Bonjour à vous
Je me lance dans un
trip report.
Sujet: Moi-même 33 ans, plutôt habitué aux voyages sous
LSD (une quinzaine d'expériences ces 5 dernières années). Je me qualifie de curieux prudent.
J'ai presque toujours fractionné mes cartons en 2 pour
redrop 90min après la première moitié. Je trouve la montée plutôt anxieuse, de me dire que le
buvard est trop fortement dosé. J'attends de juger la puissance du
buvard avant de
redrop.
Set & Setting: 4ème jour au Hadra, je suis avec ma copine, on décide de prendre un
buvard que j'ai acheté sur le
DW (dosage donné pour 200 microns, bon les dosages des
buvards... c'est jamais ce qui est indiqué sur la notice
).
Demi chacun, on se pose à la scène Chill; 1h30 après on
redrop l'autre moitié.
Montée: Ca monte assez fort. belles couleurs qui se propagent sur les tentures beiges, les lumières tamisées bavent bien leurs couleurs pastel, le son est incroyable, traverse la scène, nos corps. On s'allonge... Mince en pleine montée, le groupe se termine (rock un peu psychédélique, le kiff pour ce genre de moment) et laisse place aux balances pour le groupe suivant. C'est d'un coup beaucoup moins fluide, ça parle, ça grésille, ça larsen.
C'est moins agréable. Puis vient le groupe, un deuxième s'enchaine. C'est puissant, la musique transcende nos esprits. Vient ensuite une danseuse qui effectue des mouvements saccadés, je suis subjugué par la beauté de ce moment, je viens de prendre de la
Kétamine (mon mélange que j'adore faire pour aller toucher des choses en moi, les deux se combinent, me pose, m'écrase au sol, je fond littéralement) environ 2 petites cuillères. Je ressens de l'Amour pour la création artistique, moi qui suis à 10 000 lieux d'être un artiste, voir ces personnes douées, dévouées à nous faire vivre des choses, j'en pleure.
Ce suis heureux d'être là, avec ma chérie, à voir ces musiciens et cette danseuse. Je me sens connecté à elle. Je décale ma tête quand quelqu'un passe devant moi. Je veux que ce soit elle et moi, pas ces autres personnes qui discutent, se marrent et n'apprécient pas autant que moi ce moment. C'est à moi
Redescente tranquillement, 5h après la prise. On mange et on va sur la Main stage. Quel plaisir de revenir du monde magique. Ca laisse de la fatigue, de l'Amour, du bien être que je n'ai qu'avec les psychédéliques.
Jour suivant, on décide de refaire un petit voyage (c'est le dernier jour du
festival, c'est important pour la suite de l'histoire).
Je vais au stand
RdR car je ne me souvient pas de la tolérance à 24h d'intervalle pour le L.
Je ne sais plus si c'est 1.8 ou 2.8 le dosage de la veille pour monter.
Je me dis que je vais reprendre un carton, monter moins haut mais comme ça je ne vais pas prendre trop cher pour partir le lendemain et kiffer le closing sur la main.
Je suis sur la scène alternative et je sens le carton monter légèrement, rien de fou.
Je joue avec une balle de plage gonflable, les gens se la lance.
A un moment je la lance fort en l'air mais il y a du vent, elle s'approche des grillage et une personne donne un léger coup dedans et elle passe de l'autre coté du grillage.
La loose !
Je me dis, merde, ça devait arrivé.
5min plus tard un gars, me dis: "c'est toi qui la lancé dehors", je lui dis: "pas vraiment, techniquement c'est pas moi qui l'ai touché en dernier" en souriant.
Et à partir de là je commence à m'en vouloir.
Je me dis que je suis pas mal responsable de ça, que je me dédouane.
Je file voir le vigile et lui demande si je peux récupérer la balle, il me dit que non.
J'abandonne.
Je me balade et cette histoire reste en moi.
Je me dis que je suis un parasite pour le
festival, que je n'ai pas fait preuve de positif mais plutôt que j'ai empécher aux gens de continuer à jouer avec cette balle. Qui faisait que le groupe entier s'engageait dans un mouvement commun, celui de transmettre la balle. J'ai briser ce lien.
Ca ne me lâche pas...
Je vois au loin le propriétaire du ballon arriver à la récupérer avec un stratagème de bout de bois assembler. Puis la balle repart de plus belle.
Je me sens un moins que rien, j'ai perdu la balle et je n'ai même pas été capable de la ramener.
J'espère juste qu'elle soit de nouveau perdu par une autre personne pour dissoudre ma faute, en me disant que si c'est récurrent je ne suis pas si fautif. Ça arrive mais non, rien n'y fait. Je suis le parasite à la fête...
Je pars me balader, je met un peu de côté cette histoire, je suis pas super bien mais c'est loin d'être négatif.
Je trouve ça plutôt neutre, ni bien ni pas bien.
C'est aussi ça le L.
Même si j'étais conscient qu'en en reprenant le lendemain d'une super expérience je n'aurais pas les mêmes sensations.
Je l'accepte.
Je crois qu'en fait c'est la morosité du dernier jour, demain c'est fini, retour chez moi.
La saison des
festivals finie... Je ne l'accepte pas vraiment.
Je retourne à ma tente, ma copine me rassure, je pleure dans ses bras.
Je file faire le closing avec un copain et ma copine sur la main stage.
J'arrive à me ressaisir, les effets du L disparaissent vite.
Je reprends un peu de K et j'arrive à me replonger dedans.
La nostalgie sera pour demain?
Aujourd'hui n'est pas fini !
Cette expérience me montre que je suis constamment à douter de ma légitimité a être en
festival psy.
Voir ces gens incroyables, dévoués aux autres, à la fête, les costumes, leurs sourires.
Ca me rends un peu jaloux. J'aimerais être comme eux, moi le gars plutôt solitaire, qui arrive à lier uniquement des liens avec quelques personnes.
Eux sont là a kiffer, être en groupe, jouer avec des balles, ne pas la mettre dehors.
Haha, cette histoire de balle est vraiment le petit
caillou dans la chaussure.
Le petit
caillou que le L va mettre en surbrillance. Exacerber :)
Deux expériences à 24h d'intervalles, deux salles, deux ambiances.
Merci de m'avoir lu !
Bien à vous les psychonautes.