HotRiver, ce qui t'est arrivé s'appelle un
sevrage précipité, c'est ce qui arrive quand on prend du sub (quelqu'il soit, c'est la
buprénorphine - qui est plus forte que la
naloxone et qui est aussi un antagoniste - qui dégage tout opiacé agoniste de tes récepteurs) trop tôt après avoir consommé un opiacé agoniste (héroïne,
morphine, etc). Ca m'est arrivé plusieurs fois et en effet, c'est un cauchemar quand ça t'arrive, je décrirais ça comme, un soudain frisson glacé qui traverse tout le corps et ton coeur qui commence à battre très vite - en fait c'est comme si c'était un flash "inverse".
La raison pour laquelle le corps réagit aussi violemment, c'est parce que l'injection apporte beaucoup trop de
buprénorphine d'un coup et la "lutte" entre l'antagoniste et l'agoniste est d'autant plus intense! Si l'on veut reprendre du sub après une prise de
came sans avoir de problème, il faut, d'une, attendre minimum 12h, et attendre d'avoir VRAIMENT les symptômes du manque, histoire d'être sûr de ne plus avoir d'
héro dans l'organisme. De deux, il faut impérativement le prendre d'abord de façon sublinguale, en doses basses (je conseille 1mg) et petit à petit (toutes les demi heures) en reprendre. Si rien ne se passe, au bout d'une ou deux heures, là on peut se faire un shoot de sub, mais là encore, à une dose raisonnable (2mg devrait être amplement suffisant).
Quant à l'injection de
suboxone régulière et quotidienne, l'ayant pratiqué souvent et la pratiquant en ce moment même, je pense personnellement que la
naloxone présente dans le médoc n'est qu'un argument marketing pour les compagnies pharmaceutiques, car pour avoir injecté
subutex comme
suboxone, je n'ai jamais ressenti de différence notable. Après, tout le monde réagit plus ou moins différemment, mais à mes yeux, ajouter de la
naloxone à un médoc pour éviter son détournement aurait uniquement un intérêt avec des
opiacés agonistes (dans quel cas, la prise intraveineuse activerait la
naloxone qui renverserait effectivement l'effet de l'opiacé et provoquerait une crise de manque). Dans le cas de la
buprénorphine, c'est inefficace, d'ailleurs je crois savoir qu'une overdose de
buprénorphine (très très rare mais possible tout de même - surtout quand il y a de l'
alcool et des BZD dans l'équation - un ami en a fait une) ne peut être combattue par une injection de
naloxone ou de naltrexone, alors que dans situation d'OD d'
héroïne ou de
morphine, on utilise quasi systématiquement ces deux substances, ce qui donne d'excellents résultats et sauve bien des vies (par ailleurs au Royaume-Uni, dans les centres genre
CSAPA, on donne aux héroïnomanes des seringues 2.5ml
Naloxone dans l'éventualité d'une overdose - j'ai eu la chance qu'un compagnon de
came en possède une lors d'une session où j'ai overdosé. Très désagréable sur le coup, un supplice, mais bien content d'être en vie)