au allentours de 1991 en suisse /le letten rèalité

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reskaper
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source http://www.humanite.fr/1994-09-15_Artic … -banquiere

On achève bien les toxicomanes au coeur de Zurich la banquière

1989 -1999 Berne /zurich

Une gare désaffectée, un pont, voici le Letten. Hommes et femmes aux visages sans âge s´y entassent et se piquent à  l´héroïne dans des conditions atroces. Sous la surveillance de centaines de dealers qui font la loi. Devant l´indifférence des passants. Voyage au bout d´un enfer parfaitement organisé.

De notre envoyée spéciale.

à  Zurich.

COMMENT y croire ? Ici, en plein coeur de Zurich, des centaines de jeunes se traînent au milieu de la boue et des excréments. Sur leur corps couverts de croûtes, ils cherchent la trace d´une veine où planter leur seringue. Comment l´imaginer ? Là , en pleine ville, des centaines de trafiquants de drogue font la loi. Sous un pont, ces marchands de mort tournent autour d´un millier de toxicomanes. Ils se disputent leurs corps comme des vautours se disputent une carcasse. Même en pensant au pire, on reste très loin de la réalité. Et quand on l´a vue, on hésite à  la raconter. Mais il faut l´écrire. Parce que tous ces jeunes sont encore des enfants. Vivants. Et qu´à  côté du Letten, l´enfer doit être le paradis.

Plus besoin

de garrot

Nous sommes à  moins de dix arrêts de tramway de la richissime avenue Bahnhofstrasse. Des toxicomanes sans âge ne prennent pas le temps de s´asseoir pour s´injecter leur dose. D´autres ne prennent plus la peine de se relever. Les dealers sont penchés sur eux. Pressent souvent la même seringue entre leurs doigts crasseux. Les plus accros se piquent toutes les vingt minutes. La nuit. Le jour. Plus besoin de garrot. Sur leur bras, les abcès disputent la place aux cloques de pus. Pour trouver la veine, ils grattent les croûtes. Du sang séché reste collé sous leurs ongles noirs. Et quand l´aiguille est plantée, des ruisseaux rouges glissent le long de leurs avant-bras.

A l´aide d´un miroir de poche, une brune se pique le dessous de la langue. Une autre, mal en point, le bras levé, se fait aider par son voisin. Le nez collé sous son aisselle, il cherche une veine. D´autres jouent à  la roulette russe, se piquent dans le cou. Une chance sur trois que la drogue monte directement au cerveau ou fasse céder le coeur. Leurs mains ne tremblent plus. Ici, des gamines échangent leur corps contre un gramme de poudre à  rêver. A calmer surtout. Pour la majorité de ces jeunes aux visages tellement blancs qu´ils en sont verts, fini les flashs. La drogue ne procure plus aucun plaisir depuis longtemps. Comment les touristes venus découvrir la Suisse par le lac de Zurich pourraient-ils s´en douter ? Comment ceux qui ont en banque un compte numéroté pourraient-ils s´en préoccuper ? Comment aurions-nous pu imaginer ?

A la fin du mois d´août, quand les autorités helvétiques ont subitement fait savoir qu´elles envisageaient de faire appel à  l´armée pour chasser les trafiquants du Letten, un souvenir est revenu en mémoire. Celui d´un parc où, pendant quatre ans, la drogue a circulé librement. Platzpitz, seul endroit au monde où les toxicomanes pouvaient se « fixer » sous le regard compatissant d´infirmières, de médecins et de travailleurs sociaux, qui se relayaient, nuit et jour, pour leur distribuer du coton imbibé d´alcool et des seringues propres. L´objectif était de limiter les risques de propagation du SIDA. Platzpitz était devenu le paradis de la drogue. L´enfer des drogués. On s´y shootait et s´y re-shootait à  plusieurs. On y venait en famille. C´est ce que la presse internationale écrivait. Et puis, en 1992, le pouvoir fédéral l´a fait évacuer.

Le parc fermé, l´horreur n´existait plus. Plus personne n´en a jamais reparlé. Sauf que les toxicomanes, eux, n´avaient pas disparu. Qu´auraient-ils pu faire ? Où aller ? Ils ont juste eu à  traverser la Limmat pour s´installer sur les rails d´une gare désaffectée. Au Letten. Là  où Joseph Estermann, le maire de Zurich, veut aujourd´hui envoyer l´armée. Là  où il a déjà  coupé l´eau des fontaines, forçant les drogués à  s´injecter le liquide trouble et verdâtre puisé dans la rivière. Là  où, depuis deux ans, on peut faire son marché.

Des policiers

tranquilles

Héroïne. Cocaïne. Comme à  Platzpitz, on trouve de tout. A volonté. Et pour presque rien. Depuis que des ex-Yougoslaves sont arrivés, le gramme d´héroïne est passé à  moins de 50 franc suisse  francs, celui de cocaïne à  moins de 100 francc suisse francs (60 franc en 2008 )et la petite dose d´héroïne à  fumer se vend 30 francs. Tout le monde le sait. Certains viennent même de France pour s´y approvisionner. Dans le train Paris-Zurich, les contrôles douaniers sont rarissimes. Les Suisses, eux, arrivent en autobus ou en tramway. Il paraît que, dans le coin, il est difficile de se garer.

Car l´enfer n´est pas au bout du monde. Le bus 32 y conduit. Le tram 14 aussi. Il suffit de descendre à  Limmatplatz, entre un moustachu cravaté portant attaché-case, une mère de famille allant faire ses courses à  l´hypermarché Migros ou une élégante jeune femme souriant déjà  à  celui qui l´attend derrière les tentures en velours rouges du café Greco. Le Letten n´est rien d´autre que le quartier industriel de Zurich la banquière. Le 5e arrondissement de la plus grande ville suisse. Un quartier où des gens vivent. Où des jeunes meurent aussi.

A l´entrée du pont enjambant la Limmat, on aperçoit déjà  les premiers dealers.  Une vingtaine. Le trottoir de gauche leur appartient. « Brown sugar ! » « Brown sugar ! » De la même main, ils secouent les petits sachets d´héroïne brune et tiennent un canif ouvert. Se frayer un chemin en oubliant les lames. Accroupis contre le mur, un toxico tient sa « boutique », une seringue coincée derrière l´oreille comme un crayon d´épicier. Sur un carton retourné, il a posé trois petites cuillères, noires à  force d´avoir servi, une bouteille de Fanta remplie de cette eau croupie, des seringues propres et du coton. Il attend le client qui, à  l´heure de sortie des bureaux, ne se fait jamais longtemps attendre. Dans une de ses petites cuillères, il préparera le mélange, l´aspirera à  travers un bout de coton et ne demandera rien d´autre que de garder le filtre. Dix petits cotons lui feront une dose.

Près de lui, en haut d´un escalier, deux adolescents blafards, mais pas encore accros, fument de l´héroïne comme d´autres fument du crack. Debout, en plein milieu du passage, un « junkie » a l´aiguille plantée dans le bras. Il presse la seringue. Un filet de sang dégouline. Retire l´aiguille, cherche un autre endroit, la plante, la retire de nouveau. Son corps se balance de plus en plus fort. Malaise. C´est l´heure de pointe. 19 heures : un flot de personnes s´engouffrent sans discontinuer dans l´escalier au pied duquel trois policiers sont tranquillement assis dans leur voiture de service. Des toxicomanes en manque ; un couple d´étudiants abrité sous un parapluie à  fleurs ; une jolie fille en tailleur mauve ; un garçon, malade du SIDA, qui ne doit pas avoir vingt ans mais en paraît quarante.

« Prenez soin

de vous »

Tout le monde se dirige vers la passerelle en bois. Là  où grouille un autre monde. Pour s´y rendre, il faut d´abord franchir un cordon d´une centaine de dealers. En face, dans la voiture marquée « Polizei », une portière s´est ouverte. Le conducteur étend ses jambes et allume une cigarette. De jour comme de nuit, les policiers ne sont ni plus nombreux ni plus actifs. Ils se contentent de changer de parking, se postent une fois à  l´entrée de la passerelle, une autre fois en haut du pont et parfois même sur l´autre rive de la Limmat, juste à  côté de l´endroit où se shootent, sous une énorme croix de fer, plus d´un millier de drogués. Jamais, ils ne mettent les pieds sous le pont.

« Ils pensent que la merde doit rester dans la merde et préfèrent nous voir là . » Patricia, vingt-quatre ans dont les deux derniers passés au Letten, leur en veut. Elle raconte qu´un jour, un policier lui a mis un coup de pied entre les jambes. « Sans raison, comme ça, parce qu´il a le pouvoir, et moi j´ai eu tellement mal que pendant plusieurs jours je n´ai pas pu aller aux toilettes. » Elle raconte aussi cette unique copine qui l´a laissé tomber. Ce trou noir qui l´a poussée dans la came. Patricia raconte et s´injecte le précipité rougeâtre dans une veine du cou. Envie de vomir. Elle nous parle avec ses grands yeux noisettes, puis nous souhaite « bonne chance ». Envie de pleurer. Plus tard, un garçon coiffé comme Jésus-Christ nous sourit gentiment. « Prenez soin de vous », nous dit-il en anglais.

Mais de lui, des autres, personne ne prend soin. Seule une poignée de travailleurs sociaux et d´infirmières osent s´aventurer dans cet univers apocalyptique. Les habitués les connaissent, les respectent. « C´est parce qu´on ne les juge pas », explique Toma, ancien professeur de musique reconverti dans l´écoute des jeunes. « Moi, par exemple, je ne viens pas pour leur faire la morale. L´important, c´est qu´ils sachent que je suis là  et que je les aiderai s´ils décident d´arrêter de se droguer. »

Ce soir, il pleut. Toma est là , soixante-douze ans, des yeux bleus pétillants, une casquette américaine. Il est minuit. Vera, une kinésithérapeute retraitée, s´apprête à  rentrer chez elle. Elle a troqué ses cinq boîtes de cent seringues propres contre des seringues souillées. Elle a distribué des préservatifs, qu´elle paie de sa poche parce que ni les pharmacies ni les fabricants n´acceptent de lui faire un prix. Depuis qu´un soir de Noà«l 1989 on lui a proposé de venir distribuer des repas aux drogués de Platzpitz, Vera a fait de la lutte contre le SIDA son combat. Et tant pis si parfois elle se sent seule. Elle aime ces jeunes. Toma aussi. Ils se croisent, se saluent. Vera vérifie que plus personne n´a besoin d´elle. Puis rentre se coucher.

Reportage photo de FRANCINE BAJANDE

CATHY CAPVERT

Dernière modification par reskaper (14 juin 2009 à  10:10)


une goutte d eau dans un océan..

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xetubus homme
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je sais pas si cet article est bien objectif, des centaines !! de dealers, un MILLIER de mecs à  se shooter sous une croix en fer, mille !!! ça fait beaucoup de monde quand même..
je dis ça paske ça me semble un peu exagéré, peut etre que la journaliste qui a ecrit cet article a voulu faire peur, je sais pas.
enfin, ça laisse un peu malade cet article.

Dernière modification par xetubus (14 juin 2009 à  10:32)


"Le monde ne sera pas detruit par ceux
qui font le mal, mais par ceux qui les
regardent sans rien faire" - Albert Einstein.

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reskaper
en route pour le soleil
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c étais absolumment cela j y étais

et ça fait plaisir de voir que je n ai pas halluciné
et les flic rien n a foutre c est exactement ce que je dis sur mon blog

mais ceux qui on pas connu ne peuvent pas comprendre

des centaine et des millier de vies gâchée
des génération bousillée
des autorité qui fiche les citoyen militant mais laisse crevé les jeunes au prise avec des produit que personne ne contrôle plus

le dèbut de l avalanche mondiale
il faudra bien un jour qu on en parle et qu on mc explique pourquoi personne n a rien fait pour endiguer ce flèau...
flèau bien encré cette fois

et je peux vous dire que la qualité et les quantité en 2008 ne faiblissent pas

ça arrangeait beaucoup de monde tous ces marginaux qui crèvent en 1989-99
mais si à  cette époque là  au lieux de resté assis dans leur voiture de flic les autorité avait pris le problème sérieusement on aurait pu éviter une catastrophe annoncée et bien des vie gâchées

IL FAUT L AVOIR VèCUT XETU
MAIS JE T ASSURE QUE CéTAIT CELA
SOUS LE PONT J Y ETAIS AUSSI
devant le palais fèderal à  Berne j y étais . au contact j y étais
le letten à è zurich j y étais et dans ces cortège de milliers de personne j y étais aussi
et après la fermeture du pont  à  la limmat stasse aussi j y étais ...

En suisse on a la mémoire courte et selective 
les document d archive sur cette époque ne sont pas nombreux comme par hasard sad

oui xetu ce que dit cette personne est la vèrité

Dernière modification par reskaper (14 juin 2009 à  10:38)


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bighorsse femme
Banni
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8506 messages
toute proportion gardée, il y a eu à  PARIS, l'ILOT CHALON, qui a aussi drainé des milliers de tox, dans des conditions de vie, de shootn de deal etc.;qui releve de la barbarie pure.;allez donc près de barcelone avec les gitans..MADRID aussi..si ce n'est pas VOULU par les politiques, alors qu'on m'explique pourquoi cela est si bien organisé, avec les flics autour, qui se sucre d'ailleurs en passant....le monde est pourri c'est tout! qu'on veuille le silence et la non politisation des jeunes me semble évident! regardez les banlieues! ça ne bouge pas grace à  la dope! non??

l angoisse est le vertige de la liberté

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xetubus homme
Adhérent PsychoACTIF
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salut reskap, ben je te jure que cet article m'a choqué.

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qui font le mal, mais par ceux qui les
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behrthram
.
Inscrit le 21 Nov 2007
5989 messages
l'ilot chalon et les parcs suisse c'était exactement la même chose, j'ai connu les deux, et je peux t'assurer que en dehors du fait que à  Paris tous se passait dans un groupe d'immeuble insalubre et qu'en suisse c'était "open air" il n'y avait pas lourd de différence... sauf que les suisses ont mis en place les salles d'injections, les programmes de prescription d'héroïne, les français ont envoyé les CRS et ouvert les prisons.....

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reskaper
en route pour le soleil
Inscrit le 27 Apr 2007
3346 messages
a contre cœur les salle d injection en suisse =0
mais tu as raison ça a été fait ..en peu tard mais ça été fait pour un pourcentage assez minime d usagé suisse allemand au bout du rouleau ...

si depuis le dèbut de cette vague il avait été distribuer tous de suite de l hèro médicalisée au plus dépendant cela aurait casser le marché noir ..et ceux plus jeunes  qui serait venu acheter en peu de schit ne serai pas repartis avec de la dope plein les poches

je suis assez d accord avec l opinion de big horse elle a tous a fait raison ..
dans son raisonnement...
ça profitais à  quelque chose

Dernière modification par reskaper (14 juin 2009 à  11:13)


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psycholol
Nouveau Psycho
Inscrit le 23 Mar 2007
172 messages
Je l'avais déja dit dans un autre post en d'autre temps mais rotterdam a côté du Letten c'est disneyland et je n'exagère rien... Le pire que j'ai vu en quinze ans de défonce...Même les OD dont je susis revenu ne m'ont pas autant éffrayé... Et pourtant je me tapais le voyage aussi chaque semaine....comme toi outre tombe..qui sait si entre deux aller retours on ne s'est pas croisé sur la passerelle avec reskap... et d'autres... Adriano la ou tu es....

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behrthram
.
Inscrit le 21 Nov 2007
5989 messages
t'inquiete outre tombe, pour tomber sur quelque chose de "trop bon" à  rott, leve toi de bonne heure et installe toi la bas, sinon, tu vas avoir la daube à  3% comme tout le monde.... même à  rott la came est degueu....

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