Note: je ne ne suis pas l'auteur de ce texte, mais l'ayant moi-même lu en anglais sur un forum bien connu, ce texte m'a marqué et m'a aidé à ne pas basculer au moment ou je commençais à casser mes propres règles avec ma consommation de kratom et où j'avais la possibilité de tester l'oxy. N'ayant pas vu d'équivalent en français, j'ai pensé que ça pourrait intéresser pas mal de monde, notamment ceux qui se posent la question d' essayer les opiacés (héro, codéine, morphine, opium) ou les opioïdes (oxycodone, tramadol, subutex...). J'ai donc fais une traduction (mon niveau d'anglais étant ce qu'il est, j'ai fais une traduction globale qui je pense, respecte le fond du message transmis par l'auteur, mais il y a probablement quelques erreurs de syntaxe, etc.).
Ce rapport est écrit dans la perspective de la deuxième personne et mon but est de donner une description précise du spectre total des effets des
opiacés et de la dépendance aux
opiacés à travers ma propre expérience avec eux.
Ma meilleure description des effets des
opiacés est la suivante.
Vous n'avez jamais essayé un opiacé auparavant ou vous n'avez pas vraiment ressenti le high complètement, mais vous prenez une dose suffisante d'un opiacé fort pour la première fois. Vous êtes juste vraiment curieux, il semble que le consensus général est que les gens l'aiment beaucoup. Le sentiment est comme une couverture chaude sur tous les aspects de votre être physique, mental et émotionnel.
Physiquement, vous vous sentez incroyablement détendu, mais pas nécessairement lent. Vos muscles ont l'impression d'avoir juste reçu un massage ou quelque chose comme ça, et il y a une euphorie qui sort de votre poitrine / estomac. Vous vous sentez léger mais lourd en même temps. Des ondes agréables traversent votre corps de l'intérieur vers l'extérieur à travers vos extrémités. Émotionnellement, vous ressentez un contentement et une euphorie puissante. C'est comme si tout allait bien dans le monde. Vos émotions négatives sont atténuées et vos émotions positives sont augmentées. Rien ne peut vous descendre, tout est parfait. Mentalement, vous êtes un peu ralenti, mais toute anxiété est absolument détruite. C'est facile de socialiser et d'avoir confiance en soi. L'estime de soi est élevée. Tout dans la vie se sent facile, merveilleux.
Vous l'aimez beaucoup, alors vous voulez le faire à nouveau. Vous attendez un moment et recommencez. Même chose, c'est génial. Ça ira si je continue à faire ça, je vais m'en tenir à tous les quelques jours. Avec le temps, cela devient un jour sur deux. Hey pas de problème, pas assez pour la dépendance physique, je pourrais arrêter quand je veux, mais je ne veux pas. Je ne suis pas accro, ça ne m'arrivera certainement pas, je ne suis pas un idiot ... vous vous dites, à vous-même.
Bientôt, vous commencez à rationaliser de le faire la plupart du temps, le faisant souvent plusieurs jours d'affilés. Cela peut prendre quelques semaines, ou cela peut prendre un an ou plus, mais cela arrive. C'est toujours la période de la lune de miel parce que vous n'avez pas encore connu de syndrome de
sevrage. Puis, un jour, vous faites l'expérience du manque, peut-être que vous ne pouvez pas en obtenir, peut-être que vous partez en vacances et n'en amenez pas, peut importe. Et vous êtes choqué et consterné par ce que vous ressentez, c'est exactement le contraire du sentiment d'opiacé. Vous vous sentez mal, et vos membres sont impitoyablement agités, le besoin constant de s'étirer et de bouger vos jambes rend impossible le sommeil. Il y a de la douleur dans les os. Vous vous sentez incroyablement déprimé et extrêmement angoissé ... on a l'impression que tout dans le monde est de la merde, on ressent un désespoir sombre et une désolation qui paraissent éternels. Vous voulez pleurer sur tout. Vous vous sentez pathétique et sans valeur.
Donc, vous faites face à cela pendant quelques jours et finissez par passer cette période. Ahh, cool ! Eh bien, je ne suis pas un toxicomane opiacé , j'y suis juste allé un peu trop à fond et j'ai eu un peu de manque, je vais prendre une bonne pause et ensuite l'utiliser de façon responsable.
La "bonne pause" n'est pas aussi longue que vous l'aviez prévu. Vous avez déjà enfreint vos règles, vous êtes déjà accro, mais vous ne l'avez pas encore admis. Vous l'essayez à nouveau après un peu de temps, et vous assurez que vous ne le ferez que tous les 3 jours ou quelque chose comme ça, ce qui évitera le manque, n'est-ce pas ? Eh bien, peut-être que ça l'aurait fait, mais vous revenez rapidement à l'endroit où vous étiez avant. Il y a quotidiennement quelques rationalisations... «Je le mérite aujourd'hui, j'ai eu une dure journée», ou bien «juste une fois, je vais le prendre 2 jours d'affilés mais je ne vais certainement pas continuer à faire ça». Mais vous continuez à le faire. Le high se sent toujours bon et à un moment donné, vous redevenez physiquement dépendant, plus tôt que vous ne le savez.
Finalement, il arrive un moment où vous ne l'avez pas et vous recommencez à être en manque, seulement cette fois le
sevrage se sent plus mauvais et dure plus longtemps que la première fois, et vous voulez des
opiacés plus que tout autre chose dans le monde, vous feriez n'importe quoi pour obtenir des
opiacés et le faire disparaître. Et votre esprit conscient reconnaît enfin que le corps et l'esprit sont accros aux
opiacés, et une énorme peur et un lourd fardeau s'installent dans votre âme. Vous commencez à comprendre la gravité de votre situation et la période de la lune de miel est terminée. Vous commencez à souhaiter que vous n'ayez jamais essayé d'
opiacés en premier lieu. Vous sentez que vous feriez n'importe quoi pour revenir en arrière et changer ce jour fatidique où la curiosité a eu raison de vous et cette chose a commencé. Tu te moques de la version passée de toi ... putain d'idiot, te dis-tu !
Après un certain temps, vous passez le
sevrage et vous vous sentez bien, pas parfait mais plutôt bon, et vous vous décidez que vous avez appris votre leçon : plus d'
opiacés. Et vous vous tenez à ça pendant un moment, peut-être que vous arrivez même à tenir 8 mois comme je l'ai fait. Mais dans le fond de votre esprit, les
opiacés sont toujours là. Vous avez des envies qui deviennent de plus en plus fortes. La pensée entre dans votre esprit de plus en plus intrusive que vous pourriez en obtenir et vous défoncer. Vous commencez à penser que depuis que vous avez appris votre leçon, la prochaine fois vous ne serez pas dépendant, n'est-ce pas ? Après tout, vous n'êtes pas accro maintenant, n'est-ce pas ? Eh bien, oui, vous l'êtes, mais vous vous êtes trompés en pensant que, simplement parce que vous avez dépassé la partie physique, vous n'êtes plus dépendant. Même si vous étiez capable de prendre du recul pendant un moment et d'avoir les pensées que vous avez, elles n'ont aucun sens et sont clairement des rationalisations pour vous inciter à faire des
opiacés à nouveau. Évidemment, ça ne va pas bien se passer. Mais vous parvenez à vous convaincre que ce sera différent cette fois-ci.
Finalement, vous les faites à nouveau. Peut-être que c'est ton anniversaire et que tu veux te «récompenser». Mais si c'est le cas, c'était le pire cadeau d'anniversaire que vous ayez jamais reçu. Cela commence d'une façon innocente. Tu vas le faire juste une fois. Le high est génial mais pas aussi génial qu'avant. Mais tu l'aimes, encore. Ok, je vais le mettre de côté maintenant, c'était tout. Mais maintenant vous ressentez cette attraction à nouveau, plus, beaucoup plus fort qu'avant. Bientôt, vous vous êtes convaincu de le faire à nouveau. Rapidement, il devient à nouveau quotidien, peut-être même que vous commencez à arriver à plusieurs fois par jour. Et vous savez que vous êtes accro, et vous vous sentez horrible à ce sujet. Vous devenez terrifié, effrayé de vous-même. Vos pensées deviennent presque une autre entité, votre plus grand ennemi. Dès que vous vous permettez la possibilité que "peut-être" vous fassiez des
opiacés aujourd'hui, il y a une spirale de lutte qui finit inévitablement et invariablement par obtenir des
opiacés et les faire. Vous éprouvez des cycles de : faire des
opiacés fréquemment ou même constamment, et ensuite éprouver tout / ou une partie des effets de
sevrage. A chaque fois que les
sevrages sont de plus en plus graves, vous commencez à vous sentir à plat et apathique et mal à l'aise même après les
sevrages aigus, c'est le syndrome prolongé après
sevrage aigu (PAWS en anglais), et cela arrive de plus en plus.
Pendant que vous utilisez des
opiacés, vous vous promettez chaque jour, passionnément, que c'est la dernière fois, c'est fini après ça. Et chaque fois, vous brisez votre promesse à vous-même. Au fil du temps, cela diminue votre estime de soi. Les promesses cessent de se sentir passionnées et commencent à se sentir creuses. Vous commencez à vous détester, vous êtes faible, pathétique. Qu'est ce qui ne vas pas chez toi ? Pourquoi avez-vous même fait cette promesse, vous saviez que vous alliez la casser, imbécile. Ce sont les façons de penser à vous la plupart du temps. Quand tu es défoncé, ça s'en va, remplacé par ... essentiellement le vide. Contentement, avec panique sur les bords. Même si vous ne le réalisez pas à ce moment-là, la façon dont vous vous sentez à votre meilleur quand vous avez juste fait une grosse dose de vos
opiacés, est mille fois moins bonne que la façon dont vous vous sentiez normalement avant les
opiacés. Fondamentalement, vous continuez à faire des
opiacés juste pour ressentir le plus proche semblant de normal qui soit possible quand vous êtes abattu, confus et perdu, et que votre vie commence à aller mal ou l'est déjà, et le système de récompense de votre corps est intensément supprimé. Vous essayez d'éviter les
sevrages, ce qui produit un état qui est le pire que vous pourriez ressentir. Ceux qui n'ont pas connu les
sevrages d'une dépendance aux
opiacés profonde ne peuvent vraiment pas comprendre à quel point c'est grave. Vous ne pouvez presque même pas expliquer à quel point c'est mauvais. C'est la manière la plus terrifiante d'exister que je puisse imaginer, un inconfort extrême dans tous les aspects de votre existence. Chaque moment est une torture et vous ne pouvez pas dormir, et les nuits sont les pires. Même la mort serait préférable à cela. Si vous êtes forcé de les endurer, le suicide vous vient souvent à l'esprit juste pour que cela se termine. Vous feriez n'importe quoi pour les
opiacés. Vous avez besoin d'eux. C'est comme ça que ça se sent.
Lorsque vous ne les utilisez pas ou que vous êtes dans les
sevrages aigus, tout ce que vous pouvez penser est de les faire, et bientôt vous cédez. Cette fois, vous ne pensez pas que vous allez les utiliser de manière responsable, vous êtes honnête avec vous-même à propos d'être un toxicomane aux
opiacés à part entière maintenant. Vous cédez parce que la vie semble invivable sans
opiacés. Votre système de plaisir endogène est complètement foutu, vos récepteurs
opiacés sont tous fortement régulés à la baisse et cela prend beaucoup de temps à se réinitialiser. Cependant, pendant ce temps, vous ressentez une sorte de malaise pendant une longue période, des mois, des années avant que ça ne disparaisse, et votre vie est en ruines, alors vous avez du stress à gérer partout. Donc, vous cédez, encore une fois.
[Répétez le cycle pendant des années et des années.]
Vous commencez à réaliser que vous n'échapperez jamais à cela, vous savez dans votre cœur que vous êtes foutu. Vous pouvez commencer à fantasmer sur le suicide, même si vous n'avez pas vraiment l'intention de le faire, mais l'attrait de la mort commence à être aussi puissant que celui des
opiacés. Presque. Vous commencez à souhaiter que vous soyez frappé par un bus ou quelque chose, ainsi ça serait indépendant de vous, mais vous devez mourir. Vous vous détestez plus que vous ne détestez autre chose sauf peut-être les
opiacés. Mais vous êtes enfermé. Chaque instant est un enfer, mais comme être haut sur les
opiacés est un enfer, on s'en tient à ça. Quel autre choix avez-vous ? Eh bien, il y a toujours un choix, mais vous ne croyez plus être capable de faire le choix d'arrêter. Cette réalisation vous laisse engourdi.
Finalement, peut-être 10 ans plus tard, vous touchez le fond. Peut-être que c'est plus tôt. Probablement pas plus tard. Et soit vous surdosez, vous vous tuez (peut-être en surdosant), soit vous trouvez la force de sortir enfin des
opiacés. Si vous choisissez le dernier chemin, ce sera une route très difficile et douloureuse, mais finalement vous pourrez vous sentir à nouveau bien et heureux. Cela impliquera probablement beaucoup de changements dans la vie et de ne pas laisser le dépendant fou de votre cerveau vous tromper.
...
J'ai été accroché à partir de la première fois que j'ai eu un bon high opiacé. Je l'étais vraiment, je le vois rétrospectivement. Évidemment, je n'étais pas physiquement accroché, mais je l'ai aimé, c'était la perfection instantanée dans ce sentiment. Donc l'idée a été implantée a ce moment. C'était un tirage au sort constant que je ne comprenais même pas au départ, faire des
opiacés et obtenir ce sentiment. Il devenait de plus en plus difficile de résister et il était inévitable que j'allais tomber de plus en plus loin dans le trou d'addiction aux
opiacés jusqu'à ce que j'atteigne le fond et que je sois resté là jusqu'à ce que je meure. Je ressens le tirage au sort mais je ressens davantage le besoin de sortir de cet enfer insensé. Ce qui est amusant, c'est que j'aurais pu choisir de rompre le cycle à n'importe quel moment, parce que nous avons toujours la possibilité de choisir. Mais je n'ai jamais choisi de le faire, car il m'a fallu atteindre un certain point pour avoir la force de faire le choix de tourner le dos aux
opiacés, c'est comme ça que le tirage était fort pour moi. Aucun autre type de drogue, et je les ai tous fait, et en fais encore quelques-uns, n'a été presque aussi intimement lié à chaque aspect de ma vie, ni a eu une attraction aussi forte que les
opiacés forts. Je me considère vraiment chanceux d'avoir pu y échapper après 10 ans* de cela (ça fait déjà 3 ans et demi), et j'ai utilisé l'ibogaïne pour être honnête, je ne sais pas ce qui serait arrivé si je ne l'avais pas fait.
Voilà la véritable expérience des
opiacés d'un bout à l'autre. Un de mes amis les plus proches est mort récemment d'une OD opiacée. Elle était clean depuis longtemps (des
opiacés en tous cas, car elle avait beaucoup de problèmes de drogue), et elle a pris des pilules, on pense de l'
oxycodone, et elle a forcée dessus alors qu'elle prenait pas mal de benzos. Maintenant qu'elle est partie, elle n'a même jamais eu l'occasion de toucher le fond. Elle a subi une forte dépendance à l'
héroïne IV pendant des années, et nous pensions tous que les
opiacés étaient derrière elle. Mais l'attraction était toujours là après tout ce temps.
Pensez très, très fort à ce sujet si vous pensez essayer des
opiacés. Si vous n'y êtes pas encore allé, restez à l'écart. Sérieusement. Si vous êtes une personne qui va être accroché par les
opiacés, vous allez probablement expérimenter quelque chose de similaire à ce qui précède. Ce n'est même pas 1% de l'enfer indescriptible de la dépendance aux
opiacés. Si vous êtes une personne avec une personnalité addictive ou compulsive, essayer des
opiacés est la chose la plus stupide que vous pourriez faire.
J'espère que cela aidera quelqu'un à éviter ce que moi et tant d'autres avons vécu.
*
L'auteur de ce texte (un modérateur respecté du forum Bluelight.org) a commencé à utiliser d'abord du kratom pendant plusieurs années (http://bluelight.org/vb/threads/244946-Kratom-addiction ), puis est passé au thé de pavot avec des périodes d'usage d'héroïne, d'oxycodone et de morphine.--> Voici le texte original (et les réactions) en anglais :
http://www.bluelight.org/vb/threads/835 … piate-High