Bonjour à tous,
Ça fait un moment que je parcours les témoignages du forum concernant le méthylphénidate dans le cadre du traitement pour
TDAH car je me pose beaucoup de questions.
Ce post risque d’être long et mal structuré, je m’en excuse d’avance, mais j’ai beaucoup de questions intérieures que j'accumule depuis un moment que je ne sais pas vraiment comment formuler ce flot de pensées.
Pour commencer et mettre en contexte, j’ai 24 ans, diagnostiquée officiellement
TDAH il y a plus d’un an, et donc sous traitement depuis. Je précise "officiellement" car la suspicion de
TDAH est présente depuis que je suis petite, que ce soit par mes parents, professeurs, entourage, etc. (très agitée, pile électrique, dissipée). Je pense que les personnes avec un
TDAH qui me liront se reconnaîtront dans cette phrase que j’ai entendue toute mon enfance : "enfant très intelligente mais dissipée / elle a du potentiel mais ne l’exploite pas/ fainéante", bla bla bla.
Très petite, j’avais déjà cette sensation étrange de "je veux mais je n’y arrive pas", surtout au niveau scolaire, où les sessions de devoirs prenaient des heures et se terminait souvent ne pleures, par manque de concentration. J’avais déjà en moi cette frustration de me demander pourquoi les autres y arrivent et pas moi. Socialement (avec ma famille), j’étais l’enfant hyperactive, très curieuse, trop bavarde, qui
coupe la parole et se mêle des sujets d’adultes. Encore une fois, j’essayais tellement fort de canaliser tout ça, mais je n’y arrivais pas.
Aujourd’hui, j’appelle ça "l’ébullition intérieure" : cette sensation d’être boostée en permanence par un moteur électrique, un brouhaha dans la tête, une ébullition d’émotions et un flot de pensées et de paroles ininterrompues, impossible à canaliser, sous peine de sentir une tension interieure très désagréable, comme une cocote minute.
Bref, je m’égare. La vie continue. Au lycée, scolairement, je suis médiocre : j’excelle dans les matières qui m’intéressent et suis catastrophique dans celles qui ne m’intéressent pas.
À l’adolescence, je vis à 1000 à l’heure, je sors tout le temps, teste les limites (crises d’ado lambda, je dirais), mais avec toujours cette recherche intense d’adrénaline, de faire des bêtises et de me mettre dans des situations problématiques qui vont me procurer une forte émotion (négative ou positive) pour me sentir vivante. J’avais un attrait pour le chaos, me mettant parfois dans des situations compliquées. Sinon, je m’ennuyais profondément quand "tout allait bien et était calme".
Vers 18 ans, je souffrais d’anorexie et de boulimie assez sévères. Encore une fois, un comportement autodestructeur qui me donnait l’impression de contrôler quelque chose. J’ai été diagnostiquée dépressive et anxieuse généralisée (depuis petite, j’étais une enfant très angoissée, avec des peurs irrationnelles et beaucoup d’anxiété sans vraie raison apparente). Les médicaments ne marchaient pas spécialement, la thérapie non plus, et dès que j’essayais de reprendre une vie normale, j’avais l’impression de m’ennuyer à mourir.
J’abusais un peu des anxiolytiques, somnifères, je buvais beaucoup (mais toujours dans un cadre social), grosse consommation de
tabac et de café quotidienne, et parfois de
cocaïne en soirée (mais j’ai toujours fait en sorte de rester vigilante sur la consommation de
cocaïne car je sais que ça pourrait déraper vite sinon). Je sais que j’ai un terrain d’addiction un peu bancal, et il me semble avoir déjà entendu que les personnes avec un
TDAH étaient souvent sujettes à ça.
En 2020, suite à une grosse rechute d'anorexie, la plus grave ou j'ai vraiment été trop loin, j'ai un peu pris conscience de la gravité de la situation et j'ai commencé à réellement me pencher sur le souci des tca, pour au moins entamer de guérir sur un des aspect.
J’ai commencé à guérir de mes troubles du comportement alimentaire lentement, parsemé de rechutes, mais c'était un début.
Au niveau de l’anxiété ça allait mieux, par périodes, mais le souci du manque d’attention et de concentration ainsi que l’hyperactivité étant toujours présents et assez handicapant, j’ai consulté un spécialiste pour en avoir le coeur nette, je le savais au fond de moi, mais je en voulais pas m'autodignostiquer, et dans le fond, j'avais besoin de ça pour être soulagé, comme une sorte de validation (pas pou tout excuser mettre sur le dos du
tdah en suite, mais au moins arrêter de culpabiliser sur des aspect de ma personnalité)
J'ai donc été diagnostiquée
TDAH il ya presque 2ans, Ça n’a étonné personne autour de moi, et pour moi ça a été un réel soulagement. Je me disais que ça allait résoudre tous mes soucis (impulsivité, addiction, recherche de risque) et que j’avais enfin trouvé la clé à tous les problèmes/comportements accumulés auxquels je ne trouvais aucune solution.
J’ai commencé à prendre du Quasym LP, en ajustant au fur et à mesure les doses pour finalement arriver (avec l’avis du psychiatre) à une dose journalière de 80 mg (je sais que c'est beaucoup, on me le dit souvent, surtout pour une fille de ma taille/poids mais en dessous, il n’y avait presque aucun effet, les premiers effets bénéfiques se sont fait sentir à ce dosage).
Au début, c’était incroyable, tout mon entourage remarquait une forte amélioration au niveau de l’attention, du fait d’être attentif aux autres, beaucoup plus à l’écoute et beaucoup plus concentré dans les moments importants, à fond dans les discutions, vocabulaire plus large, idées structurée et en place.
Le souci est apparu rapidement. J’étais extrêmement anxieuse, et je pense que toute la place des pensées inutiles que prenait le
TDAH laissait place à énormément de vide qui poussait à cogiter en permanence. Je sentais vraiment les effets bénéfiques du traitement sur ma concentration, que ce soit au niveau professionnel, scolaire et social. Mais le souci, c’est qu’intérieurement, j’avais une tension très désagréable parce que je ruminai toute la journée sur des événements passés et futurs. je pensais à des trucs e mon enfances, de smoments pas agréables de ma vie, en les décortiquant, J’étais vraiment très angoissée à chaque action, même ridicule, à effectuer ou organiser.
Je ressentais une peur irrationnelle du passé, ce que j'avais pas bien fais auparavant, une peur du futur etc.
Avec le temps, ça s’est un peu amélioré, mais aujourd’hui, je sens que ça dépend vraiment des périodes, ça peut arriver puis partir, sans changer rien à mes habitudes ou au traitement.
Il y a des périodes où je sens les réels bienfaits du traitement sur la vie quotidienne, mais à côté de ça, je passe aussi par des périodes ou seulement des journées où je me sens terriblement mal, énervée, nerveuse, anxieuse, inquiète, et je sais que c’est provoqué par les médicaments qui me procure une sensation désagreable de ne pas être moi même ou d ene pas trop aimer la personne que je suis à ce moment la.
J’ai aussi l’impression que le fait de prendre du Quasym augmente considérablement ma consommation de
tabac, et j’ai aussi remarqué qu’en fin de journée, ça avait tendance à me donner des envies de consommation d’alcool. Ça arrive régulièrement que j’aie très envie d’aller boire alors que je n’avais pas spécialement cela avant. et je voudrais savoir si je suis la seule ??
Tout ça pour savoir et avoir des retours d’expériences de personnes qui ont été diagnostiquées
TDAH tardivement comme moi à l’âge adulte. J’aimerais savoir pour vous quels ont été les bienfaits et les méfaits du traitement.
Si vous avez eu la force de tout lire, merci beaucoup et je suis désolée d’avoir fait un pavé. J’ai vraiment du mal à synthétiser et je voudrais juste vos retours d’expérience si vous en avez des similaires.
Merci.
Dernière modification par pierre (12 juin 2024 à 20:22)