Petite anamnèse d'usagère :
- 11 ans, mes parents divorcent et je vis avec mon frère et ma soeur chez ma mère, notre choix
- 13 ans, première clope en boum, ca fait comme les copines et ca donne une contenance.
- 15 ans, mon paquet de clopes dépasse de ma poche, grillée par ma mère (fumeuse) qui me propose d'acheter mes
cigarettes, pas plus d'un paquet tous les trois jours pour réguler ma conso (euh?????). J'accepte mais fume plus avec l'argent de poche de papa.
- 15 ans et demi, première ivresse d'
alcool (5 kyr). Je suis complètement bourrée mais je rentre quand même à la maison. Maman n'y voit rien, elle est en compagnie d'un monsieur sur le canapé, elle retricote sa vie amoureuse.
- 17 ans, premier
joint avec mon premier amour. Zut ça me fait rien... 6 mois plus tard, youhaaa c'est génial, on arrête pas de rigoler, la musique prend une toute autre dimension, mes sens sont affûtés...
- 20 ans, premier demi
ecsta. J'adhère direct aux fabuleux effets "love" de la mollécule.
- 20 ans et demi, premier
ecsta en teuf, entier cette fois. Jouissance totale du corps au point d'en gémir en montée... je me lance dans la foule et la danse. Mes pas sont le rythme, les mouvements de mon corps la mélodie... Je fréquente alors les teufs trance goa pendant deux ans, sagement au début, plus intensément à la fin. Je ne consomme pas de
MDMA en dehors des teufs, la musique et le produit étant intimement liés. J'y rajoute souvent un quart, voir un demi
buvard pour faire remonter l'
ecsta à l'aube et danser encore et encore...
-22 ans, grosse crise d'angoisse. Purée, j'ai l'impression d'avoir une remontée d'acid, je suis en panique totale... Médecin, premier
seresta, ouf ca apaise. Premiers pas avec les les benzos, étudiante en licence psycho, petit traitement et suivi psycho. A ce moment et cela pendant un an, je stoppe toute conso (alcool et
cannabis). J'ai peur de faire des attaques de panique.
-23 ans, je refume le
bédo et consomme de l'
alcool... Aie
-De 26 à 32 ans, je consomme régulièrement de l'
alcool et bédave le soir tout en menant une vie professionnelle épanouissante. Je parviens à arrêter les traitements pharmacologiques.
-32 ans, je monte à Paris pour le travail et comme le hasard fait bien les choses, je rencontre mon co-locataire à la sensibilité exacerbée, infirmier libéral en exercice. Nous prenons l'apéro tous les soirs, deux, trois verres puis une bouteille chacun tous les soirs, plus les pétards. Je reprends en parallèle les traitements pharmaco.
-37 ans, je rentre en Bretagne alcoolique, même plus besoin de
shit... Trop cher par rapport à mes assedics et mon besoin d'
alcool. Passage par des pré-cures, des cures... Je m'y tiens et je rachete de l'
alcool dès que j'en sors. Je ne travaille plus.
-38 ans, j'entends parler du
baclofène mais je suis incapable de faire les démarches. Ma mère trouve alors une clinique psychiatrique ou ils en délivre malgré la non autorisation de mise sur le marché. Un mois de cure ou je rencontre des fumeurs, on se marre bien le soir avec le pétard.
-39 ans, je sors de cette clinique sous baclo... C'est magique, je peux prendre l'apéritif sans aller à la défonce. Cependant, je consomme pas mal de
cannabis.
-39 ans encore, janvier 2014 (je suis née début février 74), je monte à paris pour le concert de depeche mode. Je consomme peu d'
alcool parce que je veux aller tout devant et que c'est impossible avec un verre. Par contre j'ai roulé trois
joints spécifiquement en fonction de la playlist de la tournée.
-40 ans, je rencontre un homme dont je suis très amoureuse mais il est complètement taré malgré son assise professionnelle et familiale. Il me demande des pratiques sexuelles qui ne me conviennent pas (SM). Je parviens à le dégager de ma vie. Je consomme alors peu d'
alcool mais le pétard est omniprésent. A 40 ans, je découvre aussi mon plaisir vaginal
-Le 22 janvier 2015, 15 jour avant avant mes 41 ans, mon père décède d'un arrêt cardiaque. Au préalable, il avait été amputé au niveau du mollet. Il se soignait de ses abus d'
alcool, de bouffe et de
tabac tandis que je me soignais de l'
alcool. Il devenait surout vachement accro à la
morphine.Après nos soins respectifs, j'ai tenté de recréer notre relation, c'était trop tard.
-43 ans, je jongle entre
baclofene et
alcool, entre patch et
tabac, entre formation et travail. Je ne sais plus qui je suis, ni ce que j'ai à faire. Je ne comprends plus le sens de la vie.
Virginie