Bonjour Callie,
J'ai envie d'essayer de répondre à ta question, même si je ne sais pas trop si cela va pouvoir t'aider.
Personnellement je connais bien cet effet d'entraînement "alcoolique". Il m'arrivait de redouter certains amis que je savais grands buveurs ou certains contextes avec tentation d'
alcool à tous les repas, sachant que je serais tentée d'accompagner le grand buveur ou de consommer à tous les repas, apéritif compris, etc., et finalement d'excéder ce que je considérais raisonnable, avec des regrets le lendemain ou à l'issue d'une semaine de vacances par exemple.
Il semble que pour certains, certaines en l'occurence, ce soit évident de limiter leur consommation à ce que leur corps est capable d'encaisser, mais pour d'autres qui avec le recul ont une approche raisonnable, mais une personnalité de bon vivant qui n'aime pas se refuser les petits plaisirs qui se présentent, apprécient l'atmosphère de convivialité, etc., se soit difficile de se contrôler, c'est-à-dire de se limiter lorsque le contexte est propice à la débauche.
Il semble donc qu'il y ait des personnes plus perméables à leur environnement que d'autres. Pour les femmes cela signifie en particulier le risque de subir l'effet d'entraînement masculin, sachant que les hommes de toute façon peuvent tolérer et supporter des quantités plus importantes, mais quand on est ensemble et que l'on consomme ce n'est pas évident de se distinguer en se limitant -parce que l'on est une femme- quand les hommes ne le feront pas avec moins de conséquences indésirables.
A ce problème je n'ai jamais trouvé de
solution passive. Selon mon expérience la solution,
active, consiste, dans un premier temps à s'extraire et s'isoler un temps de cet environnement pour réapprendre des habitudes différentes, et même radicalement différentes comme s'abstenir totalement de consommer, puis dans un second temps se réintroduire dans le milieu qui offre tant de tentations tout en étant bien décidé d'y résister, de ne pas y céder du tout.
Je dis
ne pas y céder du tout car il est beaucoup plus facile de s'en tenir à ne pas consommer d'
alcool que de se retenir après le premier verre quand les personnes autour continuent d'enchaîner.
A mon sens cela suppose beaucoup de détermination qui ne s'acquiert qu'avec la volonté et la conviction que c'est cela qui est bon pour soi. J'ai suffisamment vécu de l'intérieur les effets insidieux de l'
alcool qu'en ce moment je conserve cette détermination (le week-end de Pâques fut un bon test). Je suis certaine que c'est beaucoup plus difficile de se dire NON ou STOP quand on n'a qu'une vision théorique des effets de l'
alcool. Mais quand tu te rends compte à quarante ans que tu peux, par exemple, retrouver ta musculature de 20 ans ou presque, alors que depuis l'âge de 30 ans tu croyais le vieillissement et l'affaiblissement inéluctable, c'est beaucoup plus concret et encourageant.
Aussi, si effectivement tu es d'un tempérament à te laisser facilement entraîner tu risques de perdre le contrôle et de transformer une perte de contrôle "environnementale" en une habitude acquise que tu te seras appropriée avec le temps et qui perdurera au-delà et en-dehors du contexte initial, donc il y a danger, et ensuite, si l'on s'intéresse à comment garder le contrôle, je pense qu'il ne suffit pas vaguement de s'inquiéter et d'avoir conscience des risques pour se gonfler de motivation, il faut être déterminé à ne pas les prendre ces risques, à conserver ou à recouvrer sa bonne santé.
Surtout, ne compte pas sur les autres pour te dire
stop. Il faut que le
stop vienne du fond de toi-même. Ne crois pas non plus que tu ne peux pas te fondre dans ton nouvel environnement si tu ne partages pas tout avec lui. C'est une illusion totale. Il est parfaitement possible de partager plein de choses avec son entourage sans partager sa consommation pour autant. Tu as été capable de rejeter la
cc et d'autres choses, tu es capable de rejeter l'
alcool.