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Cannabis et schizophrenie une nouvelle etude

Bonjour, sujet qui revient de temps en temps. Ici une étude danoise qui surfe sur  la taille de l'echantillon. Mais , comme d'habitude, le sens de la relation n'est pas précisé. Le Cannabis entraine t il de la schizophrenie ? La pré-schizophrenie favorise t elle la consommation ? Y a t il un facteur commun, encore inconnu ?
D'ailleurs je cite en dessous l'etude de 2016 de C Hart.
Les auteurs le reconnaissent d'ailleurs dans la discussion.
nb= attention c'est la relation entre les "troubles de l'usage du cannabis" et non la consommation "simple".
Toutefois une interrogation= La relation entre schizo et cannabis est beaucoup plus forte chez les 16-20 ans (3,84) que chez les hommes plus âgés(2,4). Or, la plupart des jeunes d'il y a 20 ans sont 0 encore vivants. Quelque chose semble donc avoir changé. Est ce le fait qu''avant- 1995 seuls les cas de schizophrenie hospitalises etaient inclus dans les registres. Les auteurs disent qu'ils ne voient pas de difference mais à voir.
Amicalement


https://www.cambridge.org/core/journals … 26C3641A68

Résumé
Contexte

Des recherches antérieures suggèrent une augmentation de la fraction de risque attribuable à la population de schizophrénie (PARF) pour les troubles liés à la consommation de cannabis (CUD). Cependant, les variations de sexe et d'âge dans le CUD et la schizophrénie suggèrent l'importance d'examiner les différences de PARF dans les sous-groupes de sexe et d'âge.
Méthodes

Nous avons mené une étude de cohorte nationale danoise basée sur un registre incluant tous les individus âgés de 16 à 49 ans à un moment donné entre 1972 et 2021. Le statut CUD et schizophrénie a été obtenu à partir des registres. Les rapports de risque (HR), les rapports de risque d'incidence (IRR) et les PARF ont été estimés. Des analyses Joinpoint ont été appliquées aux PARF spécifiques au sexe.
Résultats

Nous avons examiné 6 907 859 personnes avec 45 327 cas de schizophrénie incidente au cours du suivi sur 129 521 260 années-personnes. Le RR ajusté global (aHR) pour le CUD sur la schizophrénie était légèrement plus élevé chez les hommes (aHR = 2,42, IC à 95 % 2,33-2,52) que chez les femmes (aHR = 2,02, IC à 95 % 1,89-2,17) ; cependant, chez les 16 à 20 ans, le TRI ajusté (IRRa) pour les hommes était plus du double de celui des femmes (hommes : TRIa = 3,84, IC à 95 % 3,43-4,29 ; femmes : TRIa = 1,81, IC à 95 % 1,53 –2.15). De 1972 à 2021, la variation moyenne annuelle en pourcentage des PARF pour les CUD dans l'incidence de la schizophrénie était de 4,8 chez les hommes (IC à 95 % 4,3-5,3 ; p < 0,0001) et de 3,2 chez les femmes (IC à 95 % 2,5-3,8 ; p < 0,0001). En 2021, chez les hommes, le PARF était de 15 % ; chez les femmes, il était d'environ 4 %.
conclusion

Les jeunes hommes pourraient être particulièrement sensibles aux effets du cannabis sur la schizophrénie. Au niveau de la population, en supposant un lien de causalité, un cinquième des cas de schizophrénie chez les jeunes hommes pourraient être évités en évitant le CUD. Les résultats soulignent l'importance de la détection et du traitement précoces des CUD et des décisions politiques concernant la consommation et l'accès au cannabis, en particulier pour les 16 à 25 ans.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26781550/

Cannabis et psychose: une vue d'ensemble critique de la relation
Charles Ksir  1 , Carl L Hart  2  3  4  5
Affiliation

    DID: 26781550 DOI: 10.1007/s11920-015-0657-y

Résumé

L'intérêt porté à la relation entre la consommation de cannabis et la psychose s'est considérablement accru ces dernières années, en partie en raison des préoccupations liées à la disponibilité croissante du cannabis et aux risques potentiels pour la santé et le fonctionnement humain. Il existe maintenant une pléthore d'articles scientifiques traitant de cette question, mais peu fournissent un verdict clair sur le caractère causal de l'association de psychose du cannabis. Nous examinons ici des rapports de recherche récents sur le cannabis et la psychose, en accordant une attention particulière à la manière dont chaque rapport fournit des preuves relatives à deux hypothèses: 1) le cannabis en tant que cause contributive et 2) la vulnérabilité partagée. Deux types de données primaires sont mis en œuvre sur ce sujet: des études réalisées avec des patients schizophrènes et des études sur la psychose du premier épisode. Les éléments de preuve examinés ici suggèrent que le cannabis ne provoque pas en soi un trouble de la psychose. Au contraire, les preuves nous amènent à conclure que la consommation précoce et la forte consommation de cannabis sont plus probables chez les personnes vulnérables à la psychose. Le rôle de la consommation précoce et lourde de cannabis en tant que signe prodromique mérite d'être examiné plus avant, ainsi qu'une variété d'autres comportements problématiques (par exemple, une consommation précoce ou lourde de cigarettes ou d'alcool et une mauvaise performance scolaire). Les futures études qui se concentrent exclusivement sur l'association de psychose du cannabis ne seront donc que peu utiles dans notre quête pour mieux comprendre la psychose et comment et pourquoi elle se produit.

Dernière modification par prescripteur (09 mai 2023 à  11:02)