[ Réduction des risques ]

Délivrance d'héroine à  Liège:méthode efficace...

Délivrance d'héroïne: la méthode est efficace, conclut un rapport
REGIONS | mercredi 20 novembre 2013 à  9h54
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Le projet a permis une baisse significative de la consommation moyenne d’héroïne (illustration). - Flickr – Tiago Ribeiro
Mots clés

Drogue, rapport, Liège, Héroïne, Expérience
Dans son projet de budget 2014, la ville de Liège a effacé un subside: une dépense d'un million d’euros pour le centre TADAM, le centre de distribution contrôlée d'héroïne. Une décision qui intervient au moment où tombe le rapport scientifique très attendu sur cette expérience. La ministre de la Santé doit l'examiner. Nous avons pu lire ce document en primeur. Il conclut à  l'intérêt de ce genre de traitement, sous conditions.
L'expérience liégeoise de délivrance d'héroïne a duré un an. Elle s'est arrêtée en janvier. Une équipe d'universitaires a pris huit mois pour rédiger un rapport circonstancié, d'une soixantaine de pages.

Septante quatre patients ont été suivis, des gens en dépendance sévère et depuis longtemps, malgré traitement à  la méthadone. Ils ont pu inhaler ou s'injecter de la diacétylmorphine.

Après trois cent soixante jours, la consommation moyenne a fortement baissé, de près d'un tiers, mais sans que les patients ne soient prêts pour l'abstinence.

Le côté expérimental du centre TADAM, et donc la crainte de l'arrêt au bout d'une année, perturbe fortement l'interprétation des résultats. L'efficacité de la méthode est néanmoins établie. La santé des usagers s'est significativement améliorée.

La délinquance a baissé : moins de vols à  l'étalage, de cambriolages, de trafics de recels, d'incitations à  la débauche, d'infractions au règlement sur la mendicité. Par contre, pas de changement en matière de coups et blessures.

Autre constat : moins de seringues dans le quartier; pas d'effet d'aubaine, donc. Le centre TADAM n'a pas attiré d'autres toxicomanes dans les alentours, même si la surveillance de détournements de substance n'a pas toujours été optimale.

Le rapport final recommande clairement une modification de la loi sur les stupéfiants, de façon à  institutionnaliser la délivrance d'héroïne, au-delà  du strict cadre municipal.

Michel Grétry