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Dernière modification par Rosyl (02 décembre 2023 à 11:43)
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Dernière modification par Rosyl (09 janvier 2024 à 01:14)
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Bonjour Rosyl :)
Rosyl a écrit
j’ai de gros doutes d’avoir droit à l’aah malgré mes difficultés incessantes à fonctionner normalement au quotidien et à aller travailler comme tout le monde.
Tu as reçu de très bonnes réponses. Au vu de ton récit, avec les difficultés que tu traverses, il ne fait pas de doute que la MDPH t'accordera l'AAH. Il te manque un psychiatre qui soit "de ton coté" pour faire le certificat médical. Il faut le trouver. J'ajouterai que ça te serait aussi très utile pour bénéficier d'une aide efficace contre tes souffrances.
En ce qui me concerne, l'AAH m'a donné la possibilité de m'occuper de moi afin d'aller mieux, et de survivre matériellement malgré mes phobies sociales. Ca n'est pas ça qui m'a soigné bien sûr, mais ça a été déterminant dans mon parcours de soin. Sans ça, rien n'aurait été possible.
Comme le rappelle Aidee, il n'est pas nécessaire d'être parvenu à un diagnostic précis de ta "maladie" pour avoir l'AAH : un certificat qui atteste de tes symptômes et du handicap qu'ils constituent pour toi suffit amplement. Les phobies sociales sont un symptôme qui est pris au sérieux. A noter que la partie où tu parles de tes objectifs d'avenir n'est pas obligatoire, et n'est pas un critère pour l'obtention de l'AAH. Perso, je la vis comme une tentative d'intimidation, une pression pour me faire écrire que je veux m'intégrer et travailler. Et je considère que mes projets, ça ne les regarde pas.
Si ça t'intéresse, j'ai écrit tout un pavé qui parle des critères d'obtentions de l'AAH sur ce fil :
https://www.psychoactif.org/forum/2023/ … .html#divx
Rosyl a écrit
J’ai aussi recontacté mon psychiatre de la clinique où j’étais hospitalisée et il m’a bien envoyé balader comme quoi je n’étais plus la bienvenue dans l’établissement que ce soit en internement ou en hôpital de jour sous prétexte que je n’étais pas assez assidue dans les activités proposés lors de l’hospitalisation, ce qui fait parti d’un de mes soucis de fonctionnement mais apparemment il ne l’a pas considéré.
La violence du truc !!!
Rassure-toi, tu n'es pas la seule à rencontrer des difficultés avec le système de soin. De nombreux témoignages sur ce forum en attestent.
Pour trouver un autre psychiatre, tu peux aller voir à l'hôpital de secteur dont tu dépends, ou te rendre au CMP le plus proche de chez toi, ou chercher un psychiatre en libéral.
Ne te décourage pas, obstine-toi : tu as besoin d'aide, et il faut continuer à la chercher !
Rosyl a écrit
Je suis vraiment à bout, je me suis retrouvée dans ce ces situations ces derniers temps qui ne sont même pas concevable pour quelqu’un comme moi. Je prends des risques inconsidérés constamment dans TOUS les domaines, j’ai été y’a pas plus tard que y’a trois jours, attachée au brancard de l’ambulance ainsi qu’à l’hôpital et on m’a injecté trois piqûres de Loxapac de force pour que je dorme. J’ai fugué de l’hôpital au changement d’équipe le matin car on m’avait laissé plus qu’un pied d’attaché, j’ai berné un mec d’une façon incroyable sur la route pour rentrer jusqu’à « chez moi » (parce que je n’ai même plus vraiment de chez moi depuis ma sortie d’hospitalisation), et si j’avais pas fait ça, il faut savoir que ma mère a téléphoné juste après ma fugue pour demander une hospitalisation de force. Ils sont même venus me trouver sur le bord de la route.
Ton récit me rappelle le souvenir de scènes très difficiles à soutenir.
Quelques conseils pour t'éviter de subir des violences graves en psychiatrie :
1/ Ne jamais faire de fugue, ne jamais refuser un traitement, ne jamais se débattre, ni protester de façon véhémente en haussant le ton, même quand c'est totalement légitime et compréhensible. Ca sera considéré comme de l'agitation et ça servira de justification médicale à des violences de type sanglage à ton lit ou chambre d'isolement. Considère que c'est comme avec la police : inutile de résister, ils seront les plus forts et ça se retournera contre toi.
2/ Ne jamais refuser une hospi en urgence lors d'une situation critique. Il vaut toujours mieux accepter les "soins", pour être en hospitalisation libre. Ensuite, le lendemain ou le surlendemain, si tu le souhaites, tu pourras sortir contre avis médical en signant une décharge. Il vaut mieux perdre 2 ou 3 jours à l'hosto que de te retrouver prisonnière plusieurs semaines ou plusieurs mois sans savoir quand tu pourras sortir, et sans même avoir le droit à un avocat.
De façon générale, ne jamais faire quoi que ce soit qui pourrait angoisser les soignants. Sinon, ils soulageront leurs angoisses en faisant des trucs pas cool pour toi. Par exemple, une fois que tu es attachée à ton brancard et sous Loxapac, ils ont moins peur que tu fasses une connerie dont ils se sentiraient responsables. Ca les soulage de faire ça, et ça leur donne l'impression d'avoir bien fait leur boulot. Si tu arrives à éviter de leur foutre la trouille, tu t'évites ce désagrément. C'est pas facile, et parfois même impossible, parce que quand on est en souffrance psychiquement, on est souvent très angoissant pour les autres, même quand on ne fait rien de terrible en fait. Mais apprendre à en tenir compte peut aider à se simplifier la vie et à s'éviter des souffrances inutiles.
Fais attention à toi s'il te plait, il faut que tu parviennes à calmer le jeu, notamment avec ta mère, sinon, tu vas finir sous contrainte, et je ne souhaite ça à personne.
Et aussi, avec les TS, je sais que tu fais ce que tu peux, mais ne fais pas de bêtise s'il te plait. Pour en avoir fait des dizaines, je sais à quel point on peut être désespérés et ne plus voir d'autres issues. Je sais aussi à quel point ça peut devenir le dernier moyen d'exprimer sa souffrance quand on se sent incompris et que plus personne ne nous écoute. Pourtant, les portes de sortie existent bel et bien ! Plus de 25 après, je remercie le sort de ne pas y être resté ! Je sais que c'est facile à dire, et sans doute peu convaincant, mais de meilleurs jours viendront, il faut y croire <3
Amicalement.
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Bonjour Rosyl
Merci de nous donner des nouvelles, même si elles ne sont pas très bonnes. J'espère que ça va aller de mieux en mieux.
Rosyl a écrit
J’ai encore fini attachée aux urgences, plaquée au sol par les flics et tout le trala..
Parce que je suis rentrée suite à une dispute avec mon copain, j’ai éclaté mon téléphone, avalé tous les médocs que j’ai trouvé, cassé un rasoir et ouverte à la jambe deux fois très profond, tout ça en moins de 5 minutes top chrono, résultat, 25 points de sutures, une deuxième fugue inespérée (puisque attachée de la tête aux pieds) de l’hôpital le lendemain matin, plus de mec, plus de tel, plus rien.
Wow. Je suis à la fois content pour toi que tu aies pu rentrer chez toi, mais aussi très inquiet des traitements qui pourraient t'être réservés par la suite.
Par curiosité, combien de temps es-tu restée attaché ? Y avait-il une personne à tes côtés durant ce moment ? Y avait'il quelqu'un qui venait quand tu appelais ?
J'ai peur que tu finisses par être cataloguée comme une "fugueuse", puis être mise sous contrainte et à l'isolement direct lors de ton arrivée dans le service. Imagine-toi une pièce vide avec juste un matelas au sol et un seau pour tes besoins. Imagine-toi que dans certains cas, on limite drastiquement le nombre d'heures de lumière par jour, car selon certaines théories ça calme les patients agités. Imagine toi que tu devras supplier derrière une porte-clause pour négocier une petite heure en plus, et qu'il te faudra implorer pendant des heures pour que quelqu'un daigne te répondre. Imagine-toi combien on peut se sentir vulnérable quand on est enfermé sans connaître la date ni les conditions de sa libération. Imagine-toi combien on peut se sentir nié, incompris, et méprisés de tous, sans aucun droit, sans avocat, sans la moindre écoute de personne puisque tout le monde te considère comme un fou. Imagine-toi la solitude, le désespoir et l'injustice à son plus haut degré. Imagine-toi que ça peut durer des semaines, et que rien ne les arrêtera, puisqu'ils seront persuadés d'agir pour ton bien en te protégeant de toi-même.
J'ai vu ça bien trop souvent, s'il te plait, évite-toi cet enfer : négocie pour sortir !
Tu n'as aucun besoin de t'enfuir comme tu le fais.
Tant que tu es en hospitalisation libre, tu as parfaitement le droit d'EXIGER qu'on te détache et qu'on te laisse sortir, sans même avoir à te justifier.
Alors qu'en fuguant systématiquement, ça va finir par se retourner violemment contre toi. Bien sûr, le mieux serait de ne plus avoir ces moments où tu perds tout contrôle de toi-même, mais ça, tu n'y peux pas grand-chose pour le moment, ça prend du temps de se reconstruire et d'aller mieux. En attendant, de tels épisodes risquent de se reproduire, et tu auras peut-être encore à faire avec l'hôpital psy. Pour le moment c'est sûrement plus simple et plus accessible pour toi d'apprendre à gérer tes sorties, à défaut de parvenir à éviter d'y entrer.
Rosyl a écrit
Mardi nous avons rempli mon dossier mdph non sans hésitation, parce que j’ai peur d’avoir juste la RQTH et pas d’AAH, ce qui me servirait à rien à part me mettre des bâtons dans les roues.
J'insiste encore : tu as toutes tes chances d'obtenir l'AAH. Le handicap psychique est reconnu depuis des décennies, l'AAH est faite pour aider les personnes dans nos situations. Il n'y a aucune raison de ne pas y croire !
Quant à la RQTH, rien ne t'oblige d'en parler à ton employeur lors des entretiens d'embauche. Ca t'évitera la stigmatisation et les questions indiscrètes. Si il s'en aperçoit par la suite, il ne t'en voudra sûrement pas, ça n'est que des bonnes nouvelles pour lui : il y a des avantages à employer des personnes handicapées.
Rosyl a écrit
je refuse tout suivi psy et encore moins traitement, ayant eu bien l’impression d’avoir été fort prise pour une conne par les psychiatres à la clinique et ayant l’impression qu’à part empirer tout dans ma vie et avoir essayé de rattraper 15 ans de ma vie en 6 mois en prenant tous les risques possibles (franchement, il aurait pu m’arriver n’importe quoi avec tout ce que j’ai fais, je sais pas comment je suis encore là..) le traitement n’a rien fait.
Je comprends oh combien ce sentiment. Dans mon parcours, j'ai croisé de nombreux psys totalement débordés par mes symptômes, reçu de nombreux traitements qui ne m'ont pas aidé d'un millimètre, et vécu de nombreuses violences psychologiques et institutionnelles. Et aussi, j'y ai souvent assisté sur d'autres personnes, impuissant...
Le soin psychiatrique vit une régression colossale ces dernières décennies, on est en train d'oublier tout le savoir-faire accumulé durant le siècle, et d'effacer tous les progrès accomplis dans les années 70. C'est le grand retour de la contention et de l'isolement. C'est un recul sans précédent, et ce sont les patients qui trinquent...
Mais il reste des psychiatres, psychologues et autres travailleurs psychosociaux qui résistent encore et toujours à cet effondrement. Tous ne sont pas comme les soignants que tu as rencontrés à la clinique. Il en reste qui cultivent des méthodes de soin non violentes qui donnent des vrais résultats thérapeutiques. Certes, ils sont minoritaires, et travaillent souvent en libéral, car ça n'est pas facile de travailler en équipe quand on désapprouve les méthodes de ses collègues. De par le fait, ils sont très difficiles à trouver. Mais ils existent, je ne serais pas ici pour t'en parler sinon. Je t'invite à ne pas te laisser désespérer par les horreurs que tu as vécues avec l'univers psy, et à continuer de chercher de l'aide.
Perso, j'ai mis 3 ans avant de trouver un tel psychiatre. Et il a encore fallu 4 ans de suivi régulier pour avoir les premiers résultats : diminution de mes TOC de 95% du jour au lendemain, et arrêt définitif des TS. Que tout ce temps m'a paru long, je ne voyais pas le bout du tunnel, je n'y croyais plus... Mais ça valait le coup. Pour te donner une idée de l'implication du psy, pendant les premières années, je faisais au moins 5 séances par semaines. J'y allais tous les jours, et je faisais parfois plusieurs séances dans la journée. Quand je n'avais plus un rond, il a refusé qu'on mette la thérapie en pause le temps que ça s'arrange, et a insisté pour qu'on continue de travailler sans me faire payer. Ca a duré presque un an, le temps d'avoir l'AAH. D'autres fois, il m'a reçu en dehors des heures de travail, genre en week-end à 23H. Ce psy est vraiment une perle, je lui dois mon équilibre actuel et probablement la vie. Il a su m'aider à trouver les ressources pour que mon histoire continue.
Bref, c'est rare, mais ça existe, et on a besoin d'eux !
Amicalement.
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Je comprends ta peur. La contrainte thérapeutique détruit à jamais l'image qu'on se faisait de l'hôpital et des médecins. J'ai longtemps eu le même genre d'angoisse, et ça n'est jamais complètement parti, même si ça va beaucoup mieux aujourd'hui.
Mais rassure toi, c'est pas aux urgences psychiatriques que tu vas, c'est juste pour ta jambe.
Si tu n'as pas fait de TS, et que tu n'es pas en crise ni en perte de contrôle de toi, il n'y a aucune raison que tu vois un psychiatre.
Et même si tu vois un psychiatre, il ne pourra pas t'hospitaliser sous contrainte comme ça. Il faut que tu sois un danger pour toi même ou pour les autres. C'est dans des moments comme les derniers épisodes que tu nous as raconté que ça craint, pas dès que tu franchis la porte d'un hôpital.
Ne te laisse pas effrayer. Au contraire, il faut profiter de ces moments de contrôle pour prendre soin de toi, et affronter ta peur pour soigner cette jambe !
Amicalement.
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Dernière modification par Rosyl (11 septembre 2024 à 09:14)
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