[ Expériences ]

Qu'elles sont vos motivations pour arrêter ?

Ricoson a écrit

Motivation ? Volonté ? Raison ?

« Tout est dangereux, ce qui n’est pas exactement la même chose que ce qui est mauvais. Si tout est dangereux, alors nous avons toujours quelque chose à  faire. Donc ma position ne conduit pas à  l’apathie, mais à  un hyper-militantisme critique. Je crois que le choix éthico-politique que nous devons faire tous les jours, c’est déterminer quel est le principal danger. »

Michel Foucault, « À propos de la généalogie de l’éthique », Dits et écrits, texte 326, 1983.

Oui, en gros, on abandonne lorsqu'il y a danger, sans savoir necessairement se qu'est vraiment le danger dans tous ca. Mais le vrais danger, c'est sois-meme et ca, on ne s'en rend pas toujours compte! (Tu m'as fait faire de l'insomnie a cause de cette citation ahah). La vrai raison qui nous fait arreter, est plustot la peur selon moi.

On sais tous que c'est dangereux, la peur est la motivation de ma volonté d'arreter! Donc la question, qu'elle est votre raison??

(Ok ton post ma vraiment inspirer :) mon insomnie n'a pas ete pour rien!)

Motivation :
- Ce qui motive, explique, justifie une action quelconque (l'abstinence je présumes ?); Cause.
- Raisons, intérêts, éléments qui poussent quelqu’un dans son action; Fait.
- Grande catégorie de déterminants internes des comportements, des activités psychologique et des états "subjectifs".

J'en déduirai qu'une infinité de causes, de faits, d'analyses peuvent procurer une motivation.
Mais, ces faits et causes ne justifie pas nécessairement l'abstinence. Elle pourraient être aussi l'auto contrôle, la mise en œuvre des méthodes et techniques de RDR, la substitution, etc etc.

Ceci dit, ton poste, si j'ai bien compris, parle de l’abstinence.

Je suis de nouveau abstinent aux opiacés pour ma part, et je compte bien le rester d'ailleurs, mais je vais réserver ma réponses sur la motivation principale qui m'y a poussé, et qui n'est pas du tout la même que celle qui m'y a poussé il y a 28 ans et avec succès pour 23 ans.
Déjà  que je cherche le pourquoi de la motivation qu'y m'a pousser a y retourner, alors, je t'avoue que c'est multiples les fameuses "raisons".

Rico@Son.

Dernière modification par Ricoson (18 juillet 2014 à  10:04)

Un bon sujet !!

Je me lance :

- Cocaïne : j'ai arrêté parce que ça modifiait mon comportement, m'entrainait dans trop d'ennuis, me faisait côtoyer des gens qui n'étaient pas de vrais amis, et surtout mon compte en banque était constamment dans le rouge. L'installation d'un vrai rituel aussi était devenu problématique (j'ai tendance à  développer des tocs, donc c'était pas l'idéal) : "Ouvrir le pochon, verser la poudre, rouler une paille, boucher la narine droite, renifler, ouvrir les yeux, s'allumer une clope, boire une vodka, faire tourner..."
Aujourd'hui c'est très très occasionnel.

- MD / Ecsta : je me dis qu'un jour j'arrêterais totalement (en ce moment c'est une fois tous les 3 mois). Je n'ai plus vraiment de bons effets, j'en ai beaucoup trop pris par le passé. Et maintenant de grosses angoisses avant la prise...
Trop d'effets négatifs sur la santé également... Pas si intéressant donc pour qques heures de plaisir (entrecoupé de vomissements et de fatigue intense, cool) de devoir vivre avec des descentes aussi difficiles.

- Cigarette : impossible d'arrêter. Et pas envie en fait. Je sais que c'est mauvais pour les poumons (et ils en pâtissent pas mal les miens) mais c'est mon plaisir, point.

- Cannabis : j'ai eu envie d'arrêter à  un moment. Plus de rêves, tachycardie légère, parano, impossible de se lever le matin... Puis j'ai repris dans de meilleures conditions. Maintenant ça reste un petit kiffe de ma vie de tous les jours !

- Speed : j'ai testé la grosse quantité aussi, comme la MD et la coke. Mais ça ne m'a pas plu tant que ça... l'abus génère des descentes affreuses, et l'effet, sur le moment, n'est pas si spectaculaire (d'où ce gout de reviens-y). Depuis j'en n'ai pas repris... et ça me manque pas.

- L'alcool : ancienne bonne consommatrice, j'me suis complètement calmée. Maintenant c'est quelques bières en semaine, et le week end, un ptit peu d'alcool fort, jamais en surdose, et en cas de prise de drogue, pas d'alcool, juste de la RedBull.
Pareil, je supportais plus la gueule de bois, mon comportement complètement débridé, les regrets d'avoir fait n'importe quoi, le lendemain...


La motivation d'arrêter, pour moi, arrive quand le déplaisir prend le pas sur le plaisir. Un plaisir qui n'est pas suffisant ni assez long pour pouvoir faire face à  ce qui vient après. En gros, trop d'inconvénients...

salut,

moi mes raisons de vouloir arreter certaines substances (je precise, la coke), ce sont a peu pres les memes que mogwai, mauvaises habitudes, problemes de santé multiples, mauvaises frequentations qui t'enfoncent, ce rituel qui fait que tu ne penses plus qu'a ca (quand? comment? a quel prix? etc), bref, meme si ce produit m'attirera toujours, je le sais, nettement plus de desagrements que de positif, donc adieu !!

le speed, bons souvenirs, sauf pour les descentes hard core, et le mal aux chicots quand tu tapes trop, sans parler de la tachycardie, pas cool......l'arret s'est fait tout seul, moins d'occaz, moins de consos, moins d'envies, et hop, fini......mais je pense que je dirai pas non si on m'en proposait de nouveau un jour (mais j'en resterai a une conso occasionnelle)

les opi (en medocs pour moi, ayant testé l'hero, que je n'ai pas vraiment appreciée), là , c'est plus compliqué......si facile a trouver, un ti tour a la pharma et paf, je retomberai.......pas vraiment envie, donc je me motive a ne plus ceder a ces envies, qui viennent generalement quand ca ne va pas......j'apprend a faire face a certaines choses sans me vriller le cerveau (c'est pas simple, mais je m'accroche a autre chose, comme mon avenir qui, tel que je le concois, n'est pas compatible avec une conso autre que de canna, et encore, le soir)

le cannabis, beaucoup fumé par avant, puis delaissé un temps (pas assez de thunes pour la cc et la fume, je prenais la cc), en arretant la coke, j'ai trouvé mon "salut" en refumant de la beuh, le seul soutien psychotrope qui pour moi, a été primordial (je restais dans une conso illicite, mais qui m'etait benefique, car en gros, pouvoir controler quelque chose pendant un sevrage de coke.....c'etait hyper important pour moi, gavée aux medocs psy en mode "pas le choix, sinon je pete un cable"), mais je maitrise pas mal, en mode "un le soir" (ca coute un bras quoi, et au rsa.....t'as tendance a vouloir le garder ton bras )

les medocs justement, ca s'est fait petit a petit, saoulée de prendre mon gros pilulier 4 fois par jour, pour me gazer, dormir et prendre du poids......diminution progressive, puis arret total y'a un an (sauf un cachou et demi le soir pour dormir, encore necessaire parfois)

exta/md, comme le speed.....

autres, comme lsd ou champis par exemple, manque d'occaz......mais pourquoi se priver de ce plaisir?

clope : c'est mort !! j'en ai encore besoin, pas encore envie d'arreter (c'est mon seul conso/plaisir maintenant), mais je reduis faute de moyens......

bref, les substances dont j'ai été accro, je les ai quittées pour leurs effets a long termes nefastes pour moi, le reste, ma foi......je suis pas abstinente, juste manque d'occaz de faire la teuf (pas forcement free party), et manque de moyens.......

voilà , c'etait pour MON cas ......

Dernière modification par snoopy (18 juillet 2014 à  13:41)

Cyaan a écrit

Pour l'instant les consos m'aide surtout a supporter certaines épreuves, j'ose espérer que ce n'est qu'une transition, que oui, il viendra un jour ou je serai assez forte pour affronter les choses en face.

Cette phrase me rappel quelqu'un! ..Moi! . Sans ma conso.. Je crois que je ne serais, probablement.. (J'aime mieu ne pas y pensé!). Ma force, la peur, m'a été montrer le jour de mon opération. Le jour viendra Cyaan, mais la décison, est ton choix car personnes ne peux décider pour toi!

Ricoson a écrit

Ceci dit, ton poste, si j'ai bien compris, parle de l’abstinence.cool

Oui, en d'autre mot! Sinon, l'abstinence pourrais être considérer comme une raison!

Raatus a écrit

La raison principale de chaque arrêt que j'ai pu faire est que la prise de tel ou tel psychotrope apporte au final plus de désagrément que de plaisir. Comme tu l'as mentionné Insanatorxx avec certains produits tu es arrivé à  force d'en avoir consommé à  ce que l'expérience soit te soit plus préjudiciable qu'autre chose.

Souvent, les désagréments apportent un plaisir quelconque... pour moi c'était d'avoir vécu quelque chose de différent, quelque chose que les autres ne fonts pas!

Mogwai a écrit

La motivation d'arrêter, pour moi, arrive quand le déplaisir prend le pas sur le plaisir. Un plaisir qui n'est pas suffisant ni assez long pour pouvoir faire face à  ce qui vient après. En gros, trop d'inconvénients...

Chaque bonne chose a une fin! Les inconvénients, on s'habitue d'après moi!!

Je finirais par dire qu il faut une certaine volonté pour commencer à  se droguer et de la motivation pour poursuivre... donc il est possible de les trouver pour faire le chemin inverse.

J'aime cette réflexion! Ont fait ce que l'ont veut, tel est le libre arbitre!

Mes motivations pour l'arrêt de la came : la peur

Pour le cannabis : ma fille et ma santé mentale

La cigarette : pas encore au programme... Mais surement ma santé

Le LSD : rien de vraiment décidé

Mais grace a la thérapie j'en viens a avoir un dégoût de la drogue et vouloir une vie normale, saine et posée !

Salut

j'ai arrêté la clope et me suis mis à  la vapo du canna après un "pneumothorax spontané du jeune adulte", peut-être lié à  un emphysème qui serait la conséquence de mes années de tabac et surtout de bangh quotidiens hyperdoulliés (faut bien que jeunesse se passe)

je me disais : le jour où j'ai un problème au poumon, j'arrête de fumer (tout)
c'est arrivé plus vite que prévu (je voyais pas le "problème au poumon avant mes 60 balais voire jamais, comme mon papy mort à  70 ans avec sa binouze et son paquet de caporal quotidien)

mais bon : pneumothorax, discours médical disant "50% de risques de récidive si vous fumez"...c'est clairement la trouille qui m'a incité (et pas motivé) à  ne pas reprendre...pas envie de me faire talquer le poumon (ce que tu as subis, ho misère de douleur)

et puis 4 ans après : un p'tit bédo qui tourne, un pote qui insiste un peu, tu tires 2 lattes...et tu rachètes un paquet de clope et des feuilles XL la semaine d'après...

j'ai encore la trouille (ça bloblotte dans ma cage thoracique quand je fumes trop), j'ai une clope électronique pour la journée histoire d'éviter les roulées et autres blondes en embuscade...mais toujours les joints du soir, que j'ai du mal à  lâcher (pas DU TOUT motivé là  pour le coup, même si 4 ans de vapo m'ont convaincu du bienfait)

la trouillothérapie trouve donc sa limite

qu'est-ce qui peut donc me motiver à  nouveau ? Comme le dit mon médecin : "avez-vous envie de durer ?" Est-ce ça l'un des ressorts de la "motivation" dont les addictologues (dont je suis, arf) se rebattent les oreilles ? Mourir vieux en bonne santé ?
Moi, je demande juste aux personnes que j'accompagne ce qu'ils attendent d'une vie avec moins ou plus de produit...l'arrêt ou la réduction de la conso ne sont pas des projets, ce sont des moyens qu'on se donne pour réaliser des projets...qui sont des projets de vie (cet avis n'engage que moi)

merci pour cette question centrale, qui concerne UD et ceux qui les entourent

Psychodi