Bonjour à toutes et tous,
Je continue à tourner en rond avec la famille nombreuse des arylcyclohexylamines, pour cause de lithium me banissant du pays merveilleux des lysergiques et
tryptamines...
Donc, arrivée la fin de semaine, une fois traité le dernier mail pro, je commence à me régaler intérieurement du petit voyage que je vais m'offrir à la DMXE. Je fais au passage une entorse à la règle que je me suis fixé : pas plus d'une fois toutes les 2 semaines", sachant que j'ai gobé 15mg d'O-PCE la semaine d'avant. Tant pis, j'ai eu une semaine de m..de, j'ai envie de planer !
En matière de DMXE, je commence à avoir une petite expérience, insuffisante pour connaître le produit à fond, mais suffisante pour faire des conneries ! Par ailleurs, je précise que le shop où je l'ai achetée ne la vend qu'en pellets de 40mg.
J'en gobe 1. Après 30 minutes, je trouve que ça tarde à monter (et en même temps je culpabilise car je me dis que je n'aurais pas dû en prendre ce jour et attendre une semaine de plus). Tant pis, j'y suis, je continue : je rajoute donc 40 mg à T+30min. A T+ 45 min, constatant que la montée n'est toujours pas fulgurante, je gobe 20mg (1/2 comprimé) que j'avais mis de côté d'une fois précédente. A T+1h30, impulsivement, je prends encore 40 mg (le dernier comprimé de la plaquette qui me narguait).
Je suis donc à 140 mg. Je n'ai pour le moment lu aucun TR de quelqu'un qui aurait pris cette quantité de DMXE dans un intervalle de temps aussi rapproché..
Me voilà donc entre 1h30 (car les premières prises ont fini par monter) et 2h dans un flottement parfait, bien anesthesié, moins dyspraxique qu'avec la K. avec de la bonne musique dans les oreilles et des effets de lumière sympas. Il me semble que je parle avec le Diable à un moment : dialogue courtois et plein d'esprit, il me dit en substance que l'enfer est très surfait et que je peux venir lui rendre visite quand je veux.
Et là, je n'ai pas le minutage exact, même si j'ai un reveil lumineux à proximité de mon lit, tout bascule. J'attrape machinalement ma
cigarette électronique et je tire quelques taffes d'ADB-Butinaca (dosé à 1%).
Que n'ai-je pas fait !!! A peine reposé la vapette, le plafond commence à osciller comme un tissu au vent. Une mutlitude d'impressions se superposent en un éclair. Je suis, je ne suis pas, en même temps je suis celui qui fait ceci et celui qui regarde celui-là faire ceci.
Un personnage mythologique tiré d'un tableau de la Renaissance sort du plafond et descend jusqu'à moi et là, je me dis "en fait, je n'avais jamais eu de vraie hallucination complète jusqu'à maintenant". Cette fois, c'est plus vrai que la réalité. Une vraie hallucination de cette nature, c'est étrange et inquiétant...
Il faut que je me lève pour aller pisser, c'est assez urgent. Se superposent alors une multitude de sensations et de pensées : "je dois me lever, je vais me lever, je me suis levé, il faut que tu dises au gars de se lever ! Quel gars ? Qui parle ? Moi qui s'adresse à lui ? Lui qui s'adresse à moi ? Et cela ne dois pas durer plus de 3 secondes en tout, superposé dans ma pensée comme des images stroboscopiques.
Total mindfuck comme disent certains ici ! Oui, je comprends mieux ce mot, mindfuck !!! Je me suis moi-même bien mindfucké, et là, c'est moins plaisant que de tailler la bavette avec Behemoth sur le temps qu'il fait en enfer !
Et voilà le rhinoceros qui traverse le couloir. Objectif de l'expédition ? Les chiottes, mon capitaine. Continuer ouest-nord ouest, barre à 265°. Attention, attention ! Tout le monde à son poste, je répète, tout le monde à son poste ! Capitaine, obstacle repéré à 11h, je contourne par tribord ? Il passe devant la cuisine où je vois une sorte de personnage étrange, fait de brassées de paille mal assemblées en train de s'affairer. L'être étrange, un épouvantail animé, semble s'intéresser à la vaisselle. Nous-iel (la totalité des possibles d'un être n'étant pas sûr d'exister) lui dit "je vais pisser".
Mais d'où sort ce son ??? Qui a dit ça ? C'est lui ? C'est moi ai-je répondu sans parler à lui dont je ne connais pas l'existence mais qui s'adresse à moi. Et il commence à répéter mon nom en boucle. Oui, c'est sans doute ça le truc magique pour ne pas sombrer complètement : répéter son nom en boucle, encore et encore...
Assis sur les WC, je crois que vais aussi vomir...
j'éteins la lumière. Je flippe soudain très fort. Panique ! J'ai l'impression d'être projeté à la vitesse de la lumière dans le vide intersidéral, à tâton, j'entrouvre la porte des chiottes. Ouf ! Un filet de lumière : merde ? J'ai fait le voyage entre Vega et mes chiottes en 1 seconde ? Qui a fait ce voyage ? Il l'a fait ? Lui ? C'est qui ? Et pourquoi il est aux chiottes ? et c'est qui ce con derrière qui répète en boucle un nom, quel nom ? Mon nom ? Son nom ? Il n'a pas vomi. Tant mieux, c'est plus discret. Il se glisse jusqu'à sa chambre en longeant les murs... L'épouvantail n'est plus dans la cuisine.
Il devrait prendre ses médicaments le petit monsieur qui roule dans le couloir avec la grâce d'une 32 tonnes. Voyez-vous, avec votre manie de laisser circuler les patients à leur guise, la 12 n'a pas pris son petit
Xeroquel ni son petit
valium. Il ne peut pas les prendre, il ne sent plus sa bouche... Il va avaler de travers et mourir. Oui, mais là il devient vraiment fou, dissocié à lier, cher confrère.
Comment va-t-il faire ? A ce stade, il est évident qu'il n'y a plus de retour à la normale possible. C'est le HP à perpetuité !
Ne m'appelle pas "cher confère" puisque tu es moi et je vais te le prouver. Retournement avec la grâce de l'hippopotame et retour à la cuisine. Il fait quoi ? Il s'assied ? Mais si l'épouvantail revient avec d'autres épouvantails, ils vont voir qu'il est fou et dissocié, dissocié et fou... Non, non, regarde, il a bu une gorgée d'eau, tout seul ! Qui a bu ? C'est un personnage de Signorelli sorti d'une peinture, il ne peut pas boire !!! Il recommence pourtant. Ecoute ! Ce nom, le nom, il se répète, il résonne encore et encore et c'est lui, c'est ce nom - et tu penses qu'il y aurait un lien avec le type en train de boire sans s'étouffer ?
Ok le blister blanc, c'est le
valium. C'est petit, ça va passer ? ça passe... Et l'autre là ? La
quétiapine ? Est-ce qu'il y a de la
quétiapine en enfer ? Quand il retournera dans son tableau il faudra se renseigner auprès du Diable. Eh, il a écrasé sa
quétiapine avec un autre verre, comme ça il va pouvoir prendre les petits morceaux....
Quel minutage parfait ! J'ai évité les épouvantails. Pourtant je les entends ricaner dans mon dos. Il y a tellement de bruit ! Trop de bruit, partout. Même dans les chiottes où il est assis pour pisser. Mais non ! Les chiottes c'était avant, faut suivre ! Non, c'est maintenant, j'y suis, il le sent bien...
STOP !!!
J'abrège ici ce
TR d'une disso mindfuck comme JAMAIS vécue auparavant. Ce bazar a duré d'après mes estimations environ 30 minutes. L'épouvantail c'était ma compagne et elle n'a rien remarqué lorsque je lui ai dit que j'allais aux toilettes (je lui ai demandé le lendemain, l'air de rien). Comme quoi, dans un méga mindfuck on pense que tout le monde voit et pense comme vous et perçoit votre désordre intérieur, mais il n'en est rien.
En résumé, comment éviter mes erreurs :
1/ laisser le temps à la DMXE de monter, et ça peut prendre plus d'une heure (j'ai déjà vécu la même chose avec des
champis)
2/
Ne JAMAIS fumer de noïds ou de
THC au pic d'une arylcyclohexylamine.
Vraiment, ne le faites pas, car j'ai bien senti que c'est le mélange des deux qui a fait basculer le trip dans ce moment infernal. C'est comme si le noïd n'avait plus aucune limite pour vous retourner le cerveau, ce qu'il ne se prive pas de faire, comme j'ai essayé de vous le décrire.
Une touche positive pour terminer ? J'ai connu ma première hallucination complète : dialogue avec un être autonome surgi dans mon champ de vision (personnage du tableau) qui se substitue à la réalité. Transformation des êtres réels en choses (ma compagne en épouvantail : espérons qu'elle ne lise jamais ces lignes ! )
A bientôt les psychopotes
Dernière modification par OldChnock (23 mars 2024 à 17:09)