[ 2C-B ]

2-CB, enfin identifié!

Bonsoir à  tous!

Je viens ici vous raconter mon expérience du 2-CB, avec lequel j'ai réalisé des illustrations de quelques uns de mes visuels le plus vraisemblable possible. Ca n’a pas été simple car cela bientôt un an, mais ces souvenirs sont encrés dans ma mémoire.
Bien évidement il y aura certainement des oublis d’évènements, au final surement peu importants. Mes souvenirs des ressentis physiques sont moindre, c’est pourquoi ce trip report sera plus accentué sur les perceptions et les émotions.



Poids : 46 kg
Taille : 1m60-65
Age : 18 ans




Samedi en mai, le soleil amène un peu de chaleur.
Je compte aller à  une soirée acidtekno ce soir et je décide de me poser un peu avant de prendre mon bus. Je tente de joindre mon ami avec lequel je devais passer la soirée, mais en vain.
Je décide de prendre le chemin de la soirée et l'ai enfin au téléphone... Il dit qu’il ne viendra finalement pas. Ah, ça me fait un peu râler, mais tant pis. Je suis dans le bus, j'y reste!


En route, je rencontre un gars qui habite au bled où se passe la soirée. Ne connaissant pas le lieu, il propose de m’y amener. Chouette, ça me fait un guide. Arrivés à  la soirée, on se sépare.
Je paye l'entrée et rentre faire le tour de la salle. Un joli mur, deux belles tours. Sortie libre sur le parking, « chill-room  » avec sofas et un bar au fond de la salle. Pas énormément de gens mais c'est le début. En plus, ils ont l'air de tous se connaître. Je pense à  mon ami et me sens un peu à  part. Je décide de me coller aux caissons. Tout devant, seul en tête à  tête avec le son.

La musique ne m’emporte pas trop, et j'ai envie de me fumer un p’tit petard. Je regarde dans mon portefeuille et il me reste pile de quoi acheter un 10. Je vais faire le tour sur le parking. Personne n'a à  vendre. Je retourne au son.
Dans la salle, je demande encore à  quelques personnes. Une petite blonde aux beaux et grands yeux d’un bleu cristal me dit que son ami va arriver avec de l’herbe, mais qu'elle vend des pillules d'MD.
Oh, je suis intéressé. Elle me sort son truc : j'avais jamais vu ça. Des petites boules mal formées vertes ou oranges, presque fluorescentes. 10euros la P.

Elle me demande : orange ou vert?
J’e ne suis pas fan de la couleur orange... Alors vert!
Elle me regarde d'un air dubitative : Tu es sûr?
Heu..?Oui.
Ce petit air si expressif de par ses cercles de glace aurait dû me mettre en garde... Mais le mâlin sait comment charmer chacun d'entre nous.

Je paye. Elle disparait dans la foule de plus en plus compacte.



Je danse un peu, puis pars aux toilettes, et décide d’analyser [i]la chose[/i ]à  la lumière.
Hé mais, elle m'a vendu une taz cassée! Elle est toute petite et rugueuse comme si elle avait été érodée. Tant pis, vu que je ne suis pas très massif, ça m'évitera de prendre trop cher...
Tu parles. Le démon en rit encore.
Emballé, c'est avalé! Dans 30-45minutes je décolle!

Je retourne taper de la patte, le son commence doucement à  me taquiner. Je le laisse faire et en oublie même que j’ai gobé.
L’envie d’aller gratter une clope me surprend. Par réflexe, je regarde l’heure sur mon téléphone : ça fait bien une heure que j’ai pris et rien.
…Une heure?
Mais à  quelle heure est-ce que je l’avais pris encore? Mais en fait, quelle heure est-il?
Je regarde. Ah oui, juste. Et puis, aucune importance.


A cet instant, je me rappelle être ne train de fixer le sol sans vraiment savoir si je dansais, peut être n’était-ce qu’une impression. Mais en levant la tête, les caisson se sont étirés suivant mon regard, jusqu’à  heurter le plafond. Je senti alors un semblant de body load, comme une sorte d’anesthésiant.
Comme à  mon habitude, je me suis senti oppressé avec le besoin de prendre un peu d’air frai. Je me retourne et fus stoppé net par ma vision de ce qu’était l’attroupement devant le son : tous des hybrides mi-insecte mi-homme. Avec quelques fractals leur donnant un air robotisé.

J'oublie le son (d'ailleurs je ne l'entend plus très bien, ça bourdonne, ça doit être les ailes des insecthommes hybrides).
Je m'amuse à  traverser la salle de long en large, juste pour voir les gens.
Je sors et là  je me rend compte que j'ai oublié ma veste et mon sac à  dos que j'avais posé sur le caisson devant moi. Ca commence bien…

Je retourne la chercher. Oh tien, mon sac est là  aussi! Mais je ne trouve pas ma veste...
Oh non! Evidemment là  que j'ai mis mon portefeuille, mes clés,..!
Je retourne et re-retourne le tas de veste près des caissons, tente d’identifier chacune d'entre elle; mais je ne vois rien. Ce sont toutes les mêmes vestes. TOUTES LES MEMES.
C'était la promo au magasin ou quoi? En plus les seules lumières présentes sont des lasers multicolors. L'identification de ce que je touche où voit deviens très difficile. Je panique.
Les gens ont l'air de s'interroger sur mon agitation et je leur explique que je ne trouve plus ma veste. Je leur explique : veste noire avec des écussons. Il ne doit pas y en avoir cinquante quand même!
Les gens du sound system m'aident à  regarder si la veste n'est pas tombée derrière les caissons, mais rien. Je les remercie poliment, et me retourne pour sortir.

Une vague de haine m’envahis. Quelqu'un a volé ma veste.
Qui est cet enfoiré? Je recommence à  traverser la horde d'insectes zombi de long en large, en regarde leurs dos histoire d'y apercevoir un de mes écussons. Rien.
Je sors voir des les toilettes et la chill-room, à  la lumière blanche, je verrai mieux.
Aller, j'essaye de me calmer car je me dit qu'un type un peu trop décalqué à  cru que c'était sienne et est parti avec. Ca arrive. Calme-toi, bordel.
Je sens que je sers la mâchoire (bruxisme, c'est ça?) comme un frappadingue. Tous le monde me regarde, certains me disent des choses que je ne décode pas. Ils parlent tous de moi. Ils se foutent de moi. Je vais leur frapper leurs petites tronches de m.........!!!
…Oh, les jolis insectes qui montent sur les murs...
Bon, je sors prendre l’air froid.

Je me met à  courir dans le fond du parking, je marche un peu. Je me calme. Je vais retourner demander aux gens dehors. J'aimerais bien ne plus y penser, mais j'ai besoin de mes affaires.



Je retourne près de l’entrée.
Eh, mais qui voilà ? La fille qui m’a vendu la pilule!
Elle me demande si ça va, j'ai l'air éméché.
Je lui raconte l’histoire avec ma veste, d'ailleurs je commence à  avoir un peu froid. Elle me dit qu'elle va regarder, demander à  ses amis.
Elle me demande si j'aime le produit. Je dis oui. Je souris. Elle part.

Je demande encore à  quelques personnes dehors. Dont deux gars en train de fumer.
Je rentre et vais demander à  ceux qui font l'entrée s'ils ils n'ont rien vu. Ils doivent en voir, du passage. Mais rien.
L'un d'entre eux me propose une trace : oh oui! Je ne pense même pas à  demander ce que c'est. Je crois même avoir pris la trace avec sa paille... Un billet de la caisse en plus, si je me souviens bien.
Ceci pour vous dire à  quel point j'étais distrait avec le prod car je demande toujours ce que c'est et utilise toujours ma propre paille.



Je retourne devant les caissons et regarde un peu partout. En me retournant, je vois l'un des deux types qui fumait, me tendre ma veste, et me demander si c'est bien celle-là .
Je regarde à  la lumière des lasers, je ne sais pas. Je sors là  où il y a de la lumière et.....
OUI! C'est celle-là !
Je lui saute au cou, toute la pression s'évapore. Je suis en pleine euphorie, l'extase. Je peux enfin profiter à  nouveau de ma soirée!



On danse. Enfin j'essaye, ça bourdonne toujours.
Quelqu’un commence à  me parler mais je ne comprend rien du tout. Comme si on me parlait dans un langue totalement inconnue. De plus, la personne continue son monologue car je devais avoir l'air attentif.
Je l'étais, en effet, mais sur son visage.
Ses lunettes ont commencé à  bouger, se déformer, ses cheveux roux devenaient verts. Sa bouche et son nez voyageaient sur sa peau. Des petits carrés en damiers verts et mauves glissaient de son cou à  ses joues. Parfois une bouche y apparaissait.
Oh le délire... J'avais jamais vu ça.

Je décide d'aller aux toilettes me mettre de l'eau sur le visage. Oh ma tronche! Wow, j'ai carrément l'air à  l'ouest. Je ne me reconnais même presque plus. On dirait.....un monstre! Comme si tous mes défauts avaient pris le dessus. En plus je suis tout rouge.


Trou noir.


Je me retrouve à  l'arrière de la camionnette des deux gars qui m'ont aidé à  trouvé ma veste (apparemment là  où j'avais déjà  regardé cent fois, mais bon). Ils prennent du speed. Ils me demandent si j'en veux aussi. Mmh oui, une petite trace.

Ma trace est prête, étendue sur le smartphone.
Mais en m'approchant, je remarque qu'elle se transforme. Encore des hallucinations, décidément cette mini boule d'MD me fait de l'effet!
(Je ne me renseignais pas beaucoup sur les stupéfiants, j'ai d'ailleurs longtemps cru que c'était de la MD de top qualité, à  tord)
Le type me demande si je compte la prendre; en effet, il tient toujours le téléphone.
Je me concentre sur la trace qui se transforme en Monstre du Lochness. Il se dandine sur l'écran, me ferait-il la cour? Oh, toi, je vais te sniffer!
Hé! Il essaye de me mordre à  chaque que j'approche mon nez! Je sursaute en arrière à  chaque fois et tente d'expliquer la situation au propriétaire du smartphone, qui visiblement n'est pas défoncé du tout et se demande quand même un peu ce que je lui raconte. L'autre rit, semble amusé.
Mais... Ce n'est plus un smartphone... C'est un livre! Un joli livre ancien, bordeaux, avec des dessins jaunes-or. Et... Non! C'est... Un pyramide Maya? Elle se replie en livre et se déplie en pyramide, des dauphins dansent autour. C'est d'un kitch, c'est fascinant.
J'ai beau cligné des yeux aussi fort que je peux mais les visions persistent. Et le détenteur du téléphone s'impatiente!

Je ne sais même plus si je l'ai prise, cette trace.


Trou noir, gros trou noir.



Je ne sais pas quelle heure il est. Dans mes souvenir, un instant je parle à  mon trouveur de veste qui a quatre grands yeux verts, et l'autre instant je suis assis à  une table avec plein d'inconnus, en train d'essayer de fumer une clope à  l’envers.
Puis nous sommes à  nouveau dans la camionnette. Je suis étendu sur un coussin en train de fumer et je vois de la végétation exotique à  travers les vitres. Plein de lianes et d’espèces tropicales comme si on voguait sur l’Amazone. D’ailleurs, j’ai l’impression que le véhicule s’est transformé en bateau. J’ai l’impression de tanguer. C’est très agréable. Même les araignées géantes qui grimpent sur la coque du navire ne m’effrayent pas.


A un moment, on retourne danser avec les deux autres gars. Je sens alors une belle et grande osmose à  travers la masse dansante. Le pied!
Mais là , je me souviens avoir complètement perdu le contrôle.

J'ai commencé à  toucher le visage des gens partout autour de moi. Comme si c’était une nécessité. Mais je ne me rendait pas spécialement compte de mes actes. Quand je me suis aperçu que l'un d'entre eux s'énervait sur moi, je pense avoir trébuché et suis tombé en arrière, à  côté d’un fille, tête face au mur, couchée par terre. Je n'ai même pas pensé à  regarder si elle allait bien.

Je me suis senti fondre sous la honte. Surtout quand de plus je me suis rendu compte que les gens devant moi que je pensaient être ceux qui m'accompagnaient, n'étaient pas eux. Ils n'étaient plus là .
Je me suis vraiment senti me décomposer sur place, comme si tout ce que je pensais être la vérité, le monde, n’étaient pas réel.
Une vaste blague, ou le fruit de mon imagination? C’était très étrange et très fort.
Je sors, cette foule devient insupportable.


La soirée se termine et je reprend un peu mes esprits. J’ai néanmoins la mâchoire qui ne veut plus s’ouvrir correctement. J’éprouve beaucoup de difficultés à  manger ma barre chocolatée. Je suis obligé de l’aplatir avec mes doigts pour tenter de croquer dedans.
Je salue et remercie les deux gars qui continuent à  discuter avec les gens du sound et m’éclipse doucement.

Avant de prendre le chemin du retour, je m’étend à  même le sol sur une petite place. Le soleil commence à  taper et la chaleur sur mon visage est particulièrement agréable.
Il me semble que j’avais encore quelques retour durant un ou deux soirs suivant la soirée. Je n’en suis pas certain mais ça ne m’étonnerait pas.




Vous devez alors vous demander comment j’ai su que c’était du 2-CB, n’est-ce pas?

Et bien voilà , quelques mois plus tard, lors d’un multi son, je retombe sur la blonde. Je signale à  mon ami qui cherchait un bon produit qu’elle pouvait avoir de la bonne MDMA, si nous étions chanceux. Et oui, elle en avait!
Mais à  la tronche du truc, mon ami grimace et me dit à  l’oreille :
Mais enfin gros, c’est pas de la MD ça!
…Hein?
Viens, on lui prend et on va analyser ça au camion. M a acheté un petit kit test.
C’est ce que nous faisons. Et déjà  en montrant le truc à  M, il confirme que ce n’est pas de la MD. je me défend en disant qu’elle l’a peut être roulée dans une pâte colorée pour faire des petites doses. J’avais déjà  entendu parler de ce genre de pratique. Ils n’ont pas l’air convaincu. Je commence d’ailleurs à  douté moi-même car depuis lors, j’avais repris pas mal de MD en dose de plus en plus importantes pour retrouver ces hallucinations, bien sûr en vain.

J’ai même frôlé la catastrophe, je prenais couramment des AD (Alprazolam) à  l’époque.
Hyperthermie et impossible de me réhydrater suffisamment pendant 12h. Je perdait littéralement tout le liquide que j’ingurgitais, par transpiration. Comme si j’avais avalé de la strychnine ou je ne sais quoi. Et j’avais froid, tellement froid que je claquais des dents alors que j’étais tout rouge et bouillant.
Heureusement que ça s’est réglé de lui-même après près de 4L de thé, de la patience et du repos. Mais j’aurais dû aller à  l’hôpital. J’ai perdu 3kg ce soir là  et je ne tenais plus debout. Mais je sais à  quoi m’en tenir maintenant. D’ailleurs PA m’a aidé à  mettre un nom sur cette expérience qui serait, si je ne m’abuse, un syndrome sérotoninergique.

Mais pour en revenir au 2-CB, le test nous a indiqué que c’était un hallucinogène et non un stimulant. Je compris alors un peu mieux le truc. J’avais aussi compris que j’avais infligé pas mal de dégâts à  mon corps pour retrouver des effets avec la MD, que je ne retrouverai pas car ils ne venaient pas de là . J’en ai perdu quelques kilos et ma joie de vivre avec mes conneries. Et puis, ça devenait une véritable obsession. Et dans les obsessions, il n’y a jamais rien de bon.

Au final ce n’est même pas mon ami qui l’a pris car il ne voulait pas y touché vu mon récit. C’est M qui l’a pris et qui a confirmé, ayant déjà  consommé du 2-CB et toute une panoplie d’hallucinogènes, que c’en était.



Voilà  mon trip report sur cette molécule, non déplaisante que je reprendrais avec plaisir mais dans d’autres conditions comme une soirée en appartement avec de bons amis de confiance.
J’ai eu l’incroyable chance tomber sur deux anges gardiens, que je n’ai jamais revu depuis. Mais que je remercie encore s’ils puissent me lire un jour.
Parce que j’étais une proie plutôt facile à  raquetter, et rien. Même pas de coup dans le dos. J’ai donc encore une once de foie envers l’humanité.






Prenez soin de vous (et des gars un peu trop perchés)
.EMF