là ou rien ne parle

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AlphaOri homme
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Je prends une taf. Une seule. Et en une fraction de seconde, tout disparaît.

Pas de montée, pas de glissement progressif, pas cette sensation d’être lentement aspiré vers autre chose. Rien. Juste une bascule instantanée, un basculement absolu. Il n’y a même pas le temps de sentir mon ego se dissoudre : il est déjà parti. Tout ce que j’étais, tout ce que je pensais être, s’est effacé avant même que j’aie pu réaliser que j’étais encore là une seconde plus tôt.

Mais quelque chose subsiste. Un fil.

Mon mantra. “Amour, amour, amour.”

Je l’avais emporté avec moi, ce dernier vestige d’intention humaine. Et, étrangement, il tient bon. Il ne se tord pas, il ne se dissout pas dans l’expérience. Il reste. Comme une vibration stable, une fréquence claire dans un espace où plus rien n’a de sens humain.

Et puis, il y a la musique.

D’ordinaire, elle se fond dans le trip, elle se déforme, elle devient insaisissable. Mais cette fois, non. Cette fois, elle est là, parfaitement intacte. Elle ne vacille pas, elle ne s’efface pas, elle reste stable, comme une présence parallèle qui n’appartient pas à ce que je suis en train de vivre.

Et ce que je vis, justement, est totalement abstrait.

Pas un décor. Pas un paysage. Pas un tunnel.

Je ne suis pas projeté dans un monde, je suis immergé dans une géométrie brute, froide et tranchante. Des formes parfaites, taillées au laser, des carrés, des structures nettes, comme générées par un algorithme d’une précision absolue.

Bleu. Blanc. Métallique.

Il n’y a rien d’organique, rien de naturel, aucune chaleur. Ce n’est pas un trip aux motifs psychédéliques ondulants, ce n’est pas une hallucination vivante et colorée. C’est autre chose.

C’est purement mathématique.

Et pourtant, malgré cette étrangeté totale, je reconnais cet endroit.

Ce n’est pas une illusion de déjà-vu, ce n’est pas un souvenir flou. Je sais que je suis déjà venu ici.

Ce lieu – ou plutôt cette structure – existe en dehors de moi. Ce n’est pas une projection de mon esprit, ce n’est pas quelque chose qui prend forme en fonction de mes pensées. C’est là. Et ça ne cherche pas à communiquer.

Il n’y a pas de message, pas de dialogue, pas d’enseignement. Ce n’est pas comme sous ayahuasca, où une présence semble vouloir transmettre quelque chose.

Ici, on me donne juste à voir.

Sans explication, sans interaction.

Regarde.

C’est tout.

Aucune émotion, aucune bienveillance, aucune hostilité. Juste une révélation silencieuse.

Et puis, un phénomène étrange.

D’habitude, un breakthrough est un voyage sans retour jusqu’à la fin. Mais cette fois, une porte est restée entrouverte.

Je peux ouvrir les yeux.

Et le monde est là.

Intact.

Mon armoire, ma télé, mes murs. Rien n’a bougé. Aucune distorsion grotesque, aucun déferlement hallucinatoire. Juste une légère vibration dans l’air, comme un frémissement à peine perceptible de la réalité.

Mais alors que je referme les paupières, je suis aussitôt de retour.

Instantanément.

Pas de flottement, pas de transition. Un simple basculement entre deux réalités.

Je peux naviguer entre elles, juste en clignant des yeux.

Le monde ordinaire et cet espace géométrique parfait coexistent, et pour la première fois, je peux choisir où je pose mon regard.

Et dans cet univers abstrait, une image s’imprime.

Un carré.

Parfait. Stable.

Autour de lui, d’autres carrés apparaissent, comme une structure qui s’écrit d’elle-même.

Ce n’est pas un langage, ce n’est pas une vision symbolique. Mais c’est là.

Et puis, brutalement, tout s’arrête.

Pas de descente progressive.

Un cut net.

Le passage entre les réalités se referme, l’oscillation entre les mondes disparaît. Cette fois, je suis revenu pour de bon.

La première sensation, c’est une gratitude immense.

Parce que je sais que je n’aurais pas dû voir ça.

Parce que ce n’était pas pour moi.

Parce que cet espace existe, mais que son accès ne m’appartient pas.

Et puis vient la frustration.

Parce que c’est fini.

Et parce que je ne peux pas y retourner.

Ce n’est pas un manque addictif, ce n’est pas une envie aveugle. C’est autre chose.

C’est l’appel du sacré.

Parce que j’ai vu quelque chose que je n’étais pas censé voir.

Parce que je le savais déjà, mais que cette fois, on me l’a montré.

J’avais commencé ce voyage en répétant “amour, amour, amour.”

Mais à la fin, il ne restait plus qu’un seul mot.

“Merci, merci merci”

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pierre
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champi vert91champijaune0cxhampi rouge0
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Bonjour,

Bravo pour ce trip report.
C’est une expérience avec la DMT

Pierre

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AlphaOri homme
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champi vert6champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 27 Dec 2024
5 messages

pierre a écrit

Bonjour,

Bravo pour ce trip report.
C’est une expérience avec la DMT

Pierre

Bonjour pierre, oui en effet : DMT freebase vaporisée avec une « machine » maison

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