Hello camilleZole ! Déjà le message juste au dessus de Amy_râle est on ne peut plus complet et encourageant, mais je me suis dit que ça pourrait ajouter un peu plus de puissance que j'y apporte mon soutien aussi.
Je suis un peu dans la même situation (AAH sans activité tout ça) et même si je n'ai plus un temps plein qui m'épuisait autrefois à supporter, je comprends ce que tu vis ce double tranchant où parfois ne plus avoir d'activité sociale ou de réel rythme, un vide à combler, c'est compliqué. Un jour tu trouveras ton équilibre, c'est pas simple, mais ça pourra arriver.
J'ai aussi souffert d'addiction à l'
alcool/anorexie me mettant en danger et m'ayant fait souffrir, promis on s'en sort un jour, c'est pas linéaire, tout beau tout rose tout le temps, mais ça vaut le coup de tenter de continuer sa vie en se contentant même de petites victoires (avoir réussi à se lever du lit, avoir fait un peu de ménage, avoir réussi à aller marcher, avoir réussi à sourire, se dire "tiens j'ai bu un verre de moins qu'hier" ou "je n'ai pas ressenti le besoin de boire aujourd'hui" et même si pour le moment tu ressens le besoin d'utiliser l'
alcool en béquille dans cette dépression, pas à pas tu t'en sortiras
Ton suivi psy j'espère pourra te faire du bien et si jamais n'hésite pas à te faire un carnet ou un dossier sur ton ordi où tu peux écrire et réfléchir à des questions ou des notes pour repérer le "tiens pourquoi je fais ça ?" ou "dans quelles situations je ressens ce vide à combler ?" Je me suis fait un carnet qui me suit depuis un an. Il n'a pas servi qu'à une seule addiction, mais il m'accompagne quand j'ai besoin et j'ai repéré des schémas et mécanismes dans mon comportement et mon ressenti. C'est pas parfait, j'ai des périodes mieux que d'autres, mais j'ai appris sur moi et j'ai fini par aller mieux et j'arrive à nouveau à juste boire de l'
alcool avec mes amis en soirée un verre ou deux (ou plus) occasionnellement, chacun voit son équilibre entre l'arrêt complet/sevrage, l'arrêt/la diminution dans le quotidien avec les mécanismes d'addiction et juste consommer occasionnellement
Je te souhaite de remonter la pente et ne te mets pas la pression pour diminuer ou arrêter avec l'
alcool, fais comme tu le peux et fais toi aider si tu en as besoin c'est ok.
Je comprends cette sensation de vide que tu décris, en tout cas je pense, je ne suis pas dans ta tête non plus, mais voilà. J'ai souvent ressenti "une sensation de vide" avec des dépressions notamment. On se pose des questions existentielles, on se dit à quoi bon ? Mais en vrai (même si c'est plus facile à dire qu'à faire) plus j'avance dans la vie plus j'essaye de profiter un peu au jour le jour, de vivre simplement et de pas me faire de noeuds au cerveau concernant dans quelle situation je serais dans un an ou deux. Le réaliser que ça n'est pas ton état constant, que c'est dû à la dépression et mettre des mots dessus c'est un grand pas, je te promets. Un pas après l'autre, ça pourra aller, ne serais-ce que un peu mieux dans un premier temps puis carrément mieux un jour, qui sait ?
Je sais pas si ça peut te donner des pistes, mais déjà bravo d'avoir écrit ici c'est un énorme pas et pas des moindres, je sais que écrire m'a beaucoup aidée et m'aide encore à occuper mes journées et ne plus ou un peu moins me sentir vide. J'ai appris à m'occuper de façon futile pour passer le temps et ne pas non plus trop me malmener : tenter de la poésie, des perles, gribouiller des croquis, me faire un masque de beauté, m'essayer au crochet, regarder une série, me promener, me perdre sur Wikipédia, lire des bandes dessinées de petits artistes, faire des listes, du scrapbooking ou des montages photo, décorer mon appart, réfléchir à des trucs que je pourrais faire, cuisiner, faire du pilates chez moi avec des vidéos en ligne... Me changer les idées et rencontrer des gens ça a été la clé, je comprends cette question de "comment on s'occupe ?" j'y suis passée, rythmer et occuper ses journées sans se surmener (le surmenage c'est contreproductif) ça aide à partiellement voire totalement chasser les idées noires. On se dit que on doit faire des vrais trucs importants ou grandioses et ça démotive, mais vraiment parfois juste des trucs futiles ou la vie du quotidien ça peut occuper au final.
Sinon l'associatif m'a aidée, un peu. J'ai été en GEM (groupe d'entraide mutuelle, c'était pour personnes souffrant de TCA), ça m'a fait sortir un peu et occupée, j'ai surtout arrêté car c'était contreproductif dans ma guérison des TCA de fréquenter des personnes trop liées à la maladie. Mais j'ai été aussi bénévole sur des festoches ou dans une asso de musique électronique, ça m'a occupée et changé les idées, ça m'a réappris à parler avec des gens même si des fois pas toujours simple et il faut recharger ma batterie sociale au calme dans mon appartement, mais voilà ce sont aussi des pistes que tu peux explorer.
Actuellement et c'est normal la dépression fait comme un mur sur ta possibilité de voir des perspectives au loin, mais je t'assure que ça existe. Je ne vis pas sans substitut tout le temps, parfois il y en a besoin et c'est ok, parfois tu arriveras à faire sans quelques temps, je l'espère en tout cas.
En cas de grosse anxiété j'ai besoin de mes anxio, parfois en période hivernale je passe 2-3 mois sous anti-dépresseurs, parce que c'est une béquille sur laquelle se reposer quand ça va pas. Et peut être que tu utilisais en partie l'
alcool comme béquille ? (je sais que dans mon cas en partie, mais voilà je ne parle pas à ta place)
J'espère ne pas trop m'être répétée ou ne rien avoir dit de maladroit, je te souhaite plein de courage et que des bonnes choses, prends soin de toi, tu es sûrement une personne merveilleuse qui brille de bien des façons, au plaisir de te relire ici, j'espère avoir pu t'apporter des idées ou des pistes