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Chapitre 1 : la longue montée vers la claque visuelle
Je commence par me prendre la moitié du carton vers 4h, qui me semble bien imbibé. L'alcool et le speed me rendent un peu confus les souvenirs jusqu'à 6h30environ. (Absence de rdr de ma part...)
A vrai dire, je suis en grand kiff devant le son, mais je ne me rappelle pas sentir le trip en moi encore (ou alors très peu).
Au petit matin, nous nous retrouvons à la voiture. J'ai encore un léger trou de mémoire/confusion, mais après avoir passé un quart de mon carton à ma copine, je ne sais ni pourquoi ni exactement quand, mais j'ai pris le quart du buvard qui me restait.
Je me sens assez bizarre, un petit je ne sais quoi auquel je ne suis pas trop habitué (je n'ai que rarement pris de lsd, et rarement sobre, pour résumer.) s'infiltre en moi. Je n'y prête pas trop attention mais je sens que je commence un peu à phaser et que les couleurs gagnent en intensité.
Je fini par regarder le sol, et la...surprise, c'est un sol kaléidoscopé qui s'étend devant moi ! Les brins d'herbes forment des motifs de kaléidoscopes qui se reproduisent à l'infini sur le sol. En plus de ça, ma vision est carrément passé en full HD, comme dans un film Blu-ray dont la qualité serait tiré au top. Aucun défaut n’apparaît, et je peux apercevoir les moindres détails qui entrent dans ma vision.
De plus, la plupart des objets devant moi s'agrandissent et diminuent à la fois, un peu comme si je passais une loupe devant, mais en continu...
A ce moment là , aucun effet mental ne se fait encore ressentir, mes pensées sont claires mais ne se bousculent pas dans une tempête mentale, je n'ai plus du tout l'esprit embrouillé par l'alcool ou autre.
N'ayant jamais eu de si forts visuels, je m'en prends vraiment pleins les yeux, et j'adore !
Chapitre 2 : La plongée vers le mental
En me promenant devant le son, j'ai l’impression de ressentir les émotions de chacun. Tout le monde me semble heureux, heureux d'être porté par le son, heureux de danser et de profiter de l'instant présent. Tout cela me semble tellement beau que je me sens emporté par toutes ces émotions que je trouve magnifique, presque en ayant les larmes aux yeux. En plus de ça, je ressens une véritable présence physique du son, qui rode autours de nous, sans que ça en soit déplaisant...
De retour à la voiture et après une légère prise de tête et des mots qui m'ont touché, je commence par me sentir emporté par une tempête mental qui apporte le désordre dans mon esprit. J'ai l'impression de m'enfermer dans une prison mentale et que chacune de mes pensées me torturent et m'enfoncent au plus bas, vers un gouffre de terreur psychologique interne.
Je suis incapable de bouger et subis cette tempête dans mon esprit. J'entends qu'on parle autours de moi, mais je n'arrive pas à comprendre, trop absorbé par mes pensées qui défilent... Je remet tout en question dans ma façon de vivre, et ne vois que du négatif.
J'essaie d'affronter ce bad trip, de laisser cette tempête mentale faire son chemin sans essayer de résister, de briser le cycle négatif pour aller vers du positif, mais rien à faire, je me sens véritablement emporté et dépassé par le produit.
En plein état de panique, ma copine m'isole pour essayer de me calmer. Je ne comprend plus rien à tout ce qui se passe. J'ai la sensation qu'en fait je suis tripé depuis toujours. Et puis ensuite qu'en fait tout ce que je vis n'est pas réel, qu'au fond je n'existe pas, ni cette teuf, ni l'instant présent. Je suis en pleine confusion mentale, je ne sais plus qui je suis, ce que j'ai fait, où je suis... Impossible de me rappeler des instants de ma vie.
Ma copine essaie alors de me forcer à me rappeler la journée avant de partir en teuf. Tout cela me semble si loin...Je fais d'énorme effort pour tout remettre dans l'ordre, mais c'est difficile, je ne sais plus si je dois la croire, si elle a raison en me racontant tout ce qu'on a fait, qui je suis, etc...
J'ai sur moi un cachet de bromazepam de 6mg (anxyolitique générique du lexomil). Ma copine me conseille de le prendre pour me calmer, mais je veux affronter le produit et dépasser le bad, gagner la bataille qui se passe dans mon esprit.
Finalement, tout le monde veut rentrer chez soi, il est environ midi. Je décide alors de prendre un premier quart du lexo pour essayer d'assurer les 45min de voiture qui m'attendent.
Chapitre 3 : le retour au monde réel, encore tripé.
Le trajet en voiture est assez dur à encaisser en étant tripé. Je me sens oppressé, ne reconnaît pas du tout la route, je vois encore des formes bouger, des hallu visuelles... On me parle, mais j'ai l'impression que c'est parfois moi qui me parle tout seul, je suis alors obligé de demander « Ah mais attend, c'est toi qui vient de me parler là ? ». Je ne sais plus trop quand je parle ou pense. Je subis le voyage en m'enfonçant dans mes pensées.
Finalement, à 5min de l'arrivée, je subis une montée d'angoisse terrible, obligé de faire arrêter la voiture pour sortir tellement j'étouffe et me sens mal.
Tant bien que mal, je fais tout pour me calmer et remonte dans le véhicule.
Arrivé chez ma copine, je me sens encore totalement tripé. Les angoisses se sont un peu apaisées, mais les hallu visuelles sont toujours là .
Le mental, lui, travaille toujours. Je me perds dans mes pensées, incapable de vraiment les contrôler, à toujours me poser des questions, à être dans la confusion mentale et quasi incapable de m'en tenir à une tâche du genre aller chercher un objet (je vais partir à la recherche de cet objet, mais en même temps je vais me dire qu'il faudrait que je fasse ça, puis ça, puis ça...et au final je m'éparpille en ne faisant pas grand chose.Même aller au toilette me prends du temps car je m'arrête devant tout ce que je vois en me posant des questions.)
Discuter avec ma copine m'aide à me reprendre. Elle sait se montrer rassurante et j'arrive peu à peu à calmer ce brouhaha mental dans ma tête.
Je m'amuse à écrire ce qui se passe dans mon esprit. En voici quelques exemples :
« -Plus tu penses...et plus tu penses encore.
-Toutes ces questions sous trips, ont-elles une réponse sous trip? Le trip peut-il nous faire partir plus loin ?
-Il faut ouvrir les bonnes portes. Pour la suite, c'est dans son état normal qu'on aura les vraies réponses, parce-que sous trip, on remet tout en cause. A commencer par soi même. »
Finalement, j'ai repris un quart de lexo car je me sentais fatigué mentalement et physiquement, et n'en pouvais plus d'encaisser le trip.
Chapitre 4 : Le trip sans fin ?
Le lexo calme peut-être le mental, mais je sais que je suis toujours perché. Visuellement, tout bouge, rétrécit, s'agrandit, se déforme, s'avance vers moi ou recule...
Un coup d'oeil dans le miroir, et à 21h mes pupilles sont encore dilatées...
Je mange un peu, je discute, j'essaie de dormir, rien à faire, impossible de dormir, toujours cette sensation d'être tripé.
23h : ça va faire presque 20h que j'ai pris le carton, les pupilles sont toujours dilatées. Mes jambes tremblent et se contractent. Est-ce à cause du speed, de la fatigue, du lsd ?
N'en pouvant plus d'encaisser et voulant vraiment dormir maintenant, je me prend la moitié du lexo qui me restait.
L'endormissement est difficile. En fermant les yeux j'ai l'impression de partir dans une autre dimension, de ne plus savoir ce qui est réel ou ce qui est le rêve. Mais je m'endors.
Conclusion :
La question a fini par se poser vu l'ampleur et la durée du trip de savoir s'il s'agissait bien d'un carton de lsd25...
Cependant, avec mon état de fatigue de la veille, de la trace de speed qui m'a démonté (alors qu'en principe je ne ressens d'effet qu'au bout de 3 ou 4 traces), et de deux bières qui m'ont bien arraché (2 bières de 10 degré, alors que je peux encaisser plus d'habitude...), ce coktail pas très RDR a peut-être prolongé le trip plus qu'à la normal.
Finalement, malgré un bad bien hard au niveau mental, je garde un excellent souvenir de ce trip. Le visuel m'a tout simplement été extatique, et le combat mental renforce et apprends à nous connaître un peu plus, ou sous d'autres aspects, en apprenant à se poser de nouvelles questions, ou à remettre en questions ce qu'on croit savoir en ouvrant son esprit à une autre vision de la vie.
Se prendre une perche au lsd n'est pas quelque chose que je recommanderai à tout le monde. Je pense qu'il faut se sentir capable d'encaisser une telle perche, et de subir du mental comme d'autres drogues n'apportent pas, même si cela reste une expérience unique, à consommer avec prudence et respect pour le produit. La présence de quelqu'un de confiance est aussi une nécessité : ma copine a su avoir les mots rassurants pour me tirer vers le haut lors du bad. Sans ça, j'aurai peut-être pu faire n'importe quoi.
Ressenti et comparaison avec d'autres drogues :
En discutant avec des gens, ou même en trainant sur le net, je me rend compte que certaines personnes cherchent à savoir les différences entre lsd et champi, ou autre drogue/hallucinogène. Moi-même le premier, avant d'essayer le lsd, j'ai voulu d'abord découvrir des produits plus "soft" pour m'initier aux produits psychotropes.
Je vais donc faire part de mon ressenti personnel, qui n'est ni une vérité absolue, ou autre, mais qui pourra peut-être éclairer ceux en recherche d'informations pour se préparer à leur trip.
LSD / Champi : j'ai l'impression pour ma part (chaque trip est unique d'une personne à une autre, et d'un trip à l'autre selon le set&setting) que les champis offrent plus une "interprétation" nouvelle de la vie, de ce qu'on voit. Les visuels que j'ai eu sous champottes ont toujours été des ombres, des formes, ou autre, que mon esprit a interprété comme des hallucinations visuelles.
Sous lsd par contre, les visuels se sont imposés dans mon esprit. J'avais conscience de vivre des hallu, mais ce n'était pas une questions d'interprétations par mon esprit, mais vraiment la mise en place d'hallu "non provoquées".
LSD/MD : malgré des petits malins qui te proposent de la d quand tu cherches du lsd en te disant "mais si, c'est presque pareil"...RIEN A VOIR.
La MD reste une défonce relativement "physique", sans trop de perche mental (même si pour certains ça semble arriver), où le cerveau baigne dans la sérotonine et le bien-être. Une espèce de perche "passive" contrairement à la perche "active" du lsd ou champis.
LSD/ LSA : J'ai trouvé ici un état de trip assez proche. Cependant le LSA m'a semblé moins visuel et très poussé sur le mental, avec un aspect très enthéogène voir chamanique. De plus le LSA ne m'a vraiment pas "poussé" physiquement, au contraire, j'avais les jambes coupées, et en ayant plutôt besoin de me poser au fond d'un canapé...
Merci pour votre lecture,
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