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Le Point SINTES N°4En 2017, 16 nouvelles molécules ont été identifiées sur le territoire français (figure 11). La diminution du nombre d’identifications observée en France depuis 2015 s’amplifie avec une chute drastique puisque ce nombre était de 45 en 2016. Une même diminution est observée au niveau européen avec 66 nouvelles identifications en 2016 contre 51 en 2017 (bien que ce total soit encore susceptible d’évoluer compte tenu des analyses encore en cours, il est fort probable qu’il n’atteigne pas le niveau des années précédentes).
Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette baisse. Tout d’abord, après la création d’un grand nombre de molécules, les possibilités d’en synthétiser de nouvelles se limitent.
Ensuite, le travail des autorités dans les pays producteurs ainsi que le contrôle international des précurseurs permettent de limiter la production. Enfin, les producteurs finissent peut-être par se concentrer sur la fabrication des molécules qui sont les plus demandées par les usagers. En effet, contrairement à ce qui avait été anticipé, le classement des molécules joue finalement assez peu sur les préférences des usagers qui continuent à acheter celles dont les effets répondent le mieux
à leurs attentes (Tendances n°108).
Au total, en 2017, il y a eu 105 collectes de
NPS via le dispositif SINTES soit 60 collectes de plus qu’en 2016 (figure 18).
D’autre part, on dénombre plus de 2 000 saisies douanières et policières concernant des
NPS seuls ou en mélange. Comme en 2016, la molécule qui a fait l’objet du plus grand nombre de
saisies est la
3-MMC (345 saisies). Il s’agit d’une molécule de la famille des
cathinones, le plus souvent consommée dans un contexte sexuel (chemsex). Elle a connu un épisode de pénurie durant quelques mois (entre juin et octobre 2017).
En deuxième position se place l’éthylphénidate (227 saisies),
NPS dérivé du méthylphénidate (principe actif de la
Ritaline®), reléguant la
4-MEC (194 saisies), une autre
cathinone, à la 3e
place. Enfin, il faut noter le nombre élevé de saisies de
JWH-210 (114 saisies), un cannabinoïde de
synthèse.
Nouvelles molécules identifiées sur le territoire français en 2017La classe présentant le plus de nouvelles molécules en 2017 est, comme en 2016, celle des
cathinones, avec cette année 7 nouvelles identifications puis les
cannabinoïdes de synthèse au nombre de 4.
Arylalkylamines 2-fluorodeschlorokétamine
Cannabinoïdes CUMYL-4CN-BINACA
5F-AMB-PICA
CUMYL-4CN-B7AICA
CUMYL-PeGACLONE
Cathinones DL-4662
N-éthylnorpentédrone
4-methylpentedrone (4-MPD)*
?-PHiP
Benzédrone
4’-Methyl-?-pyrrolidinobutyrophénone
4-Cl-diméthylcathinone
Opioïdes 4-fluoro-isobutyrfentanyl / 4F-iBF
Méthoxyacétylfentanyl
para-fluoroisobutyrylfentanyl analogue 3-méthylphenéthyl
Phénéthylamines N,?-dipropylphénéthylamine (PPAP)
Nombre de substances identifiées en France par famille et par année depuis 2000 jusqu’à fin décembre 2017