Reprise d'opiacés, que faire ?

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jass95 femme
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Inscrit le 16 Jul 2017
8 messages
Bonjour à tous,
Comme beaucoup ici, après 7 ans de consommation de codéine quotidienne j'ai dut arrêter le 14/07 dernier de façon brutal, cela faisait donc 4 mois d'abstinence. Les premières semaines ( sans compter la semaine de sevrage qui fut difficile psychologiquement/physiquement) furent pleine d'espoir, sûrement la phase lune de miel, c'est limite si je ne comprenais pas pourquoi je n'avais pas arrêter avant. Bien sur cette phase ne dura pas bien longtemps et très vite je me retrouva dans le même état avant que je commence à consommer, soit un retour 7 ans en arrière.
Très vite revint le sentiment de vide, d'un monde froid, lointain et une souffrance existencielle mais malgré tout je ne reconsomme pas, très sûrement freiner par le fait que ce soit compliquer de me procurer de la codé de façon légale sur le long terme !
Le problème est qu'il y a une semaine je me suis blesser à la cheville, direction l'hôpital,après quelques heures d'attente et une radio je ressors avec une attelle et.. une prescription d'ixprim pour la douleur ( je précise que je n'avais rien demander ).
Le soir même je prend sur moi et decide de ne pas acheter la boîte, sûrement aussi car les effets du tramadol ne m'avait jamais plut avant, mais finalement le lendemain, assez déprimée, j'achète la boîte et prend un comprimé le soir..
Assez paradoxal car je n'ai pris qu'un seul comprimé et juste après avoir manger dans l'espoir de ne pas être défoncé ou même ressentir un quelquconque effet euphorisant mais d'un autre côté je l'ai quand même pris et je savais pertinemment que ce n'était pas pour la douleur physique..
Finalement les heures passent, aucun effet.. et seulement 5h plus tard je ressens un très léger effet semblable à la descente de codé, vraiment léger mais suffisant pour me redonner le gout de replonger
Le lendemain j'en ai repris et ainsi de suite depuis une semaine, j'ai réussi à me procurer une seconde boîte d'ixprim en faisant jouer l'ordonnance mais je sais très bien que c'est une solution à très court terme... Je suis complètement désemparée, cette expérience ma rappeller à quel point j'aime les opiacés, que c'est la seule chose qui me fait me sentir bien, qui me permet de ne plus voir la vie si froidement et ainsi de suite, mais je sais pertinemment que ce n'est pas une solution de recommencer une vie comme ça et que de toute façon ce n'est pas possible, de plus lorsque je me retrouverais à court d'ixprim j'ai peur de devoir subir à nouveau les effets d'un sevrage.. voilà je n'ai pas vraiment de questions mais je souhaitais juste partager mon désarroi et avoir les avis de ceux qui auront la gentillesse de me répondre, prendre des conseils ou autre
Merci à ceux qui auront lu jusqu'au bout c'est un peu long je m'en excuse

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groovie
Adhérent
Inscrit le 13 Feb 2016
5107 messages
Non tu n'auras pas de sevrage physique avec deux ou trois boîtes d'ixprim. Sinon il est naturel et humain de chercher cette chaleur et cette euphorie artificielle que provoque les opiacés, c'est agréable, c'est du plaisir. On a l'impression que la vie devient douce, tout est plus facile, cet artifice donnerait du sel a la vie d'un tofu.

Désormais tu as compris ta faiblesse par rapport à ces produits, il faudra donc les éviter à tout prix et donc gérer la douleur autrement (a part si tu es dans une situation vraiment critique mais une cheville foulé ...)

Ou alors tu assumes ta consommation , et tu achètes des opioïdes par ci par là, légalement ou non.. ça reste une décision personnelle.

Je n'ai pas de moyen magique pour t'aider à combattre l'addiction, si j'en avais un je te le donnerais volontiers mais je cherche encore. Vu que tu n'as pas encore replongé, il est encore temps de prendre une décision qui ne sera pas influencé par le manque physique wink (mais le manque psycho à la limite..)

Analyse de produits psychoactifs aux effets indésirables ou inhabituels et de manière anonyme, gratuite et par courrier. modos@psychoactif.org
https://www.psychoactif.org/sintes
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bazukero homme
Psycho junior
Inscrit le 14 Nov 2012
244 messages
et pourquoi ne prendrai tu pas un rdv ds un csapa, apparement ta dependance est surtout psychologique (pour l instant), et un tso (traitement de substitution aux opiacés) serai peut etre une solution.... pour l apres tramadol...apres le risque c 'est de t acrocher beaucoup plus que ce que tu es actuellement, mais si tu gagnes en qualité de vie...c'est a reflechir,  et un rdv ds un csapa pour en discuter avec des pros du sujet ne t'engage a rien...et ne peux etre au final que positif...

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Lilas24 femme
Bavarde
Inscrit le 31 Jul 2017
344 messages
Bonjour,

Le conseil est très bon, un rendez-vous en addictologie pourrait te faire beaucoup de bien et au pire ne servira à rien.

Il ne faut pas avoir peur du CSAPA car ils n'offrent pas une solution unique, le traitement substitutif. En fonction de ta situation, de tes besoins et de ta personne, ils peuvent te proposer d'autres types de suivi.

Surtout, il vont tenter de t'aider avec cette envie qui est si dure à combattre. Tout le monde n'est pas égal là dessus car il y a ceux qui ne savent pas vraiment pourquoi ils ont cette envie et ce besoin de codéine, tandis que d'autres ont la chance d'avoir trouvé l'origine de leur addiction et peuvent donc tenter de la combattre.

J'ai tenté 3 fois et échoué autant à me sevrer du codoliprane toutes seule il y a plusieurs années. La 4ème, j'ai fait autrement c'est à dire en tentant le sevrage dégressif à un rythme de tortue pour ne pas avoir de manque et avec l'obsession de ne pas rebondir. J'étais prête à mettre 5 ans si je pouvais éviter la rechute déjà vécue 3 fois.

Depuis que la codéine n'est plus en vente libre, je consulte en CSAPA. Ca m'a fait beaucoup de bien car j'ai une prescription de codéine, je gère toute seule le rythme de réduction et de son côté l'addicto a mis un terme à ma dépendance psychologie en me prescrivant un antidépresseur pour mes angoisses. L'effet sur ces angoisses dévorantes a été étonnant en terme de rapidité et d'efficacité. En diagnostiquant chez moi un trouble anxieux généralisé, l'addicto a réglé une énorme portion de ma dépendance, celle qui accroche le plus, c'est à dire l'envie de gober du cachou pour se sentir mieux. Si je n'avais pas été la voir, j'aurai replongé car à un moment donné mes angoisses m'auraient dévorées et poussée de nouveau vers la codéine pour les étouffer sans rien régler sur le fond.

Depuis 4 mois, à chaque fois que j'ai buté sur une difficulté, j'ai reçu de l'aide de la part de l'addicto et j'ai pu reprendre mon parcours, même si parfois je mets plus d'un mois entre chaque réduction, maintenant que je ne prends plus qu'1/6ème (4 par jour pour être précise) du codoliprane que je prenais au départ. Je suis rassurée d'avoir ce back up. J'ai craqué une seule fois à l'occasion de douleurs très intenses dans les intestins et même ce craquage a été traité positivement. L'addicto me rassure en me disant que s'il le faut, je pourrai prendre du codoliprane à faible dose pendant des mois si je ne peux pas faire mieux, maintenant que je suis en posologie normale.

L'addicto m'a aiguillées vers ma généraliste (à qui j'ai tout révélé après avoir débuté mon suivi au centre) pour qu'elle règle tous les trouble révélés par la réduction de la codéine (avant ils étaient masqué par la dose de codéine et ils ne sont donc pas directement causé par le sevrage). Le but c'est que je ne me mette pas en situation d'échec. Pour te donner un exemple, ma généraliste m'a prescrit un anti inflammatoire (Feldène) à prendre comme un anti douleur car je ne peux pas en prendre d'efficace à cause de ma dépendance. J'ai un nerf du cou coincé et c'est la kiné qui va soigner ça. En prenant l'anti  inflammatoire quelques jours en attendant que la kiné fasse effet, je ne souffre pas et donc pas d'envie de codéine pour me soulager.

Il s'avère donc que l'idée de l'addicto d'associer ma généraliste pour qu'elle s'occupe de tout ce qui pollue mon sevrage sans être directement causé par lui était excellente (en plus de mon cou coincé, elle gère mes douleurs aux intestins liées à une colopathie et les impatiences nocturnes causées par une anémie). Ce binôme qui ne communique que par moi (confidentialité des entretiens en addicto) est très efficace et je me sens franchement soutenue médicalement.

Tout cela pour te dire que tu ne dois pas rester seul face à tes envies et ta peur de l'échec. J'ai mis des années à comprendre que se faire aider est une des clefs de la réussite, même si ce n'est pas une garantie.

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jass95 femme
Nouveau membre
Inscrit le 16 Jul 2017
8 messages
Merci à tous pour vos réponses,
Il s'avère que je suis déjà suivie en csapa depuis l'arrêt de la codéine soit depuis 4-5mois, j'ai un rdv toutes les semaines avec la psychologue et j'ai vue une seule fois l'addictologue du centre, mais jamais on ne m'a proposer de traitement substituf, j'imagine que c'est peut être lié au fait que je n'ai que 22 ans ou sûrement car chez moi le manque est surtout psychologique.
Au début les rdv me faisaient du bien mais dernièrement quand j'ai dis à ma psy que j'avais craquer avec l'ixprim sa seule réponse à était de me proposer de reprendre rdv avec le médecin du centre pour réfléchir à me mettre sous antidépresseurs ou/et anxyolitiques...
C'est peut être stupide de ma part mais j'ai toujours étais réfractaire à prendre ce type de médicaments, sûrement par peur de ce que ça pourrait me faire négativement, et j'ai eu dans ma vie beaucoup d'exemples de personnes à qui ça n'a pas fait que du bien, mais c'est peut être un préjugé de ma part et que ça pourrait faire partie de la solution, je m'interroge..
Tout ça pour dire que depuis que ma psy m'a proposer avec pas mal d'insistance de me mettre sous AD j'ai un peu moins confiance en elle, et encore moins l'impression que je vais m'en sortir, pendant ces 4 mois d'abstinence, la seule fierté que je pouvais avoir c'était de me dire que j'arrivais à vivre sans coup de pouce et par moi même, au final arrêter les opiacés pour finir sous anti dépresseurs me semble un peu paradoxal, quitte à prendre des médicaments je préfère que ce soit de la codéine ou du tramadol mais encore une fois c'est surement moi qui fais un blocage stupide sur ce genre de traitement

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