En Angleterre, une université propose des kits pour tester la composition des drogues
Une association étudiante de l’Université de Newcastle, en Angleterre, vend des kits pour tester la composition des drogues. Vendus moins de 4 euros, ils permettent aux étudiants d’éviter d’ingérer n’importe quoi.
Les drogues circulent souvent dans les soirées étudiantes au Royaume-Uni. Quoi que vous pensiez de ces substances, vous êtes probablement d’accord pour dire que tout le monde mérite de savoir ce qu’il ou elle met dans son nez ou dans sa bouche.
L’association Students For Sensible Drug Policy de Newcastle (SSDPN), qui appartient à l’université de cette ville anglaise, défend une politique responsable, basée sur le bon sens avec son tout nouveau programme “Test your drugs, don’t test yourself” (“testez vos drogues, ne vous testez pas”).
L’université de Newcastle devient la première fac du Royaume-Uni à proposer des kits permettant d’évaluer les drogues.
Pour 3,80 euros, les étudiants de cette université peuvent désormais tester la qualité des drogues au lieu d’accepter une pilule louche tendue par un inconnu en soirée. Très pratiques, ces kits expliquent aux jeunes comment leur corps peut réagir à ces substances.
La présidente du SSDP, Holly Robinson, a expliqué à Volteface comment l’asso avait procédé :
“En septembre dernier, on a fondé l’association SSDP de Newcastle au sein du syndicat étudiant, et nous avons réussi à avoir assez de membres pour la ‘ratifier’. Ce qui signifie qu’on a pu avoir accès au système de financement qui nous permet de demander une bourse spéciale. Nous avons eu l’idée de fournir des kits pour tester les drogues, donc nous avons déposé une candidature pour obtenir des fonds, qui a été acceptée.
Puis nous avons contacté EZ Test Kits [l’entreprise qui fabrique ces kits, ndlr] pour passer une commande groupée chez eux, et comme nous avons acheté des kits en très grand nombre, nous avons réussi à les obtenir pour moins de la moitié de leur prix d’origine… ce qui les rend plus accessibles aux étudiants.”
L’asso fournit deux types de kits : un kit “ecstasy” et un kit “kétamine”. Ce dernier permet de tester la PMMA, une drogue dangereuse souvent vendue sous l’étiquette
MDMA, qui a causé de nombreux décès dans le pays.
Pas plus tard que la semaine dernière, une jeune Britannique de 17 ans est décédée et deux autres ados ont été hospitalisés après avoir pris ce qu’ils pensaient être de l’ecstasy. Il s’est avéré que ces pilules roses étaient une sorte d’ecstasy appelée “Mastercard”, une drogue soupçonnée de contenir une forte concentration en PMMA au lieu de
MDMA. Ce décès et les hospitalisations ont poussé la police à demander aux personnes qui avaient consommé la même drogue de consulter un médecin de toute urgence.
Pour à peine 4 euros, ces kits peuvent changer la vie (si ce n’est la sauver) des jeunes qui veulent tester les drogues qui peuvent leur être proposées. Ce programme est inestimable pour les jeunes élèves de première année, qui sont les plus vulnérables.
L’initiative de la SSDP de Newcastle est une mesure de précaution libérale et avant-gardiste. Espérons que d’autres universités verront les effets bénéfiques de cette campagne qui encourage à contrôler la composition des drogues.
Traduit de l’anglais par Hélaine Lefrançois
Par Lydia Morrish / Kombini