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Bonjour à tous,
J'envisage de stopper la C que je consomme depuis 2 ans en grande quantité.
J'ai vu un addicto qui va me trouver une place en hôpital.
En attendant d'être pris en charge par un service, il m'a prescrit du mucomyst pour réduire ma consommation.
Ma prescription : 1 sachet matin midi et soir (3jours) puis 2 sachets matin midi et soir les 3 jours d'après.
D'après les témoignages que j'ai pu trouver sur le forum, cela me paraît assez faible comme dosage.
Mes questions :
Y a t-il un risque à augmenter la dose si j'en ressens le besoin ?
Dois-je continuer à en prendre même si je consomme en même temps ?
Voilà ce sont des questions que j'ai oublié de poser à l'addicto et qui me tracasse un peu.
Merci d'avance pour vos retours
Hors ligne
Dans une étude ouverte non contrôlée, Mardikian et ses collègues ont évalué le profil de tolérance de la NAC à différentes doses : 1 200 mg, 2 400 mg et 3 600 mg par jour pendant quatre semaines. L’expérience a porté sur 23 patients dépendants de la cocaïne. Les trois dosages ont permis de diminuer le nombre moyen de jours de consommation (de 8,1 à 1,1 jours) et le montant dépensé à se procurer de la cocaïne. Ces résultats sont en concordance avec ceux de l’étude de LaRowe publiée en 2006 (35). Les symptômes d’abstinence à la cocaïne estimés grâce à la Cocaine selective severity assessament(CSSA) ont eux aussi faibli pendant la durée du traite-ment (de 15,81 à 3,75, soit de 76 %). La compliance a été meilleure pour les patients recevant les dosages les plus élevés, c’est-à-dire 2 400 mg et 3 600 mg par jour : respectivement 88,9 % et 83 %. Les effets indésirables ont été légers à modérés, incluant maux de tête, prurit et élévation de la pression artérielle, mais n’ont pas dif-féré significativement entre les groupes (34).
Puis, Amen et ses collègues ont mené une étude trans-lationnelle contrôlée afin de comparer l’efficacité anti-craving de la NAC chez l’Homme à celle anti-rechute chez le rongeur. Pour ce faire, le craving de quatre patients ayant reçu 1 200 mg ou 2 400 mg par jour de NAC pendant quatre jours a été estimé après visionnage d’une vidéo portant sur la cocaïne ou bien après injection intra-veineuse (i.v.) de 20 mg/70 kg/60 s de cocaïne. Chez les humains traités par la NAC, le craving subjectif a diminué suivant l’injection de cocaïne. Ce résultat est en concordance avec ceux observés chez les rongeurs (78).Un peu plus tard, une étude ouverte en cross-over et randomisée conduite par Schmaal et ses collègues a cherché à évaluer l’effet de la NAC sur les niveaux de glutamate intracérébraux.
Pour ce faire, une imagerie par résonnance magnétique (IRM) fonctionnelle a été réalisée 1 heure après ingestion d’une dose unique de 2 400 mg de NAC chez huit patients dépendants de la cocaïne. De plus, 14 contrôles ont aussi été recrutés. Le ratio glutamate/créatinine du cortex cingulaire a été réduit chez le groupe des sujets dépendants de la cocaïne ayant reçu la NAC. Ce ratio est alors devenu similaire à celui des sujets témoins, qui n’a pas été dimi-nué par la NAC (79).
nsuite, LaRowe et ses collègues ont réalisé un essai contrôlé en double aveugle de grande ampleur dans ’addiction à la cocaïne. Au cours de cette étude, 111 patients en recherche de traitement de leur addiction à la cocaïne ont été recrutés et répartis aléatoirement dans trois bras : NAC 1 200 mg par jour, NAC 2 400 mg par jour et placebo pendant huit semaines. Le but de cette étude était de démontrer que la NAC diminuait la consommation de cocaïne chez les usagers actifs. De façon surprenante, les résultats se sont révélés négatifs.
En effet, il n’a pas été mis en évidence de différence entre les bras concernant le nombre de jours d’absti-nence confirmée, de craving ou de la sévérité du sevrage. Néanmoins, l’analyse en sous-groupe des 17 patients déjà abstinents depuis au moins une semaine avant le début de l’expérience a montré que le groupe NAC 2 400 mg par jour a mis plus de temps à rechuter (40 % contre 75 % dans le bras placebo et 75 % dans le bras NAC 1 200 mg/jour). La NAC à la dose de 2 400 mg par jour a aussi entraîné des taux plus bas de cravingdans ce sous-échantillon. Les effets indésirables les plus fréquents ont inclus des maux d’estomac, flatulence et crampes. Ils n’ont pas différé significativement entre les différents groupes (80).
Tout récemment, Levi Bolin et ses collègues ont réalisé un essai clinique contrôlé, en double aveugle et en cross-over. Il a été mené sur 14 patients dépendants de la co-caïne (ne cherchant pas de traitement) et fumeurs quo-tidiens. L’un des objectifs de cette étude était d’évaluer l’impact de la NAC sur la valeur incitatrice des signaux liés à la cocaïne en mesurant le biais d’attention suite à l’administration aiguë de cette drogue. Levi Bolin et ses collègues ont aussi cherché à estimer les effets exercés par la NAC sur les effets renforçants de la cocaïne. Au cours d’une première phase de maintien de quatre jours, les patients ont reçu oralement soit la NAC à la dose de 800 mg trois fois par jour (soit 2 400 mg par jour), soit le placebo. Toujours sous traitement, ils ont participé ensuite à trois sessions expérimentales (une par jour) au cours desquelles ils ont inhalé une dose randomisée de cocaïne (30 ou 60 mg). Le même jour, ils ont réalisé différents tests dont la tâche d’exploration visuelle, qui estime le biais d’attention, et la procédure de choix de drogue qui évalue les effets renforçants de la cocaïne. Les effets subjectifs de la drogue ont été auto-évalués grâce à un questionnaire et certains paramètres physio-logiques ont été mesurés (pression artérielle, rythme cardiaque et température corporelle).
Puis, au cours de la deuxième phase de maintien (quatre jours), les sujets qui ont d’abord reçu la NAC ont été attribués au placebo et vice-versa. Les trois sessions expérimen-tales d’après ont été réalisées de la même façon que ci-dessus. Le biais d’attention a été observé suivant l’inhalation aiguë de 30 ou 60 mg de cocaïne (respecti-vement -9,39 ms et -9,78 ms) malgré la prise de NAC. Néanmoins, la NAC a réussi à inverser ce biais chez les témoins qui n’ont pas reçu de cocaïne (8,45 ms). Cette hypothèse concorde avec les résultats observés lors de l’étude récente de LaRowe et ses collègues (80).
Au contraire, la prise aiguë de cocaïne a restauré la valeur incitatrice des signaux qui lui sont associés. De plus, les participants ayant reçu la NAC en premier ont significativement moins choisi la cocaïne lors des sessions sous placebo. La NAC a ainsi probablement entraîné des modifications de l’expression et/ou de la fonction de l’échangeur xc- ou du GLT-1. En outre, l’exposition à la NAC doit peut-être se faire lors d’une période d’abstinence à la cocaïne pour pouvoir réduire la consommation de celle-ci. L’administration de NAC a aussi permis d’atténuer certains effets stimulants de la cocaïne, quelle que soit la dose employée (items “eupho-rique” et “stimulé” du questionnaire) (81).
Pour les traitements voir
http://www.bichat-larib.com/revue.press … _resume=66
Dernière modification par prescripteur (07 septembre 2023 à 15:51)
Hors ligne
prescripteur a écrit
Bonjour l'augmentation progressive est raisonnable. Par ailleurs ce n'est pas un TSO, donc il n'y a pas urgence à prendre une forte dose.
A priori le mode d'effet (augmentation du gluthation) ne contre indique pas l'usage conjoint.
Merci bien de votre réponse !
Salutations
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