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Dernière modification par Morning Glory (08 avril 2023 à 10:17)
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Akela a écrit
Ça me fait mal de le voir se shooter et puis, dans mes moments les plus darks, j'en ai envie, envie de tenter, j'en ai même rêvé. Mais j'ai deux enfants et je veux pas prendre des risques trop démesurés pour ma santé, déjà que c'est pas hyper brillant on va dire...
Double post c'est pas dans mes habitudes, mais.
La seringue oubliée j'avoue qu'il aurait pu faire attention. Mais ça ça se règle avec une bonne mise au point amha. Donc s'il est un peu conscient je l'espère quand-même, qu'il y a des gosse qui peuvent se piquer avec ses seringues, il recommencera pas et mettra tout tout de suite dans une DASRI (les boîtes jaunes là).
Et si ça te fait envie alors c'est un autre problème.
Perso j'arrive bien à dire "non" quand je vois mon pote se shooter. Mais si c'était pas le cas effectivement je me poserais la question. Ou alors il faut mettre en place un protocole où il ne le fait pas devant toi. Et qu'il soit conscient que tu ne veuilles pas et qu'il fasse tout ce qu'il faut de son côté pour ne pas te tenter.
S'il pense qu'à lui voire te tente alors personnellement dans une telle situation mes besoins et décisions ne seraient pas prises en compte et je m'eloignerais oui.
Mais comme mon pote se les fait pas devant moi ou alors il me demande avant et si c'est non c'est non il va dans la pièce d'à côté. Ba j'ai pas ce problème je le reconnais.
Donc à toi de voir pour ça en fonction de la situation
Dernière modification par Morning Glory (08 avril 2023 à 13:41)
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Dernière modification par Akela (09 avril 2023 à 23:34)
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Dernière modification par Morning Glory (10 avril 2023 à 18:31)
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Dernière modification par Pesteux (13 avril 2023 à 07:52)
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Akela a écrit
Mon ami est toxicomane depuis ses 18 ans environ, il en a 49 aujourd'hui.
Après une bonne dizaine d'années de TSO, il a rechuté dans son péché mignon, le speedball en iv.
Moi j'ai jamais injecté je sniff seulement, et que depuis un an ou deux, essentiellement de la C en essayant de garder un petit peu de contrôle.
Cela fait des mois et des mois qu'il me promet qu'il arrête le shoot... je l'ai vu casser toutes les seringues à 6h du mat en me jurant que c'était fini et chercher les pharmacies qui ouvraient en premier deux heures plus tard pour racheter une Stéri.
J'ai moi même cassé découpé aux ciseaux les seringues dans des moments de colère, bien sûr elles sont toujours vite remplacées....
Ça me fait mal de le voir se shooter et puis, dans mes moments les plus darks, j'en ai envie, envie de tenter, j'en ai même rêvé. Mais j'ai deux enfants et je veux pas prendre des risques trop démesurés pour ma santé, déjà que c'est pas hyper brillant on va dire...
Il y a quelques jours on cherche un truc sous le canapé, il le soulève, et bim il y avait une seringue (avec le capuchon orange heureusement) au milieu des tas de poussière, de vieux chocolats et de jouets des enfants ! Une seringue oubliée chez moi alors que j'ai des gosses et je shoote pas. N'importe qui aurait pu la trouver.
J'ai la partie rationnelle de mon cerveau qui me dit arrête de le voir... En même temps on a traversé tant d'épreuves ensemble, j'ai une relation affective pour lui qui est absolument unique.
Mais le shoot. Le putain de shoot. Les autoroutes sur les veines. Réussir à le faire stopper 2 ou 3 jours quand on est ensemble non stop. Constater qu'il a remis ça dès qu'on s'est séparés. Culpabiliser car il a une dépendance affective de plus en plus forte envers moi et ne supporte pas de me quitter, même 1 ou 2 jours...
J'étouffe je dois partir je sais qu'il va tellement souffrir, bien me signaler qu'il se shoot encore plus pour, sans doute inconsciemment, me faire culpabiliser
Je dois m'éloigner de lui mais putain ce que c'est dur.
Je voulais te dire que j’avais tout lu très attentivement, ce post et tes réponses etc.
Dis-moi, il ne serait pas borderline ton meilleur ami/amant ?
Est-ce que ce trouble de la personnalité limite a déjà été abordé auprès de lui ou pas du tout ? En tous cas, de loin hein, à lire tout ça, je ne suis pas médecin par contre, ça pue le borderline et si c’est ça, bon courage ma pauvre dame…
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Pesteux a écrit
Par ailleurs, tu as mis le doigt dans un engrenage compliqué en acceptant qu'il te promette de ne plus shooter, et en détruisant ses seringues. Tu t'es approprié son désir de sevrage. Peu importe si c'est lui ou si c'est toi qui est à l'origine de cette "appropriation", sûrement un peu des deux... Mais ce qui compte, c'est le résultat : ça n'est plus pour lui qu'il essaye d'arrêter, mais pour toi.
En effet on en a reparlé aujourd'hui j'ai insisté et il est d'accord pour que le sevrage soit SON truc qu'il fait pour lui!
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Akela a écrit
J'ai peur de devoir un jour appeler les pompiers parce que ça fait 4 jours que son téléphone est éteint et de le retrouver mort une seringue dans le bras. Et de me dire que j'aurai pu me battre un peu plus, un peu mieux, pour que cela n'arrive pas.
Ce sont tes mots. Ne les perds pas de vue. Ce que tu veux, c'est le soutenir, être là pour lui, et te battre de ton mieux. Pour ça, il faut réussir à accepter les risques qu'il prend. Et lui offrir de l'écoute et de la compassion malgré l'angoisse que ça va générer chez toi. En résumé, fais lui confiance (facile à dire, hein ?!).
Mais n'ai aucune culpabilité quand tu craques. Comme je te le disais à l'instant, vaincre ça, c'est vraiment extrêmement difficile. Dis-toi que les psychiatres ou les addictos qui deviennent autoritaires avec leurs patients, c'est de ce craving protecteur dont ils souffrent, en quelque sorte. Donc, motive-toi, mais sois indulgente avec toi même. Dis-toi que les bourdes que tu feras, beaucoup de pros les auraient faites eux aussi. Si tu savais comment on traite les suicidaires en psychiatrie... Il n'y aurait vraiment pas de honte à ne pas y arriver seule et sans expérience. C'est juste que c'est la seule voie pour l'aider, et il me semble que c'est ce que tu veux, au fond. Est-elle praticable pour toi ? On ne peut pas savoir d'avance. A toi de voir si tu veux essayer. Mais soyons honnête ça va te coûter beaucoup. Par contre si tu réussis, tu deviendras sûrement son héroïne.
Mais ne te fais pas d'illusion. Tu vas forcément rechuter dans la surprotection à un moment ou à un autre. C'est presque obligé. L'important, c'est de savoir t'arrêter avant d'aller trop loin, et de rattraper le coup quand tu as craqué. Assume devant lui que tu t'es fâchée à cause de TON angoisse, de TES sentiments pour lui, pas à cause de LUI, ou de SON comportement autodestructeur. N'insiste pas trop sûr la difficulté que c'est pour toi cette situation. Tu peux lui en parler, mais sans le culpabiliser, et sans trop insister. Si tu en as gros sur le coeur, viens nous en parler ici, ou a quelqu'un qui te soutien. Lui, il sans doute trop fragile en ce moment pour t'écouter parler de ça. Explique-lui que c'est tes sentiments pour lui qui t'ont rendus surprotectrice, autoritaire ou autre, que c'est TA peur qui t'as mise en colère, que tu t'en es pas rendu compte sur le coup, et que ça n'est pas de SA faute, dis-lui comme ça, brode autour de ça. Tu verras, ce petit pas en arrière quand on est allé trop loin dans le prescriptif et la surprotection, ben ça désamorce plein de situations. Parfois, une engueulade où on se hurle dessus depuis deux heures peut s'apaiser en une minute, rien qu'avec ça. Mais faut être sincère, faut y croire, il le sentira si tu fais semblant et que tu ne le penses pas vraiment. C'est vraiment tes angoisses que tu dois maîtriser pour pouvoir le soutenir. Et puis, tu vas t'entraîner, ça va venir en le faisant, au fur et à mesure.
Pour tenir le coup face à ce craving surprotecteur et prescriptif, tu vas devoir travailler sur toi.
Akela a écrit
j'ai un peu l'impression d'échouer quand il re-shoot
[...]
Réussir à le faire stopper 2 ou 3 jours quand on est ensemble non stop. Constater qu'il a remis ça dès qu'on s'est séparés.
[...]
je constate qu'il a du mal à se tenir à sa décision d'arrêter les taquets, et je me sens hyper impuissante face a ça en fait.
Quand il reshoot, ça n'est pas toi qui échoues. Tu ne peux pas le faire stopper. Il n'y a que lui qui puisse le faire. Il faut apprendre à accepter ton impuissance sur sa conso, et ses automutilations. Oui, c'est très dur, mais ça te libérera d'un poids énorme, qui ne t'appartient pas. Ca n'est pas comme si tu le laissais tomber, c'est tout le contraire : ça peut te permettre d'être une aide beaucoup plus efficace pour lui.
Ca t'aidera beaucoup si tu trouves un psy un peu ouvert, en qui tu as confiance, et avec qui tu puisses parler de tout ça. Je parle bien de parler et pas de prescrire des médicaments, même si l'un n'empêche pas l'autre. Là, tu te dis peut être que Pesteux, il est gonflé de t'envoyer chez le psy alors que c'est ton mec qui a un problème. Bien sûr, ça serait bien qu'il trouve de l'aide lui aussi, et en priorité. Mais ça, tu ne peux pas le faire pour lui, seulement lui conseiller, sans insister, faut surtout pas le braquer, faut respecter si il ne veut pas. Ca viendra peut-être plus tard. Tu peux l'inviter à venir chercher de l'aide sur psychoactif aussi. Mais avec un compte à lui. Ne deviens pas sa messagère. Ca doit rester sa démarche à lui. Tout ce que tu peux faire toi, c'est travailler sur TES angoisses à toi, apprendre à supporter ce que ça te fait à TOI de le voir comme ça, pour pouvoir mieux l'aider LUI.
Par contre, réciproquement, tu ne dois pas te laisser faire quand il te remettra sur le dos ses angoisses à LUI. Je pense à son chantage affectif en particulier. Si il se fait du mal, ne le laisse pas te dire que c'est de ta faute, ou même le sous-entendre. Essaye de garder ton calme, et de lui expliquer que ce qu'il a fait c'était parce qu'il était en proie à ses propres angoisses, et que toi tu n'y es pour rien. Ne te laisse pas accuser injustement. Pas la peine de lui faire des reproches, au contraire, tu peux lui montrer de la compassion, essayer de le comprendre, recueillir ses confidences. Mais ne porte pas le fardeau à sa place, ça ne l'aidera pas, et ça sera bien trop lourd pour toi.
A mon avis, il ne faut pas que tu te prennes trop la tête à te demander si il est borderline, TDAH, ou autre. Tu seras jamais sûre de rien de toute façon, et ça t'avancera pas à grand-chose de savoir ça. Tu ne pourras ni mieux l'aider ni mieux le comprendre grâce à ça. Ce que tu peux faire de mieux, c'est de lui offrir ton écoute et ta compassion. Essaye de prendre au sérieux ce qu'il te raconte, même quand ça te parait un peu bancal, dis-toi que c'est toi qui comprends pas, et essaye de le faire expliquer mieux. C'est lui l'expert de sa propre souffrance, ne l'oublie pas. N'essaye pas de le comprendre "à sa place". T'intéresser à ce qu'il ressent, écouter ses mots à lui, et sa logique propre, ça permettra d'aller beaucoup plus loin qu'un diagnostique normalisé, dont même les pros ne savent pas toujours quoi faire.
Fait attention à ne pas le laisser te promettre à nouveau qu'il va arrêter. Si il y renvient, dis-lui combien ça te ferait plaisir qu'il s'en sorte, combien ça te rassurerait, et combien tu serais heureuse pour lui, mais refuse ces promesses en lui rappelant que tu ne veux plus devenir la gardienne de son sevrage, justement parce que tu veux l'aider. Dis-lui qu'il n'a rien à te promettre, que c'est pas ça que du veux. D'ailleurs, montre-toi ouverte à l'idée qu'il ne fasse pas de sevrage du tout. Des fois, ça peut être très rassurant cette idée. Tout ce que tu souhaites finalement, c'est de le voir retrouver un équilibre et un peu de bien-être, pour que votre histoire puisse continuer. Si ça doit passer par le shoot, c'est pas forcement un problème pour toi, si ? L'important, c'est qu'il trouve comment aller mieux, et comment sortir de cette spirale d'autodestruction.
Tu me dis qu'il pratique l'automutilation. Ne perds pas ça de vue, sa souffrance ne se résume pas au shoot, il y a une dimension psychique dans ce qu'il vit. Je ne dis pas ça pour minimiser les choses, au contraire, ça les complexifie énormément. Garde à l'esprit qu'il n'est pas coupable de son état. Ne l'accable pas. Dis-toi qu'il est comme possédé par un démon qu'il ne peut pas contrôler, et qui le commandera jusqu'à ce qu'il ait réussi à l'apprivoiser. Tu ne peux pas apprivoiser ses démons à sa place, tu peux seulement être à ses côtés et le soutenir le temps qu'il y parvienne. Et ça, c'est déjà énorme, ça lui donnera de la force pour se battre. Mais n'oublie jamais que c'est son combat, pas le tien. Si il n'y arrivait pas, ça serait tragique, mais ça ne serait pas de ta faute.
En vous y prenant comme ça, petit à petit, vous pouvez démêler le sac de noeuds dont je parlais dans mon message précédent. Vos engueulades peuvent devenir plus "intéressantes" si chacun arrive à mieux assumer ses angoisses. Ca sera plus constructif pour votre relation, quelle qu'elle soit.
Si mes messages t'ont aidé ne serait ce qu'un petit peu, n'hésite pas à revenir poster sur ce fil. Je reste disponible, et te répondrai en priorité.
Vous traversez une période très difficile, qui vous parait sûrement interminable, mais bien des couples, d'amis ou d'amours, ont survécu à ça. C'est ce que je vous souhaite. Vraiment. Ne perds pas espoir, c'est possible :)
Dernière modification par Pesteux (26 avril 2023 à 00:55)
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