Mythe des dommages chromosomiques du LSD

https://mcb.berkeley.edu/labs2/presti/sites/mcb.berkeley.edu.labs2.presti/files/u3/2021%20LSD%20Chapter%20Panik%20Presti.pdf

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Lorsque en 1967 un rapport scientifiquement fragile a prétendu que le ʟsᴅ causait des dommages chromosomiques dans les lymphocytes humains ou les globules blancs (Cohen et al. 1967), les National Institutes of Health ont saisi l'opportunité de lancer une vigoureuse campagne de propagande, comme décrit dans le premier chapitre (Weil 1972). De manière significative, cette organisation de recherche financée par le gouvernement fédéral n'a ordonné aucun test pour vérifier le rapport préliminaire, qui a été pris pour argent comptant car c'était une bonne nouvelle pour le gouvernement. Les médias d'information alors dociles sont tombés dans le panneau de la grande peur des dommages chromosomiques, et le ʟsᴅ est devenu le nouveau bouc émissaire (Braden 1970). Les médias et le gouvernement ont joué sur les peurs générées dans l'esprit du public par la tragédie de la Thalidomide de la fin des années cinquante et du début des années soixante, encore un souvenir vivace et macabre pour les utilisateurs et non-utilisateurs de ʟsᴅ alike (voir Chapitre 1).

Aucun rapport scientifique, cependant, n'avait jamais démontré que le ʟsᴅ était, comme le Thalidomide, un tératogène (une substance causant des malformations congénitales). Lorsque des études contrôlées ont été menées avec le ʟsᴅ et les chromosomes, et lorsque des utilisateurs de longue date de ʟsᴅ ont été examinés, il a été constaté qu'il n'y avait pas de lien significatif entre l'utilisation de ʟsᴅ et les dommages chromosomiques (Bender & Sankar 1968; Dishotsky et al. 1971; Tjio et al. 1969). Il a également été découvert que des infections virales ainsi que de nombreux médicaments, y compris la caféine et l'aspirine, pouvaient causer des cassures chromosomiques dans les lymphocytes in vitro. Bien que l'utilisation de ʟsᴅ ait initialement diminué face à la grande peur, le résultat final a été la perte irréparable de la crédibilité du gouvernement des États-Unis vis à vis des drogues (Weil 1972). Le gouvernement a tenté d'imposer quelques autres peurs fallacieuses au public : la peur des « flashbacks », la peur que le ʟsᴅ produise des psychoses, ad nauseam. Compte tenu du manque de crédibilité du gouvernement américain sur les questions liées aux drogues, il n'est pas surprenant que ces tactiques de peur n'aient eu qu'une efficacité minimale, voire aucune, pour dissuader l'utilisation extra-médicale de ʟsᴅ.
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Pharmacotheon: Entheogenic Drugs, Their Plant Sources and History. Jonathan Ott, 1993, 1996

Chapitre II: ʟsᴅ, Ololiuhqui, Kykeon: The Ergoline Complex

Section: LSD AND MORNING GLORY SEEDS AS LUDIBLE DRUGS (pages 136-137)


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À la fin des années cinquante, un nouveau tranquillisant connu sous le nom de Thalidomide a été admis pour un usage médical en Allemagne et dans d'autres pays. Il est devenu évident que le médicament était fortement tératogène, c'est-à-dire qu'il produisait de graves malformations congénitales s'il était pris au mauvais moment par des femmes enceintes. Le résultat tragique fut une génération de « bébés Thalidomide » avec des difformités hideuses et invalidantes. Le médicament a été immédiatement retiré du marché, et les réglementations concernant l'introduction de nouveaux médicaments ont été considérablement renforcées dans de nombreux pays.

À cette époque, sous le nom commercial Delysid, le ʟsᴅ-25 était distribué comme un médicament expérimental par Sandoz ʟᴛᴅ. de Suisse (voir Chapitre 2). Comme le médicament était pensé pour produire une « psychose modèle », Sandoz estimait qu'il pourrait finalement être un agent psychothérapeutique efficace, et en effet, il montrait un potentiel considérable dans les premiers essais. Lorsque en 1967 un rapport dans le New England Journal of Medicine a prétendu que le ʟsᴅ causait des dommages chromosomiques (Cohen et al. 1967), la peur était lancée. Peu importe que le rapport ne soutienne pas cette allégation, qui dans des expériences contrôlées ultérieures s'est révélée fausse (Dishotsky et al. 1971; Tjio et al. 1969), ni ne montre que le ʟsᴅ est tératogène (il ne l'est pas). Les médias et les gouvernements ont saisi cette allégation comme un moyen d'attaquer l'utilisation de ʟsᴅ, qui se répandait rapidement. Les médias ont monté une vigoureuse campagne de peur contre le ʟsᴅ, qui continue à ce jour.

Les utilisateurs de ʟsᴅ dans les années soixante étaient principalement dans la fin de leur adolescence ou au début de la vingtaine, et beaucoup avaient des souvenirs vivaces de la tragédie bien médiatisée du Thalidomide, qui avait été chroniquée de manière graphique et sensationnelle par la presse. Beaucoup de gens ont commencé à craindre le ʟsᴅ à la suite de la campagne de peur. L'intérêt populaire pour le ʟsᴅ avait stimulé l'intérêt pour d'autres drogues enthéogènes. Un résultat fut la réimpression des livres jusque-là obscurs de Huxley et Klüver sur la mescaline, et une prise de conscience croissante que le ʟsᴅ n'était pas la seule drogue enthéogène.
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Pharmacotheon: Entheogenic Drugs, Their Plant Sources and History. Jonathan Ott, 1993, 1996

Chapitre 1: Mescaline, Péyotl, San Pedro, Phenethylamines

Section: NON-INDIAN USE OF PÉYOTL AND MESCALINE (p. 97)

Références:

Cohen, M.M. et al. 1967. “In vivo and in vitro chromosomal damage induced by LSD-25” New England Journal of Medicine 227: 1043.

Weil, A.T. 1972. The Natural Mind—A New Way of Looking at Drugs and the Higher Consciousness. Houghton-Mifflin, Boston, ᴍᴀ. Revised edition in 1986. The Natural Mind—An Investigation of Drugs and the Higher Consciousness. Houghton-Mifflin, Boston, ᴍᴀ. German translation, 1974. Das Erweiterte Bewußtsein. Svattgart, Germany. Translated into Portuguese, 1975. Drogas e Estados Superiores da Consciência. Ground, São Paulo, Brasil.

Braden, W. 1970. “LSD and the press” In: Aaronson, B. and H. Osmond (Eds.) Psychedelics: The Uses and Implications of Hallucinogenic Drugs. Doubleday/Anchor, Garden City, ɴᴊ. pp. 400-418.

Bender, L. and DVS. Sankar 1968. “Chromosome damage not found in leukocytes of children treated with ʟsᴅ-25” Science 159. Letter to the editor, 10 January issue.

Dishotsky, N.I. et al. 1971. “ʟsᴅ and genetic damage” Science 172: 431.

Tjio, J.H. et al. 1969. “ʟsᴅ and chromosomes: A controlled experiment” Journal of the American Medical Association 210: 849.


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Les psychédéliques sérotoninergiques classiques LSD, psilocybine, mescaline ne sont pas connus pour causer des dommages au cerveau et sont considérés comme non addictifs.
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Psychedelics and Mental Health: A Population Study. Teri S. Krebs, Pål-Ørjan Johansen. PLoS ONE 8(8): e63972. Aug 19, 2013. DOI: 10.1371/journal.pone.0063972 (Résumé)


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Il n'y a aucune preuve que le LSD cause des dommages permanents au cerveau — et pas mal de preuves qu'il n'en cause pas.


Nous sommes chanceux d'avoir plus de 1 000 articles écrits dans les années 50 et 60 lorsque le LSD a été donné à des milliers et des milliers de sujets de recherche, donc nous avons une assez bonne idée à ce stade de ce qu'il fait et ne fait pas.
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Dr. Andrew Sewell. LSD: The Geek's Wonder Drug? Jan 16, 2006. Wired


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Le statut illégal signifie que des études de sécurité humaine standard ne peuvent pas être réalisées, dit [David] Nutt. Mais nous avons beaucoup de données du monde réel (comme des millions d'utilisateurs) sans dommages à long terme apparents. Albert Hofmann, le scientifique suisse qui a synthétisé le LSD pour la première fois en 1938, utilisait régulièrement la drogue, note Nutt. Hofmann a vécu jusqu'à plus de 100 ans, tout comme d'autres pionniers. Que voudraient-ils de plus comme preuve ?
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LSD’s Health Benefits Convince Norway to Relax Punishment For Possession. Zachary Siegel, 10/10/17, Vice


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Le LSD et les substances apparentées ne sont pas des drogues au sens habituel, mais font partie des substances sacrées, qui ont été utilisées pendant des milliers d'années dans des contextes rituels. Les psychédéliques classiques comme le LSD, la psilocybine et la mescaline se caractérisent par le fait qu'ils ne sont ni toxiques ni addictifs. Mon grand souci est de séparer les psychédéliques des débats en cours sur les drogues, et de mettre en lumière le formidable potentiel inhérent à ces substances pour la conscience de soi, comme adjuvant en thérapie, et pour la recherche fondamentale sur l'esprit humain.
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Albert Hofmann. Extrait d'un discours prononcé lors du 100ᵉ ou 102ᵉ anniversaire de Hofmann, inclus dans la quatrième édition de 'LSD Psychotherapy' de Stanislav Grof.

Dernière modification par info (20 mars 2025 à  19:55)