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kiwii00 femme
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champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 17 Dec 2017
10 messages
Bonjour à tous,

Ça fait un moment que je parcours les témoignages du forum concernant le méthylphénidate dans le cadre du traitement pour TDAH car je me pose beaucoup de questions.

Ce post risque d’être long et mal structuré, je m’en excuse d’avance, mais j’ai beaucoup de questions intérieures que j'accumule depuis un moment que je ne sais pas vraiment comment formuler ce flot de pensées.

Pour commencer et mettre en contexte, j’ai 24 ans, diagnostiquée officiellement TDAH il y a plus d’un an, et donc sous traitement depuis. Je précise "officiellement" car la suspicion de TDAH est présente depuis que je suis petite, que ce soit par mes parents, professeurs, entourage, etc. (très agitée, pile électrique, dissipée). Je pense que les personnes avec un TDAH qui me liront se reconnaîtront dans cette phrase que j’ai entendue toute mon enfance : "enfant très intelligente mais dissipée / elle a du potentiel mais ne l’exploite pas/ fainéante", bla bla bla.

Très petite, j’avais déjà cette sensation étrange de "je veux mais je n’y arrive pas", surtout au niveau scolaire, où les sessions de devoirs prenaient des heures et se terminait souvent ne pleures, par manque de concentration. J’avais déjà en moi cette frustration de me demander pourquoi les autres y arrivent et pas moi. Socialement (avec ma famille), j’étais l’enfant hyperactive, très curieuse, trop bavarde, qui coupe la parole et se mêle des sujets d’adultes. Encore une fois, j’essayais tellement fort de canaliser tout ça, mais je n’y arrivais pas.
Aujourd’hui, j’appelle ça "l’ébullition intérieure" : cette sensation d’être boostée en permanence par un moteur électrique, un brouhaha dans la tête, une ébullition d’émotions et un flot de pensées et de paroles ininterrompues, impossible à canaliser, sous peine de sentir une tension interieure très désagréable, comme une cocote minute.

Bref, je m’égare. La vie continue. Au lycée, scolairement, je suis médiocre : j’excelle dans les matières qui m’intéressent et suis catastrophique dans celles qui ne m’intéressent pas.
À l’adolescence, je vis à 1000 à l’heure, je sors tout le temps, teste les limites (crises d’ado lambda, je dirais), mais avec toujours cette recherche intense d’adrénaline, de faire des bêtises et de me mettre dans des situations problématiques qui vont me procurer une forte émotion (négative ou positive) pour me sentir vivante. J’avais un attrait pour le chaos, me mettant parfois dans des situations compliquées. Sinon, je m’ennuyais profondément quand "tout allait bien et était calme".
Vers 18 ans, je souffrais d’anorexie et de boulimie assez sévères. Encore une fois, un comportement autodestructeur qui me donnait l’impression de contrôler quelque chose. J’ai été diagnostiquée dépressive et anxieuse généralisée (depuis petite, j’étais une enfant très angoissée, avec des peurs irrationnelles et beaucoup d’anxiété sans vraie raison apparente). Les médicaments ne marchaient pas spécialement, la thérapie non plus, et dès que j’essayais de reprendre une vie normale, j’avais l’impression de m’ennuyer à mourir.

J’abusais un peu des anxiolytiques, somnifères, je buvais beaucoup (mais toujours dans un cadre social), grosse consommation de tabac et de café quotidienne, et parfois de cocaïne en soirée (mais j’ai toujours fait en sorte de rester vigilante sur la consommation de cocaïne car je sais que ça pourrait déraper vite sinon). Je sais que j’ai un terrain d’addiction un peu bancal, et il me semble avoir déjà entendu que les personnes avec un TDAH étaient souvent sujettes à ça.
En 2020, suite à une grosse rechute d'anorexie, la plus grave ou j'ai vraiment été trop loin, j'ai un peu pris conscience de la gravité de la situation et j'ai commencé à réellement me pencher sur le souci des tca, pour au moins entamer de guérir sur un des aspect.

J’ai commencé à guérir de mes troubles du comportement alimentaire lentement, parsemé de rechutes, mais c'était un début.
Au niveau de l’anxiété ça allait mieux, par périodes, mais le souci du manque d’attention et de concentration ainsi que l’hyperactivité étant toujours présents et assez handicapant, j’ai consulté un spécialiste pour en avoir le coeur nette, je le savais au fond de moi, mais je en voulais pas m'autodignostiquer, et dans le fond, j'avais besoin de ça pour être soulagé, comme une sorte de validation (pas pou tout excuser mettre sur le dos du tdah en suite, mais au moins arrêter de culpabiliser sur des aspect de ma personnalité)
J'ai donc été diagnostiquée TDAH il ya presque 2ans, Ça n’a étonné personne autour de moi, et pour moi ça a été un réel soulagement. Je me disais que ça allait résoudre tous mes soucis (impulsivité, addiction, recherche de risque) et que j’avais enfin trouvé la clé à tous les problèmes/comportements accumulés auxquels je ne trouvais aucune solution.

J’ai commencé à prendre du Quasym LP, en ajustant au fur et à mesure les doses pour finalement arriver (avec l’avis du psychiatre) à une dose journalière de 80 mg (je sais que c'est beaucoup, on me le dit souvent, surtout pour une fille de ma taille/poids mais en dessous, il n’y avait presque aucun effet, les premiers effets bénéfiques se sont fait sentir à ce dosage).
Au début, c’était incroyable, tout mon entourage remarquait une forte amélioration au niveau de l’attention, du fait d’être attentif aux autres, beaucoup plus à l’écoute et beaucoup plus concentré dans les moments importants, à fond dans les discutions, vocabulaire plus large, idées structurée et en place.

Le souci est apparu rapidement. J’étais extrêmement anxieuse, et je pense que toute la place des pensées inutiles que prenait le TDAH laissait place à énormément de vide qui poussait à cogiter en permanence. Je sentais vraiment les effets bénéfiques du traitement sur ma concentration, que ce soit au niveau professionnel, scolaire et social. Mais le souci, c’est qu’intérieurement, j’avais une tension très désagréable parce que je ruminai toute la journée sur des événements passés et futurs. je pensais à des trucs e mon enfances, de smoments pas agréables de ma vie, en les décortiquant, J’étais vraiment très angoissée à chaque action, même ridicule, à effectuer ou organiser.
Je ressentais une peur irrationnelle du passé, ce que j'avais pas bien fais auparavant, une peur du futur etc.

Avec le temps, ça s’est un peu amélioré, mais aujourd’hui, je sens que ça dépend vraiment des périodes, ça peut arriver puis partir, sans changer rien à mes habitudes ou au traitement.

Il y a des périodes où je sens les réels bienfaits du traitement sur la vie quotidienne, mais à côté de ça, je passe aussi par des périodes ou seulement des journées où je me sens terriblement mal, énervée, nerveuse, anxieuse, inquiète, et je sais que c’est provoqué par les médicaments qui me procure une sensation désagreable de ne pas être moi même ou d ene pas trop aimer la personne que je suis à ce moment la.

J’ai aussi l’impression que le fait de prendre du Quasym augmente considérablement ma consommation de tabac, et j’ai aussi remarqué qu’en fin de journée, ça avait tendance à me donner des envies de consommation d’alcool. Ça arrive régulièrement que j’aie très envie d’aller boire alors que je n’avais pas spécialement cela avant. et je voudrais savoir si je suis la seule ??

Tout ça pour savoir et avoir des retours d’expériences de personnes qui ont été diagnostiquées TDAH tardivement comme moi à l’âge adulte. J’aimerais savoir pour vous quels ont été les bienfaits et les méfaits du traitement.

Si vous avez eu la force de tout lire, merci beaucoup et je suis désolée d’avoir fait un pavé. J’ai vraiment du mal à synthétiser et je voudrais juste vos retours d’expérience si vous en avez des similaires.

Merci.

Dernière modification par pierre (12 juin 2024 à  20:22)

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Blue Sea 67 homme
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France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 12 Jun 2024
5 messages
Bonjour Kiwi00,

tout d'abord, merci à toi! Ton post m'a convaincu de créer un profil après plusieurs années à parcourir ce merveilleux forum qu'est psychoacitf.

C'est aussi la journée idéale pour te répondre. Le 12 juin est la journée nationale du TDAH.

J'ai aussi été diagnostiqué à l'âge adulte... à plus de 40 ans. La période 100% télé-travail de 2020 a été le déclencheur pour consulter. Je n'arrivais plus à me concentrer, ou plutôt à me motiver. J'ai commencé les démarches en 2020 et obtenu le diagnostic en 2021 après une série d'analyses et tests, notamment du sommeil (oui c'est possible de dormir avec des électrodes et un casque lol).

Finalement le TDAH a été confirmé, avec en plus un côté HPI qui m'a permis de compenser et franchir les différents obstacles neurotypiques (études supérieures, boulot dans une grande boîte, vie en société).

J'ai aussi la particularité, voire "chance", d'être très sensible aux substances. Par exemple, un café pris dans l'après-midi m'empêche de dormir. Je pense que cette hyper-sensibilité a été un bon garde-fou contre l'addiction aux substances.

Pout l'addiction à la dopamine, j'ai bien le côté hyperactif (moto, karting, natation, apnée etc..). Il faut que je me défoule, que ça bouge. Mon seuil "d'éveil" aux sensations est élevé. C'est quand ça va vite et que c'est intense que je commence à m'éveiller. Un tour en BlueFire ou Sylvester m'arrache tout juste un mini-sourire (les amateurs d'Europapark se reconnaîtront).

Autant dire que la vie de bureau est un sacré challenge pour moi (si j'avais su plus tôt pour le TDAH...). Mais grâce à différentes méthodes, j'y arrive de mieux en mieux (surtout depuis la prise de conscience de mon fonctionnement et le fait de déculpabiliser).

Concernant le méthyplhénidate (MPH), j'ai essayé toutes les formes et dosages disponibles sur ordonnance en France. Comme je te l'écrivais, je suis très sensible aux substances. Et 20 mg en LP (libérations prolongée) sont déjà un dosage qui me donne les effets thérapeutiques. Je prends le plus souvent 10 LP le matin (medikinet ou equazym quand il était pas en rupture).

A 40 mg LP, je suis en stress (transpiration, anxiété, palpitations).

Par rapport à tes questions, voici mon ressenti:
-> MPH et alcool: si la dose de MPH est trop forte, je ressens comme une vasoconstriction désagréable et anxiogène. Et ça m'est arrivé de contrer cet effet avec de l'alcool (effet vaso-dilatateur). Ce que je t'écris est mon ressenti. Je n'ai aucune idée si c'est confirmé scientifiquement. Donc oui, à partir d'une certaine dose, le MPH m'amène à prendre de l'alcool pour en calmer les effets.
-> la plus grande interrogation que m'a amené le métylphénidate au début était d'ordre philosophique: est ce que le MPH m'aide à être moi-même ou au contraire masque mon fonctionnement... sous MPH, j'avais parfois l'impression d'être moins spontané, en mode robot prêt à affronter n'importe quelle tâche administrative. D'un autre côté, le TDAH non traité m'empêche aussi de réaliser des projets qui me tiennent à coeur, et que le traitement rend possibles. La solution est sans doute dans un juste milieu...

Concernant la rumination que tu évoques, est-elle apparue une fois le côté "overwhelming" calmé (cerveau toujours en surchauffe)? Ou était-elle là avant?

Je te demande car la rumination "irraisonnée", incontrôlable fait partie d'un lot de symptômes d'une co-morbidité (je déteste ce mot) du TDAH, à savoir la dépression. Mais ça ne suffit pas en tant que symptôme isolé pour parler de dépression.

J'espère que mon témoignage t'aidera. Tu peux me contacter en MP si tu le souhaites.

Blue Sea 67

Dernière modification par pierre (12 juin 2024 à  20:22)

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zlife femme
Nouveau membre
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 29 Jul 2024
2 messages
Merci Blue Sea 67!!

Tout pareil et je me sens moins seule d'un coup! MERCI

J'ai une question: avez-vous remarqué que cet effet "anxiété, fatigue et perte d'énergie" survenait principalement 4h environ après la prise du médicament à libération modifiée? Peut-importe qu'il s'agisse de Medikinet / concerta ou ritaline LP, les 3 me font cet effet après qq heures.

J'ai essayé de noter toutes mes sensations qui diffèrent tellement d'un jour à l'autre car je n'y comprenais rien et j'en conclu...pas grand chose.

Le neuro m'a filé du Xanax pour contrer cet effet et j'avoue ca marche mais je ne peux m'empecher de trouver ca complètement aberrant comme association ... et je ne veux pas me retrouver avec une autre dépendance. Donc je prends quand vraiment j'ai pas le choix

J'ai noté que prendre la version LI  après les 4h m'aidait souvent , et vous?

Bref bien qu'au début du traitement (+2ans) c'était magique, aujourd'hui je n'ai que des problèmes du coup j'arrête régulièrement et repart dans les tours ce qui me fait reprendre le traitement; un vrai Yoyo qui ne fait que se poser des questions et qui a besoin de comprendre (digne du TDAH?) . Mais à aujourd'hui je n'ai aucune compréhension de la part du coprs médical et un psy a finit par me lacher : on sait pas, on connait pas si bien que ça les effets de la molécule surtout chez l'adule !
En somme :Allez continuer votre traitement et ne nous emmerdez pas avec vos questions depositphotos_4114611-stock-illustration-nurse-emoticon

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Aldous Hoffman homme
Futur, Présent, Passé, boussole pour ns repérer.
France
champi vert1champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 06 Aug 2024
40 messages
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Hello! Dans le début de ton témoignage je me reconnais.

J'ai effectivement été diagnostiquer tdah à l'enfance.Al'ecole commentaire tel que partisan du moindre effort, à des capacités mais ne les exploités pas... De 7 à 10 ans j'ai été mis sous ritaline. Traitement que mon père m'as fait arrêté du aux effets secondaires trop importants. Je me rappel à aimer l'effet sans réellement comprendre que je ressentait une forme d'euphorie et de bien êtres, certes sa m'aidait à me concentrer mais je ne mangeait plus, avait du mal à dormir et la joie en moi semblait avoir disparu. C'est en commençant les prods tel que la cocaïne et le speed que j'me suis dit (sensations étrangement nostalgique)

Depuis 1 ans, suites à une post cure et avis médical, le methylphénidate m'a été retroduit et me vas très bien, mais il est vrai que mesuser il est dangereux pour moi, craving, besoin d'opiacer et benzo pour redescendre.


Pris ds les conditions à ce pourquoi la ritaline est destiné cela me permet de me canaliser et mener à bien ce q UE je fais. Pas d'effet indésirable, si se n'est peut être 1h après la prise une légère perte d'appétit.
Voilà en espérant que j'ai pu t'éclairer :)

L'homme connaît tant d'autres choses, il ne se connaît pas lui-même. Aldous Huxley

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