Pour l'
alcool c'est assez pernicieux car on ne tombe pas dedans (enfin mon expérience) de façon brutale, avec une addiction psy assez intense. Ca peut prendre des années avant de s'apercevoir que l'on est dedans parce qu'il n'y a pas d'alertes à connotation inquiétante comme les prod illicites où déjà on se sent plus en "dehors" d'une consommation marquée par des clichés (des réalités) de type addictives.
Un type trop bourré reste un type bourré, un type trop coké est déjà dans un autre domaine du jugement. Puis l'addiction alcoolique est tellement camouflée dans le culturel, le social etc qu'avant de se voir le problème (s'il en est un) on le normalise, c'est ce qui explique la force du déni sur ce sujet.
Puis faut se l'avouer, c'est très brutal de s'avouer, même un peu addicte à l'
alcool, surtout que les tendances à l'abstinence dont la littérature fait son jus n'est pas franchement séductrice, car elle dit en substance que c'est terminé, tu ne boiras plus, c'est fini etc. Viens dans notre groupe, tu seras heureux etc etc.
Je crois que 30 à 40% des alcooliques reprennent une conso contrôlée, donc c'est pas mal.
Si tu étais à 1 voire 2 boutanches de rhum par jours, ça serait sur l’échelle on va dire de la connaissance de chacun, un alcoolisme inquiétant.
L'addiction et sa prise de conscience (pas pour tous) comprend un questionnement sur sa chronicité, les éventuels problèmes que ça génère, la peur pour sa santé, la culpabilité et évidemment une capacité à passer du plaisir de boire au lendemain à ruminer et ce sans cesse, sans trouver une solution pour casser ce rythme assez pervers.
Il y a donc une "prise de conscience" de soi par rapport à ça. Certains tisent à mort et résolvent la question en niant, d'autres ne nient rien de tout, c'est leur vie.
Mon exemple : je suis tombé un peu dedans, j'ai consulté, abstinence pour couper le cycle, j'ai repris sous forme de rechute mais sans relancer le cycle, ça c'est espacer, je bois beaucoup moins, plus de "craving", et même un plaisir à être "pompette" avec très peu.
C'est aussi ce que je voulais. Avant il me fallait deux ou trois boutanches de vin, une demi de ricard, aujoud'hui avec 3 verres de rosé je sature. Bref un parcours construit avec du temps.
Mais le plus intéressant dans tout ça n'est pas la quantité ou le fait de voire ou pas : c'est de faire évoluer la culpabilité en quelque chose d'autre, d'assumer son alcoolisme passé dans discuter, et de le comprendre, puis de ne pas ne faire un démon (si possible, beaucoup sont obligés de le diaboliser car les souffrances et la peur de retomber sont trop présentes).
Alors oui, chacun son histoire.
EN discuter avec des addicto, d'autres addict est vraiment intéressant car il n'y a pas du tout les mêmes combinaisons, les mêmes addictions.