[ Social ]

Je déteste les gens qui prennent des prods.

Bonsoir,

Ton titre m'a tout de suite interpellé et j'ai, je pense, saisit de suite le sens de tes propos.
En fait, je pense être comme toi à  ce niveau, mais je n'en ai jamais parlé, je vais tenter de t'expliquer pourquoi, dans mon cas, j'ai ce sentiment de malaise lorsque, comme toi, dans ma vie, je rencontre des consommateurs de drogues (excepté également le cannabis entre autre).
En fait cela concerne uniquement les consommateurs de drogues avec lesquelles j'ai eu de gros souci donc héroïne, free-base/cocaïne.

C'était il y a quelques années un sentiment très marqué chez moi. De nature, comme je me sentais très différente du commun des mortels si je puis dire, j'avais un complexe d'infériorité mêlé à  un sentiment de supériorité (du fait que je ressentais une richesse intérieure en moi et que la plupart des gens eu, me paraissaient ce que j'appelle aujourd'hui encore "fades").

Lorsque j'ai commencé l'héroïne et ce durant des mois, je l'ai fait seule sans en parler à  quiconque si ce n'était mon dealeur, forcément. En fait, je trouvais même qu'intérieurement, je "dénigrais" ou bien peut-être une forme de jalousie malsaine, les autres consommateurs, surtout de mon âge. J'avais un rapport très particulier à  Hélène, né de mon obsession pour ce produit deux ans auparavant qui me laissait penser naïvement que personne ne pouvait comprendre tout cela. Hélène était si vitale pour moi, j'avais l'impression d'avoir une relation unique et exclusive (oui oui je parle bien d'une poudre) avec elle.

Ensuite, il y a le fait que j'ai longtemps recherché mon identité avec elle, et que, comme tous les jeunes qui cherchent leur identité, je cherchais à  me démarquer des autres. Donc, lorsque je croisais d'autres consommateurs, cela me ramenait très certainement à  ce que je voulais fuir: la banalité, le commun.

Les autres étaient également un miroir, comme tu l'as dit toi-même, qui me ramenait à  ma propre solitude, à  ma vie que je trouvais si glauque et triste, et je ne voulais pas que les autres s’immiscent dans mon univers, que je m'étais créé, comme une sorte de cocon.

Je voulais l'exclusivité car dans ma tête, elle me valorisait, je cultivais sans cesse la différence, jusqu'au jour où je me suis rendue compte qu'Hélène ne faisait pas de moi cette personne.

C'était très dur également pour moi de rencontrer des personnes qui prétendaient vivre la même chose que moi, en même temps je voulais qu'on me comprenne, d'un autre côté, cela me semblait voué à  l'échec. Au final, je crois que je souhaitais juste qu'on me fiche la paix, qu'on me laisse dans un bocal, tel un poisson rouge qui tourne et tourne à  l'intérieur. Je n'avais aucune envie de voir à  l'extérieur de ce bocal...

Cette sensation de jalousie est partie au fur et à  mesure du temps que j'ai appris à  savoir ce que je valais, que j'ai appris à  me connaître, à  rationaliser la consommation de drogues.

J'ai aussi longtemps été touchée, et encore dernièrement sur ce forum avec une personne qui souhaitait s'initier au shoot d'héroïne, et ai eu le mythe du sauveur, 'ai longtemps voulu empêcher les autres de se plonger dans une telle merde que j'avais moi-même connu. Aujourd'hui je sais qu'on ne peut empêcher quelqu'un de plonger, et je sais aussi que mon histoire n'est pas celle de tout le monde, nous avons tous des parcours différents et des dispositions différentes à  être dépendant. Nous cherchons tous quelque chose de différents là -dedans, nos comportements divergent, et c'est dans la nature humaine, l'expérience empirique, que de faire ses propres erreurs, de les comprendre et de rebondir ensuite. C'est d'ailleurs là -dessus je pense que repose la réduction des risques, puisqu'on ne peut empêcher, autant éviter les dégâts...

Ta réflexion évoluera en même temps que toi, ne t'inquiète pas et j'espère avoir répondu à  quelques uns de tes questionnements

Parfois en rencontrant un autre usager je me demandais : à  T il un plan meilleur que le mien?
Quand j allais chez certains je me disais : quelle horreur c crade y a du sang mal lave sur sa table , il se vante etc...

Il y a toujours une espèce de compétition aussi dans ces rencontres ...en à  T il plus que moi...combien la paye T il? ..
Et beaucoup me paraissait des balances en puissance ...je ne me trompais guère de fait

Le sentiment de vivre quelque chose d unique de précieux aussi fait qu on rejette le terrible miroir que pourrait être l autre ...le sentiment d être unique seul incompris est présent dans nos pensées secrètes
De plus on formait des communauté très fermées entre les junkies d un côté les sniffeurs de l autre ....rejet réciproque d ailleurs ...
La douleur n aime pas être reflétée dans le regard de l autre

Mais pourquoi tu ne te prends pas une charge pour te détendre? Quand tu as été défoncé peut etre que la personne que tu envie etait en pire chien..SI tu dis que l impression de miroir te mets mal, est ce que déjà  tu arrives à  te rearder 1min dans un miroir dans les yeux et te demander: "suis je au maximum heureuse? epanouie? comment realiser mes reves?". Dans ce cas la jalousie si tu as une morale tu es d accord qu'il y a plus de tensions voire pire qui en decoulent non? Y a des limites aussi, comme quand tu demandes un gr et qu'on te reponds "non mon dernier est parti y a 3min, tu l as croisé  suis sure!"... euh stp stp shuuuuut! :)

Enfouir les sentiments ça me parle, comme pour attiser le feu qui brule à  l interieur de moi meme jusqu à  ce que ça craAcK une perche de temps à  autres mais une bonne. Mais sans emotion on serait des ordis, tot ou tard il faudra exterioriser ou devenir aigri stressé et ça augmente le risque de cancer. tu arrives à  decompresser en te defonçant pour expulser la rage interieur et se charger de positif (20kw bien reglé et à  peine de prod a aide! et ensuite tellement tu t vidée tu es contente de devoir t arreter qq jours revenir à  la vie sociale, pas trop cogiter,  Je surkiffe ça mais la sqhooteuse et les cocktail de medocs à  9h seul en semaine c'est pas la joie j ai arreter pour etre seul maitre de ma vie. (sauf la metha quoi et un somnifere.)

C'est dommage te mettre mal à  l aise tu devrais je sais pas preferé tombé sur un chéper dans un tram que sur une vieille avec un poche à  urine non? tu preferes la mamie? Peut etre meme tu vas rire. Je crois que ce qui te dérange bcp c'est entendre parler de prod alors que tu n as rien, et  suis d accord, demandes franco: Y aurais pas un sujet de conversation + conviviale que la drogue c'est usant d en parlez faut la kiffez. Ceux qui en parlent le + en mange le moins!

Et si tu souris aux gens ils te souriront. si tu es comme moi un sermon ça donne envie de griller un fusible. Donc ne le fais pas monter dans les tours non plus..  krrk.paf! lol C pire aprés...Tu l as dit ne fais pas ce que tu ne veux pas qu on te fasse. Et perso je resens si on me tolere ou (si ça se trouve je crois mais  j en sais rien) si ils font style de me tolerer et je serai différent. selon le cas. Mais tous on est comme les cartoon un petit mini-moi diable a gauche et un mini-moi ange à  droite mais au final le decisionnaire c toi

ça depend aussi du lieux: trouver un tapeur de sken au milieu du massif centrale ça gere, croiser un type qui redescends de son kif de k-cra a paris centre la nuit c'est moins aguichant. Mais aprés les dealers me sentent à  500m ils m offrent des trucs pour que je valide ou pas alors que jamais ils auront 1€ de moi pour de la brown, mais je serais une fille je n oserais pas aller dans un squatt seul avec un inconnu pour un shoot de Calvin Klein, par ex aussi.


Peut etre meme tu envoies des mauvaise onde au type cheper qui demande rien à  personne et qui doit se demander pourquoi tu semble contrarié en croisant son regard, il peu pas savoir ce que tu ne dis pas... IL peut interpreté ton atitude comme 1 fameux "gens qui veulent mon bien malrgé moi", tu sais  c'est relou un regard accusateur en pleine perche, moi j aurais pas envie d etre open.. Pas niveau seduction je ne suis pas à  prendre c net mais meme comme ça j penserais "elle a pas l air de rire, je v esquiver" .  Donc ruminer/maronner dans ton coin c'est toi que ça embete le plus. mais même pas sûre...Si le type se ballade seul en pleine perche c pas un regard qui va influencer son délire non plus, n exagerons pas

"Wouah toi t'as carrément bonne mine tu sais que tu fais envie!! j en baverais presque "  grand sourir aux levres, texto..Je n ai rien demandé je dis juste "grillé mec tu fais semblant de pas etre à  l envers mais non"! toujours poli et aimable  les rencontres d aujourd hu sont tes potes de demain dit le dicton.


PS) étant enfant unique ça a été dur de rentrer ça dans le crane, parce que enfant s il n y a qu un gateau ct le miens point. moi 1er servi et rassasier pendant 10ans quoi normal enfant seul

Dernière modification par skpad (17 juillet 2016 à  12:22)