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"Des milliers d'Australiens ont un besoin excessif de codéine"
On estime à des dizaines de milliers le nombre d'Australiens ayant un besoin manifestement excessif ou inquiétant de comprimés de codeine over-the-counter (en vente libre), avant le passage à la prescription sur ordonnance obligatoire, en février 2018.
Près de 18 mois après la mise en place du système de surveillance MedsASSIST, 72% des pharmacies, soit plus de 4 000 sites, font maintenant le décompte des transactions ; et plus de 8,9 millions de transactions ont été enregistrées.
The Week-End Australian a eu connaissance qu’environ 2% des transactions ont été marquées comme «non-supply» (n’a pas été vendu) et 1% en tant que «safety sale» (vente sûre) - 267 000 cas où les pharmaciens ont identifié des problèmes de dépendance potentiels et l'ont évoquée avec le client.
La demande inappropriée de codeine est l'une des raisons pour lesquelles la Therapeutic Goods Administration exigera l’obtention d’une ordonnance d'un médecin - et l'une des raisons pour lesquelles les pharmaciens ont demandé des mesures transitoires pour limiter l'impact de ce changement.
La TGA a décidé de reconsidérer les produits contenant de la codéine, y compris les analgésiques populaires tels que Nurofen Plus et Panadeine, en raison du risque de dépendance, et du manque de preuves suffisantes d'efficacité contre le rhume et la grippe, et d’orienter vers d’autres médicaments les personnes souffrant de douleurs chroniques.
Bien que les gouvernements aient depuis longtemps évoqué des restrictions, aucun système de suivi national n'avait été mis en œuvre (les pharmaciens ont tardé à mettre en place MedsASSIST) et la TGA a estimé que certaines des autres mesures proposées seraient inefficaces. Depuis que la décision de la prescription médicale obligatoire a été prise, les pharmaciens et médecins ont pu débattre publiquement de la nature du problème et de la meilleure façon d’y remédier.
Le directeur exécutif de la Pharmacy Guild, David Quilty, a déclaré hier qu'un million de personnes utilisaient des produits codeinés en vente libre, et que l’obligation d’une ordonnance pourrait avoir des conséquences inattendues.
"Nous comprenons les raisons de cette décision, nous ne cherchons pas à la contredire ou nous y opposer, mais nous pensons que la restriction en soi est un dispositif dépassé qui ne va pas résoudre le problème", a déclaré M. Quilty. "Au niveau du médecin, il n'y a aucune visibilité des patients faisant du shopping de codéine, et nous pensons qu'il est très probable que les patients qui vont chez le médecin se verront prescrire de la Panadeine Forte, une alternative plus forte qui agravera le problème. "
Le ministre fédéral de la Santé, Greg Hunt, a accepté d'allouer 225 000 $ d’aide aux pharmaciens, pour le développement de matériels pédagogiques pour les consommateurs.
Le vice-président des médecins généralistes du Royal Australian College, Edwin Kruys, s'est félicité des mesures transitoires et a demandé aux pharmaciens d'apporter leur soutien aux nouvelles dispositions.
"Jusqu'à 150 Australiens meurent d’overdoses liées à la codéine chaque année - le double d’il y a 10 ans - et davantage de gens cherchent de l'aide pour la dépendance à la codéine", a déclaré le Dr Kruys. " Il est donc d'une importance vitale que les personnes touchées par la fin de la vente over-the-counter puissent recevoir des conseils appropriés sur des médicaments de remplacement et s'adresser à leur médecin généraliste pour obtenir aide et conseils supplémentaires le cas échéant".
La guilde a indiqué que MedsASSIST a eu un impact, avec une réduction de 15% des ventes au premier trimestre 2017 par rapport à la même période l'année précédente.
Cependant, le président de l’Australian Medical Association, Michael Gannon a récemment déclaré que les overdoses avaient augmenté après que les pharmaciens aient été autorisés à vendre la codéine over the counter.
source : The Australian 9 septembre 2017
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Le ministre fédéral de la Santé, Greg Hunt, a accepté d'allouer 225 000 $ d’aide aux pharmaciens, pour le développement de matériels pédagogiques pour les consommateurs.
Le vice-président des médecins généralistes du Royal Australian College, Edwin Kruys, s'est félicité des mesures transitoires et a demandé aux pharmaciens d'apporter leur soutien aux nouvelles dispositions.
Du coup c'est un peu la honte pour les français, au final. Quand l'Australie te donne des leçons dans le domaine psychotropes/abus de médicaments...ça commence à devenir difficile à avaler.
Ok on peut être contre la mise sous ordonnance mais au moins ils l'ont pas fait d'un coup sec, sans prévenir les usagers, ils soutiennent certains agents (pharmaciens) pour faire de la préventions et du dialogue sur les risques+addictions avec un financement en plus. bref...
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groovie a écrit
je serais curieux de connaître les conditions qui ont conduis à la mort de ces jeunes australiens et ces jeunes australiennes : surdoses? mélanges? autre?
Idem, je me suis posé la question.
"Jusqu'à 150 Australiens meurent d’overdoses liées à la codéine chaque année"
Parle-t-on là des OD liées directement la codéine en vente libre, ou bien est-ce que le chiffre inclue tous les médicaments contenant de la codéine ?
En fait, c’est le détail qui serait intéressant.
Parce qu’on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres et pourcentages, pourvu que ça serve un discours et un objectif.
Ceci dit, que les raisons soient bonnes ou mauvaises, les Australiens ont eu l’élégance, et un certain respect pour les consommateurs de codéine, d’anticiper et d’inclure médecins et pharmaciens dans la décision et ses implications sur leurs rôles respectifs.
En France, ça a été l’exact contraire, pire, la mise sous ordonnance du jour au lendemain sans concertation ni anticipation, c'est comme nier que la codéine puisse être un problème de santé publique à traiter comme tel.
Sufenta a écrit
Le pb en france a été le décès de la fille de 16 ans, ca fait tache dans le décor une maman qui part en croisade ..
Du coup là ministre pour couper court au polimiques a décidé la solution de facilité, de plus debut de son mandat, elle s'est dit, sous pres et basta on a fait notre taf ..
Oui, et le problème en France, c’est aussi la "victimologie", sa mise en scène, l’aveuglement par l’émotion, et cette manie de pondre une loi ou un règlement ultra rapide dès qu’il se passe un truc, pour envoyer un signal à l’opinion publique.
Laquelle opinion est gouvernée par la peur et raffole des interdictions et restrictions pensant que ça la protège.
Pour en revenir à la codéine et à son déclencheur, il faut se rappeler que la gamine décédée et l’autre jeune mort d’OD (lien) avaient aussi consommé de la codéine sur ordonnance. Tramadol, etc. Mais ça les médias qui ont relayé ne sont pas entrés dans le détail. Ces deux OD n'ont servi que de prétexte.
La mère est en croisade, elle continue d’ailleurs, comme d’accabler tous ces "forums de merde". Mais plus elle vitupère et charge les pharmaciens, les ministres de la Santé, les forums, les "toxicos", etc, plus elle tient sa propre culpabilité à distance.
Merci pour les liens et les infos, Prescripteur, c'est super intéressant :)
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Dernière modification par biquette (29 octobre 2017 à 23:15)
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