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Dernière modification par pierre (05 juin 2024 à 15:37)
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Salut. Je ne suis pas vraiment consommateur d'opiacés, mais je voudrais commenter le sondage. Pour moi, il a quelque chose qui ne va pas dans le fait de passer de la question du titre "Il y a-t-il beaucoup de personnes qui savent gérer à long terme leur conso d'opiacés" à la question du sondage "Etes vous devenu un jour dépendant aux opiacés ?"
Tel que les options de réponse sont formulées, ça donne l'impression que les personnes dépendantes ne peuvent pas prétendre savoir "gérer à long terme leur conso d'opiacés".
A mon avis, il manque quelque chose de très important dans ce sondage :
La distinction entre dépendance et addiction.
On est dépendant quand on ne peut pas se passer d'un produit pour vivre. Ca n'est pas forcement un problème, ça peut être une dépendance heureuse, stable, bien gérée, et très bien acceptée. Par exemple, je suis très dépendant au cannabis, je ne peux pas m'en passer, et je n'arrêterais pour rien au monde. En bientôt 30 ans de conso, je ne constate aucun effet délétère sur mes capacités de réflexion, ma mémoire, ma concentration ou ma motivation, ni aucun signe d'alerte de quelque nature que ce soit. Ma conso est stable et n'apporte que des bénéfices dans ma vie. Autre exemple, j'ai été dépendant à l'Actiskenan quelques mois suite à une opération (et en conflit avec les médecins qui préféraient me prescrire du Tramadol que je ne supportais pas, pour me sauver de la "dépendance" à la Morphine). Ca me permettait de supporter des douleurs qui étaient abominables sinon : ma vie aurait été impossible sans ça. J'en étais dépendant, et alors ? Ca n'avait que des avantages ! En aucun cas je ne souhaite supporter des douleurs évitables, juste par principe pour ne pas être dépendant. J'ai pu arrêter progressivement quand la douleur s'est atténuée : comme quoi, tout les pronostics d'addiction alarmants des médecins étaient à côté de la plaque !
On est addict quand on souffre d'une conso, qu'elle a des effets délétères ou qu'elle ne nous satisfait pas, et qu'on s'en sent prisonnier. Par exemple, je suis addict au tabac. Ca n'est pas une simple dépendance, parce que j'en souffre. J'ai de nombreux effets négatifs, je tousse beaucoup, tous les jours, depuis des années. C'est plus qu'un signal d'alerte, c'est une BPCO qui évolue lentement. Je le sais, ça me fait flipper, j'ai de très bonnes raisons d'arrêter, je voudrais arrêter, mais pourtant je n'y arrive pas, parce que j'aime trop ça. Ma volonté et ma raison sont impuissantes face à cette contradiction (pour l'instant !). Autre exemple : j'ai été addict aux Benzos et au Chloral pendant des années. Je n'arrivais jamais à me satisfaire durablement des effets que j'obtenais, je me sentais tellement mal, ça ne suffisait pas : il m'en fallait toujours plus, et j'étais prisonnier d'une spirale infernale de surconsommation très frustrante. Avec le recul, j'ai l'impression qu'à l'époque je suis passé complètement à côté des effets positifs des Benzos dont je sais profiter aujourd'hui.
Pour moi, ces histoires de conso qui échappent à ma volonté et qui me font souffrir, ça ne ressemble pas du tout à mon histoire heureuse avec le Cannabis, et ça ne peut pas être regroupé derrière le même mot de "dépendance".
Ca parle à quelqu'un cette différence que je fais entre "dépendance" et "addiction" ?
J'ai pris ces mots là, mais on pourrait en choisir d'autres, par exemple "dépendance heureuse ou malheureuse".
Amicalement.
Dernière modification par Pesteux (03 juin 2024 à 16:49)
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Dernière modification par midnightexpress (03 juin 2024 à 19:44)
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Pesteux a écrit
La distinction entre dépendance et addiction.
Pesteux à tout dit, il faut que tu vois si ta conso de dérange ou alors si tu te vois bien vivre avec (comme je le fais moi par exemple).
Tu peux envisager une conso "ad vitam eternam" tant que tu ne sombres pas dans l'abus (que chacun quantifiera comme il le souhaite) et que tu ne sombres pas dans des pratiques dangereuses/abusive.
Après oui c'est de la sémantiquer mais je vois bien ce dont tu veux parler.
Ca demande la discipline mais je pense que c'est faisable si tu t'en donnes les moyens.
Cordialement
PS : Merci Pesteux de la fois où tu a pris mon parti lorsque j'ai pris un champi rouge injustifié (je sais pas si tu t'en souviens) et même si je n'accorde pas un gros intérêt à ce système je dois avouer que cela m'aurait quand même embêté donc par ce message je te fais par de mes remerciements et je n'oublierais pas ton geste car tu n'avais aucun intérêt.
Si je peux te rendre la pareille d'une façon ou d'une autre tu n'hésite pas, si tu as besoin de parler, de conseils etc...Mes MP sont open-bar pour toi tel un pub irlandais le jour de le saint Patrick
Toujours un plaisir de lire tes posts mec t'es calé dans le domaine
à + dans l'bus
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Doo-J a écrit
Sans métha je dois dire que je galère à m'endormir, je suis pas du tout défoncé le moins du monde, je ressasse beaucoup de chose ca je ne suis pas très heureux en ce moment etc...
salut, bah pour le coup oui on peut considerer que tu geres ta conso, mais a ce niveau peut-on même considerer que tu souffres d'addiction severe...? dans le sens ou si tu peux te passer de meta et d'opiacés pendant 24/48/72 heures, OK dans ta tete je me doute que tu seras un peu en bad, mais de ce que tu racontes il n'y'a pas de symptomes de manque physique donc....
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Dernière modification par Mister No (04 juin 2024 à 17:46)
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