Hello zzzrio,
J'avais envie de répondre à ton message.
Déjà, toute mon empathie pour ce que tu vis. J'espère que tu as pu te poser un peu depuis ton message.
Ta consommation a effectivement l'air d'être envahissante dans ton quotidien, et assumer une double-vie, c'est beaucoup de pression.
Tu dis que ta conso te bouffe et c'est sûrement vrai, mais il me semble que le poids du secret doit vachement te bouffer aussi, non? Les mensonges, les esquives, la trouille de se faire griller, et derrière de tout perdre.
Tu dis que tu as une copine, des amis et un taf. Personne ne consomme dans ces 3 sphères?
Tu vis avec ta copine? Je t'avoue que j'ai du mal à imaginer comment on peut cacher des sessions de 24h de
base 2 fois par semaine à la personne avec qui on vit?! Aucun jugement de ma part hein, juste un tas de questions "logistiques"! ;-)
Dans ton récit tu disais juger assez sévèrement "ceux qui testaient le
crack" avant de tester toi-même. Pourquoi? Est-ce que c'est cette peur du jugement qui t'empêche d'en parler à tes proches? Qu'est-ce qui te fait penser que leur jugement serait aussi sévère que le tien?
C'est toute une partie de toi que tu caches, est-ce qu'il n'y a pas un proche qui pourrait écouter et accueillir?
En tous cas, tu sembles en avoir assez de toutes ces consos, et généralement c'est une condition nécessaire pour amorcer un changement.
Peut-être que ça pourrait être intéressant de faire un bilan à 2 colonnes, avec dans une tout le positif que tes consos t'ont amené, les besoins auxquels elles ont répondu (et auxquels elles continuent peut-être de répondre), et dans l'autre les désagréments, les problèmes et tout ce dont tu ne veux plus?
Est-ce que tu as déjà essayé de faire des pauses, et qu'est-ce que ça a donné?
Tu parles d'impulsivité et de procrastination. Est-ce que ça impacte ta vie quotidienne? Et est-ce qu'à un moment certaines consos t'ont donné l'impression de "soulager" ces 2 aspects de ton fonctionnement?
Je ne sais pas où tu habites, mais je crois que si j'étais toi (ce qui n'est pas le cas donc ça n'engage que moi bien sûr), je commencerais par appeler le
CSAPA le plus proche de chez moi pour prendre un rendez-vous (2 petites tâches seulement: appeler et aller au rendez-vous!) et faire un point sur mes consos et ma situation. Tous les
CSAPA ne se valent pas et peut-être que le 1er ne sera pas le bon, mais globalement, ça reste un des seuls endroits où tu peux rencontrer une équipe pluri-disciplinaire selon tes besoins (addicto, infirmier, travailleur social, psy....) et faire le point sur tes consos et addictions.
Courage, tu te sens sûrement seul au monde en ce moment, tu es dans le dur, mais en vrai on est plein à devoir composer avec nos addictions. Et je pense que tu trouveras des gens ici avec qui échanger dès que tu en ressens le besoin.
A bientôt!
Marine