Ah ouais, ça fait des gros dosages quand même pour des premiers trips ^^
Perso, mon premier trip au
LSD c'était avec un demi-carton (acheté en
festival; je sais pas à combien il était dosé).
C'était l'été et avec un pote on se baladait en stop avec nos toiles de tente. Le matin on avait été pris en stop par des hippies qui nous ont emmené a bord d'un très joli lac, entre l'Aude et l'Ariège. On était en fin de matinée; on décide que c'est l'endroit et le moment parfait pour se droguer!
Je gobe donc mon demi-buvard; mon pote prend du
DXM; on fume une grosse pipe de
beuh et nous voilà partis! On a pas tellement mangé aujourd'hui, ça monte donc assez vite. Je sens une grande énergie qui part de mon ventre et qui peu à peu s'étend à tout le corps. Mon pote (appelons-le Nono) commence à jouer du djembé. Il est super inspiré; il joue super bien. Je me mets à danser; c'est génial!
Il fait très chaud. Je me mets à poil et cours vers le lac, je me jette dedans. L'eau est froide c'est génial! Après quelques pas dans l'eau je décide de m'y immerger complètement. Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi la tête sous l'eau mais la sensation est magique. Je me sens protégé de tout car je n'existe pas. Je ne vis pas. Je ne peux donc pas mourir! Pour pouvoir vivre, il faut que j'accepte de mourir. Je sens que j'étouffe dans l'eau. C'est le moment de sortir. Je sors la tête de l'eau en criant. C'est pas un cri de peur ou de rage; c'est un cri de joie, d'énergie. Je viens de revivre ma naissance! Je me sens différent, grandi, purifié. A ce moment, je suis en total accord avec moi même.
Mais ça ne va pas durer; ce serait trop facile. Je vais rejoindre Nono qui dessine près des sacs à dos; il galère à dessiner mais il s'applique! Je lui conseille d'aller se baigner lui expliquant le bien fou que cela m'a fait. L'idée semble l'enthousiasmer et il part se baigner aussi; on inverse les rôles, je me mets à dessiner. J'ai plein d'idées, ça va très vite. Je m'attache beaucoup aux détails. Je suis en train de finir une bédé que j'avais commencée un ou deux mois auparavant (allez, je vais vous la montrer)
. C'est génial! Mais le dessin devient de plus en plus difficile. Le
LSD n'avait pas fini de monter; je me mets à trembler.
J'essaie de marcher, c'est rigolo mais c'est vraiment compliqué. Je suis tout nu. Je me dis qu'il faudrait que je me rhabille au cas où des gens passeraient. Les gens sont cons. Nono revient de sa baignade tout content. On essaie de discuter un peu mais c'est très déstructuré. Il m'explique qu'il voit tout comme dans un jeu vidéo. Puis là, événement aussi stressant qu'inattendu: on voit une camionnette de flic s'avancer sur le chemin! Oh non, c'est pas le moment... J'ai très peur. Un vieux garde champêtre moustachu, caricature du gendarme du sud, descend du fourgon et nous dit qu'on peut camper si on veut mais qu'il faut pas faire de feu de camp. D'accord Monsieur. Merci. Au revoir... Ouf! On peut recommencer à respirer, c'était juste une histoire de feu de camp! On part dans un grand fou rire. Ca veut dire qu'il a pas vu qu'on été défoncés? C'est génial! Pour fêter ça on se met à jouer de la musique: Nono au djembé et moi au violon.
Attirés par nos mélodies, un groupe de promeneurs s'approche; je vois que Nono est mal à l'aise. "T'inquiètes, on fait comme pour le flic, on dit bonjour avec un grand sourire et ça passe". Ils nous ont écouté pendant deux minutes puis on repris leur marche tranquillement.
Alors que je jouais du violon en contemplant le paysage; j'avais l'impression d'être dans un rêve. Rien ne paraissait réel ou tangible. Le paysage, la lumière, les plantes,... Tout change en fonction de la musique que je joue! Je suis Dieu! Non, je ne suis pas Dieu. Parce que j'ai faim. Il n'y a rien à manger. Ce n'est pas encore la saison des mûres. Je contemple l'avoine sauvage, en méditant sur l'importance de l'agriculture. Puisque j'ai faim je dois devenir agriculteur. La terre est fertile et sait nous nourrir, mais encore faut-il lui demander. Et la remercier de temps en temps. Je pose le violon pour aller câliner les arbres.
On ne sais pas combien de temps s'est écoulé; mais le trip est moins fort. C'est le cas pour Nono aussi. La nuit n'est pas prête de tomber; on avance encore un peu en stop, accumulant les petits trajets. Un paysan qui nous paye une bière. Puis un punk très nerveux. Puis un musicien. On arrive dans un gros village; la lumière du jour commence à baisser. C'est l'heure de planter les tentes; je sens que je plane encore un peu.
Le lendemain, je me réveille en pleine forme!