Le trafic de haschisch libanais dopé par la guerre en SyrieDernière mise à jour : 01/12/2013 à 20:01
Depuis plusieurs mois, les interventions spectaculaires de l'État libanais dans certaines régions de la Békaa (est), pour détruire les cultures de
cannabis, semblent s'atténuer, au plus grand bonheur des cultivateurs. La guerre en Syrie voisine mobilise en effet toutes les forces, des deux côtés de la frontière.
Cette année, les cultivateurs de
cannabis au Liban se frottent les mains: le conflit en Syrie a non seulement paralysé l'État, l'empêchant de détruire ces cultures, mais a également dopé le trafic, la frontière étant beaucoup moins contrôlée.
Ce que confirme l'un deux, Abou Sami, qui estime que “cette année, la récolte a été abondante. Les autorités ne nous ont pas livré la guerre car elles étaient occupées ailleurs”.
En effet, l'armée libanaise éradiquait chaque année les quelques milliers d'hectares de
cannabis dans la région Est de la Békaa, si bien qu'en 2012, les cultivateurs ont attaqué ses bulldozers à la roquette, accusant le gouvernement de voler leur gagne-pain.
Mais dans ce contexte de guerre en Syrie, les “hangars” où se font les opérations de transformation de
cannabis en poudre sont en pleine activité, en plein jour, dans un village visité par les journalistes de l'agence française AFP.
“Vu les problèmes liés à la Syrie, l'État ne veut pas un nouveau front. Sinon, il nous serait tombé dessus”, explique Afif, autre cultivateur dans cette région où le
cannabis est “l'unique source de revenu”, selon ses habitants.
Ces derniers affirment d'ailleurs que la demande a augmenté de plus de 50% depuis un an et que la majorité du haschisch est écoulée vers la Syrie. Ils soutiennent qu'avec la guerre, les “hajjana”, gardes-frontières syriens, ont été remplacés par l'armée, mais que celle-ci est prise par les combats.
Ils évitent par contre de commenter le rôle du Hezbollah, officiellement opposé à ce trafic, mais accusé par ses détracteurs de fermer l'œil dans une région où il est tout-puissant. Un trafic qui profite aussi à des réfugiés syriens, de plus en plus nombreux à travailler dans le haschisch.
Durant la guerre civile (1975-1990), le haschisch libanais s'était transformé en une industrie générant des centaines de millions de dollars. Sous la pression de Washington, l'État avait mené des campagnes d'éradication, mais depuis l'échec d'un programme de l'ONU il y a 15 ans, c'est le bras de fer avec les cultivateurs qui réclament la
légalisation de cette culture ancestrale.
Source :
http://www.aufaitmaroc.com/actualites/m … pzCZx_gEUQ