La methadone m'a éclaté la santé

Bonjour,

Je vais témoigner de l'impact que la methadone a eu sur ma santé, pour montrer que dans certains cas il peut exister des effets secondaires assez importants ou pourquoi pas donner des pistes aux personnes ayant des problèmes similaires.

Rapide mise en contexte, je suis dépendant à l'héroïne depuis environ fin 2021 et après 1 an et demi de galère j'ai décidé de me mettre au subutex. Cela n'a pas fonctionné, je le prenais en injection et j'avais encore des cravings puissants avec des consommations fréquentes : pire, avec la tolérance augmentée par le subutex, je consommais en quantité + après l'instauration du subutex que avant.

En faisant des pieds et des mains j'ai réussi à passer à la méthadone en février de cette année. Après 2 mois de tâtonnements avec quelques consommations, je suis arrivé à 80 mg en avril en gélules, et au niveau addiction, tout va bien, je n'ai rien consommé, ni même alcool ou cigarettes depuis le mois d'avril .

Réussite donc, c'est ce que je pensais, malgré tout, à côté de ça je restais complètement amorphe, je ne pouvais plus rien faire, comme si j'avais perdu mon énergie vitale, mes journées se contentaient à regarder le plafond. Je me disais que c'était le temps de me remettre de mon épopée avec l'héroïne, que tout allait s'arranger avec le temps.

En même temps, vers juin, j'ai développé une gynécomastie, ce qui m'a amené à consulter et à faire une prise de sang pour un bilan hormonal, la méthadone est suspectée, on me dit que en fonction de ma gêne ce sera à moi de voir si je préfère avoir une légère gynécomastie et ne pas toucher au traitement, ou bien de diminuer.

C'est quand les résultats de la prise de sang sont arrivés que je me suis rendu compte de l'ampleur des dégâts.

Déjà, les résultats qu'on s'attendait, une prolactine bien supérieure à la limite haute même des femmes et une testostérone 3x plus basse que celle de la limite basse.

Mais ça ne s'arrête pas là, j'ai également développé une hypothyroïdie et un hypercorticisme avec des taux qui ont sûrement cassé des records, et là tout s'explique.

Après divers examens complémentaires pour écarter d'autres causes et être sûr que c'est dû à la metha, j'ai développé en gros et pour les principaux symptômes :

Une gynécomastie
Une fatigue qui me fait dormir 15 heures par jour
Des troubles cardiaques
Une dépression très marquée
Une fonte musculaire avec une prise de poids
Une baisse de la libido
Un stress intense
Une frilosité
Et j'en passe...

Tout ça fait que aujourd'hui je passe mes journées couchés, dans un désespoir assez profond, sans pouvoir étudier alors que je suis interne, dans l'attente de mon prochain rdv (dans 6 mois...)avec un endocrino pour soit : traiter chaque maladie séparément, soit arrêter la metha.

Je suis donc très perdu, j'ai tellement galéré à arrêter l'héroïne que j'ai très peur de ne plus avoir la possibilité de m'aider de la methadone qui est pour la plupart des gens un très bon médicament. Peut-être devrais je passer à la morphine ... ? J'ai peur de perdre ma stabilité au niveau de mes addictions, mais je ne peux pas rester comme ça.

Sinon je peux prendre des médicaments pour traiter mes symptômes, mais c'est un peu le serpent qui se mord la queue, cela entraînera d'autres effets secondaires, encore et encore.. mais au moins je resterai sous metha.

Je suis vraiment perdu sur quoi faire, qu'en pensez vous ?

J'en profite aussi pour rappeler que même si la metha est très efficace, chez certaines personnes malheureusement elle a un pouvoir puissant de dérèglement de la santé.

Dernière modification par Alexandre11 (04 août 2023 à  18:18)