Retomber dans l'alcool?

hummm, je pense que j'ai un soucis avec l'alcool je sais pas vraiment dite moi ce que vous en pensez et est-ce que je peut devenir alcoolique ou retomber comme dans ma situation y'a trois ans? C'été une sale période je vous cache pas

Pendant toute ton adolescence, de 11 à 18 ans, tu as consommé de l'alcool de façon chronique puis massive. Cela n'a pas pu être sans conséquences diverses dont physiologiques.

L'alcool c'est un bon anxiolytique sur le coup, mais à long terme cela agit comme un dépresseur, donc en général avec effet inverse de celui recherché. Si on ajoute toutes les conséquences physiologiques (hépatotoxicité et autres), c'est inévitable que même lorsqu'on n'a pas de "souci" avec la substance, à terme si on abuse de la susbtance elle cause beaucoup de soucis.

Après comme tu as tout un passé avec l'alcool, et des antécédents familiaux, tu es sûrement plus vulnérable à l'alcool que quelqu'un dont les parents n'en ont pas été dépendants et qui n'en a jamais abusé lui-même. C'est le risque que tu prends aujourd'hui au-delà des dommages immédiats: de perdre le contrôle de ta réalcoolisation une fois surmontée la période actuelle et de retomber dans le schéma d'il y a 3 ans dont tu ne veux pas.

Le risque de revenir 3 ans en arrière dépend d'un tas de paramètres dont ta personnalité, il n'est pas négligeable, mais il se peut aussi que tu n'aies aucune difficulté à arrêter du jour au lendemain quand le reste ira mieux si tu le décides. C'est surtout que c'est risqué de parier là-dessus. On ne prend aucun risque à se sous-estimer, on en prend à se surestimer.

C'est clair que tu sais déjà tout cela. L'alcoolisme, on s'en fout à la limite, ce qui compte c'est l'abus d'alcool. Que tu aies l'air ou te sentes "alcoolique" ou non au sens traditionnel et péjoratif, ne change rien aux maux engendrés par l'abus d'alcool. Ce n'est pas parce qu'on est tolérant, qu'on semble bien se remettre des abus ponctuels y compris coma éthylique, ou bien supporter une consommation chronique élevée, que cela ne s'accumule pas et que le corps n'en souffre pas.

Maintenant si en termes de réduction des risques ce qui peut te motiver à modérer ou arrêter ta consommation c'est de penser que tu prends le risque de devenir "alcoolique" au sens où tu l'entends, ou au sens où ton père l'était, ce que tu ne veux pas être, oui, c'est clair tu prends ce risque.

Ce que nous en pensons ne devrait pas t'influencer: cela n'a aucune importance. L'alcool est tellement ancré dans la culture que chacun en a une vision différente et que la tolérance sociale de l'abus d'alcool est très élevée jusqu'à un certain point, en général bien au-delà de la tolérance physiologique. Tu peux ne jamais dépasser le seuil de tolérance sociale tout en dépassant allègrement le seuil que ton corps peut supporter.

Les recommandations de l'OMS sont les suivantes:

Recommandations OMS pour une consommation responsable

Les seuils définis par l'Organisation Mondiale de la Santé sont les suivants :

    pas plus de 21 verres par semaine pour l'usage régulier chez l'homme (3 verres/jour en moyenne)
    pas plus de 14 verres par semaine pour l'usage régulier chez la femme (2 verres/jour en moyenne)
    jamais plus de 4 verres par occasion pour l'usage ponctuel

L'OMS recommande également de s'abstenir au moins un jour par semaine de toute consommation d'alcool.

http://www.ama.lu/alcool_oms.php

Si cette consommation t'embête tu peux t'appuyer sur ce que tu appréciais en toi lorsque tu ne consommais pas d'alcool, t'appuyer sur cette image que tu avais de toi pour te motiver à la conserver ou à la retrouver.

Dernière modification par FeelDead (22 mars 2018 à  23:57)