L'EPH est je trouve déjà bien douloureux en
IV, et ce indépendamment de la dilution (pourtant je ne lésine pas), ou presque.
Phénomène qui ne m'est arrivé qu'avec ce prod (filtré à la toupie, et, donc, dilué jusque dans des 10cc...) :
-je ne fais pas de tirette, et je n'utilise pas d'aiguille qui a été en contact avec la solution. Je ne purge que la seringue, pas l'aiguille. Il reste donc une infime partie d'air dans l'aiguille, qui, avec la tension liée au garrottage, se remplit de sang dès que je suis dans la veine.
J'injecte de façon lente mais continue. Trop vite ou trop saccadé, et tout foire. Le résultat ressemble aux shoots hors de la veine, avec un bel œdème.
Avec des petites veines, c'est encore plus flagrant.
Je pense que c'est un mélange d'une grosse vasoconstriction, et d'une réaction inflammatoire, que je pense majorée par les points de ponctions adjacents non cicatrisés, avec une extravasation dans les tissus cutanés... Je note au passage une anesthésie cutanée rapidement réversible, quand ça arrive. Ça surprend, parce qu'on se dit qu'avec ce prod qui s'infiltre d'un coup là où il peut, ça fait pas si mal... Puis on se rend compte (en ce qui me concerne) que c'est la sensibilité entière qui a disparue, sur la zone concernée.
Si je purge mon aiguille avec la solution contenant l'EPH, la toute petite goutte de mélange qui entre en contact avec les tissus du derme pendant la pénétration de l'aiguille est méga douloureuse. Et une fois l'aiguille dans la veine, même sans tirette, même sans appuyer sur le piston, le peu d'EPH qui commence à se diffuser dans la veine entraîne cette réaction (pour moi, au mieux vasoconstriction, au pire, lésion importante de l'endothélium -précédemment abimé ou non- qui rend vite l'injection infaisable, surtout si un œdème cutané vient comprimer la veine par dessus....).
Pourtant, si ça passe, et que localement c'est OK, j'ai jamais ressenti de gêne particulière, du moins pas plus que par une autre ROA.
Ça va sans dire, les dégâts doivent être bien réels. Ce n'est pas une pratique que je conseillerais, encore moins sur le long terme.
Toujours est il que pour éviter de se détruire le bras pour un shoot, de mon expérience perso, je dirais que c'est moins risqué :
-d'utiliser une veine de bon diamètre, et neuve (sans ponctions récentes, du moins). Par contre, il faut que ce soit une veine superficielle. Vu le risque de complications vasculaires et de dégâts tissulaires, ce serait une très mauvaise chose que ça se passe autour d'une veine profonde, pour des raisons évidentes.
-De même, je conseille vraiment d'éviter les membres inférieurs, ou la circulation veineuse est plus lente (je pense qu'on n'a aucun intérêt à favoriser une stase de ce produit dans l'organisme.)
-Pour moi, ce n'est pas raisonnable de faire plus d'un shoot, même réussi, avec l'EPH : La vasoconstriction arrive vite, ce qui rend les fix de plus en plus compliqués ; et vu le
craving du prod, je m'en tiens à cette règle : si je loupe la veine, mais que mon aiguille a aspiré même un tout petit peu de sang, je change directement l'aiguille (le risque étant que de l'EPH aie pénétré dans l'aiguille, ce qui est rédhibitoire pour moi.
Si avec une deuxième aiguille neuve j'ai le même résultat, j'arrête les frais, et passe à une autre ROA.
Pour rajouter quelques pensées :
A mon avis, il peut y avoir deux mécanismes "opposés" qui jusitifient l'usage difficile de l'EPH en
IV :
-Soit thrombotique, c'est à dire que des caillots se formeraient rapidement, bouchant la veine, avec des lésions éventuelles des tissus vasculaires et cutanés si stase/extravasation.
-Soit au contraire, la destruction des clous plaquettaires et tissus fragilisés, particulièrement si on néglige la rotation des sites d'injection. Celà dit, c'est dur de conseiller de faire subir à toutes les veines dispos l'agression chimique de l'ethyl...
Je privilégierait la deuxième hypothèse, de manière un peu empirique :
-Lors du retrait de l'aiguille, préparez un tampon sec, et commencez à comprimer le point de ponction immédiatement (voire, simultanément, sans non plus abimer la veine tant que l'aiguille est dedans...). Sans ça, un peu d'EPH mêlé au sang va repasser par le point de ponction, en provoquant une douleur parfois intense, en abîmant au passage les tissus cutanés, parfois rudement.
J'ai remarqué que le point de ponction peut saigner pendant longtemps, même après compression, bien plus qu'avec d'autres produits.
Ça, ajouté aux shoots qui ont l'air manqués, même quand on est 100% sur d'être dans la veine, me font davantage penser à un déficit de coagulation, avec une agressivité certaine sur des éléments nécessaires à l'hémostase (ou simplement, à la vie cellulaire...)
J'en rajoute un peu puisque je suis parti :
-Vu comme ça, ça semble insensé de fixer l'EPH. Celà dit, peu importe comment on le consomme, le prod va se retrouver dans la circulation sanguine de toutes façons. On peut emettre l'hypothèse d'un impact sur la formule sanguine, et d'un risque hémorragique accru... Je serais curieux de voir des résultats NFS après un abus d'
ethylphenidate.
-Le
plug, tout comme l'IM, fonctionnent bien (niveau absorption), avec moins de galères potentielles qu'en
IV.
Bien sûr, les muqueuses rectales vont finir par crier stop, et les IM répétées sont un peu douloureuses, quoique pas spécialement plus qu'avec un autre prod, en ce qui me concerne. Je parle pas non plus d'un demi gramme par jour pendant trois mois dans le même muscle. Mais pour limiter les risques graves, le
plug est plus raisonnable.
Après de longues recherches, j'en ai toutefois conclu que la rotation des sites d'administration était vachement complexe avec le
plug..!
-Le
redrop IV est rarement une bonne idée... La durée d'action de l'EPH est déjà honnête. Mais après un shoot réussi, je trouve que c'est vraiment dur d'en assurer un deuxième, pour un plaisir moindre... L'intervalle confortable dépendra de chacun, comme d'habitude.
-pour finir, les risques cardio ne sont pas l'objet du post, mais ça ne rassure jamais d'imaginer son coeur lâcher, après une dose trop forte. Gare aux réflexes du style automédication au bêta-bloquant (le risque étant que l'adré vienne saturer à la place les récepteurs alpha, ce qui n'est pas vraiment mieux).
Voilà pour mon expérience... Faites gaffe à vous. J'aime bien l'EPH en
IV, mais la voie orale convient très bien à la majorité des gens que j'ai croisé/lu.
Bien sûr, la
RdR liés à l'injection reste au moins aussi importante que tout ça.
Et puis, ne pas oublier qu'on parle d'un prod abordable et accessible, souvent associé à un
craving notable, et que des semaines/mois d'abus de stims sans pause, c'est dur à encaisser (inutile que je developpe la dessus je pense.)