[ Fumer ]

Cannabis et bipolarité : Prise de cannabis, risque de crise des mois après ?

Bonjour Fiddleguy,
   
     Egalement bipolaire, l'histoire de ma conso a été d'environ 6-7 ans entre 17 et 24 ans. Puis arrêt en raison d'un dégoût fort (pour le hach plus particulièrement). Je ne savais pas alors que j'étais bipo et j'ai enchainé les dépressions pendant cette période.

Quand j'ai arrêté, je suis tombé dans les attaques de panique. Bref, j'ai compris à ce moment là que ma vie serait toujours pourrie par un truc psychique...
Donc, je suis passé du cannabis aux benzos (j'en prends toujours et je crois battre le record de longueur de prise de benzos en nombre d'années).

Vers la trentaine une période avec pas mal d'accès d'hypomanie (qui m'a permis d'être superman : copains, copines sex, jeux d'argent, entretiens d'embauche toujours positifs, création d'entreprise, etc. Tu connais si tu es BP II j'imagine).

Evidemment, je retombe comme une merde et je deviens seul comme un rat crevé.
Re-cycle infermal des dépressions baignées d'un peu d'alcool.

Puis 12 ans de presque normalité : boulot ok, vie de famille ok, gosses ok... Bref, je me dis que je m'en suis sorti... Sauf que, il y a 4 ans, retour massif de la dépression, idéations suicidaires, automutilation et tout et tout.
C'est seulement là que j'ai 2 diagnostics conjoints de troubles bipos, en cabinet  psy de ville et en CHU (Centre expert).

Et là, je ne sais pas pourquoi, c'est "Retour vers le futur", je me retrouve comme quand j'étais ado : obsédé par les drogues. Je touche un peu à tout (sauf opioïdes et opiacés) et je me fixe sur deux ou trois prods. C'est le grand retour du cannabis qui ne me dégoute plus du tout ni ne me déprime (comme quand j'étais ado).
J'adore l'ivresse cannabique et ce que je n'arrivais pas à gérer quand j'étais ado. Là, ça devient facile (je parle surtout de la paranoïa).

Je ne constate aucun effet dépressif après avoir consommé, ni sur le moment si sur le plus long terme. Je vaporise en gros un jour sur deux.
Précisions que tu comprendras Fiddleguy, je suis cadenacé par le lithium (lithiémie à 0,8), la quétiapine, et mes benzos chéris.

Je me demande parfois si ce n'est pas le lithium et la quétiapine qui modèrent les effets du hasch (même à 40% de THC !).

Bon, pourquoi ? Je n'en sais rien.

Concernant ta demande sur la littérature, elle est plutôt en défaveur de la conso pour les bipos de manière générale.

Néanmoins (partons du pire) le lien cannabis-suicide est jugé faible. On peut lire dans une métaanalyse que "Les données actuelles mettent en évidence une faible association entre les troubles liés à la consommation de cannabis et les tentatives de suicide dans le trouble bipolaire."
Si tu t'intéresses aux régressions, aux khi2, etc. tu la trouveras à l'adresse ci-dessous. C'est un boulot en béton armé. Mais je ne sais pas si tu pourras accéder à l'intégralité du texte Elsevier-Sciencedirect (les raquetteurs de la recherche) https://www-sciencedirect-com.ezproxy.u … 341830993X

Alors, je n'écris pas tout cela bien sûr pour t'inciter à consommer du canna en te disant "c'est bon, tu ne risques rien" mais plutôt pour te dire que la vie est parfois plein de mystères, surtout celle des bipolaires.
Par conséquent, je pense que tu dois avant tout être à l'écoute de toi même et arrêter si tu as des signaux négatifs tels qu'une amorce de virage maniaque ou des pensées dans le registre de la dépression (tristesse, mesestime de soi, pensées suicidaires, etc.)
Je pense que si tu respectes cette hygiène tu diminueras beaucoup les risques qu'il t'arrive quelque chose de désagréable. Mais en tant que bipo, tu dois vraiment être à l'écoute de ton ressenti, voire demander à ton entourage de te signaler clairement tout changement de perception dans ton attitude et ton comportement.

      Bon courage cher collègue bipo !
                     

Dernière modification par OldChnock (26 octobre 2024 à  20:54)