Merci à vous deux! C'est exactement le type de
docs que je venais chercher.
@Von Zymmzl : j'ai tenté le baclo mais je n'ai pas accroché, le résultat n'était pas si probant que cela sur moi et les EI trop forts pour le résultat. Comme tu dis, cela dépend énormément des personnes.
Pour contextualiser ma demande, je vais faire un topo réusmé sur mon rapport aux addictions :
//Bon, en fait j'ai fait un pavé
- J'ai commencé la prise de drogues vers l'âge de 16 ans,
cannabis,
alcool,
lsd puis tout ce qui passait, et à la fin ce qui passait le plus - vu le décrochage scolaire et les squats - c'était
coke et
héro. Ca a duré 2 ans. Les prises étaient chaotiques, intermittentes même si quasi journalières et on passait d'un produit à l'autre, ce qui m'a sûrement sauvé.
- 2 personnes de mon entourages ont fait une longue
descente aux enfers, qui s'est terminée par une OD et une hospitalisation. Ca m'a bien fait flipper. J'ai cessé les prises régulières. Pas de
sevrage.
- Je me suis éloigné du groupe, et je suis passé à une conso solitaire et excessive d'
alcool et de
cannabis, depuis le matin jusqu'au soir avec tous les comportements de la dépendance alcoolique. Environ 1 an. Premier
sevrage aux Bdz/Aotal/vitamines B, assez violent.
- 2 ou 3 ans plus tard, j'ai recommencé à boire occasionnellement. Puis sans que je me rappelle exactement des circonstances, je suis repassé sur une conso quotidienne mais seulement à partir d'une certaine heure. Je ne sais combien de temps ça a duré, mais j'ai arrêté de nouveau avec Bdz/Aotal/vitamines B mais beaucoup plus simplement (sans aucune douleur ni manque)
- Suite à une période un peu chaotique de mon existence (mais côté positif) j'ai passé 3 semaines sous différents
opiacés (de pharmacie, ou sub/Sken acheté dans la rue). Un arrêt brutal a vraisemblablement débouché sur un
sevrage (je ne captais même pas que j'en vivais un) ultra violent de 4 jours avec occlusion intestinale. J'ai été confronté à une grande violence de la part du personnel hospitalier et des pompiers, ce sera important pour plus tard.
- J'ai fait cela pendant plus d'une dizaine d'années : des allers-retours avec des périodes d'abstinence de 6 mois à un an et des périodes non abstinente de même longueur (alcool). Consommations différentes, soit journalière le soir, soit tous les qq jours, ça dépendait des moments. Chaque
sevrage se faisait sous traitement car sinon les signes étaient présents mais sans violence (surtout physiques).
Depuis, je consomme de manière occasionnelle mais de manière différente le
cannabis et drogues dites "dures" :
-
Cannabis, 1 à 2 fois par an, pendant 1 à 3 mois, quotidiennement en micro-dosage, 1 seule prise. Alors que j'étais incapable de gérer ma consommation avant, je la gère beaucoup mieux : aucun symptôme de manque, pas d’appétence en soirée. Seul bémol encore, quand j'en ai à la maison, c'est tous les soirs. Par contre si quelqu'un en laisse à la maison, je n'aurais aucune envie de fumer et la boulette peut rester là jusqu'au prochain passage de son propriétaire.
-
Opiacés et autres drogues "dures" : J'en consomme de manière trèèèès occasionnelle, 1 à 2 fois par an, et seulement qq jours (2 3 en général, parfois avec 1 journée de trou entre 2 prises). Ensuite : absolument aucune envie, mais vraiment, encore plus présent que sur le
cannabis.
Pour le
cannabis, j'ai donc mis en place, consciemment et inconsciemment, des dispositifs d'autocontrôle qui sont devenus instinctifs. Je passe d'ailleurs à la seconde étape, celle de l'arrêt d'1 jour/semaine quand je suis en phase de consommation. Premier test ce soir. Le but de ma planification est un usage occasionnel d'1 à 2 fois/semaine.
Pour les
opiacés, c'est encore un peu flou pour moi, mais surtout car cela se passe sans réflexion consciente, c'est une sorte d'habitude que j'ai prise sans la théoriser, la conscientiser et veiller à sa mise en place. C'est venu naturellement.
Pour en revenir à l'
alcool!
Ces 4 dernières années j'ai repris une consommation régulière d'
alcool avec différentes phases : il y a d'abord eu une alternance, puis une reprise journalière modérée, puis un intermittence "raisonnée et planifiée" (2 jours par semaine/8 mois) ; puis suite à un changement de vie, alcoolisation journalière, qui est devenue exponentielle, jusqu'à la reprise de l'alcoolisation le matin, voire la nuit, pour calmer les effets de manque. Çà c'est terminé aux urgences psy car il fallait que je rencontre qq maintenant tout de suite, c'était le moment. Il était 10h du matin, j'étais en
crise de panique et d'angoisse (alors que je n'en fait jamais), déjà à 2.5g (et qui n'avaient été absorbés que pour faire baisser le manque)
C'était il y a un mois. Le
sevrage s'est passé nickel, avec Bdz à forte doses que j'ai rapidement baissées pour arrêter il y a 3 jours environ (je connais bien les bdz et j'ai tout un programme de baisse avec paliers et adaptation en écoutant le corps). Aucun syndrome de
sevrage des Bdz, ce que je voulais éviter justement.
Le truc, c'est que j'ai toujours pensé que l'abstinence totale était une opinion plus qu'une solution universelle, d'où mes différentes tentatives de reprise modérée.
Mais je pense, à la lumière de ce que je vis maintenant et de comment je gère mes autres prises de
psychotropes, que toutes mes précédentes tentatives étaient le fruit d'une pensée de type "je suis plus fort que ça"
Quand je suis allé à l'hôpital, je pense que je voulais une autre parole, je voulais entendre le "c'est une maladie, on n'en sort pas, abstinence is the only way", ça allait me donner du courage. Finalement j'ai pris une grosse claque, et le courage est venu tout seul.
J'ai donc accepté d'être suivi. Je voulais multiplier les entourages thérapeutiques, de parole, etc. J'ai construit une sorte de cadre à mon
sevrage avec de nombreux rdv (addicto, psys, médecin pour les check-up). En fait le but était de reprendre possession de mon corps tout en le plaçant dans le confort de l'institution. Je suis haut sur les analyses mais l'échographie n'a rien relevé d'anormal à part un foie un peu gras ^^
Mais ce confort à une fin, et mes critiques (ou déceptions) envers le corps institutionnel recommencent à poindre et à me trotter dans la tête.
Je n'aime pas ce caractère infantilisant du discours de l'abstinence, de la nécessité de dire au patient qu'il est formidable pour booster son ego car on sait que cela aide, etc.)
Je vois bien que ça commence à me faire réagir, par contre, alors que je serais parti après le premier rdv il y a quelques années, je tiens tous mes rdv depuis un mois et ne compte pas arrêter malgré mes critiques, mais plutôt voir à quel point je peux les formuler, sans être pour autant dans une démarche d'opposition qui ne m'a jamais intéressée.
Y'a une semaine, je me suis retrouvé à un repas au restaurant, je n'y ai pas bu sans que cela me manque. Au dessert, on a pris une tarte flambée, qui s'est révélée très chargée en
alcool et mal flambée. Cela ne m'a absolument rien fait, ni plaisir particulier, ni envie de boire, rien, nada. Au point que j'avais oublié cela avant d'y repenser quelques jours après. C'est depuis que je cherche sur le net des infos à ce sujet.
J'évolue maintenant vers l'idée de mettre en place une consommation qui ressemble à celles que j'ai avec les autres produits. Boire un peu tous les jours ne m'intéresse absolument pas. Il y a des cubis à la maison car des consommateurs journaliers, mais je n'en ai juste pas envie, je n'ai pas eu un seul
craving à ce sujet (contrairement à la clope que j'ai arrêtée une semaine après)
Ce qui m'intéresse c'est l'ivresse. Une ivresse modérée et surtout beaucoup plus occasionnelle qu'avant (je penche sur un 1 à 2 fois/mois grand max, et encore) et une consommation sociale sans ivresse quand c'est nécessaire (repas de travail).
Le but c'est d'avoir un plan précis, de l'ancrer dans le cerveau et de voir comment je le gère, quite à revenir sur mes pas en cas de dépassement inquiétant. D'aborder le phénomène de manière complètement neuve par rapport aux fois précédentes.
C'est pour cela que je cherche des articles sur le sujet, des témoignages, car si nous sommes tous différents, on retrouve toujours des petits bouts de ressemblance qui - une fois mis bout à bout - nous aide à mieux cerner nos consommations sans les prendre pour des recettes toutes prêtes à l'emploi.
Merci!
Dernière modification par Melie (05 mars 2018 à 16:02)