[ Gérer sa consommation ]

Reprise héro après arrêt et manque

Un grand merci à  toi pour ton témoignage Gale Banni. J'avais besoin d'un rappel assez évident "jamais deux jours d'affilés".
Ca me semblait très évident pour toutes les drogues que j'ai pris avant dans ma vie (XTC, speed, tramadol, DXM, 2C-C...). Mais en fait, avec ces drogues-là  c'était pour moi assez simple car à  la fin de la session, bah j'étais vraiment satisfait donc aucune raison de recommencer de sitôt. C'est ainsi qu'à  part quelques exceptions, mes prises étaient espacées de 10j mini, je faisais mes petits trip reports, j'apprenais des choses sur moi etc.

Je vais zapper une grande partie de mon parcours avant l'héro mais pour faire simple j'ai découvert l'héro fin juin, j'ai testé une mini-trace comme ça pour la gestuelle, le goût, et tester mon produit. Une résurgence de la prudence nécessaire avec les hallucinogènes. Evidemment rien de folichon, l'effet de 100mg de palier 2, mais ça m'a suffit à  me faire une idée des quantités à  utiliser dans le futur. J'avais d'autres choses à  faire dans ma vie et puis j'y pensais plus trop donc j'ai attendu 3 semaines je dirais avant de reconsommer et j'ai respecté mes règles d'une fois tous les 10j.
Puis je me suis "réservé" pour début août, une semaine de location de tous les excès, et en gros j'ai consommé une petite trace une fois et fait deux "grosses" sessions avec un un 0,6g (héro qualifiée de correcte en vrai c'est du 12 à  15% je peux assez sérieusement estimer), tolérance aux opiacées existante mais fiable). Y'a eu des excès alcool et cannabis (mais zéro mélange !). On est en gros le 10 août, j'ai plus d'héro et pas de vraie occupation donc je finis mon stock de tussipax et d'XTC, et comme d'hab ça ne me fait pas grand-chose (la codéine même à  400mg ça me fait un effet correct qu'une fois sur 10, contrairement au tramadol qui m'envoie même plus loin que l'héro, métabolisme chelou s'il en est).
Mi-septembre, je rechoppe un gramme, puis à  la base pour faire partager je reprends un autre demi quelques jours après. Mais cette fois honnêtement c'est de la merde, 5% sûrement et un max de caféine. En plus sur les 3 boulettes, une fois ouverte y'en a deux qui tombent en miettes dans mes mains (pas un joli caillou compact comme la première fois), elle est brune foncée alors que la première fois elle était claire, beige grisâtre plutôt. Le lendemain j'ai toujours un peu mal au crâne et le nez qui coule, le milieu de la gorge irrité pendant deux jours. Curieusement, je tombe vachement souvent malade en début de semaine mine de rien...
De début octobre à  maintenant, je consomme toutes les semaines, le vendredi ou le samedi. Puis il y a une semaine... vendredi et samedi ET dimanche tant qu'on y est hein (en sniff, 3 prises séparées en une heure souvent). Mais pourquoi j'ai fait ça ? Aucune idée à  vrai dire, je me faisais juste chier en fait. Du coup la veille j'avais choppé un meug au même endroit mais à  un type que je connais pas. Et là , c'est bien mieux : 3 beaux cailloux compacts et quelques micro-cailloux. Quand je les coupe (du verbe couper, pas pour revendre hein), la même apparence que la première fois, peut-être encore plus clair et avec de jolis points blancs (je sais pas pourquoi j'ai tendance à  assimiler le clair avec la qualité). Dimanche aprem je fais une petite surdose (j'ai déjà  eu ce cas de figure avec de la codéine) à  cause de la demi-trace de trop alors que j'étais déjà  très bien, plutôt satisfait de mon trip pour une fois (comme je l'ai dit, si j'avais été satisfait, j'aurais pas enchaîné tous les jours) : tête qui tourne, baisse de tension, respiration plus lente mais rien de très très grave. J'ai déjà  eu pire donc je sais que dans ce cas, mieux vaut garder son tel à  côté de soit, prendre un bon thé et se détendre sans s'endormir et culpabiliser, je pouvais rien faire de mieux.

Mais bref, le soir même je vais pas très bien ; en même temps, un trip comme ça, c'est assez épuisant ! Et le lendemain matin j'ai la bouche bien sèche, anorexie matinale, le mal de gorge, la sensation d'être lessivé : comme d'hab avec les opiacés consommés la veille ,avec le mal de gorge du sniff du en plus. Mais le midi, ça se gâte, je mange chez moi, le midi et là  je m'effondre de fatigue sous mon lit puis le reste de la journée ça ne fait qu'empirer : je somnole, je tremble de froid malgré le chauffage presque à  fond et un sweatshirt, appétit zéro le soir, je fous rien à  part regarder la télé (alors que j'aurais du bosser, bref...). Mais après une bonne douche bien chaude, brûlante en fait, de 30 min (no comment...), ça va mieux tout en étant patrac'. Pour faire court, syndrome grippal. Alors oui syndrome grippal, mais syndrome grippal qui dure qu'une journée ? Car à  partir de 23h le soir et le lendemain midi ça allait bien mieux, mais j'étais toujours "malade". Et après réflexion, mercredi je me suis demandé si j'étais vraiment malade, si j'avais morflé à  cause de mes surdoses ou... putain non, c'est pas mon premier manque opiacé quand même ?
- 2 ans de consos anarchiques et intermittentes de tramadol, codéine et hydromorphone
- 2 mois de conso d'héro ou codéine tous les 10j environ
- 1 mois de conso hebdo
- 2 weekends de 3j dont une journée de bourrin pour finir

Où en suis-je ? Pourquoi est-ce que je continue de consommer un produit qui m'apporte finalement un vrai plaisir que rarement ? Je ne veux plus me définir par ce que je tape. Je n'ai plus besoin de drogue, mais j'en consomme toujours... pourquoi ?

Ce post me permet de me lâcher un peu, de retracer une partie de mon parcours d'UD... car ça fait longtemps que je n'ai pas fait de TR. Ce message fera office de "TR" alors.
Je suis ouvert à  toute question, ou partage d'expériences. Ca me ferait le plus grand bien en cette mi-automne. Je crois que je vais boire une tisane puis aller faire un tour en forêt, marcher au grand air sous les arbres aux teintes automnales.

Ca ne change pas grand-chose à  nos propos, mais j'ai commencé avec le tramadol
J'ai continué avec la codéine en la considérant comme un sous-tramadol, ça m'a très longtemps fait super mal au ventre, et parfois causé des baisses de tensions et vomissements en descente... Mais j'ai persisté . En fait, ma drogue de prédilection, mon soma, c'est le tramadol et pas l'héroïne ou quelconque autre classe de psychoactifs.
En revanche j'appréciais en quelque sorte cette gueule de bois, ça me permettait de faire un bonne nuit de sommeil et le matin je me sentais en quelque sorte purgé.

Mais revenons à  nos moutons. Après mûres réflexions, j'ai décidé de ne rien racheter pour commencer et de "planquer" mon 0,6g dans un endroit où je suis sûr de ne pas pouvoir y toucher à  répétitions. Je n'y ai d'ailleurs pas retouché. Je m'empêche également d'avoir un plan pour conserver un caractère exceptionnel et une toute relative difficulté d'accès au produit (je sais me montrer très débrouillard quand il s'agit de ça). Je me laisse une autre chance pour ne pas développer de manque physique. En effet, je pense être dans une passe décisive où je préfère douter du fait d'avoir un manque opiacé. Si je fais une moyenne voire longue pause (je vais pas me forcer à  reconsommer au bout de x temps), je me dis que je peux enrayer le processus. Et ça me permettra d'éviter l'accès aux médicaments anti-douleurs en cas de lendemains d'opérations ou d'hypothétiques maladies futures (morbide comme raisonnement, certes).
Concernant le court terme, je me rends compte que je n'ai plus d'intérêt à  consommer de drogues seul (oui, car je consomme seul et il n'y a que 3 personnes très proches qui connaissent mes multiples expériences solitaires sans avoir plus de détails que ça sur ma consommation). Je ne veux pas décevoir ces personnes là . Je veux rester cohérent avec qui je suis. Etre UD redeviendra peut-être une part de ma vie mais elle doit rester un plaisir. Et je n'éprouve pas de plaisir dans la dépendance. J'ai la chance d'avoir actuellement bien d'autres choses à  faire dans ma vie.

J'apprends quelque chose alors... J'ai toujours compris et utilisé UD comme Usager de Drogues.
J'ai pas mal cherché sur Internet et je n'ai pas obtenu de réponse claire. En tout cas dans ASUD, CAARUD le D signifie drogue, et j'ai beaucoup rencontré des expressions comme UD dépendant à  x, UD avec consommation irrégulière, jeune UD commençant avec x. Ca va à  l'encontre de ce que tu affirmes. C'est difficile d'apporter la preuve pour un acronyme, mais là  j'en aimerais une. Je vois rarement écrit des choses comme UD à  x par exemple.

Et en balançant une égalité comme ça, toutes les interprétations sont possibles.

UD pour moi c'est usager de drogue a priori !