http://www.lemonde.fr/sante/article/201 … 51302.htmlAvec une petite citation d'un de nos admins
Sinon, l'article apporté pas grand chose de nouveau/intéressant : l'usager moyen est un jeune mâle (28 ans en moyenne), vivant en ville, niveau d'éducation assez élevé.
Enfin, je me suis dit que c'était toujours sympa de faire tourner, surtout avec l'intervention de Pierre
Les usagers des drogues de synthèse mieux identifiés
LE MONDE | 11.05.2016 à 11h34 • Mis à jour le 11.05.2016 à 12h05 | Par François Béguin
Qui sont les utilisateurs des nouveaux produits de synthèse (NPS), ces drogues accessibles sur Internet entre 8 et 35 euros le gramme, sous des appellations chimiques aussi mystérieuses que 2C-x,
MXE ou
DXM, et qui imitent les effets de produits illicites comme l’ecstasy, les
amphétamines, la
cocaïne ou le
cannabis ? Si le marché de ces substances psychoactives apparues en France depuis 2008 était relativement bien connu, avec notamment 178 molécules différentes répertoriées en début d’année dernière, le profil des consommateurs restait flou. Une étude de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), publiée mercredi 11 mai, permet pour la première fois de mieux connaître ces usagers, plus « discrets » que ceux de drogues « classiques ».
Les adeptes de ces nouvelles substances psychoactives principalement vendues sous forme de poudre sont en majorité des hommes jeunes (28 ans en moyenne), qui vivent dans une grande ville, présentent un niveau d’éducation « assez élevé » et sont en quasi-totalité (97 %) déjà des consommateurs d’autres drogues illicites, révèle l’étude qui s’appuie sur 607 questionnaires remplis en ligne entre mai et octobre 2014. Si cette méthode comporte certains biais, elle a cependant permis d’atteindre des « usagers cachés et isolés » qui seraient sans doute restés inaccessibles par des moyens plus traditionnels, explique-t-on à l’OFDT.
Les usagers de ces produits disent en majorité (60 %) avoir d’abord recherché une « modification de leur perception ». Les deux substances les plus consommées – du moins par ceux qui en connaissent le nom – appartiennent à la famille des phénéthylamines (38 %) et de la méthoxétamine (34 %) aux effets hallucinogènes. « Ce goût pour les substances hallucinogènes est une particularité française car, dans les autres pays, on recherche davantage des effets stimulants », relève Agnès Cadet-Taïrou, qui a supervisé l’étude de l’OFDT. Un peu moins de la moitié (47 %) des répondants déclarent par ailleurs avoir simplement voulu se « défoncer » en prenant un
NPS, tandis que 42 % disent avoir souhaité « être bien avec les autres, être plus sociable ».
Commande facile sur InternetCes consommateurs de drogues de synthèse se répartissent en « cercles concentriques ». Au centre de ces cercles, des « psychonautes », c’est-à -dire des usagers « quasi experts » qui testent ces nouveaux produits synthétiques sur eux-mêmes, relatent avec précision leurs expériences sur les forums Internet et maîtrisent les termes chimiques et les différences entre les molécules. « Plus on s’éloigne de ce noyau, plus on va vers des consommations non plus choisies, mais subies », explique Agnès Cadet-Taïrou. « A l’extrême, une bonne partie des usagers en espace festif ne savent pas qu’ils consomment un nouveau produit de synthèse. »
Si un usager sur deux (55 %) dit avoir acheté son
NPS sur Internet, un quart des personnes ayant répondu à l’enquête (24 %) disent l’avoir reçu en cadeau, 15 % l’avoir acheté à un ami et 12 % se l’être procuré auprès d’un dealer. « Les
NPS sont devenus des produits de consommation courante sur Internet, comme pour réserver une nuit d’hôtel, on peut payer par Carte bleue, il y a un service après-vente, et des commentaires d’utilisateurs sur le site », constate Pierre Chappard, le président de PsychoActif, une association d’usagers de stupéfiants qui anime l’un des deux forums français de référence sur ces drogues de synthèse.
Enfin, quatre consommateurs sur dix disent avoir rencontré des effets indésirables lors de la prise d’une drogue de synthèse. Pour l’OFDT, les répondants affichent sur ce point « une vision assez rationnelle » des
NPS, dont « ils craignent les dangers comme le montrent les besoins d’information exprimés et une propension à ne pas considérer ces produits comme un ensemble mais à les évaluer substance par substance ».