Bonjour,
Mon mari a été victime l'an dernier d'un arrêt cardio respiratoire, il a frôlé la mort, coma de plusieurs jours, pose d'un défibrillateur implanté...etc... Il était à cette période substitué à la
méthadone.
Il a 37 ans et prenait des
opiacés depuis l'age de 17 ans.
Méthadone, puis
subutex injecté (pas sans lien avec les problèmes cardiaques), puis
méthadone à nouveau.
Pendant son coma, il a été sevré et c'est donc réveillé clean.
Aujourd'hui, il doit mener une vie de moine:
- c'était une gros fumeur: 1 à 2 paquets de brunes sans filtre par jour: interdiction absolue de fumer: chaque
cigarette peut lui couter la vie.
- Plus d'
alcool non plus, ou avec grande modération,
- plus de hachich car cela provoque de la tachycardie,
- bien évidemment, plus de
cocaine,
amphétamines, exta...
- café avec grande modération.
- cuisine sans sel, sans beurre, sans gras, sans sauces: une alimentation surveillée...
Tout ça est très dur pour lui a gérer au quotidien. Surtout après une vie assez intense à tous les niveaux.
... Et d'autant plus que la seule molécule tolérable par son corps est la
morphine: pas de contre-indications avec les problèmes cardiaques. Bien sur, même si c'est "stupide", il n'a pas résister à faire des sessions
came. Le problème, c'est que la dope que l'on trouve est coupée avec je ne sais quoi, ce qui peut entrainer à chaque fois toute sortes de réactions avec ses problèmes, et son traitement qui est lourd (antiarythmiques, béta-bloquants, anti-coagulants..etc...).
Après réflexion, il pense pouvoir réduire sa consommation à du
skénan, produit dont il apprécie l'effet. Il pense qu'avec une prescription de
skénan, il sera en mesure d'éviter les passages chez le dealer et gérer ainsi sa consommation et minimisant les risques.
Pensant avoir trouvé la solution à son problème et un compromis acceptable pour gérer sa santé et ses envies, mon mari discute du problème avec son médecin traitant qui refuse catégoriquement de lui prescrire quoi que ce soit et semble se moquer du risque pris en allant chez le dealer.
Etonné de cette réaction, Je discute de tout ça avec mon médecin de CSST, mon mari n'étant plus suivi pour une dépendance, il n'a plus d'interlocuteur au CSST. Mon docteur comprend le problème, cependant, depuis le début de mon suivi, il ne suit que moi car ne veut pas être le médecin des 2 membres d'un couple. Il adresse donc mon cher et tendre à un collègue du CSST, qu'il pense ouvert à ce type de problématique.
Le docteur en question reçoit mon mari et refuse à son tour catégoriquement de lui prescrire du
skénan, évoquant l'absence de cadre légal puis proposant de la
méthadone, alors qu'elle est contre-indiquée avec les problèmes cardiaques (possibilités de troubles du rythme) ou du
subutex, alors que mon mari l'a injecté plusieurs années et que ça lui a provoqué des problèmes veineux.
Entre temps nous en avons discuté avec un ami médecin qui défendait la même position.
Tous exigent de lui l'abstinence totale et ne comprennent pas d'où vient son désir de consommer. Sous prétexte qu'il a "échappé à la mort", qu'il a "une deuxième chance"...etc... Et qu'il devrait rester abstinent car c'est le mieux pour lui.
Il est privé de tout et on lui refuse le produit qui présente le moins de risque.
Je ne pense pas que ni son raisonnement ni sa demande soit déplacée, il est difficile psychologiquement de renoncer à toute forme de défonce après 20 ans d'habitudes.
Que pensez vous de notre situation ? Quel est votre avis personnel ? j'ai l'impréssion de débloquer, je ne comprends pas que personne n'entende sa détresse...
Je ne sais plus vers qui me tourner et je vis dans la peur que chaque prochain écart provoque une catastrophe...
Merci de m'avoir lu malgré la longueur et merci par avances de vos réponses.