Salut à toutes, à tous et aux autres,
Désolé je ne me suis pas présenté en bonne et due forme dans la section appropriée mais il faut que je sorte ce qu’il m’est arrivé samedi soir.
Je tapais la
coke depuis des années. Ça fait environ deux mois que je me suis mis à la fumer en association avec du
GBL (aïe...), de plus en plus, je dormais de moins en moins etc, ça vous connaissez j’imagine.
Samedi soir, presque plus de G, allez un dernier mec avant d’enfin dormir, on se capte sur grindr, il est chaud pour un plan planant, tout roule. Je me sers ce qu’il me reste de G, un peu moins de 1ml, ça ira je me dis. Le mec arrive, on discute, il débloque un peu quand je lui dis depuis quand je suis perché mais on est chauds.
Je me sens un peu tendu, alors je charge ma pipe un poil plus que d’habitude (aïe…). Il préfère ne pas sentir la fumée, alors je vais à la fenêtre de la cuisine à côté pour expirer. J’ai déjà tiré, je retiens, et jusque là je me sens pas plus perché que d’habitude.
Et puis j’expire.
Je me sens partir loin, très loin, beaucoup trop loin, beaucoup trop vite, beaucoup trop fort.
Mon premier réflexe est de crier "trop forte!" mon second de poser ma pipe en sécurité.
J’ai pas le temps d’en avoir un troisième, je sens mon corps trembler comme jamais, tous mes muscles se crispent, j’entends la poignée de la fenêtre à laquelle je me tenais encore céder sous la pression que j’exerce dessus involontairement.
Et puis je tombe.
J’entends le mec me crier quelque chose.
Je ne sais pas trop quoi, je suis concentré sur mon corps qui tremble toujours, de plus en plus fort. Je commence à comprendre que je pars en convulsions.
Je sens le mec essayer de me traîner loin de ce à quoi je pourrais me cogner. Je crois. Cette partie de mes souvenirs est un peu floue.
Je me retrouve allongé sur le dos à travers l’encadrement de la porte, au moins ça me maintient en position. Je me rends compte que ma tête cogne contre le sol au gré de mes convulsions, alors je tente de la lever d’abord, mais ça me demande trop d’effort, alors je me cambre pour la maintenir plaquée à terre.
Je suis conscient tout du long. Tous mes muscles s’activent involontairement, mais je peux me forcer à leur imprimer une position ? Je ne sais pas comment le décrire. Je convulse toujours, mais en faisant un effort surhumain je peux à peu près contracter mes muscles pour essayer de me mettre dans une position pas trop dangereuse. Bref.
Soudain, je le vois téléphone en main. Je repense aux mauvaises expériences que j’ai eues avec le 15 ou le 18, ou à ce que lui risque s’il est retrouvé à ma proximité. Alors je lui demande de ne surtout pas appeler les secours. Je convulse : je suis inintelligible. Je répète le plus lentement possible, en me souvenant de mes cours d’orthophonie pour conscientiser un maximum des muscles impliqués dans la parole, trois, quatre fois, jusqu’à ce qu’il me dise ok. Je sais pas comment j’ai réussi à ne pas me mordre la langue.
Pendant ce temps, je me rends compte que j’hyperventile. Intuition étant que ça ne doit pas aider mon état. Alors je commence un exercice de respiration : inspirer quelques secondes, expirer le plus longtemps possible. Ça ne me calme pas mais mon état arrête d’empirer.
Jusqu’à ce que les spasmes arrivent aux poumons. Rétrospectivement, je ne sais pas si c’est d’avoir conscientisé ma respiration qui l’a rendue sujette aux convulsions, mais bordeaux ce que ça m’a fait paniquer (pas que j’étais calme jusque là, au contraire).
Je sais pas pourquoi, mais devoir penser à la cage thoracique a été la goutte d’eau. Je devais penser littéralement à tout mon corps : maintenir les bras à terre, me cambrer pour ne pas me cogner la tête, garder les jambes sur le sol, et en prime penser à respirer convenablement. Ça paraît peu dit comme ça, mais perché au point de convulser, alors que chaque mouvement volontaire donne l’impression de pousser un rocher en haut d’une colline, devoir conscientiser tout ça en même temps…
Ça a duré cinq minutes d’après lui.
J’ai peu à peu cessé de convulser. J’ai continué à contrôler ma respiration bien après les derniers tremblements.
Le mec est resté une bonne heure après ça pour s’assurer que j’allais bien.
J’aimerais dire que cette expérience m’a refroidi direct, mais le fait est que quelques heures plus tard je retrouvais du G et étais reparti.
Là j’ai rien touché depuis dimanche soir. Plus grosse pause de
base que j’ai jamais faite.
Ce qui me termine c’est que bien que là j’ai plus envie d’y toucher de ma vie… c’est que temporaire.
Bref, je suis suivi en
CSAPA depuis des années et addicto privé depuis mardi, etc etc.
Désolé c’était complètement brouillon mais j’arrête pas d’y repenser et fallait que j’en parle. C’est qu’une "petite" overdose, dans le sens où a priori j’ai pas fait d’arrêt cardiaque, mais ça me hante.
Merci d’avoir lu et zoubix