L'oxycodone au naturel

Bonsoir,

Pour tous ceux qui aiment disserter sur le récurrent débat naturel/synthétique, voilà  une info qui pourrait vous intéresser.

L'oxycodone, habituellement présentée comme un opioïde synthétique (ou hémi-synthétique) existerait en fait à  l'état naturel.
Une équipe de chercheurs en aurait retrouvé dans le nectar d'une orchidée polonaise.

Résumé : Huit populations de Epipactis helleborine (L.) Crantz provenant de la région de la Basse-Silésie en Pologne (Europe centrale) ont été examinées vis-à -vis de la composition de leur nectar et de son influence sur l'attraction des insectes en conditions de terrain. La composition chimique du nectar de Epipactis helleborine (L.) Crantz a été étudiée par GC / MS SIM. Un certain nombre de composés ayant des propriétés narcotiques potentielles ont été identifiés dans le nectar, à  savoir le {2-{3-{3-(benzyloxy)propyl}-3-indol,7,8-didehydro-4,5-epoxy-3,6-d-morphinan et l'oxycodone. Les insectes pollinisateurs et visiteurs ont été identifiés. Le rôle clé de l'éthanol dans le processus d'attraction et d'étourdissement des insectes a été discuté. Une théorie de l'influence des composés identifiés sur les pollinisateurs a été proposée.

Jakubska, A., Przado, D., Steininger, M., Aniol-Kwiatowska, J. & Kadej, M.  Why do pollinators become ‘sluggish’? Nectar chemical constituents from Epipactis helleborine (L.) Crantz (Orchidaceae). Applied Ecology and Environmental Research. 2005 ; 3, 19–38.

Epipactis helleborine

Une théorie est même avancée quant à  l'utilité de cette production :

La production de composés narcotiques comme le {2-{3-{3-(benzyloxy)propyl}-3-indol,7,8-didehydro-4,5-epoxy-3,6-d-morphinan et l'oxycodone est une tentative d'attraction des pollinisateurs potentiels. La présence d'oxycodone, considérée comme un morphinane semi-synthétique, est d'un intérêt particulier ici. Ces substances rendent léthargiques les insectes qui boivent le nectar, ce qui prolonge le temps qu'ils passent sur l'inflorescence et augmente donc les chances qu'ils pollinisent un plus grand nombre de fleurs. Une telle stratégie est très efficace si on prend en considération le fait que les fleurs d'Epipactis helleborine ne sont pas morphologiquement attractives pour les insectes et que la présence de pollinisateurs potentiels dépend de l'habitat.

Le papier est dispo ici : http://www.ecology.kee.hu/pdf/0302_029038.pdf

Bon, il ne s'agit que d'une étude alors faut pas s'exciter non plus. Mais je trouve ça intéressant...
Signalons que le sujet a été évoqué sur Lucid-State il y a deux jours, mais je fais tourner l'info, au cas où

Je n'ai pas posté dans "Actu" car le papier n'est pas vraiment tout neuf.

Bonne soirée

K.

Dernière modification par Kevin (13 août 2013 à  23:52)