Bonsoir Fil et autres éventuels lecteurs ou trices.
Je vais être un peu plus explicite sur mon parcours sans trop trop rentrer dans les détails, car cela risque de ressembler à un vieux polar mal écrit.
Alors voilà , depuis le plus jeune âge, élevé dans l’athéisme, j’ai toujours eu une perception du monde un peu spirituelle et certaines drogues m’ont rassuré plus tard sur mon absence de folie.
Vers l’âge de 21-22 ans (ne pas lire 2122 ans, je suis plus jeune que ça) lors d’une soirée
cannabis, j’ai vécu ce que certains appel, un état d’éveil.
Ce fut une expérience très vivante mais vraiment effrayante puisqu’un sentiment de vide et de mort intérieure, s’est imposée à ma personnalité construite sur du sable. Les idées que nous maintenons sur nous-même sont si fragiles et si passagères que nous sommes dans le droit de nous poser la question sur la réelle existante et consistance de ce que nous appelons ”moi”.
J’ai eu le droit de rester dans ce genre de perception en dents de scie et la peur fut la gagnante car j’eu recours, à l’époque, à la consommation de benzo et compagnies.
Trois années plus tard, avec une consommation hallucinante, un soir, j’ai voulu acheté du
shit dégueulasse à des mecs dans la rue, mais qui ont préférer me poignarder pour me voler mon fric plutôt que de me vendre du cirage. J’aurai bien voulu du cirage. Au lieu de cela je suis resté dans le cirage pendant plus d’un an et demi, avec complication sur complication, ma santé foutait le camp !
Le jour de mon hospitalisation en urgence vers 1 h du matin, je me suis retrouvé en phase de
sevrage totale pour :
cigarette,
cannabis, benzol (tranxen 50 X 8 / jour +
tercian 118 299 gouttes / j …) sans qu’aucun médecin ne le sache. Les crampes intestinales furent si fortes qu’au milieu de la nuit, un chirurgien est venu m’opérer pensant à une autre hémorragie interne. Ouf non il n’ y a rien (mise à part ce qu’il y a déjà !!!).
Ce fut un souvenir des plus atroce dans ma vie, car j’ai vécu les trois premières semaines avec 20 kilos de moins (pas de
cannabis mais de gras) et du haut de mes 50 kilos pour 1,80 m je n’en mené pas large car la décroche sans aide médicale (il ne le savait pas et je n’ai pas fais le rapprochement car trop jeune et ignare sur le sujet) est resté vraiment gravé dans ma mémoire.
De plus, je vivais à nouveau des visions dignes des meilleurs panoramix (pour les connaisseurs), visions même que je fuyais à coup de benzo.
18 ans plus tard (il y a trois ans) à quatre heures du matin, à ma fenêtre pour une
cigarette, boom ! A nouveau, panoramix revient me rendre visite sans avoir rien pris. Et merde !
Bon cette fois, la maturité peut-être, ma permis de m’abandonner un peu plus paisiblement à cette disparition de repères intérieurs. Mais pas complètement non plus.
A nouveau stop le
cannabis !
Et puis des problèmes de santé (dos qui nécessite une intervention chirurgicale risquée…) m’ont porté à essayer les médicaments que mon rhumato m’avait prescrit en cas de grosse crise mais que je n’avais jamais pris, car pas envie de me percher et aussi pour des problèmes d’estomac et intestins, depuis que les mecs pas drôle m’ont planté.
Impossible de prendre des anti-inflammatoires sans crise aigu.
Alors voilà , j’ai osé après environ 20 ans de souffrances en tout, dont trois dernières
années 24H/24, j’ai osé prendre une pilule.
Elle ma fait du bien (j’ai le coeur qui se serre en écrivant cela), ma soulagé, ma fait sourire sans savoir que ce que je venais d’avaler était comme de l’héroïne.
Oxynorm 10 et 20 mg. La molécule active c’est de l’Occicodone.
Pas trop mal au ventre en plus, je réitère l’expérience jusque un an plus tard, je suis arrivée à 110 / 120 mg par jour.
Le mal de ventre a fini par venir et s’intensifier et c’est suite à cela qu’une très violente nécrose d’un nerf dentaire, doublé d’une sinusite aigu et triplé par une névralgie faciale sont apparuent pour une semaine…. J’ai cru devenir fou ! La
morphine n’y faisait rien et du coup c’est à ce moment là que j’ai voulu tout simplement l’arrêter…. Et que j’ai compris à quel produit j’avais affaire. AhAhAh la bonne blague !
Au mois de septembre 2013, angoissé et coupable de prendre ce produit, je décide d’arrêter avec beaucoup de détermination et j’essaye de fumer un peu d’herbe dite thérapeutique avec un ratio de 5 pour 5. (5
THC ; 5
CBN) pour palier à l’envie psychologique.
Pas le top. Alors j’essaye la easy bud bien connue, et là , oh miracle in the night of world, elle me fait un peu sourire.
Quatre mois plus tard je suis une usine à pétards mais j’ai réduis presque de moitié la
morphine, comme je l’ai déjà écris dans un autre post.
Très heureux d’avoir pu baisser d’un coup mais la dose de
joints est trop grande. Culpabilité !!!!
Le 31 décembre, après une nuit de
méditation, yoga et relaxation, je passe une fin de nuit dans mon lit, les yeux bien ouverts, à attendre que cette jolie montée de trip, redescende un peu. Oui la
méditation a cet effet sur mon esprit et ce n’est pas toujours confortable de planer à 5000 car savoir atterrir requiert le brevet de pilote d’engin halluciné.
Je suis ce que les médecins appel : un hyper sensible.
Alors re arrêt du
cannabis….. Stabilisation de la
morphine toujours à 65 mg.
Reprise des pétards une semaine plus tard et re arrêt depuis deux semaines, suite à ce fameux entretien avec une psychologue du service du docteur chmurt, algologue, qui ma fait monter une angoisse sympathique. Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un algologue : c’est le médecin en haut de la pyramide des rhumatologues qui s’occupe de l’algie (douleur). Lorsque les traitements donnés par d’autres de fonctionnent pas, la vitesse supérieure et maximum se retrouve dans les mains de l’algologue (cancéreux, sclérose en plaque…). Ambiance assuré dans le service, c’est mortel !
Au jour d’aujourd’hui j’en suis à 70 / 80 mg avec au moins 20 mg de culpabilité, 40 mg de peur face au futur
sevrage et 10 à 20 mg de plaisir.
Car dans le fond, pour moi, la
morphine fonctionne comme un antidépresseur que je tolère mieux physiquement que le reste. Le problème c’est que ce n’est pas un antidépresseur.
Alors voilà , j’arrive dans le dernier chapitre de ce roman sans science fiction.
J’ai pris RDV, il y a deux jours avec une addictologue pour voir ce qu’il était possible de faire dans mon cas.
L’année passée j’avais déjà vu une addicto au
CSAPA, mais je ne pouvais continuer car loin de chez moi et la saison de travail qui recommencée.
Je dois avouer que j’ai un peu peur de tout.
Ce que je sais de la
méthadone, c’est qu’elle agit très différemment des autres
opiacés puisqu’elle entre dans la cellule pour programmer la distribution du produit alors que l’oxynorm reste en surface de la cellule pour lui envoyer les informations de fonctionnement. Ce qui fait que le corps élimine le produit dans les quatre à six heures alors que la métha, c’est 24 h à 48 h d’action,
isn’t it ?
Ce qui m’effraie, et je suis désolé de faire le trouillard à chaque ligne (de texte !!!) c’est de commencer un
TSO en prenant un produit qui en fin de compte serait dix fois plus addictif que celui que je prend actuellement. Ou pas, car je suis ignare.
Pour rappel :
OXYNORM 10 mg en boîte de 14 gélules à libération rapide. Ce qui est d’ailleurs totalement interdit d’avoir comme traitement. Normalement il doit toujours y avoir de la
morphine à libération prolongée, accompagnée de LR en cas de pique de douleur.
Première erreur de prescription de mon médecin traitant.
Deuxième erreur, c’est de m’avoir dit qu’il n y avait pas d’accoutumance à ce produit tant qu’il y a de la douleur. (je jure que c’est vrai) et elle m a toujours rassuré à ce sujet car je lui disait me sentir bizarre lorsque j’attendais trop longtemps avant d’en reprendre. Dans douleur il y a dou.
La troisième erreur c’est d’avoir augmenté les prescriptions sur simple demande du patient sans aucun suivit médicale (tension, prise de sang…)
La Quatrième erreur c’est de ma part en ayant accepté la première erreur.
Cherchez l’erreur !
Mon problème de
base est une forme de mal être au milieu du bonheur intérieur (mmmhh paradoxe intéressant) ce qui me conduit à des comportements addictifs.
Je vais mourir docteur ? OUI, mais on ne sais pas quand exactement car la date de péremption est effacée !
Voilà j’ai fini le tome 1 : ”c’est la merde”
Promis j’attaque bientôt le tome 2 : ”ça ne sens pas si mauvais que ça en fin de compte”.
Merci Fil de ton aide tellement précieuse pour un esprit fragilisé par la vie tumultueuse (il y a tumul dans tumultueuse). On aurait pu dire d’ailleurs : ”cumultueuse” car parfois c’est la quantité qui tue !
A l’avance merci pour les explications futurs sur la métra ou
subutex…. Et leurs effets divers et le niveau d’addiction, même si il diffère d’un individu à l’autre.
Love is all.
Amarnath