
J’ai même fait vraiment le con, parce que sachant que j’allais arrêter l’héroïne, je me suis lâché pendant une semaine avant d’arrêter, le truc le plus con que j’aurais pu imaginer faire, je l’ai fait évidemment… Je n’ai jamais autant consommé je crois ??.
Bien évidemment, la
méthadone remplacer le manque. Je n’ai pas eu de manque d’héroïne.
Et j’ai arrêté la
méthadone avant de tomber, accro à la
méthadone.
Je n’ai eu AUCUN SYMPTÔME de
sevrage à la dure.
Le fait d’être en couple m’a sauvé, parce que ma femme a été compréhensive, elle a accepté qu’on se passe de sexe pendant deux mois, s’en est suivi deux autres mois d’éjaculation précoce, mais avec rapport possible, et au bout de quatre mois, j’ai retrouvé toutes mes capacités sexuelles.
Le plus dur a été de retrouver le sommeil, le premier mois, les sueurs nocturnes qui ont cessées au bout de un mois.
Pour la motivation au travail, j’ai trouvé un produit miracle:
Le
MODAFINIL.
Ça ne rend pas accro, le jour où on arrête, on ne se rend pas compte qu’on a arrêté.
Modafinil pendant deux mois en en prenant que ponctuellement au besoin sur la fin.
Aujourd’hui, 6 mois après, je peux dire que j’ai réussi.
Et je sais par expérience désormais qu’il me suffit d’en reprendre pendant quatre ou cinq jours d’affilée pour me retrouver dans une situation EXTRÊMEMENT DIFFICILE.
C’est ce qui me tient et qui m’empêche de reprendre.
Il n’y a aucun remède, miracle.
La volonté de ne pas retomber dedans est tout ce qui reste.
Mais j’ai enfin retrouvé une vie tout à fait normale, j’ai posté ce message pour aider ceux qui comme moi ont passé des heures à lire ce forum en quête de témoignages et d’expériences pour s’identifier au rédacteur et tacher de trouver de l’aide au travers de précieux conseils/mises en garde et garder la confiance dans la possibilité de pouvoir s’en sortir.
Je ne dirai jamais assez MERCI à vous tous pour cette aide précieuse.
Ça m’a apporté une compagnie indispensable, et une force que je n’aurais pas trouvé dans les gens qui m’entouraient.