Vivez vous bien votre TSO ?

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Eric 44 homme
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Bonjour.
20 ans de tso, subutex puis très rapidement metha départ à 120mg et depuis 8 ans 15mg. Je le vis très bien et compte le garder à vis. Je ne consomme plus d'autre opi depuis plus de 10ans. Seul point négatif mon médecin a 70ans et je redoute son départ à la retraite avec toute les conséquences que ça peut entraîner.

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Plotchiplocth homme
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Bonjour

Je suis sous TSO skenan à 400mg/jour depuis un peu plus de deux ans. Avant ça, je suis consommateur d'opi depuis 25 années. J'ai eu plusieurs périodes de consos importantes ou je consommais de la morphine, puis de la sophidone, puis de la codéine au long cours, puis de la morphine, le tout entrecoupé de sevrages et de périodes de moins de conso d'opi mais de consos plus importantes d'amphetaminiques et de cannabis. Lors de la mise en place du TSO, le skenan venait substituer de la morphine achetée principalement via le deepweb, qui venait principalement "compenser" l'arret du cannabis en conso massive quotidienne. Peu après la mise en place du TSO j'ai aussi pu accéder à un traitement par Ritaline prescrit pour un TDAH.
Franchement, je vis bien mes substitutions, et souhaiterai à ce jour le prolonger ad vita eternam. Dans celles-ci, je vis bien le fait de ne plus avoir à consacrer de l'énergie, du temps et de l'argent à me fournir en molécules diverses au delà parfois de ce que je voulais. J'arrive à intercaler entre les prises quotidiennes de TSO des moments de conso de morphine en plus grande quantité où j'ai le plaisir d'en savourer des effets plus importants sans pour autant que ca me soit compliqué de reprendre la conso plus basse et plus régulière. J'utilise aussi la ritaline en substitution de conso d'amphétamines quotidienne, mais dans ce cas de manière moins suivi ou soutenu, cad je consomme toujours aussi des amphe, et j'ai des jours ou je consomme ni amphe ni rita. Et aussi on pourrait dire que j'ai aussi substitué mes consos de cannabis par des consos de CBD

Dernière modification par Plotchiplocth (11 février 2025 à  17:31)


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Groschacha femme
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Hello,

Je suis sous TSO bupré depuis un an pour conso d’héroïne.
Je vis le traitement assez difficilement ; je ne fais pas le deuil de l’effet de l’hero. Je suis tjrs à la recherche du moindre effet. Je prends parfois plus que la dose prescrite mais je ne ressens presque rien.
J’attend toute la journée pour prendre le tso, ma vie ne rime qu’à ça, attendre la prise, prisée pour ressentir un petit effet.
Le craving est encore très fort et j’ai l’impression que ça ne partira jamais…

Courage à tous,


Chacha

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filousky homme
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Salut Groschacha ,

Ta description me fait froid dans le dos, car j'ai le sentiment de te comprendre sans souci.
Un TSO qui fonctionne bien ne doit pas te laisser dans l'état que tu décris, mais apaisé et surtout avec une envie de consommer en chute libre (je parle des effets réussi sur moi). Ce que tu écris justifierait un passage de la buprénorphine à la méthadone.

J'ai moi aussi été mis sous buprénorphine 1 mois et c'était pas du tout mon TSO car il me rendait anxieux et surtout j'avais de pensées obsédantes, comme toi de coke injectée.

Le passage à la méthadone m'a changé la vie réellement. Très apaisé, début un peu assommé par un trop gros dosage, mais agréable, avec un effet  annexe antidépresseur très très efficace.

Le seul souci est que tu dois trouver un CSAPA ou un service hospitalier pour initier le changement car la méthadone n'est pas initiable par un médecin généraliste, à la différence de la buprénorphine. Le généraliste peut prendre me relais assez vite grâce à) une délégation de prescription émise par l'addictologue initiateur.

Fin de ce que j'avais à t'écrire.

Y a moyen de bien vivre aujourd'hui, tout en étant une personne usagère de drogues, n'en déplaise à nos gouvernants prohibitionnistes.   

Amicalement

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Hemoropioid homme
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Actuellement je suis suivi en CSAPA pour mon problème de Tramadol
Du coup on est resté sur le tramadol mais il est de + en + question de changer car en+ de me taper une dépendance a un opioïde il a aussi un effet seroto et au long terme ca me pourrit la vie, surtout niveau motivation etc
Et ça complique légèrement la mise en place d'un traitement AD aussi, donc j'aimerais (et l'addicto aussi) passer a un opi "classique"


Donc il est probable que je switch a la métha mais j'aimerais voir avec l'addicto si il ne serait pas possible d'etre sous Dicodin , ça parait bête mais la métha est plus fort que la Morphine alors que le trama non , et même si du coup le dosage de métha serait faible je préférais tenter le dicodin plutôt

Et aussi l'introduction du ttt a la métha est un peu galère et ça risque de compliquer un peu ma vie quotidienne
Sachant qu'en + de base j'ai souvent des problèmes de transpiration excessive ca ne risques pas de s'arranger avec la métha.


L'idée de base de rester au tramadol était bonne, les premiers mois j'étais passer de 600 par jour (au moment ou je suis arrivé au CSAPA) a 250 en 4 mois même pas.

Mais ça fait maintenant depuis mi 2022 que je prend du tramadol tous les jours et ça devient effectivement chiant.

L'idée du Sub a été écarté assez vite car j'ai effectivement des tendances a abuser de mon traitement et vu que le sub peut se sniffer, ce serait effectivement pas terrible

non, les opioïdes ne guérissent malheureusement pas les hémorroïdes...

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AucuneEmotion homme
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Perso j’ai un tso oxycodone je suis à 180mg par jours

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kaneda homme
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AucuneEmotion a écrit

Perso j’ai un tso oxycodone je suis à 180mg par jours

Salut, merci pour ton message mais peux-tu nous en dire un peu plus ?
Qu'est ce qu'il te plaît avec l'oxycodone comme Tso ? Tu en as essayé d'autres ? Si oui lequel ?

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AucuneEmotion homme
Nouveau Psycho
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Salut non j’ai déjà essayer pleins d’opi mais pas de subu ou de méthadone. Le reste j’ai déjà tester même le fentanyl, si ta des question hésite pas, et ce qui me plait dans mon tso c’est que je peut gérer les jours où je veut avoir une p’tite session récréatif quand j’ai rien a faire dans ma journée et quand j’ai une journée chargée je prend mon traitement normalement en libération prolongé et sa agit comme un vrai tso, donc sa me permet d’éviter des craving et d’avoir une vie normale, avant je faisait des fausses ordo, j’acheter de l’hero etc maintenant je suis stable

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Caïn homme
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Eric 44 a écrit

Bonjour.
20 ans de tso, subutex puis très rapidement metha départ à 120mg et depuis 8 ans 15mg. Je le vis très bien et compte le garder à vis. Je ne consomme plus d'autre opi depuis plus de 10ans. Seul point négatif mon médecin a 70ans et je redoute son départ à la retraite avec toute les conséquences que ça peut entraîner.

Salut Eric,
J'ai l'impression que tu es un peu dans une situation comparable à la mienne, toi avec la métha ; moi avec la bupré.
Tu es parti d'un dosage moyen (120 mg) pour être aujourd'hui à un dosage bas (15 mg).
Avec la Bupré je suis parti d'un dosage faible (2 mg) pour être aujourd'hui à un dosage bas (0,6 mg, quand je me limite à mon TSO "officiel"). J'ai mis des années pour y parvenir, et toi ? 

Je ne pensais pas que l'on pouvait descendre en-dessous de 20 mg de métha. Comment fais-tu ? Je crois que la gélule la moins dosée c'est 20 mg, non ?
Et penses-tu pouvoir descendre encore à 10, à 5 voire à zéro ?


La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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- caramel beurre salé - homme
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Salut,

Il y a des gélules de methadone de 40mg,20mg,10mg,5mg et 1mg

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greenpurple homme
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Salut tout le monde,

Pour ma part je suis passé sous TSO après 1 an à la morphine et à l'oxycodone pour douleurs chroniques (dos).  Ca fait deux ans que je suis sous buprénorphine et je switch justement aujourd'hui à la métha car je ne supportais pas mon traitement.  Je vais essayer de résumer un peu.

Le passage à la buprénorphine a été très dur, je suis vite monté à 16mg, ne trouvant pas d'effets récréatifs et ayant perdu l'efficacité antalgique des morphiniques. Car je les aimais bien ces effets récréatifs même si c'est les effets antalgiques que je cherchais (les deux ne sont jamais très loin vis à vis du dosage), au final j'étais dans un état de nervosité assez rude. Et puis c'était une période compliquée pendant laquelle je m'occupait de mes jumeaux qui n'avaient encore pas 1 an donc il y avait beaucoup de fatigue, avec le recul je crois que ce n'était pas du tout la bonne période pour passer au TSO. Il m'a fallu quasiment 6 mois pour sortir de cet état de nervosité permanent, stabilisé à 16mg/j donc.

Comme ça ne me faisait aucun effet je n'ai pas cherché à abuser plus que ça du produit, donc j'ai commencé à baisser tranquillement pour arriver aujourd'hui à 1,2mg/j. Je n'étais toujours pas bien, toujours plein de douleurs chroniques et je dirais même pire. Les points négatifs:

1)Depuis mon TSO j'ai mal au corps tout le temps, moi qui ai essayé de trouver une alternative dans le sport pour essayer retrouver de la tonicité, vitalité,etc... j'ai hyper mal aux muscles quand je fait des sessions de sport et ça me démotive beaucoup. Ca me brûle les muscles si je tire trop, mais quand parle de trop tirer c'est relativement tranquille par rapport à ce que je pouvais faire avant. Je sais que les opioïdes ont tendances à rendre plus sensibles et ça à dû jouer.

2) Je me réveille en manque tout les matins malgré que je fractionne mon traitement 2/3 matin-1/3 aprem. 

3) Baisse de la libido, classique....

4) Ne pas pouvoir faire d'extra sans se taper un manque ce qui est pas vraiment envisageable avec les enfants.

Points positifs:

1) Discrétion du produit et encombrement moindre.

2) Petit coup de speed pendant 3-4h après la prise du cacheton, mais pas ouf.


Le point négatif 1) c'est le pire pour  moi est celui qui me motive le plus à arrêter. Mais l'arrêt total c'est un cap et avec les enfants c'est chaud à envisager. J'ai tapé des opiacés pendant longtemps avant de tomber dans cette dépendance, bah c'était bien plus fun. Bref, aujourd'hui je tente la métha pour voir si ça me mets mieux sur le long terme. Je pense garder ce traitement pendant un moment, le diminuer progressivement (et puis c'est plus facile d'arriver à des doses plus petites avec la métha qu'avec la bupré) et arrêter un jour j'espère, sans être sûr que ça me libère des maux de corps qui sont apparus avec ces produits.

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Eric 44 homme
Psycho junior
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Caïn a écrit

Eric 44 a écrit

Bonjour.
20 ans de tso, subutex puis très rapidement metha départ à 120mg et depuis 8 ans 15mg. Je le vis très bien et compte le garder à vis. Je ne consomme plus d'autre opi depuis plus de 10ans. Seul point négatif mon médecin a 70ans et je redoute son départ à la retraite avec toute les conséquences que ça peut entraîner.

Salut Eric,
J'ai l'impression que tu es un peu dans une situation comparable à la mienne, toi avec la métha ; moi avec la bupré.
Tu es parti d'un dosage moyen (120 mg) pour être aujourd'hui à un dosage bas (15 mg).
Avec la Bupré je suis parti d'un dosage faible (2 mg) pour être aujourd'hui à un dosage bas (0,6 mg, quand je me limite à mon TSO "officiel"). J'ai mis des années pour y parvenir, et toi ? 

Je ne pensais pas que l'on pouvait descendre en-dessous de 20 mg de métha. Comment fais-tu ? Je crois que la gélule la moins dosée c'est 20 mg, non ?
Et penses-tu pouvoir descendre encore à 10, à 5 voire à zéro ?

Bonjour.
Mon cas est particulier car j'ai été obligé de baisser suite à une incarcération et une injonction thérapeutique.

J'ai commencé par diminuer par 10mg et j'ai fini avec une seringue pour faire du goutte à goutte sur la fin ( dans le mesure du possible car avec l'obligation de soin je devais ramener mes ordo au spip et il fallait que ça baisse).

J'ai mis 3 ans. Je prend une gélule de 10mg et une de 5mg.

Je ne compte plus diminuer car arriver en dessous de 20mg j'ai du reprendre du lexo suite à des attaques de panique alors que j'avais réussi à arrêté rivotril, tetrazepam catarpressan et zolpidem.

La metha à un côté anxiolytiques trop souvent oublié par les médecins.
Et puis bizarrement à 15mg je sens une petite montée que j'apprécie et dont je ne peut pas me passer.

Maintenant je ne regrette pas car j'ai quasi plus d'effet secondaire à part l'hypersudation. Ça ma permis de retrouver une super libido ( même si à 120mg j'en avais toujours une ). Je compte finir ma vie sous metha du moins je l'espère car je sais que quand mon médecin va partir à la retraite ça va pas être facile d'en retrouver un et surtout un qui me respecte et ne force pas pour me faire diminuer.
Amicalement.

Dernière modification par Eric 44 (19 février 2025 à  12:28)

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Caïn homme
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Eric,
Pour ce qui me concerne, je me dis que je ne vais pas finir ma vie sous bupré. J'ai réussi à baisser jusqu'à 0,6, de 0,2 en 0,2 en partant de 2 mg. Après tout, j'ai passé des années en étant non pas clean mais en tout cas pas dépendant de quoi que ce soit (quand ma femme était enceinte j'avais même arrêté de fumer ! sans trop de mal en plus). Mais quand je vois comment les dernières étapes sont compliquées, je me dis que peut-être je devrais être sous bupré (en mini-dosage), toute ma vie.

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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Ayden93 homme
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2 ans casiment sous Tramadol, a la fin j’avoisinai les 800 Mg par jours.
J’ai commencé mon TSO en CSAPA en restant sous tramadol mais j’étais pas prêt à arrêter mes consos récréatives du coup j’envoyais mes 800 Mg casi d’un coup.
J’ai donc préféré passer a la bupré sans trop savoir dans quoi je mettai les pieds.
Donc direct on m’a mis à 8mg par jour, pendant 4 mois. Ce fut 4 long mois, avec une folle envie de retaper dans mes tramadol, les cravings se faisant sentir tous les soirs jusqu’au matin ou j’attendais avec impatience ma prise de sub, qui me faisait franchement rien au final, donc j’envoyai 8 temesta voir 10 par soir en même temps casiment + zopiclone + lormetazepam . Bref je me defoncais quoi.


Puis m’est venu l’idée de passer à la Méthadone, et la des le début ce fut la lune de miel immédiate, pendant deux semaines, ce fut très puissant, puis les effets se sont estompés, et la métha s’est installé comme un vrai TSO, sans aucun effets à 110mg par jours.
Et résultat nickel, aucun craving, aucune envie de consommer quoi que ce soit, juste un anti dépresseur type deroxat à côté, je suis heureux, stable, je dors tous les soir des nuits de 10 heures d’affilées, je fais mon sport tous les jours, je mange nickel, je suis redevenu heureux et jovial, chose que j’avais perdu avec le sub.
J hésite à baisser la metha un peu sur le long terme, je me sens bien stable donc pourquoi pas. En tout cas je remercie ce TSO pour m’avoir sauver la vie, physiquement comme socialement, tout vas tellement mieux.

En point négatif, j’ai parfois quelques questions existentielles qui me traverse l’esprit, des stigmates du passé qui refond surface aussi ,et un manque de confiance en moi qui se ressent surtout avant de dormir ou au réveil, se traduisant par de multiples pensées du type « et si ça se voyait que j’étais sous TSO ?, peut être les gens voient que j’ai changé ?? », je crois que c’est ce qui est de plus dur quand on est stabilisé, la peur que les consos nous est rendus différent et que nos proches le voient…

Voilà on j’en suis à peu près.
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thecheshirecat homme
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Salut tout le monde, ça faisait longtemps que je n'étais pas venu poster, mais le sujet m'a parlé wink

Pour refaire brièvement mon historique, je consommait de la codéine depuis plusieurs années quand la mise sous ordonnance en 2017 est tombée. Personne dans mon entourage n'était au courant, et je gérais relativement bien cette situation malgré les aspects envahissants d'une telle dépendance (tournée des pharmacies, regards meprisants des marchands de bouillottes quand ils comprenaient ma situation, logistique implacable pour cacher la situation à mes proches). Cette situation a littéralement bouleversé ma vie, et m'a contraint à aller voir un addicto, me poussant dans un parcours de soin non choisi et me mettant dans une instabilité terrible pendant plusieurs mois. J'etais à l'étranger à cette époque, en galère de logement, et ces ordures de politiques m'ont imposé manque et dépression sur la base d'une panique morale et d'une décision arbitraire d'une violence inouïe. J'en garde une colère terrible envers ces arrivistes irresponsables, qui peuvent faire basculer la vie de milliers de personnes sur un caprice de bourgeois. Et de toute façon, les UD, on s'en fout, n'est ce pas, c'est bien leur faute après tout...

Après plusieurs passages infructueux au subutex je finis par trouver une addictologue compétente et humaine, et nous décidons d'entamer un sevrage dégressif avec la codéine. Mes conditions de vie s'améliorent doucement, je diminue à mon rythme, je commence à reprendre un peu de contrôle sur la situation. Nous retentons un passage au subutex quelques temps après, d'une décision commune, pour voir si je le supporte mieux. Malheureusement je ne le supporte toujours pas à l'époque, les traumatismes de 2017 remontent, je n'arrive plus à me concentrer au travail et j'ai l'impression d'être en manque en permanence... On arrête les frais et reprend la codéine en dégressif.

Je suis contraint de changer de ville pour des raisons professionnelles, et malheureusement l'addictologue sur laquelle je tombe dans ma nouvelle région veut me forcer à repasser au subutex et m'humilie suite à mon refus catégorique. Nouveau traumatisme débloqué. Je ne reprends pas rendez vous, conscient que je ne peux pas être suivi dans ces conditions par ce "médecin". S'en suit une période de précarité dans mon suivi: j'ai trop peur de retomber sur un addictologue malveillant, je n'arrive pas à faire les démarches. Mon ancienne addictologue assure un suivi tant bien que mal au téléphone, et limite la casse... Après plusieurs mois, je finis par réussir à reprendre RDV dans un autre centre, et tombe beaucoup mieux. Mon nouvel addictologue reprend la prescription de codéine et on identifie un fond de trouble anxieux généralisé, qu'on prend le temps de soigner correctement avant toute tentative de faire évoluer mon traitement.
Suite à ça, j'accepte de refaire une tentative avec le subutex, qui cette fois ci se passe bien. Des amis ont pu cette fois ci m'entourer dans la période de transition et me soutiennent depuis. Il m'aura fallu du temps pour m'ouvrir à eux, mais ça m'a fait tellement de bien de les voir rester auprès de moi sans me juger ni me culpabiliser.

Aujourd'hui je suis revenu dans ma ville d'origine, je suis entouré et encouragé par mon entourage dans ma démarche, j'ai repris le suivi avec mon addictologue précédente, et je n'ai pas repris de codéine depuis maintenant 8 mois, et ça ne me manque pas. Je supporte bien mieux la molécule, j'arrive même à diminuer petit à petit le dosage. Ma qualité de vie s'est nettement améliorée, et même si ce n'est pas simple tout les jours, je ne pense pas revenir à la codéine, la stabilité que j'ai actuellement m'est précieuse. Je comprends doucement que ce que je ne supportais pas ce n'était pas le subutex en tant que tel, mais qu'on ait tenté de m'y mettre de force, à un moment où je n'étais pas prêt et où mon état psychologique ne le permettait pas.
Donc mon rapport au TSO ? Ambivalent. Ca a été compliqué mais rétrospectivement je ne le regrette pas. La stigmatisation des UD, la violence des politiques et de certains soignants, c'est ça qui m'a fait le plus de mal et a compliqué ma vie ces dernières années. Mon addictologue a été formidable en m'accompagnant tout au long de ce parcours avec bienveillance et intelligence, et pour ça je lui en suit infiniment reconnaissant.

Courage à tout ceux qui se débattent avec tout ça, ne vous laissez pas maltraiter par des cons et trouvez des soignants compétents et empathiques, ça existe aussi ! Quand à ce forum, il m'a soutenu tout du long, que je poste dessus ou pas. Cette communauté est belle et précieuse, longue vie à l'autosupport et à psychoactif :)
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Caïn homme
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Merci thecheshirecat,
Super intéressant.
Où en es-tu comme dosage de bupré ?

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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DROGUOPATHE .fr homme
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Salut,
Ça y est,j ai convaincu mon médecin généraliste de me passer sous morphine .j étais sous méthadone prescrite par mon addictologue.
Il me propose 30mg matin et 30mg le soir,je lui dit que demain 1ere heure je serais là car cette dose est très légère, j accepte malgrés tout car j ai un stock de méthadone.
Et en sortant je me rends compte qu il s agit d oxycodone.je saute de joie .
Mais ca fait encore un peu léger donc je vais lui demander le mois prochain de m augmenter à 50mg matin et 50mg soir,ca devrait le faire.
j ai bien sur tout de suite essayer l iv. Un pur bonheur!!! Merci toubib ,il est vraiment à l écoute et me satisfait à chaque fois.merci à vous!

Amicalement

Dernière modification par DROGUOPATHE .fr (06 mars 2025 à  14:54)

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Plotchiplocth homme
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DROGUOPATHE .fr a écrit

Ça y est,j ai convaincu mon médecin généraliste de me passer sous morphine ... oxycodone.

Une pu***n de bonne nouvelle ! J'avais lu tes nombreuses questions à ce sujet et le besoin de ce type de prescription que tu as pu exprimer à de multiples reprises.
Tant mieux ! Je comprends que ca a du être important le fait que tu laches pas l'affaire, non?
Tu penses que 2x 50mg jour sera ta dose confort?
Sais tu pourquoi finalement il a prescrit oxy plutôt que morphine ?
Bien à toi


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Plotchiplocth homme
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thecheshirecat a écrit

Je comprends doucement que ce que je ne supportais pas ce n'était pas le subutex en tant que tel, mais qu'on ait tenté de m'y mettre de force, à un moment où je n'étais pas prêt et où mon état psychologique ne le permettait pas.

Merci beaucoup pour le partage de ton expérience.
Et je trouve super intéressant/important ce que tu as expliqué ci-dessus : en tant que 1ère personne concernée le fait d'être associé à la décision dans le choix du tso peut radicalement changer le rapport à la prescription et l'adhésion au traitement finalement choisi. Ca me semble une évidence et un peu incroyable de le rappeler, mais en matière de tso on quitte souvent le domaine du normal quant au respect du cadre de prescription, l'établissement de la relation médecin/patient, le respect de la loi notamment de 2002 et de la déontologie.
Et merci de faire aussi le retour d'une relation avec un médecin qui se passe bien, qui est une véritable ressource.


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DROGUOPATHE .fr homme
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Salut ,
Merci plotchiplocth ca fait trop plaisir ton message.

En fait,c est sur que quand j ai une idée en tête, je ne pense plus qu à ça
J ai fait beaucoup de recherche et grâce à psychoactif,j ai découvert la circulaire girard et je lui est photocopié apparemment il ne connaissait pas.

Pour les 2fois 50mg ça devrait le faire j ai toujours essayé de garder une tolérance faible en faisant gaffe à ne pas trop consommer au prix de léger manque journalier
Avec 2x30mg je suis légèrement en manque 2x1h à peu près, c est gerable
En plus comme je l injecte je casse le lp(c est trop bon)donc si je le prend oralement ça devrait le faire,je ne shooterais qu une fois par jours le matin.

Et non,je n ai pas compris pourquoi il m à mis sous oxycodone plutôt que la morphine,mais je pense que certains médecins n aime pas qu on leur dictent ce qu on a besoin.  C est peut être pour ça.

Amicalement, vive psychoactif!!!

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thecheshirecat homme
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846 messages

Caïn a écrit

Merci thecheshirecat,
Super intéressant.
Où en es-tu comme dosage de bupré ?

Hello, j'ai commencé à 8mg, actuellement à 5mg fractionné en deux prises (pour une raison qui m'échappe si je ne fais pas deux prises je me réveille en manque à 6h du mat).

@Plotchiplocth: clairement, la relation entre moi et l'addicto a vraiment été centrale pour mon "acceptation" du TSO. Je pense que le rapport d'humiliation que j'avais aux soignants via les pharmaciens quand j'allais chercher ma codéine à l'arrache au début, le fait que j'ai été initialement forcé au parcours de soin par la décision de 2017, et le fait d'être tombé sur une addicto détestable quelques années après, ça m'a mis dans une relation de méfiance et de peur panique vis à vis du TSO, qu'il a fallu du temps pour surmonter et beaucoup de patience et de support des autres addictologues qui m'ont soigné.


Foutu citron.

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