[ Dosage ]

Les dosages de Tramadol auxquels je suis arrivée. Les vôtres?

Bonjour à tous.

Pour faire bref concernant ma situation actuelle, après 16 ans de dépendance au Tramadol, je suis depuis 3 mois sous tso (Méthadone), qui par grande chance, fonctionne très bien.

Je ne retrouve pas le topic où justement, une personne parlait du dosage maximal de Tramadol établi médicalement à 400mg, qui reste à discuter, et tres variable selon les gens, js suis totalement d'accord.
Donc désolée si mon topic est un doublon.

Effectivement pour ma part, j'ai dépassé très, très vite les 400mg/jour...
Je ne vais pas détailler ces 16 ans d'addiction, cela serait trop long, je l'ai fait sue un autre topic.

Au départ, ayant un accès libre et illimité de par mon ancienne profession au Tramadol, et ayant découvert ses effets fortuitement, pour un mal de tête ,  j'ai commencé à prendre des comprimés de 150mg LP (les plus disponibles dans le service où je travaillais à l'époque), les jours où je me sentais moins bien, le fait qu'il s'agisse de LP était évidemmentdncore plus attractif pour moi, effet non stop du matin au soir (j'étais déjà suivie par un psy pour différents troubles, trouble anxieux, légèrement borderline, TDAH très important et HPI qui ne m'a jamais aidée, ce n'est franchement pas un cadeau, même si cesr devenuun diagnostic fort "à la mode".)
Je ne m'étale donc pas sinon j'en ai pour des heures.

J'étais donc, souvent, anxieuse, et/ou avec une sensation de vide interne. Sans trouver un réel soulagement avec l'antidépresseur que l'on me prescrivait à l'époque (Seropram, je prends actuellement de l'Effexor, qui me convient beaucoup mieux.)

Un comprimé de Tramadol était la porte ouverte sur tout ce que je recherchais: Très bonne humeur, limite euphorique, effet empathogène, productivité démultipliée au travail, j'étais capable de faire se marrer la galerie... Bref je devenais moi, mais en mieux.
J'avais trouvé LE médicament idéal, bien plus efficace qu'un antidépresseur ou anxiolytique.

La dépendance s'est installée progressivement, insidieusement.
Au départ je n'en chipais qu'au travail.
Puis de fil en aiguille, j'ai commencé à en rapporter chez moi pour pouvoir y avoir accès certains week-end, si je me sentais moins bien.

Et sans que j'ai eu le temps de dire ouf, je me suis retrouvée à consommer chaque jour.
Pour moi, c'est comme si je prenais mon antidépresseur.
Je me cachais derrière le côté "propre", complètement illusoire, du fait qu'il s'agissait d'un médicament, que je n'avais pas besoin de dealer, etc...
J'ai fait l'autruche très longtemps... Mon dieu, si longtemps...

La tolérance s'installe à une vitesse incroyable, je ne l'ai réalisé que par la suite, quand j'ai justement cessé de faire l'autruche.
Je suis incapable de me rappeler exactement quand j'ai du augmenter ma consommation, mais c'est allé très vite.
Au bout de quelques années, je prenais au minimum 3 comprimés de 200mg LP, soit 600mg...

Pour arriver, avant que je ne soit orientée vers un CSAPA et "sortie"  du milieu hospitalier qui empêchait quelconque mise en place d'un sevrage ou tso, à des consommations variables selon ce que j'arrivais à me procurer dans le mois (c'était mon ancien psychiatre qui me le prescrivait, tout un roman...), qui pouvaient monter, en début de mois, quand je venais d'avoir mon ordonnance, à 1 gramme, voir 1gr 200, ce qui est absolument énorme, j'en ai conscience. Et carrément dangereux.

Il faut savoir que je pense avoir eu beaucoup de chance: Jamais de syndrome sérotoninergique, pas de convulsions, ni même de petits malaises...

J'ai une constitution assez costaud, mon corps est résistant, j'ai pu le constater à d'autres reprises, et je l'en remercie de toutes mes forces pour cela.

Quand je lis globalement les consommations des personnes étant aux prises avec le Tramadol ici, je me rends vraiment compte que je suis montée à des doses de cheval...

Pour ceux qui se sentent d'en parler, qui prennent actuellement du Tramadol, quotidiennement ou en tous les cas très régulièrement, combien prenez-vous?
À quelle vitesse s'est installée la tolérance chez vous?
Prenez-vous en LI (libération immédiate) ou LP (libération prolongée)?

Depuis que je suis passée à la Méthadone, et que je n'ai plus touché un seul comprimé de Tramadol, je me rends compte, en lisant ici ou ailleurs, d'un tas de choses que j'avais refusé de prendre en compte, je refusais de me renseigner, idiotement, par peur, par terreur de voir la réalité bien en face, étant liée pieds et mains au produit, ne me voyant surtout pas vivre avec, et encore moins diminuer, à chaque fois que j'aitenté, cela s'est soldé par un fiasco, mon humeur et mon bien-être dépendaient malheureusement à 100% du Tramadol...

Et je réalise que j'ai été très, très loin.

Si seulement j'étais venue ici plus souvent, plus tôt, que je m'étais sortie la tête du sable comme une foutue autruche comme je le disais, je me serais dépêchée de prendre rdv en CSAPA bien avant.
Je me sens gourde, mais gourde...

De plus, mon ancien psychiatre avait une emprise très forte sur moi, et ne me tenait au courant de rien (j'ai honte de dire qu'avant de consulter mon nouveau psychiatre et nouveau médecin généraliste qui m'y ont tout de suite orientée, je ne connaissaispas l'existence des CSAPA...)
Je ne connaissais pas l'existence des CSAPA, vous rendez-vous compte???

Je connaissais Psychoactif, en plus, je venais de temps en temps jeter un œil, pas surtout pas trop, de peur d'y lire des choses fâcheuses, je me cantonnais à ne quasiment rien lire, à rester la tête dans le guidon avec ce foutu Tramadol, qui est, à mon sens, une drogue dure. Vraiment.
Et cela doit se savoir.
Je suis prête à témoigner n'importe où cela sera utile, sur n'importe quelle plate-forme sur le web, en racontant en détails ces 16 ans d'addiction, ainsi que ses rebondissements (j'ai un topic ici nommé "Sortie de prison".)


Merci beaucoup par avance de vos retours concernant votre consommation, en terme de dosage, mais également de durée si cela est possible. Depuis combien de temps en prenez-vous, qu'est-ce qui vous y a amené...

Aussi, encore une fois, si cela ne vous pose pas de soucis, de comment vous vivez cette addiction.
J'ai besoin d'avoir les idées claires, de me rendre compte des extrémités auxquelles je suis arrivée. Même si la page est par grande pour moi, tournée, et par la même, que ma vie prend un nouveau tournant inattendu, le Tramadol m'ayant empêchée de faire de nombreuses choses, de mettre en place dès projets qui me tiennent très à cœur par mabque de stabilité thymique(de l'humeur), je n'étais jamais stable au niveau de mon humeur tout au long du mois,  tout était géré par les doses de Tramadol que je pouvais prendre...
Petit exemple, j'ai toujours voulu faire du bénévolat, cela me tournait dans la tête depuis au moins 2 ans, et j'ai enfin rdv mardi aux Restos du Cœur près de chez moi pour intégrer leur équipe.

Je vous souhaite un excellent week-end à toutes & tous, et encore un grand merci d'avance.