Ce que les cures et post cures vécues m'ont apporté

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filousky homme
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Je tiens à apporter ma propre histoire des cures et post cures dans le cadre de dépendance alcoolique douloureuse. Ce récit se passe entre 1989 et 1990, à une époque à laquelle n'existait pas de moyens de communications tels que nous les connaissons aujourd'hui. Le seul credo était : l'abstinence !!!

J'ai fait plusieurs cures et post cures pour l'alcool. Non seulement la volonté était présente (à chaque demande d'hospitalisation, j'étais au bout du rouleau côté manque d'alcool au réveil et bourré tous les jours ..attendant le jour d'entrée à l'hôpital avec impatience).

Ma démarche était donc de stopper définitivement l'abus d'alcool. Malgré cette volonté, les 3 premières fois (hospitalisation suivie d'un voyage vers une centre de post cure) ont connu une re-consommation assez rapide. j'avais toujours l'obsession de la bouteille de n'importe quel alcool et ne passais pas plus d'une semaine avant de remettre le couvert.

La quatrième cure s'est passée en service psy fermé, dès le deuxième jour et une post cure de 3 mois sur les bords de la Seine dans un centre pour post cure uniquement axée sur l'alcool, qu'avec des hommes, tenu par un alcoologue ayant son cabinet privé dans le 16° et roulant dans une des plus grosse Mercedez-benz que j'ai vu. Ce type était froid comme un iceberg et j'ai de suite capté son absence d'intérêt autre que le chiffre d'affaire et ses honoraires.

J'y ai passé trois mois qui ont été les bons pour moi. Passer toutes ces semaines avec une centaine de miroirs de moi-même m'a été très bénéfique. Ces camarades d'infortune étaient très amicaux et l'équipe encadrante très chaleureuse. J'observais avec intérêt tous ces personnages hauts en couleur. J'y ai côtoyé des gens plus ou moins connus, sincères car hors du cadre de la représentation publique. Rencontres intéressantes. 

Retour à la case humilité avec trois mois de vie réglée qui m'a remis dans un cycle activité le jour, sommeil la nuit et de l'appétit à l'heure des repas. Une fois le corps un peu remis du saccage de mon foie, j'ai retrouvé le plaisir de lire et la bibliothèque était bien garnie, j'ai donc pu redévelopper l'imagination qui accompagne la lecture et passé ce séjour sans autre souci que de m'occuper de ma reconstruction après ce passage très destructeur dans l'alcool. J'en suis sorti en 1989 et suis resté écœuré par l'alcool depuis.

Mes quelques tentatives de remettre le couvert ont été catastrophique, la panique étant de me retrouver plusieurs jours à la limite du coma éthylique à Moscou en hiver, incapable de m'exprimer en russe et totalement flippé. Ça m'a laissé une grande détestation de l'ivresse alcoolique.

Je ne peux que témoigner de mon propre vécu, n'ayant pas de théorie sur les post-cures autre que c'est par ce biais que j'ai enfin arrêté l'alcool qui, chez moi, était systématiquement une successions de verres pleins de whisky, jusqu'à approcher le coma éthylique.

En plus de la cure et de la volonté, j'avais un profond dégout des effets de l'alcool et des réveils malade jusqu'à l'ouverture du petit épicier en bas de chez moi vers 8 h.
C'est ce dégout qui m'a le plus aidé. Dégout de l'alcool et de ma propre personne auto-stigmatisé à fond par mes échecs, mais avec une envie de vivre et un espoir de vivre autre chose fort après remise des compteurs à zéro.

J'avais avec moi, dès le début de cette dernière post-cure la certitude que ce serait la bonne. Ça a forcément joué en ma faveur.

Désir fort de réussite + dégout + le bon moment du ras le bol = bye bye les alcools !

Ces faits remontent à 34 ans en arrière et j'ose espérer que les techniques ont bien évolué, surtout dans le sens que les théories basées sur l'abstinence ne sont plus les seules voies possibles pour se soigner de l'abus de cette drogue forte.

Amicalement

Fil

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pierre
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Bonjour Fil,

merci pour ton témoignage.

Ce que je trouverais interessant, c'est de savoir pourquoi la 4eme cure a marché à ton avis ?.
Qu'est ce qui a fait que tu n'a pas reconsommé de suite, que tu ne pensais pas qu'a cela comme les 3 autres cures ?

Par ailleurs,  est ce que l’arrêt de l'alcool n'a pas déclenché la consommation d'autres drogues ? Et si oui, en quoi peut on dire que c'est réussi ?

Bizzz
Pierre

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filousky homme
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Les réponses vont venir, me essais précédents n'ont pas été enregistré.

Je réponds à la première de suite. Les 3 premières n'ont pas donné de résultats intéressants car pour la première pas de post-cure et les deux fois suivantes, ces "post-cures" se faisaient dans une clinique psy poly-pathologies, avec un RDV par semaine avec un psy inconnu dont les propos m'étaient peu compréhensible, ne portant que sur les essais de médicaments et des journées d'un ennui incomparable, me sentant totalement dépossédé de mes pensées et actions. Ressorti en plein été de cette troisième tranche de vie merdique sans ressentir la moindre amélioration globale, l'esprit englué dans un brouillard assez dense.

Arrive le moment en décembre de mon dernier essai, franchement pas heureux du tout qui passait par une hospitalisation pour la partie sevrage dans un grand hôpital de la banlieue parisienne. Le souci a été que le premier soir, j'ai eu un lit dans un service ouvert dans une chambre à deux avec un monsieur âgé comme compagnon. Ma sensation de manque était trop puissante ou bien l'hôpital ne m'avait pas pris assez au sérieux, je ne sais plus, mais j'ai fait un coma éthylique dans le couloir de l'hôpital et me suis réveillé en service psy fermé.

Là, tout à coup, au lieu de me révolter comme j'aurai fait avant, l'ambiance générale était très différente, avec une équipe psy de jeunes plutôt "cool" et un encadrement humain très sympa. J'ai passé deux semaines en gros, le temps de bien gérer le sevrage, passé les 5 jours difficiles avec pour moi des crises d'épilepsie.

AU bout de deux semaines, j'ai été reçu par l'équipe entière qui pour la première fois me traitait non pas comme un alcoolique stigmatisé mais comme l'être humain en mauvais été que j'étais. le petit quart d'heure qu'a duré notre échange m'a fait prendre pleinement conscience des capacités qui étaient miennes de sortir d e ce trou profond dans lequel je barbotais depuis plus d'une année. Proposition de post-cure dans un établissement au bord de la Seine composé uniquement d'hommes avec un gros souci de consommation d'alcool.

La suite dès que je le sens et que le temps dont je dispose sera plus libre.

Amicalement

Fil
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Merci Fil, très enrichissant. Pierre

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filousky homme
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J’arrive donc un jour d ‘automne dans une magnifique propriété au bord de la Seine, peuplée d’une centaine d’hommes alcoolo dépendants vivant par chambre de deux et pour des séjours de trois à six mois. Le personnel soignant (hors alcoologue) était super aimable, accueillant, enfin chouettes personnes. Quant aux cent autres, ils allaient être 100 miroirs différents de moi-même, ce qui m' a apporté l'humilité manquante auparavant.

L’alcoologue, on le voyait une fois par semaine dans une relation sans aucune chaleur, froide et stigmatisante. La première semaine a occupé l’équipe avec deux crises d’épilepsie comme il faut. À partir de la deuxième, je me suis mis au rythme de tout le monde :
Petit déjeuner copieux – Toilette – Une heure de sophrologie  bien planante et une heure de gymnastique plutôt douce. Le repas de midi était servi (copieux et servi avec une demi de vin coupé à l’eau pour quelques happy people). À 14 heures, nous rejoignions un des 4 ateliers (Émaux – Soudure – Poterie et Sculpture sur bois) pour une tranche d’activité manuelle qui occupait bien le cerveau jusqu’à 16h30 heure du goûter et quartier libre jusqu’au dîner.
Il se constituait alors des tables de belote et d’autres jeux de cartes pendant que d’autres regardaient les émission télé de fin d’après midi (en 1989 c’était pas encore Arte). Aucune animosité entre membres mais plutôt une camaraderie douce.

J’ai observé les différents comportements et trouvé le passage qui menait directement au troquet du coin dont le chiffre venait en grande partie de l’établissement et puis il y avait un certain nombre de personnes qui refusaient ce jeu de dupes que la direction de l’établissement  ne condamnait pas officiellement….

Après un mois de remise en forme, j’ai découvert la bibliothèque du lieu et me suis plongé dans la lecture, tous le soirs de 21 heures à minuit. Mon imagination fonctionnait à nouveau et l’évasion par la lecture revenue avec panache. J’ai dévoré un tas d’histoires d’aventures de Kessel à Hemingway en passant par plein d’auteurs différents. Ce retour de mes capacités à visualiser ce que je lisais a beaucoup joué dans la certitude que je ne re-consommerai plus d’alcool pendant une longue période. Dire que j’avais perdu cette richesse là !

C’est à cette occasion qu’au bout de trois mois, j’ai pu ressortir très nettement changé par rapport à un quelconque appel de l’alcool. Je m’étais auto-dégoûté de l’ivresse alcoolique et si l’avenir ne me paraissait pas plus joli que le présent, ce n’était plus un état d’urgence de sortir d’une souffrance.

Voilà pourquoi cela a fonctionné cette fois là et pas avant.

Maintenant, la réponse à la dernière question : « Par ailleurs, est ce que l’arrêt de l'alcool n'a pas déclenché la consommation d'autres drogues ? Et si oui, en quoi peut on dire que c'est réussi ? »

Non, rien n’a été déclenché car l’alcool était la dernière drogue que j’ai consommé pour amortir les conséquences d’un sevrage sec, super bâclé à Fernand Vidal, sevrage opiacés en premier lieu mais aussi du survector et du tranxène à hautes doses). C’était une fin de parcours et non un début. Les anxiolytiques m'étaient "interdits" et il ne me restait plus que l'alcool fort pour faire baisser mon niveau d'angoisses. 

Ce que j’ai fait par la suite fera l’objet d’une suite certaine. Mais pas maintenant.

Amicalement

Fil

Ps : tous ces abus de drogues dites "dures" m'ont ramené au sacro saint cannabis, qui consommé avec modération vient apporter ce qui me manque dans le TSO Méthadone que j'ai choisi dès que le vent a de nouveau mal tourné pour moi. Je ne suis pas passé par la case Héroine, celle dernière ayant tellement perdu en qualité que j'ai fait un tout droit codéine (en vente libre) refus de la méthadone une première fois au profit du Subutex qui ne me réussissait pas du tout et finalement basculement sur la méthadone  qui joue son rôle d'opiacé antidépresseur fort depuis 22 ans. L'alcool n'a pas de place dans ma vie actuelle. Il me rend de suite malade. Comme quoi la vie n'est pas un long fleuve tranquille.

Amicalement - Fil qui pense en avoir fini avec ce récit.

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Acid Test homme
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Interessant et surtout , je suis vraiment content pour toi que tu aies fini par trouver le moyen de te sortir de ce qui était devenu une souffrance pour toi .
C'est là où on voit que chaque parcours est différent !
Perso ,je n'ai eu qu'un an où j'ai failli devenir vraiment alcoolique , en sorti de cure d'heroine  , ainsi que de cannabis dont j'étais tout aussi dépendant (et je prenais aussi de la cocaine , LSD , mdma  mais dépendant à aucune de ces trois là )  mais j'y suis retombé  deux semaines aprés la cure , contrairement aux opiacés auxquels je ne suis pas redevenu dépendant pendant 5 ans , n'en consommant plus ou tres peu pendant les 5 ans qui ont suivi cette cure  .
J'ai pris un peu de subutex sniffé parfois par contre durant le seconde moitié des 1990's ,  pour des descentes de coke  en shoot ou de crack , histoire d'avoir un simili effet opiacés .
C'était vers le début /:milieu des 1990's que j'ai fait cette cure ( volontairement , sachant que je n'arriverais pas à me sortir de ma dépendance seul , en faisant des sevrages à sec, dans les conditions de vie que j'avais et n'ayant rien à quoi me raccrocher à l'époque ) , avant la généralisation des TSO; donc une cure sans TSO ensuite .
J'avais demandé à faire cette cure après plusieurs tentatives d'arret par moi meme , avec des succès très relatifs et plus ou moins longs ( quelques jours à 1 ou deux mois ) .

La cure de 10-15 jours en clinique  , assomé de médocs et ensuite une fois  sorti, traitement plus ou moins du meme genre de médocs je suppose  (tranxène 50   3 fois par jour et rohypnol 2 mg le soir , les deux à haute dose et antidépresseur  anfranil 75, le plus fort dosage )   pendant des mois , m'a fait plonger dans l'alcool alors que je n'avais jamais été un gros consommateur d'alcool ( je n'ai jamais aimé cette molécule , hormis le plaisir de boire de très bons vins rouges , surtout pour le goût et le coté conviviale pendant un diner avec un ou des amis )  mais là  j'ai bu pendant 10-12 mois  ( et je continuais à consommer du hash quotidiennement a haute dose , des cessions de shoot de coke plus ou moins espacées et encore LSD et mdma mais un'peu moins ), car l'effet de l'heroine me manquait énormément par rapport aux effets ( de merde ! Il faut bien le dire ! En tout cas c'est mon'opinion et mon ressenti ! ) de ces médocs et de l'alcool en plus , que je n'aimais pas du tout comparé à l'hero ( ou à tout bon opiacé fort !)  !

J'ai d'ailleurs arrété tout ça du jour au lendemain l'été d'après, genre 10 mois après ma cure  ( médocs d'abord puis l'alcool en diminuant petit a petit assez rapidement sur 2 mois de l'été, vu qu'il restait le coté festif de l'alcool et mes potes en Bretagne avaient tous une bonne descente . )  , pendant une saison où je bossais comme serveur et barman , en reprenant un peu d'hero ( le comble !) mais sans retomber dedans puisque j'ai tenu 5 ans sans replonger dans'les opiacés .

Par contre dans un sens je t'envie d'avoir trouvé la paix avec la methadone car ça m'aurait grandement simplifié la vie mais je n'ai absolument pas ressenti cet effet antidépresseur dont certains parlent au sujet de la metha et j'ai détesté sa défonce quand prise dans ce but , ainsi que ses effets secondaires et après avoir réussi à arrêter la metha par moi meme ( sans la moindre aide de quoi que ce soit ou de qui que ce soit et dans la solitude !) ,  en diminuant petit à petit sur 2  ou 3 ans car je ne supportait plus cette molécule , après 7 ou 8 ans sous metha, je n'ai plus jamais voulu en reprendre !
Je ne comprend pas pourquoi sur certains cette molécule semble si bien fonctionner ( et je vous crois quand certains d'entre vous le disent )  et pas du tout sur d'autres comme moi et d' autres sur le forum entre autres !

Moi , elle ne m'a jamais apporté ce que m'apporte un bon opiacé , au niveau qualité de vie , effets agréables ( effet antidépresseurs , effets opiacés et sans les effets secondaires négatifs de la métha que je ressentais ).
Ça m'aurait tellement simplifié la vie si la métha m'avait convenu et pourtant j'ai commencé à 120 mg ( en ayant de la marge  avec cette dose par rapport à ma tolérance  ; c'était une autre époque et il y avait certains addictos compréhensifs et pas chiants ; pas du tout dans le coercitif ; pour quelques uns en tout cas et j'étais tombé sur l'un d'eux pour celui qui m'avait prescrit mon subu , puis ma metha ensuite au départ , avant de devoir aller chez un généraliste pour ma metha , qui lui était un connard coincé , avec les'idées  préconçues et préjugés habituels sur les usagers dépendants aux opis et les drogues en génèrale  !)  et descendu tous les paliers jusqu'à zero mg .
En faisant le protocole d'arret moi meme , sans aucune aide , vu que ni mon médecin ni le labo Bouchara Recordati  qui produisait la métha sirop, n'ont été foutus de m'aider pour arrêter et pour m'indiquer un protocol de diminution en vu de l'arret .
Ils étaient meme étonnés que je veuille arrêter comme si ça n'avait pas été prévu pour etre arrêté comme traitement , vu leurs réponses à'mes questions !
Je n'ai jamais fait de post  cure ceci dit.

Quand je vois les effets secondaires de l'Anafranil 75 ( en plus de ce que je prenais après la cure , alors que l'addictologue de la clinique où j'ai fait la cure, avait dit que ça pourrait me prendre 10 ans à m'en sortir avec des rechutes et re-cures , rechutes ...etc , donc il savait qu'il y avait de gros risques que je reconsomme ) , je me dis que j'aurais pu avoir de sérieux soucis de santé avec ces substances mélangées,  vu déja les effets secondaires négatifs liés à l'Anafranil ( et des autres médocs !) !
https://www.vidal.fr/medicaments/gammes … l-462.html

Dernière modification par Acid Test (27 novembre 2024 à  18:26)

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filousky homme
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L'intérêt supposé de mon récit est de montrer quelle était la condition vis à vis du corps médical d'un pud dans les années 70 et 80 jusqu'à mi 90.
1995 et la création des premières associations d'usagers ainsi que l'arrivée des TSO  pour qu'une source d'information naisse et soit accessible aux heureux puds déjà équipé d'un petit modem pour se connecter à débit faible mais débit par les lignes téléphoniques. Je me souviens de mes connections des années 2012 à 2015 quand je faisait les "gardes" des mois de vacances d'été.

On était donc très démunis dans ma génération, les choix vers lesquels se toourner étant : Marmottan avec le docteur Olivenstein, alors une référence des sevrages secs et anti TSO, le Patriarche et quelques communautés soit disant thérapeutiques qui faisaient peur de par leur côtés sectaires et abus en tous genre et puis le fameux bateau du père Jaouen qui embarquait sur son bateau une vingtaine de  puds en mal de sevrage pour un tour du monde à la voile. Personnellement, c'était mon rêve à cause de cet aspect aventure qui faisait des clins d'œil. J'ai été sur la liste d'attente mais n'ai pas pu embarquer.

Les premiers CSAPAS sont apparus avec la méthadone, résultat d'une lutte associative démarrée en 1985 quand le SIDA s'est mis à tuer rapidement une partie de nos potes d'alors. Anne Coppel est souvent citée dans cette tranche de la vie militante de ces années-là. EN 2000, quand j'ai cherché les csapas en banlieue sud de Paris, j'ai de suite trouvé "la clinique de la liberté" pavillon tranquille de Bagneux avec à sa tête un homme que j'apprécie beaucoup et qui a été décrié par certains comme donnant trop facilement de la méthadone aux dosages demandés, le docteur Touzeau. Ce csapa était géré en association loi de 1901 et j'y ai été accueilli avec beaucoup de respect par la tranche soignante (addicto psy, infimière, médecin généraliste bénévole). J'avais déjà lu et milité dans les associations d'aide aux victimes du sida et commençait à m'y connaitre un peu en termes de substitution aux opiacés entre autres.

À partir de là, le passé est rayé de l'histoire pour être remplacé par le réseau actuel avec ses prohibitionnistes ou adeptes de l'abstinence à tout prix et d'autres en empathie parfois avec leur file active de puds. Dès lors, l'accès aux soins et à la connaissance pour ceux qui veulent sont devenues possibles et nous vivons la période de réflexions sur le but commun de ces établissements dirigés selon l'opînion générale de l'équipe et il y a de tout. C'est une loterie que de trouver celui qui vous recevra sans vous imposer des conditions repoussante du type réception sur trois mois de puds qui arrivent avec un besoin urgent. Tout cela dépends de l'opinion et/ou des préjugés que l'établissement à pris comme ligne de conduite.

Mon premier CSAPA visité avait comme directeur un pote de jeunesse, alors psychiatre marié à une psychiatre qui ont fait grandir leurs enfants à la campagne avant de rejoindre Paris. Pendant leur époque campagnarde, nous étions proches et la sympathie mutuelle avait comme lien de départ le magnifique Libanais Rouge que j'apportais pour deux mois l'été. Je ne donnerai aucun nom. Dans ces années là, je commençais à shooter de l'héroïne et ai le souvenir très clair du couple tapant comem des malades sur la porte de ma salle de bains un soir de fête à la maison car ils savaient que nous étions plusieurs à préparer nos shoots d'héroïne. Ils se sentaient exclus et l'étaient d'ailleurs, la quantité à notre disposition ne les incluant pas. Autre détail, j'ai emmené avec moi dans le coffre de ma voiture ce psychiatre au festival de JAzz Rock qui avait lieu en été 1976 sur le circuit du Castelet et l'avait initiié au LSD. L'amitié passée étant racontée, je reviens en 2000. Nous ne nous étions pas vus depuis au moins 20 ans quand je découvre qu'il était directeur d'un Csapa en banlieue sud de Paris. Je l'appelle poliment et surtout avec chaleur de retrouver un pote et ce con me répond de suite au téléphone : "de la méthadone, tu n'en a pas besoin !!! Sic! C'est pas pour toi ! il ne m'avait pas vu depuis 20 ans .... BOn, pas de RDV avec lui mai savec un psychologue et circuit d'inclusion dans son CSAPA comme tout le monde. Arrivé au psy prescripteur, ce dernier était au courant de ma demande de TSO méthadone. Il m' a donc fait une ordonnance de Subutex ! Enfoirés tient !

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BobKelso homme
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Merci pour le témoignage Filouski.

Sans verser dans le misérabilisme ou la victimisation, l'alcoolisme est une sacrée saloperie dont l'issu semble tellement fatale et désespérée qu'il est important de partager et particulièrement témoigner de son parcours (souvent chaotique) quand on s'en est "sorti" et je suis content de lire ça ici.

Peace.

Et vive le jazz rock !

Dernière modification par BobKelso (01 décembre 2024 à  17:19)

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Morning Glory femme
Ex modo
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Acid test a écrit

Je ne comprend pas pourquoi sur certains cette molécule semble si bien fonctionner ( et je vous crois quand certains d'entre vous le disent )  et pas du tout sur d'autres comme moi et d' autres sur le forum entre autres !

Ma théorie :

Agoniste mu ET à priori légèrement kappa, et un des deux isomères n'agit même pas sur les récepteurs opis mais plutôt NMDA et même léger ISRS.

Donc tu as une molécule, presque de la même famille que le tramadol (diphenylpropylamine, contre phenylpropylamine pour le tramtram), qui agit différemment somme toute d'un opiacé plus "classique".

Du coup certaines personnes kiffent, tout comme le tramadol (lequel est quand même encore différent hein, d'ailleurs moi le tram j'adorais mais la metha comme toi j'ai beaucoup de mal. Mais c'est un exemple), et d'autres ne supportent juste pas.


(Un truc que je viens de découvrir aussi, c'est qu'elle se métabolise en une autre molécule, contenant cette fois... Une pyrrolidine. Oui, la même qui fait d'une cathinone une pyrovalérone, ou qui rend la 3-meo-pcpy si addictive.
Bon, je ne trouve ici rien sur sa potentielle pharmacodynamie ("bioactivity : data not available"... https://www.ebi.ac.uk/chembl/explore/co … MBL3542270 ), donc pas lieu de spécialement s'inquiéter à priori mais j'y trouve intéressant.)

Dernière modification par Morning Glory (02 décembre 2024 à  10:32)


Μόρνηνγγ Γλωρύ
I <3 5-HT & DA ~

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pierre
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BobKelso a écrit

l'alcoolisme est une sacrée saloperie dont l'issu semble tellement fatale et désespérée

La vie est fatale aussi ! Tu tombes dans le misérabilisme.
Et si la consommation d'alcool peut permettre à des personnes de vivre leur vie, qui nous sommes pour dire qu'il faut etre abstinent et manger 5 fruits et légumes par jour...

Fil a trouver sa recette, tres bien pour lui. Mais je pense que pathologiser la dépendance de plus de 3 millions de personnes (en France), c'est être à coté de la plaque ! Et si il vivent moins longtemps, est ce que c'est la longueur de ta vie qui décide de sa valeur ? Chacun fait comme il peut, et comme il veut.

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BobKelso homme
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pierre a écrit

BobKelso a écrit

l'alcoolisme est une sacrée saloperie dont l'issu semble tellement fatale et désespérée

La vie est fatale aussi ! Tu tombes dans le misérabilisme.
Et si la consommation d'alcool peut permettre à des personnes de vivre leur vie, qui nous sommes pour dire qu'il faut etre abstinent et manger 5 fruits et légumes par jour...

Fil a trouver sa recette, tres bien pour lui. Mais je pense que pathologiser la dépendance de plus de 3 millions de personnes (en France), c'est être à coté de la plaque ! Et si il vivent moins longtemps, est ce que c'est la longueur de ta vie qui décide de sa valeur ? Chacun fait comme il peut, et comme il veut.

Tout de suite les grands chevaux, calmos l'ami.

C'est bien pour ça que j'ai précisé et même hésité à poster mon message précédent.
J'en ai tellement plein le cul de la sensibilité des personnalités "d'internet".

Je voulais juste dire que c'était cool de partager son parcours et que ca pouvait inspirer certains qui n'ont pas forcément envie de mourir par le fond d'une bouteille.


drogue-peace

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